Texte intégral
Monsieur le Président, Cher Nicolas ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Parlementaires ;
Mesdames, Messieurs ;
Chers Ami(e)s ;
Je suis particulièrement heureuse de participer à cette Convention sur l'écologie et de prendre ainsi part à la réflexion qu'engage l'Union pour un Mouvement Populaire sur un thème prioritaire et essentiel pour l'avenir de notre société.
Il est indispensable que notre famille politique s'empare de ces sujets car il y a urgence et cette urgence nous concerne tous.
Oui, notre planète est malade et nos concitoyens commencent à en subir directement les conséquences.
Oui, la canicule, la sécheresse, les incendies de forêts, les inondations que nous connaissons, sont des conséquences dramatiques de bouleversements plus vastes, moins directement perceptibles par nos concitoyens, mais tout aussi graves.
Le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources naturelles, la disparition quotidienne de milliers d'hectares de forêts et de toutes sortes de formes de vies, telle est la réalité de notre planète et des conséquences de l'activité humaine.
Nous le voyons tous, tous les jours, les signaux d'alerte sont nombreux. Ils nous obligent à réagir vite et à mettre en place rapidement des plans d'actions concrets et réalistes pour protéger nos concitoyens.
Selon une étude réalisée par la Sofrès, en 2005, 80 % des Français se sentent concernés par les problèmes liés à l'environnement. Pour près de la moitié d'entre eux, la défense de l'environnement constitue même un objectif prioritaire, au même titre que la sécurité ou l'emploi.
Et pourtant, la même étude nous dit que seuls 10 % d'entre eux acceptent de modifier leurs habitudes quotidiennes et qu'ils ne sont que 14 % à faire confiance aux pouvoirs publics.
N'avons-nous pas là un formidable enjeu de conviction et d'explication ? Qui peut croire que ça n'est pas un enjeu politique ?
C'est notre devoir de politiques d'investir ces questions, de proposer, d'innover...
Le Président de la République lui-même a toujours porté au plus haut cette ambition. Oui, la Charte de l'Environnement, finalement adossée à la Constitution, nous permet " d'inscrire une écologie humaniste au cur de notre pacte républicain ".
Pour ma part, j'attache une importance toute particulière à la pédagogie et je m'emploie depuis ma prise de fonctions à parler aux Français.
Comment convaincre nos concitoyens que de nombreux gestes qu'ils accomplissent chaque jour, souvent sans même s'en rendre compte, contribuent à la dégradation de l'environnement ?
Il nous appartient d'expliquer davantage les politiques menées par le Gouvernement, mais également par les collectivités locales, en matière d'environnement.
La pédagogie reste le meilleur moyen de faire émerger une conscience écologique et ce dès le plus jeune âge.
C'est pourquoi j'ai installé le comité national de la décennie des Nations Unies pour l'éducation au développement durable. Mais c'est également la raison pour laquelle nous finalisons avec le Ministre de l'Education et Yann ARTHUS-BERTRAND un kit de sensibilisation aux problématiques du développement durable à destination de tous les jeunes scolarisés.
Bien sûr, la sanction ne doit intervenir qu'une fois les règles posées et expliquées. Toutes impopulaires soient-elles, certaines réformes n'en sont pas moins indispensables.
Et c'est l'honneur de notre majorité de se mettre en ordre de marche pour aller au devant des Français, pour leur expliquer, pour les convaincre, de l'ampleur de la tâche qu'il nous reste à accomplir.
Mais pour cela, bien sûr, nous devons lever certaines contradictions, piétiner les idées préconçues trop souvent assénées par nos adversaires : non, économie et écologie ne sont pas incompatibles. Non, respecter notre cadre de vie ne détruit pas l'emploi. Nos adversaires n'ont su inventer que le concept affligeant de " croissance zéro " : " Chers compatriotes, merci d'être au chômage, c'est bon pour l'environnement ! ".
Tout cela est faux : l'environnement crée 10.000 emplois par an et connaît une croissance annuelle de 3,1 %. Et je ne vous parle pas d'emplois associatifs financés par le contribuable ! ! !
Je vous parle d'innovations techniques, de technologies propres, que la France est parfaitement en capacité de lancer.
C'est à nous, politiques, d'être le moteur de ce changement.
Dans cette optique et soucieuse d'être utile à mon pays, j'ai décidé de fixer à mon ministère une série de mesures prioritaires axées sur 5 thématiques :
- La lutte contre le réchauffement climatique. Il est primordial d'enrayer ce phénomène destructeur pour notre planète.
Il faut limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Au niveau international, la ratification des accords internationaux et plus particulièrement du protocole de Kyoto doit devenir effective pour l'ensemble des Etats, tant industriels qu'en voie de développement.
Je suis confiante sur ce point, ce souhait de la France faisant l'objet d'un accord de plus en plus général de la part nos partenaires internationaux. Je défends, tant devant les instances européennes qu'au sein du Programme des Nations Unies pour l'Environnement, cette vision.
Au niveau national, le Premier ministre a annoncé une majoration appliquée sur le montant de la carte grise pour les véhicules les plus polluants.
Nous lançons un programme de recherche et de développement de 100 millions d'euros afin d'aider les constructeurs français à mettre sur le marché un véhicule propre, c'est-à-dire sobre en carbone.
90 % de l'énergie consommée dans le monde n'est pas renouvelable, et comme chacun sait, les réserves s'épuisent.
Que faisons-nous ? Nous favorisons le recours au biocarburant et à l'éolien. Je me félicite d'ailleurs de l'amendement voté par l'UMP dans le cadre de la discussion de la loi d'orientation agricole, fixant les objectifs précis de 5,75 % de biocarburants d'ici à 2008, de 7 % d'ici à 2010 et de 10 % d'ici à 2015.
Cette avancée écologique démontre que notre majorité parlementaire est consciente, par son contact direct avec le terrain, de ces enjeux.
Mais dans d'autres domaines, nombreux, notre majorité se doit aussi d'aboutir à des résultats concrets, là où d'autres se sont contentés de mots.
Dans les transports, il nous faut ambitionner de mettre en place les infrastructures alternatives à la route qui sont depuis si longtemps présentées comme indispensables : nous avons aujourd'hui l'occasion de faire avancer ces dossiers.
Dans le domaine du bâtiment aussi, les valeurs de l'écologie rejoignent celles de notre action : nous savons par exemple que, lorsque l'isolation thermique est mal conçue, les émissions de gaz à effet de serre et la facture énergétique de la France augmentent. C'est tout l'enjeu des normes HQE, que nous devons favoriser dans les logements neufs et particulièrement dans les logements sociaux ; car nous savons bien que ce sont les ménages les plus modestes qui voient leur facture de chauffage atteindre des niveaux déraisonnables, en raison de la vétusté des bâtiments.
Soyons ceux qui aideront les Français à mieux s'en sortir en leur permettant de faire des choix écologiques et financiers plus cohérents.
- Seconde thématique prioritaire, l'eau. Il me paraît essentiel que la loi sur l'eau puisse être votée d'ici l'été 2006.
Nous savons que la sécheresse que nous avons connue cet été, et qui touche encore de nombreux départements, aura vocation à se répéter. Nous devons donc trouver des solutions permettant une meilleure gestion de l'eau.
Là encore, la pédagogie doit faire prendre conscience à chacun de nos concitoyens que l'eau est un bien précieux. Je ferai des propositions en ce sens dans les jours à venir dans le cadre d'un plan sécheresse.
Les inondations doivent également faire l'objet d'un traitement particulièrement attentif. Les situations dramatiques qu'elles engendrent et qui touchent trop souvent les Français, ne peuvent rester sans réponse des pouvoirs publics.
J'ai d'ores et déjà signé une convention avec Météo France, et renforcé les services de mon Ministère pour améliorer les dispositifs de prévisions et d'alerte.
- Troisième sujet important : les déchets. Le 21 septembre dernier, j'ai annoncé la nouvelle politique des déchets pour notre pays avec un certain nombre de mesures fortes.
Il m'est apparu indispensable de donner un nouvel élan à la politique des déchets.
Ce nouvel élan répond à un principe : faire participer les Français à la gestion des déchets car une fois de plus, c'est tous ensemble que nous pourrons avancer.
Aujourd'hui, chaque habitant produit 360 kg d'ordures ménagères par an. 20 % font l'objet d'un recyclage ou d'une valorisation matière, 80 %, soit 290 kg sont enfouis ou incinérés.
L'objectif est que dans cinq ans, les quantités d'ordures ménagères orientées vers le stockage ou l'incinération ne représentent pas plus de 250 kg par habitant et par an. D'ici 10 ans, ces quantités devront être inférieures à 200 kg par habitant et par an.
Pour atteindre cet objectif mobilisateur, j'ai retenu deux priorités : la réduction de la production de déchets et le développement du recyclage en encourageant la sensibilisation au tri.
- Notre pays dispose d'un formidable patrimoine naturel. La protection de la biodiversité et des paysages doit donc être une préoccupation centrale des élus que nous sommes.
C'est pourquoi une stratégie nationale de biodiversité est en cours d'élaboration.
C'est pourquoi nous donnons un nouveau souffle à nos Parcs nationaux à travers un projet de loi que je soumettrai très prochainement à l'Assemblée nationale, et qui nous permettra de lancer très vite les parcs de Guyane et de la Réunion.
- L'écologie doit aussi, bien évidemment, se tourner vers les villes. Elue du Val d'Oise et de Garges, je connais bien toutes les conséquences qu'ont les pollutions urbaines sur les habitants de nos villes. Garges est aux portes de Roissy et du Bourget, et croyez bien que je compte avancer concrètement sur la question des nuisances sonores et notamment des nuisances aériennes, qui touchent malheureusement trop souvent les Français les plus modestes. Les répercussions sur la santé de ce type de phénomène doivent tous nous interpeller et nous faire avancer, élus et professionnels, vers un compromis sérieux mais déterminé.
Il me semble également indispensable de travailler sur la question du paysage urbain et notamment sur la question des entrées de villes.
Nous devons rendre nos villes, tout autant que nos campagnes, attractives et belles.
- Dernier sujet prioritaire, les risques. Nous ne pouvons jouer avec la sécurité de nos concitoyens ! Sur ce point, la plus grande intransigeance est requise. Il faut renforcer le contrôle des installations classées, améliorer la prévention des risques accidentels. Je me suis rendue il y a peu de temps à Toulouse et j'ai pu mesurer à quel point la tragédie d'AZF était encore trop présente dans les mémoires. Nous sommes le seul pays en Europe à mettre en place un plan de prévention des risques technologiques qui prend en compte plus de 600 établissements industriels.
Vous le voyez, le Gouvernement s'engage résolument dans une politique volontariste et à l'écoute des français.
Je compte poursuivre mon action en me fixant des objectifs clairs et précis.
Et je reprends devant vous la promesse de tenir ces engagements. C'est alors que mes détracteurs pourront se livrer au petit jeu des comparaisons de bilans. Et là nous verrons qui a fait progresser l'écologie ! ! !
L'UMP, parti majoritaire, doit m'aider, doit nous aider à avancer encore plus loin, encore plus vite.
Les débats parlementaires sur les parcs nationaux ou sur l'eau vous permettront de faire des propositions car je souhaite que la concertation soit au cur de ces discussions parlementaires.
Nous devons prendre à bras le corps la défense de l'environnement et la promotion du développement durable.
Je suis convaincue que l'écologie constituera une thématique centrale des prochaines élections nationales et notre mouvement doit être ouvert à ces thématiques, trop souvent laissées à nos adversaires politiques.
La montée des extrêmes et notamment de l'extrême gauche nous oblige tous à investir totalement le champ de l'écologie.
L'extrême gauche et certains socialistes critiquant le système capitaliste et l'accusant de tous les maux l'accuseront également de détruire notre planète.
Or, chacun sait que, si le système est perfectible, toute autre proposition n'est qu'ubuesque.
Néanmoins, rappelons-nous que si les 6 milliards d'êtres humains consommaient chacun autant qu'un Américain, il faudrait 6 planètes comme notre Terre pour subvenir à nos besoins.
Il nous appartient donc, en tant qu'élus responsables de l'avenir de nos concitoyens et non uniquement à des fins électoralistes comme procèdent les socialistes, de faire des propositions dans le cadre déterminé qu'est la société actuelle.
Nous n'avons pas à rougir de notre action depuis 2002.
Nous n'avons pas à rougir d'un discours de responsabilité.
Nous n'aurons pas à rougir, en 2007, d'un bilan écologique jamais atteint !
Le Gouvernement compte donc, bien évidemment, sur la formidable force qu'est l'UMP pour faire des propositions tant au plan national qu'au plan communautaire et international. Et je sais que des différentes tables rondes de cette journée importante pour notre mouvement ressortira un certain nombre de propositions innovantes et déterminées.
Vous pouvez également compter sur moi, au sein du Gouvernement, pour me battre pour les missions qui m'ont été confiées. Ce combat, je ne peux le mener seule.
Le défi que nous devons relever est simple : concilier l'expansion continue de l'humanité et les ressources limitées de la planète. Concilier les exigences économiques et les impératifs écologiques.
L'écologie a besoin de nous tous.
Je vous remercie.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 24 octobre 2005)
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Parlementaires ;
Mesdames, Messieurs ;
Chers Ami(e)s ;
Je suis particulièrement heureuse de participer à cette Convention sur l'écologie et de prendre ainsi part à la réflexion qu'engage l'Union pour un Mouvement Populaire sur un thème prioritaire et essentiel pour l'avenir de notre société.
Il est indispensable que notre famille politique s'empare de ces sujets car il y a urgence et cette urgence nous concerne tous.
Oui, notre planète est malade et nos concitoyens commencent à en subir directement les conséquences.
Oui, la canicule, la sécheresse, les incendies de forêts, les inondations que nous connaissons, sont des conséquences dramatiques de bouleversements plus vastes, moins directement perceptibles par nos concitoyens, mais tout aussi graves.
Le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources naturelles, la disparition quotidienne de milliers d'hectares de forêts et de toutes sortes de formes de vies, telle est la réalité de notre planète et des conséquences de l'activité humaine.
Nous le voyons tous, tous les jours, les signaux d'alerte sont nombreux. Ils nous obligent à réagir vite et à mettre en place rapidement des plans d'actions concrets et réalistes pour protéger nos concitoyens.
Selon une étude réalisée par la Sofrès, en 2005, 80 % des Français se sentent concernés par les problèmes liés à l'environnement. Pour près de la moitié d'entre eux, la défense de l'environnement constitue même un objectif prioritaire, au même titre que la sécurité ou l'emploi.
Et pourtant, la même étude nous dit que seuls 10 % d'entre eux acceptent de modifier leurs habitudes quotidiennes et qu'ils ne sont que 14 % à faire confiance aux pouvoirs publics.
N'avons-nous pas là un formidable enjeu de conviction et d'explication ? Qui peut croire que ça n'est pas un enjeu politique ?
C'est notre devoir de politiques d'investir ces questions, de proposer, d'innover...
Le Président de la République lui-même a toujours porté au plus haut cette ambition. Oui, la Charte de l'Environnement, finalement adossée à la Constitution, nous permet " d'inscrire une écologie humaniste au cur de notre pacte républicain ".
Pour ma part, j'attache une importance toute particulière à la pédagogie et je m'emploie depuis ma prise de fonctions à parler aux Français.
Comment convaincre nos concitoyens que de nombreux gestes qu'ils accomplissent chaque jour, souvent sans même s'en rendre compte, contribuent à la dégradation de l'environnement ?
Il nous appartient d'expliquer davantage les politiques menées par le Gouvernement, mais également par les collectivités locales, en matière d'environnement.
La pédagogie reste le meilleur moyen de faire émerger une conscience écologique et ce dès le plus jeune âge.
C'est pourquoi j'ai installé le comité national de la décennie des Nations Unies pour l'éducation au développement durable. Mais c'est également la raison pour laquelle nous finalisons avec le Ministre de l'Education et Yann ARTHUS-BERTRAND un kit de sensibilisation aux problématiques du développement durable à destination de tous les jeunes scolarisés.
Bien sûr, la sanction ne doit intervenir qu'une fois les règles posées et expliquées. Toutes impopulaires soient-elles, certaines réformes n'en sont pas moins indispensables.
Et c'est l'honneur de notre majorité de se mettre en ordre de marche pour aller au devant des Français, pour leur expliquer, pour les convaincre, de l'ampleur de la tâche qu'il nous reste à accomplir.
Mais pour cela, bien sûr, nous devons lever certaines contradictions, piétiner les idées préconçues trop souvent assénées par nos adversaires : non, économie et écologie ne sont pas incompatibles. Non, respecter notre cadre de vie ne détruit pas l'emploi. Nos adversaires n'ont su inventer que le concept affligeant de " croissance zéro " : " Chers compatriotes, merci d'être au chômage, c'est bon pour l'environnement ! ".
Tout cela est faux : l'environnement crée 10.000 emplois par an et connaît une croissance annuelle de 3,1 %. Et je ne vous parle pas d'emplois associatifs financés par le contribuable ! ! !
Je vous parle d'innovations techniques, de technologies propres, que la France est parfaitement en capacité de lancer.
C'est à nous, politiques, d'être le moteur de ce changement.
Dans cette optique et soucieuse d'être utile à mon pays, j'ai décidé de fixer à mon ministère une série de mesures prioritaires axées sur 5 thématiques :
- La lutte contre le réchauffement climatique. Il est primordial d'enrayer ce phénomène destructeur pour notre planète.
Il faut limiter les émissions de gaz à effet de serre.
Au niveau international, la ratification des accords internationaux et plus particulièrement du protocole de Kyoto doit devenir effective pour l'ensemble des Etats, tant industriels qu'en voie de développement.
Je suis confiante sur ce point, ce souhait de la France faisant l'objet d'un accord de plus en plus général de la part nos partenaires internationaux. Je défends, tant devant les instances européennes qu'au sein du Programme des Nations Unies pour l'Environnement, cette vision.
Au niveau national, le Premier ministre a annoncé une majoration appliquée sur le montant de la carte grise pour les véhicules les plus polluants.
Nous lançons un programme de recherche et de développement de 100 millions d'euros afin d'aider les constructeurs français à mettre sur le marché un véhicule propre, c'est-à-dire sobre en carbone.
90 % de l'énergie consommée dans le monde n'est pas renouvelable, et comme chacun sait, les réserves s'épuisent.
Que faisons-nous ? Nous favorisons le recours au biocarburant et à l'éolien. Je me félicite d'ailleurs de l'amendement voté par l'UMP dans le cadre de la discussion de la loi d'orientation agricole, fixant les objectifs précis de 5,75 % de biocarburants d'ici à 2008, de 7 % d'ici à 2010 et de 10 % d'ici à 2015.
Cette avancée écologique démontre que notre majorité parlementaire est consciente, par son contact direct avec le terrain, de ces enjeux.
Mais dans d'autres domaines, nombreux, notre majorité se doit aussi d'aboutir à des résultats concrets, là où d'autres se sont contentés de mots.
Dans les transports, il nous faut ambitionner de mettre en place les infrastructures alternatives à la route qui sont depuis si longtemps présentées comme indispensables : nous avons aujourd'hui l'occasion de faire avancer ces dossiers.
Dans le domaine du bâtiment aussi, les valeurs de l'écologie rejoignent celles de notre action : nous savons par exemple que, lorsque l'isolation thermique est mal conçue, les émissions de gaz à effet de serre et la facture énergétique de la France augmentent. C'est tout l'enjeu des normes HQE, que nous devons favoriser dans les logements neufs et particulièrement dans les logements sociaux ; car nous savons bien que ce sont les ménages les plus modestes qui voient leur facture de chauffage atteindre des niveaux déraisonnables, en raison de la vétusté des bâtiments.
Soyons ceux qui aideront les Français à mieux s'en sortir en leur permettant de faire des choix écologiques et financiers plus cohérents.
- Seconde thématique prioritaire, l'eau. Il me paraît essentiel que la loi sur l'eau puisse être votée d'ici l'été 2006.
Nous savons que la sécheresse que nous avons connue cet été, et qui touche encore de nombreux départements, aura vocation à se répéter. Nous devons donc trouver des solutions permettant une meilleure gestion de l'eau.
Là encore, la pédagogie doit faire prendre conscience à chacun de nos concitoyens que l'eau est un bien précieux. Je ferai des propositions en ce sens dans les jours à venir dans le cadre d'un plan sécheresse.
Les inondations doivent également faire l'objet d'un traitement particulièrement attentif. Les situations dramatiques qu'elles engendrent et qui touchent trop souvent les Français, ne peuvent rester sans réponse des pouvoirs publics.
J'ai d'ores et déjà signé une convention avec Météo France, et renforcé les services de mon Ministère pour améliorer les dispositifs de prévisions et d'alerte.
- Troisième sujet important : les déchets. Le 21 septembre dernier, j'ai annoncé la nouvelle politique des déchets pour notre pays avec un certain nombre de mesures fortes.
Il m'est apparu indispensable de donner un nouvel élan à la politique des déchets.
Ce nouvel élan répond à un principe : faire participer les Français à la gestion des déchets car une fois de plus, c'est tous ensemble que nous pourrons avancer.
Aujourd'hui, chaque habitant produit 360 kg d'ordures ménagères par an. 20 % font l'objet d'un recyclage ou d'une valorisation matière, 80 %, soit 290 kg sont enfouis ou incinérés.
L'objectif est que dans cinq ans, les quantités d'ordures ménagères orientées vers le stockage ou l'incinération ne représentent pas plus de 250 kg par habitant et par an. D'ici 10 ans, ces quantités devront être inférieures à 200 kg par habitant et par an.
Pour atteindre cet objectif mobilisateur, j'ai retenu deux priorités : la réduction de la production de déchets et le développement du recyclage en encourageant la sensibilisation au tri.
- Notre pays dispose d'un formidable patrimoine naturel. La protection de la biodiversité et des paysages doit donc être une préoccupation centrale des élus que nous sommes.
C'est pourquoi une stratégie nationale de biodiversité est en cours d'élaboration.
C'est pourquoi nous donnons un nouveau souffle à nos Parcs nationaux à travers un projet de loi que je soumettrai très prochainement à l'Assemblée nationale, et qui nous permettra de lancer très vite les parcs de Guyane et de la Réunion.
- L'écologie doit aussi, bien évidemment, se tourner vers les villes. Elue du Val d'Oise et de Garges, je connais bien toutes les conséquences qu'ont les pollutions urbaines sur les habitants de nos villes. Garges est aux portes de Roissy et du Bourget, et croyez bien que je compte avancer concrètement sur la question des nuisances sonores et notamment des nuisances aériennes, qui touchent malheureusement trop souvent les Français les plus modestes. Les répercussions sur la santé de ce type de phénomène doivent tous nous interpeller et nous faire avancer, élus et professionnels, vers un compromis sérieux mais déterminé.
Il me semble également indispensable de travailler sur la question du paysage urbain et notamment sur la question des entrées de villes.
Nous devons rendre nos villes, tout autant que nos campagnes, attractives et belles.
- Dernier sujet prioritaire, les risques. Nous ne pouvons jouer avec la sécurité de nos concitoyens ! Sur ce point, la plus grande intransigeance est requise. Il faut renforcer le contrôle des installations classées, améliorer la prévention des risques accidentels. Je me suis rendue il y a peu de temps à Toulouse et j'ai pu mesurer à quel point la tragédie d'AZF était encore trop présente dans les mémoires. Nous sommes le seul pays en Europe à mettre en place un plan de prévention des risques technologiques qui prend en compte plus de 600 établissements industriels.
Vous le voyez, le Gouvernement s'engage résolument dans une politique volontariste et à l'écoute des français.
Je compte poursuivre mon action en me fixant des objectifs clairs et précis.
Et je reprends devant vous la promesse de tenir ces engagements. C'est alors que mes détracteurs pourront se livrer au petit jeu des comparaisons de bilans. Et là nous verrons qui a fait progresser l'écologie ! ! !
L'UMP, parti majoritaire, doit m'aider, doit nous aider à avancer encore plus loin, encore plus vite.
Les débats parlementaires sur les parcs nationaux ou sur l'eau vous permettront de faire des propositions car je souhaite que la concertation soit au cur de ces discussions parlementaires.
Nous devons prendre à bras le corps la défense de l'environnement et la promotion du développement durable.
Je suis convaincue que l'écologie constituera une thématique centrale des prochaines élections nationales et notre mouvement doit être ouvert à ces thématiques, trop souvent laissées à nos adversaires politiques.
La montée des extrêmes et notamment de l'extrême gauche nous oblige tous à investir totalement le champ de l'écologie.
L'extrême gauche et certains socialistes critiquant le système capitaliste et l'accusant de tous les maux l'accuseront également de détruire notre planète.
Or, chacun sait que, si le système est perfectible, toute autre proposition n'est qu'ubuesque.
Néanmoins, rappelons-nous que si les 6 milliards d'êtres humains consommaient chacun autant qu'un Américain, il faudrait 6 planètes comme notre Terre pour subvenir à nos besoins.
Il nous appartient donc, en tant qu'élus responsables de l'avenir de nos concitoyens et non uniquement à des fins électoralistes comme procèdent les socialistes, de faire des propositions dans le cadre déterminé qu'est la société actuelle.
Nous n'avons pas à rougir de notre action depuis 2002.
Nous n'avons pas à rougir d'un discours de responsabilité.
Nous n'aurons pas à rougir, en 2007, d'un bilan écologique jamais atteint !
Le Gouvernement compte donc, bien évidemment, sur la formidable force qu'est l'UMP pour faire des propositions tant au plan national qu'au plan communautaire et international. Et je sais que des différentes tables rondes de cette journée importante pour notre mouvement ressortira un certain nombre de propositions innovantes et déterminées.
Vous pouvez également compter sur moi, au sein du Gouvernement, pour me battre pour les missions qui m'ont été confiées. Ce combat, je ne peux le mener seule.
Le défi que nous devons relever est simple : concilier l'expansion continue de l'humanité et les ressources limitées de la planète. Concilier les exigences économiques et les impératifs écologiques.
L'écologie a besoin de nous tous.
Je vous remercie.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 24 octobre 2005)