Lettre de M.Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, adressée à Mme Martine Aubry, ministre de l'emploi et de la solidarité, le 5 septembre 2000 sur la renégociation de la convention Unedic.

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Texte intégral

Lettre adressée par Monsieur Bernard THIBAULT, Secrétaire Général de la CGT
à Madame Martine AUBRY, Ministre de l'Emploi et de la Solidarité
Après avoir pris connaissance des dernières positions exprimées par les organisations patronales et syndicales signataires d'un projet de convention dit " d'Aide au retour à l'emploi ", je tiens à vous faire part de l'opinion de la CGT.
En effet, force est de constater que la situation de blocage rencontrée à la fin des négociations engagées par le patronat et les syndicats sur l'avenir de l'UNEDIC perdure.
Ainsi, le MEDEF, la CGPME, l' UPA, la CFDT et la CFTC refusent d'entendre les oppositions de fond qui se sont exprimées sur leur projet de convention, qu'elles aient été émises par les trois confédérations syndicales (CGT - CGC - FO) représentant 70 % des salariés ou bien par les associations de chômeurs, plusieurs partis politiques ainsi que par des personnalités d'horizons divers.
Les seules possibilités de dialogue qui se dessinent auraient pour objectif de discuter des modalités d'application d'une réforme contestée sur ses principes fondamentaux.
Nous ne nous inscrirons pas dans un tel schéma.
En outre, ces organisations viennent, de manière unilatérale, " d'interdire le retour à un fonctionnement normal des instances nationales de l'UNEDIC ", pour reprendre les termes de leur communiqué du 4 septembre.
Les premières victimes sont, par conséquent, les chômeurs pris dans un chantage d'autant plus inacceptable que les excédents prévisibles dans la trésorerie de l'UNEDIC représentent plus de 10 milliards de francs pour la seule année 2000, alors que 6 chômeurs sur 10 ne perçoivent aucune indemnité.
Dans ces conditions, je vous demande au nom du Bureau Confédéral de la CGT de prendre toute la mesure de la gravité de la situation.
Il est urgent de sortir de l'imbroglio dans lequel sont placés les chômeurs qui attendent avec impatience que soient définis de nouvelles règles d'indemnisation, de nouveaux droits et moyens leur permettant d'accéder à l'emploi dont ils sont privés.
Il est temps de rompre avec un système qui ne tient plus compte des réels intérêts de ceux qu'il est censé servir.
Dans ce contexte, je vous réaffirme la disponibilité de la CGT pour participer à la définition de solutions nouvelles et efficaces pour répondre de façon durable aux besoins des chômeurs. Cela devient incontournable pour dépasser la crise actuelle.
Convaincu que vous me ferez rapidement part de votre réaction sur cette sollicitation , .../...
Montreuil, le 5 septembre 2000
(Source http://www.cgt.fr, le 05 septembre 2000).