Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je suis très heureux de pouvoir cette année participer au traditionnel dîner de l'Humanité.
C'est bien sûr, d'abord, l'occasion de saluer amicalement ce journal, symbole de la diversité et de la pluralité des opinions et de leur expression publique.
L'ambition, la force et l'exigence formulées par Jaurès dans son éditorial historique du 18 avril 1904, que je citai l'an dernier, à la grande Halle de la Villette, pour le centenaire du journal, n'ont rien perdu de leur actualité : " C'est par des informations étendues et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger ellesmêmes les événements du monde ".
L'homme politique et le journaliste ont sans doute en commun ce besoin permanent d'être en prise directe avec l'époque en marche, ce désir impérieux d'être là où les choses se passent. C'est vous dire tout le plaisir que j'ai d'être ici avec vous ce soir.
Ce grand rendez-vous convivial est aussi l'occasion de faire le point sur les dossiers de la presse, qui sont aujourd'hui, dans l'actualité.
Et d'abord, une pensée émue.
Je pense aux cruels sentiments d'angoisse, puis de joie que nous avons tous éprouvé à mesure que se jouait et se dénouait le sort des journalistes français et de leurs compagnons de route, pris en otages en Irak.
Je veux saluer en notre nom à tous, avec émotion et fierté, le courage de Christian CHESNOT, Georges MALBRUNOT et Mohammed AL-JOUNDI, libérés en décembre 2004 après 123 jours de détention, et de Florence AUBENAS et Hussein HANNOUN, libérés en juin dernier. L'éclatant sourire de Florence, intact après 157 jours de calvaire, nous a rendu le nôtre.
Une telle épreuve, collectivement surmontée, grâce à la mobilisation de tous, nous rappelle à quel point la liberté de la presse est fragile, à quel point elle ne va pas de soi. Elle est notre bien commun, elle est l'affaire de tous, et donc, de l'État.
Tel est le sens que je souhaite donner ce soir, à ma participation à cette " grande table de la presse française " que vous dressez une fois par an, cher Patrick LE HYARIC. Cette rencontre est pour moi l'occasion de redire
avec force l'attachement des pouvoirs publics à la presse écrite en France, en même temps que mon profond respect pour tous ceux qui la font.
Tel est aussi le sens des efforts que le Gouvernement déploie pour soutenir la presse écrite, et tout spécialement la presse d'information politique et générale.
Nous savons tous que la presse écrite en France est aujourd'hui à la croisée des chemins.
L'ampleur sans précédent des moyens publics que j'ai tenu à mobiliser cette année, pour un montant global de 280 millions d'euros, en progression de 30 % par rapport à l'année précédente, est la preuve la plus tangible de l'engagement de l'Etat à vos côtés.
Je tiens à vous annoncer dès aujourd'hui que cet effort exceptionnel sera consolidé en 2006. C'est dire, dans le contexte budgétaire que vous connaissez, combien l'avenir de la presse écrite d'information politique et
générale représente pour le Gouvernement une véritable priorité politique.
La modernisation du secteur constitue à l'évidence l'enjeu primordial, le rendez-vous que la presse doit absolument tenir pour conforter ou restaurer les conditions de son indépendance économique et de son développement futur.
Le Gouvernement, sur ma proposition, accompagne ainsi l'effort sans précédent de modernisation de l'impression de vos journaux qui a fait l'objet d'un accord social exemplaire entre le syndicat de la presse parisienne et celui du livre. C'est pourquoi une aide nouvelle, dotée de 38 millions d'euros cette année, vient contribuer à vos efforts de modernisation des processus de production, de redéfinition des métiers et de rénovation des relations du travail, tant dans la presse quotidienne nationale que dans la presse quotidienne en régions. C'est évidemment, j'en ai une claire conscience, un chantier au long cours. La publication récente d'un décret permet l'entrée en vigueur effective de ce dispositif pour la presse parisienne.
Je souhaite que les employeurs de la presse régionale et les représentants des salariés trouvent rapidement, eux aussi, je l'ai déjà dit, les accords nécessaires.
Je veux insister sur un point essentiel, crucial à mes yeux pour l'avenir : la nécessaire modernisation du circuit de distribution de la presse, qui doit intégrer tous les maillons de la chaîne. Aussi ai-je décidé de reconduire l'aide instituée en 2002 pour accompagner la modernisation de la distribution de la presse quotidienne, nationale d'information politique et générale, en la complétant par une aide spécifique à la modernisation du réseau des diffuseurs, dotée de 3,5 millions d'euros cette année. Ce nouveau dispositif renforce le plan global de consolidation du réseau actuellement mis en place par la filière elle-même. J'ai décidé d'augmenter cette aide de plus de 10% l'an prochain. J'en attends comme vous des résultats tangibles pour la diffusion de la presse.
L'effort des pouvoirs publics en faveur de la diffusion doit être multiforme. Il concerne aussi le transport postal de la presse, le portage ou encore l'expansion de la presse française à l'étranger.
Sur la vente au numéro, j'organiserai d'ailleurs d'ici la fin de l'année une opération de nature à valoriser les points de vente de la presse écrite. Toute proposition que vous pourriez faire sera la bienvenue.
J'ai souhaité, dans le même esprit, qu'un effort tout particulier soit engagé cette année pour soutenir le développement de la diffusion auprès des jeunes lecteurs. J'ai réservé à cette fin une enveloppe de 3,5 millions d'euros, l'objectif étant de faire émerger des projets innovants en la matière et de contribuer à leur financement. Les travaux ont bien avancé. Une première série de projets ont été présentés et avalisés par le fonds de modernisation. Il se concrétiseront dans les toutes prochaines semaines, avec notamment une opération de promotion de la presse quotidienne dans les lycées organisée en partenariat avec les régions. Je sais que l'Humanité a fait une proposition intéressante, dont le dossier sera examiné et autorisé s'il a pour objet de rendre la presse accessible aux jeunes.
Outre la modernisation du secteur et le développement de la diffusion, la défense du pluralisme de la presse reste bien évidemment l'objectif essentiel en soi. C'est l'objectif que poursuit le gouvernement avec l'ensemble de ces mesures. Comme vous le savez, une aide spécifique est dédiée aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, qui devrait voir sa dotation progresser de 7,5% en 2006 grâce à la réforme de ce fonds, que j'ai voulue dès ma priuse de fonction. Garantir la pérennité et l'indépendance des titres d'information et d'opinion qui incarnent le mieux la richesse et la vitalité de notre débat démocratique, tel est le " cur de cible " de notre action, et j'oserai dire, cher Patrick LE HYARIC, que L'Humanité est au cur de ce cur.
La réforme récente du fonds d'aide à la modernisation de la presse quotidienne complète ce soutien direct à la presse d'opinion à faibles ressources, en prévoyant l'augmentation des taux de subvention appliqués aux investissements portés par cette catégorie de titres. Là encore, L'Humanité en bénéficie.
Naturellement, beaucoup reste à imaginer et à faire pour défendre le pluralisme, notamment en ce qui concerne l'indépendance économique et l'autonomie financière des entreprises de presse.
Là aussi, je veux accompagner les mutations actuelles pour en empêcher les dérives sans en bloquer les effets bénéfiques. Tel est le sens profond de mon action dans ce domaine. Soyons clairs : il est vital pour la presse que des groupes à la structure financière solide puissent y investir. Mais cela ne doit pas nuire à la pluralité des titres et de leurs lignes éditoriales. Je serai particulièrement attentif aux conclusions que rendra bientôt au Premier ministre la commission indépendante présidée par M. Alain LANCELOT, chargée d'examiner les problèmes de concentration dans le domaine des médias, que j'ai invitée cet après-midi rue de Valois. Je vais de mon côté réfléchir à des mesures de nature à renforcer les fonds propres des entreprises de presse et je serai très attentif aux propositions qui me seront faites à cet égard.
Pour conclure, je vous apporte encore une bonne nouvelle. Bonne pour notre patrimoine, à quelques jours des 22e Journées européennes du patrimoine, et en particulier pour la mémoire du journalisme.
Vous êtes nombreux à vous être inquiétés, et René Fagnoni secrétaire du comité de groupe SOCPRESSE a exprimé publiquement cette inquiétude, de l'avenir de l'immeuble Art déco du Figaro, rue du Louvre, construit en 1934 par les architectes Fernand Leroy et Jacques Cury, pour abriter les quotidiens Paris-Midi et Paris-Soir, qui ont été les premiers journaux parisiens, conçus, écrits et imprimés dans un même lieu. Des journaux dont les tirages atteignaient plusieurs millions d'exemplaires !
Je me réjouis que le dialogue que j'ai souhaité entre le propriétaire de l'immeuble, le groupe Gécina, et les architectes des bâtiments de France ait débouché sur un projet de restauration qui préserve les éléments essentiels de cet immeuble. Je vous annonce qu'au terme de ces travaux, l'immeuble sera protégé au titre des monuments historiques. Dois-je rappeler que l'Humanité s'y installa de 1947 à 1956, et que préserver ce haut lieu de l'histoire de la presse, c'est aussi rendre hommage à la mémoire de tous ceux qui y travaillèrent et notamment aux noms de vos prédécesseurs illustres : Camus, Vailland, Cendrars, Peyré, Carco, Saint-Exupéry, Cocteau, Prévost, Kessel, Mauriac.
Mes derniers mots, seront pour vous dire que la poursuite de ces objectifs implique l'unité et la mobilisation de tous. C'est-à-dire la responsabilité de chacun. Le pluralisme n'est pas seulement un principe juridique à garantir, un effort financier à consentir. C'est aussi un engagement à mettre en uvre par chacun, quel que soit son métier, chaque jour. Que nos efforts conjoints ne soient pas minés par de vaines querelles ! Malgré les sensibilités différentes qui peuvent exister entre les uns et les autres, nous poursuivons tous le même but : la vitalité de la presse, c'est-à-dire du débat public dans notre démocratie.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 9 septembre 2005)
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je suis très heureux de pouvoir cette année participer au traditionnel dîner de l'Humanité.
C'est bien sûr, d'abord, l'occasion de saluer amicalement ce journal, symbole de la diversité et de la pluralité des opinions et de leur expression publique.
L'ambition, la force et l'exigence formulées par Jaurès dans son éditorial historique du 18 avril 1904, que je citai l'an dernier, à la grande Halle de la Villette, pour le centenaire du journal, n'ont rien perdu de leur actualité : " C'est par des informations étendues et exactes que nous voudrions donner à toutes les intelligences libres le moyen de comprendre et de juger ellesmêmes les événements du monde ".
L'homme politique et le journaliste ont sans doute en commun ce besoin permanent d'être en prise directe avec l'époque en marche, ce désir impérieux d'être là où les choses se passent. C'est vous dire tout le plaisir que j'ai d'être ici avec vous ce soir.
Ce grand rendez-vous convivial est aussi l'occasion de faire le point sur les dossiers de la presse, qui sont aujourd'hui, dans l'actualité.
Et d'abord, une pensée émue.
Je pense aux cruels sentiments d'angoisse, puis de joie que nous avons tous éprouvé à mesure que se jouait et se dénouait le sort des journalistes français et de leurs compagnons de route, pris en otages en Irak.
Je veux saluer en notre nom à tous, avec émotion et fierté, le courage de Christian CHESNOT, Georges MALBRUNOT et Mohammed AL-JOUNDI, libérés en décembre 2004 après 123 jours de détention, et de Florence AUBENAS et Hussein HANNOUN, libérés en juin dernier. L'éclatant sourire de Florence, intact après 157 jours de calvaire, nous a rendu le nôtre.
Une telle épreuve, collectivement surmontée, grâce à la mobilisation de tous, nous rappelle à quel point la liberté de la presse est fragile, à quel point elle ne va pas de soi. Elle est notre bien commun, elle est l'affaire de tous, et donc, de l'État.
Tel est le sens que je souhaite donner ce soir, à ma participation à cette " grande table de la presse française " que vous dressez une fois par an, cher Patrick LE HYARIC. Cette rencontre est pour moi l'occasion de redire
avec force l'attachement des pouvoirs publics à la presse écrite en France, en même temps que mon profond respect pour tous ceux qui la font.
Tel est aussi le sens des efforts que le Gouvernement déploie pour soutenir la presse écrite, et tout spécialement la presse d'information politique et générale.
Nous savons tous que la presse écrite en France est aujourd'hui à la croisée des chemins.
L'ampleur sans précédent des moyens publics que j'ai tenu à mobiliser cette année, pour un montant global de 280 millions d'euros, en progression de 30 % par rapport à l'année précédente, est la preuve la plus tangible de l'engagement de l'Etat à vos côtés.
Je tiens à vous annoncer dès aujourd'hui que cet effort exceptionnel sera consolidé en 2006. C'est dire, dans le contexte budgétaire que vous connaissez, combien l'avenir de la presse écrite d'information politique et
générale représente pour le Gouvernement une véritable priorité politique.
La modernisation du secteur constitue à l'évidence l'enjeu primordial, le rendez-vous que la presse doit absolument tenir pour conforter ou restaurer les conditions de son indépendance économique et de son développement futur.
Le Gouvernement, sur ma proposition, accompagne ainsi l'effort sans précédent de modernisation de l'impression de vos journaux qui a fait l'objet d'un accord social exemplaire entre le syndicat de la presse parisienne et celui du livre. C'est pourquoi une aide nouvelle, dotée de 38 millions d'euros cette année, vient contribuer à vos efforts de modernisation des processus de production, de redéfinition des métiers et de rénovation des relations du travail, tant dans la presse quotidienne nationale que dans la presse quotidienne en régions. C'est évidemment, j'en ai une claire conscience, un chantier au long cours. La publication récente d'un décret permet l'entrée en vigueur effective de ce dispositif pour la presse parisienne.
Je souhaite que les employeurs de la presse régionale et les représentants des salariés trouvent rapidement, eux aussi, je l'ai déjà dit, les accords nécessaires.
Je veux insister sur un point essentiel, crucial à mes yeux pour l'avenir : la nécessaire modernisation du circuit de distribution de la presse, qui doit intégrer tous les maillons de la chaîne. Aussi ai-je décidé de reconduire l'aide instituée en 2002 pour accompagner la modernisation de la distribution de la presse quotidienne, nationale d'information politique et générale, en la complétant par une aide spécifique à la modernisation du réseau des diffuseurs, dotée de 3,5 millions d'euros cette année. Ce nouveau dispositif renforce le plan global de consolidation du réseau actuellement mis en place par la filière elle-même. J'ai décidé d'augmenter cette aide de plus de 10% l'an prochain. J'en attends comme vous des résultats tangibles pour la diffusion de la presse.
L'effort des pouvoirs publics en faveur de la diffusion doit être multiforme. Il concerne aussi le transport postal de la presse, le portage ou encore l'expansion de la presse française à l'étranger.
Sur la vente au numéro, j'organiserai d'ailleurs d'ici la fin de l'année une opération de nature à valoriser les points de vente de la presse écrite. Toute proposition que vous pourriez faire sera la bienvenue.
J'ai souhaité, dans le même esprit, qu'un effort tout particulier soit engagé cette année pour soutenir le développement de la diffusion auprès des jeunes lecteurs. J'ai réservé à cette fin une enveloppe de 3,5 millions d'euros, l'objectif étant de faire émerger des projets innovants en la matière et de contribuer à leur financement. Les travaux ont bien avancé. Une première série de projets ont été présentés et avalisés par le fonds de modernisation. Il se concrétiseront dans les toutes prochaines semaines, avec notamment une opération de promotion de la presse quotidienne dans les lycées organisée en partenariat avec les régions. Je sais que l'Humanité a fait une proposition intéressante, dont le dossier sera examiné et autorisé s'il a pour objet de rendre la presse accessible aux jeunes.
Outre la modernisation du secteur et le développement de la diffusion, la défense du pluralisme de la presse reste bien évidemment l'objectif essentiel en soi. C'est l'objectif que poursuit le gouvernement avec l'ensemble de ces mesures. Comme vous le savez, une aide spécifique est dédiée aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, qui devrait voir sa dotation progresser de 7,5% en 2006 grâce à la réforme de ce fonds, que j'ai voulue dès ma priuse de fonction. Garantir la pérennité et l'indépendance des titres d'information et d'opinion qui incarnent le mieux la richesse et la vitalité de notre débat démocratique, tel est le " cur de cible " de notre action, et j'oserai dire, cher Patrick LE HYARIC, que L'Humanité est au cur de ce cur.
La réforme récente du fonds d'aide à la modernisation de la presse quotidienne complète ce soutien direct à la presse d'opinion à faibles ressources, en prévoyant l'augmentation des taux de subvention appliqués aux investissements portés par cette catégorie de titres. Là encore, L'Humanité en bénéficie.
Naturellement, beaucoup reste à imaginer et à faire pour défendre le pluralisme, notamment en ce qui concerne l'indépendance économique et l'autonomie financière des entreprises de presse.
Là aussi, je veux accompagner les mutations actuelles pour en empêcher les dérives sans en bloquer les effets bénéfiques. Tel est le sens profond de mon action dans ce domaine. Soyons clairs : il est vital pour la presse que des groupes à la structure financière solide puissent y investir. Mais cela ne doit pas nuire à la pluralité des titres et de leurs lignes éditoriales. Je serai particulièrement attentif aux conclusions que rendra bientôt au Premier ministre la commission indépendante présidée par M. Alain LANCELOT, chargée d'examiner les problèmes de concentration dans le domaine des médias, que j'ai invitée cet après-midi rue de Valois. Je vais de mon côté réfléchir à des mesures de nature à renforcer les fonds propres des entreprises de presse et je serai très attentif aux propositions qui me seront faites à cet égard.
Pour conclure, je vous apporte encore une bonne nouvelle. Bonne pour notre patrimoine, à quelques jours des 22e Journées européennes du patrimoine, et en particulier pour la mémoire du journalisme.
Vous êtes nombreux à vous être inquiétés, et René Fagnoni secrétaire du comité de groupe SOCPRESSE a exprimé publiquement cette inquiétude, de l'avenir de l'immeuble Art déco du Figaro, rue du Louvre, construit en 1934 par les architectes Fernand Leroy et Jacques Cury, pour abriter les quotidiens Paris-Midi et Paris-Soir, qui ont été les premiers journaux parisiens, conçus, écrits et imprimés dans un même lieu. Des journaux dont les tirages atteignaient plusieurs millions d'exemplaires !
Je me réjouis que le dialogue que j'ai souhaité entre le propriétaire de l'immeuble, le groupe Gécina, et les architectes des bâtiments de France ait débouché sur un projet de restauration qui préserve les éléments essentiels de cet immeuble. Je vous annonce qu'au terme de ces travaux, l'immeuble sera protégé au titre des monuments historiques. Dois-je rappeler que l'Humanité s'y installa de 1947 à 1956, et que préserver ce haut lieu de l'histoire de la presse, c'est aussi rendre hommage à la mémoire de tous ceux qui y travaillèrent et notamment aux noms de vos prédécesseurs illustres : Camus, Vailland, Cendrars, Peyré, Carco, Saint-Exupéry, Cocteau, Prévost, Kessel, Mauriac.
Mes derniers mots, seront pour vous dire que la poursuite de ces objectifs implique l'unité et la mobilisation de tous. C'est-à-dire la responsabilité de chacun. Le pluralisme n'est pas seulement un principe juridique à garantir, un effort financier à consentir. C'est aussi un engagement à mettre en uvre par chacun, quel que soit son métier, chaque jour. Que nos efforts conjoints ne soient pas minés par de vaines querelles ! Malgré les sensibilités différentes qui peuvent exister entre les uns et les autres, nous poursuivons tous le même but : la vitalité de la presse, c'est-à-dire du débat public dans notre démocratie.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 9 septembre 2005)