Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Depuis une dizaine de jours et jusqu'au 12 octobre prochain se déroule la rentrée universitaire. Avec François Goulard, nous avons donc souhaité vous recevoir pour vous la présenter, faire le bilan de toutes les évolutions qui ont eu lieu l'an dernier, de celles qui se profilent pour l'année universitaire à venir et enfin vous présenter quelques chantiers qui nous tiennent particulièrement à cur à l'un et à l'autre.
L'importance et la modernité de notre offre de formation, l'insertion professionnelle de nos diplômés, les conditions de vie des étudiants et l'égalité des chances sont les principales questions que François Goulard et moi-même souhaiterions aborder aujourd'hui.
Les chiffres
Permettez-moi, pour commencer, de vous donner quelques chiffres. Ne vous inquiétez pas, la liste en sera courte, mais il est nécessaire de le faire pour prendre pleinement la mesure de ce qu'est aujourd'hui l'enseignement supérieur en France et des enjeux qui sont les siens pour l'avenir.
L'enseignement supérieur, c'est avant tout les étudiants ; toutes filières confondues, ils sont deux millions deux cent quatre-vingt-trois mille attendus pour cette rentrée universitaire, soit 15.000 de plus que l'année dernière.
Ils seront inscrits dans l'une des 2.500 formations qui leur sont proposées par les universités, les IUT, les Grandes écoles, notamment dans 450 masters, 320 licences, 1.215 licences professionnelles, 400 diplômes d'ingénieurs.
Mais l'enseignement supérieur, ce sont aussi les femmes et les hommes qui tout au long de l'année se dévouent, se dépensent sans compter pour ce merveilleux métier voué à transmettre un savoir, des connaissances, des compétences.
Ils sont 143 000 dont 59 800 enseignants chercheurs, 27 900 enseignants d'autres statuts, 4 500 personnels des bibliothèques et 50 850 ingénieurs, personnels ouvriers, techniques administratifs et d'encadrement.
Nous avons là sans doute la plus précieuse des richesses nationales : les acteurs d'une formation de qualité qui travaillent à ce que notre pays entre dans une véritable économie de la connaissance.
L'Etat est engagé à leur côté !
L'Etat soutient ses universités.
La collectivité nationale a dépensé 19,7 milliards d'euros en 2004 pour l'enseignement supérieur, soit 8 630 euros en moyenne par étudiant.
François Goulard et moi-même avons aujourd'hui l'immense responsabilité d'accompagner et de soutenir l'engagement de la communauté des enseignants et des chercheurs engagés dans la formation scientifique et professionnelle de nos jeunes.
A l'heure où rapports et classements désignent, sans doute à juste titre, les faiblesses de notre système d'enseignement supérieur et de recherche, je veux souligner deux choses :
La première, c'est que nous sommes à la veille d'insuffler une force nouvelle à notre potentiel de recherche. Le gouvernement par la voix du Premier ministre annoncera, d'ici la fin du mois, les grandes mesures qui accompagneront la loi sur la recherche, dont je sais à quel point elle est attendue par tous. Cette loi renforcera la visibilité et l'excellence de nos établissements d'enseignement supérieur.
Les formations
La seconde, et vous me permettrez d'insister, c'est la modernité de notre système de formation et sa formidable capacité d'adaptation pour répondre aux besoins des étudiants.
Je pense bien sûr à l'évolution majeure du monde universitaire qu'a représentée le passage progressif depuis trois ans au système Licence - Master - Doctorat.
Aujourd'hui, pratiquement l'ensemble des universités françaises a adopté ce nouveau dispositif de formation (98 %). C'est pour nous une grande fierté. La France est le premier pays européen à l'avoir adopté.
Le LMD est d'abord fait pour les étudiants de ce pays. Il est un outil d'amélioration considérable de l'offre de formation, à la fois en termes de souplesse de cursus, de mobilité et de qualité. En moins de trois ans, les universités ont fait un effort remarquable pour créer des parcours étudiants, s'ouvrir à des partenariats internationaux, accroître la visibilité de leurs diplômes, renforcer leurs liens avec le monde économique.
Le travail d'intégration dans le LMD est également bien avancé pour les IUT ; il devra l'être prochainement pour les classes préparatoires et les sections de techniciens supérieurs.
Les grandes écoles ne sont pas en reste. Déjà les écoles d'ingénieurs, de commerce et de gestion sont parties prenantes dans la démarche. De plus, nous venons de faire paraître les textes inscrivant les écoles d'architecture et les instituts d'études politiques dans le système européen.
A terme, c'est l'ensemble de l'enseignement supérieur français qui sera organisé dans ce cadre mieux adapté à la réussite des étudiants. Ces derniers pourront ainsi bénéficier d'une formation reconnue internationalement et, de ce fait même, capable de mieux les insérer dans la vie professionnelle.
L'insertion professionnelle
Aujourd'hui, près des deux tiers des diplômés de l'enseignement supérieur sont cadres, techniciens ou professionnels indépendants. Ce chiffre est éloquent : il doit nous engager non seulement à augmenter le nombre de bacheliers qui accèdent à l'enseignement supérieur mais aussi à accompagner davantage nos étudiants tout au long de leur parcours universitaire.
Comme le Premier ministre l'a demandé lors de son discours de politique générale, nous devons travailler à améliorer notre système d'information à la fois dans l'université mais aussi en amont. C'est à ce prix que notre nouveau système de formation sera pleinement mis au service des étudiants qui sauront en toute connaissance de cause faire le choix de leur cursus universitaire.
Intervention "orale" de François Goulard sur l'accueil, l'orientation, les débouchés et la transparence des informations fournies par les universités
Intervention de Gilles de Robien (suite)
La vie étudiante
La qualité de l'ensemble de notre système de formation ne sera véritablement opérationnelle que si nos bacheliers ont les moyens de leurs ambitions. C'est pourquoi nous sommes particulièrement attentifs à la qualité de vie des étudiants. C'est pour cela que, dès notre arrivée, nous avons souhaité avec François Goulard recevoir chacune des associations étudiantes pour un premier contact, contact que nous renouvellerons dans les jours à venir pour entendre leur perception de cette rentrée universitaire.
Nous avons entendu les principaux sujets qui les préoccupent.
Dès notre arrivée, nous avons été alertés sur la question des droits d'inscription spécifiques. J'ai rappelé que ces droits complémentaires qui sont prévus par les textes doivent être facultatifs et correspondre à une véritable prestation complémentaire au service public de l'enseignement supérieur. Nous avons alors demandé aux recteurs de vérifier la situation pour chacune des universités de leur académie.
A l'heure où je vous parle, l'ensemble des recteurs ont fait le point, université par université, formation par formation. La situation globale n'est pas si alarmante qu'on l'a dit parfois.
Je tiens à rendre hommage à l'esprit de responsabilité des présidents d'université qui, dans leur grande majorité, ont su mettre en place de véritables services complémentaires pour les étudiants que d'ailleurs souvent les conseils d'administration des universités ont votés à l'unanimité. Cela dit, les délibérations contraires à la loi, ne seront pas acceptées.
Nous demandons actuellement aux présidents d'université concernés d'engager les mesures correctives aux erreurs généralement involontaires qui, ici et là, ont pu être faites.
Le logement
Le logement est une autre question cruciale pour les étudiants.
Je sais la difficulté que les étudiants rencontrent dans certaines académies pour trouver un logement leur permettant d'être pleinement autonomes. La situation n'est malheureusement pas nouvelle.
Jean-Pierre Raffarin avait demandé à Jean-Paul Anciaux de lui remettre un rapport sur le logement étudiant. Au vu des conclusions de ce rapport, le gouvernement avait décidé, il y a maintenant dix-huit mois, de mettre en uvre un plan global en faveur du logement étudiant qui comportait deux mesures essentielles :
1. La construction de 50 000 chambres en 10 ans d'une superficie de 16 m2, soit 5 000 financées chaque année.
En 2004, le gouvernement a financé la construction de 5.500 logements sociaux pour étudiants et, Jean-Louis Borloo me le rappelait récemment, ces bons résultats devraient être confirmés en 2005.
Nous tenons et dépassons même les objectifs que nous nous étions fixés. Je m'en réjouis, car beaucoup de retard avait été accumulé à la fin des années 90.
2. Deuxième mesure essentielle : la rénovation de 70 000 chambres en 10 ans, soit 7 000 par an.
Nous sommes là confrontés à deux problèmes. Le premier, nous ne pouvons pas mettre en rénovation trop de chambres en même temps. En effet, il ne faut pas réduire, même temporairement, de façon inconsidérée, l'offre.
Le deuxième problème, c'est bien évidemment le financement des travaux. Ils ne doivent pas conduire à une augmentation trop importante de la quittance qui empêcherait les étudiants les plus modestes, à qui sont destinées ces chambres, de pouvoir y accéder.
Jeudi dernier, Jean-Louis Borloo, qui a en charge le logement, a présenté au Conseil National de l'Habitat le projet de décret déplafonnant l'Allocation Logement Solidarité pour les résidences qui ont été rénovées.
Concrètement, cela signifie pour un étudiant boursier que, lorsque la CNAF aura examiné ce texte et qu'il aura été publié, l'aide de l'Etat doublera et passera de 50,03 euros à 102,19 euros.
Pour une chambre rénovée d'un coût moyen de 200 euros, cela signifie un soutien de 102 euros au lieu des 50 euros pour une chambre non rénovée.
Enfin, je sais les difficultés que certains étudiants rencontrent pour fournir une caution à leur bailleur. C'est pour cela que les étudiants boursiers peuvent désormais bénéficier, sur simple présentation de l'avis conditionnel de bourse, du Locapass qui leur avance la caution.
Le gouvernement tient donc les objectifs du plan qui avait été décidé en 2004 et à l'époque salué comme un vrai programme d'action par l'ensemble des partenaires, qu'il s'agisse des universités ou des associations étudiantes.
Mais face aux difficultés d'étudiants qui ne parviennent pas à se loger dans certaines grandes villes, je suis conscient que nous devons trouver des réponses supplémentaires.
C'est pourquoi avec le Premier ministre et Jean-Louis Borloo, nous avons décidé que, sur les 6.000 logements qui seront réalisés sur des terrains de l'Etat dans les prochains mois, 1 000 F3 seraient affectés à la réalisation de 3 000 chambres pour étudiants.
À Paris, où la situation est probablement la plus difficile, le Maire de Paris a demandé et obtenu que le gouvernement lui délègue la compétence en matière de logement. Je suis convaincu que, fort de cette nouvelle compétence, il saura dégager dans son plan local d'urbanisme les capacités pour répondre à la demande des étudiants des universités parisiennes. La libération des terrains des Batignolles doit permettre notamment la construction de 1000 logements étudiants, à court terme.
Au-delà des questions de logement, le revenu des étudiants, notamment les plus modestes, doit retenir toute notre attention. C'est un sujet pour lequel sont en jeu l'autonomie de l'étudiant, la solidarité familiale et bien sûr la solidarité nationale. C'est pourquoi le Premier ministre a demandé au député Laurent Wauquiez de travailler sur le sujet des aides directes aux étudiants et de lui remettre un rapport accompagné de propositions concrètes d'ici la fin de l'année.
Intervention "orale" de François Goulard sur les conditions de vie matéreille des étudiants
Intervention de Gilles de Robien (suite)
L'égalité des chances
Il est un autre sujet qui nous tient particulièrement à cur à François et à moi : c'est celui de l'égalité des chances.
L'égalité des chances, c'est d'abord permettre aux lycéens les plus modestes d'envisager la poursuite d'études supérieures. Dans tous les lycées de France, il y a des élèves motivés, compétents, qui renoncent à la poursuite d'études longues du fait de leur coût.
Dans la continuité de la circulaire que nous avons signée en juillet avec Jean-Louis Borloo sur la promotion de l'égalité des chances, nous souhaitons, François Goulard et moi-même, donner une nouvelle impulsion à l'accès des lycéens les plus modestes aux études supérieures.
Intervention "orale" de François Goulard sur l'égalité des chances
Intervention de Gilles de Robien (fin)
Le micro portable étudiant
Je voudrais, pour terminer, souligner le succès d'une opération qui, à sa manière, est un véritable outil de promotion de l'égalité des chances. C'est celle du Micro-portable étudiant (MIPE) qui prend une nouvelle ampleur en cette rentrée universitaire, et je m'en félicite.
En un peu plus d'un an, 300 000 ordinateurs portables à prix négociés ont déjà été achetés par les étudiants, 40 000 prêts bancaires ont été accordés. 22% des étudiants de l'université ont pu s'équiper grâce à cette opération.
32 partenaires (au lieu de 17 en 2004) sont impliqués : banques, constructeurs, distributeurs se mobilisent pour permettre à tous les étudiants de posséder cet outil aujourd'hui indispensable.
Je veux saluer l'engagement massif des 111 établissements qui, avec notre soutien, se sont équipés en bornes wi-fi. Nous soutiendrons cette année encore l'opération " micro-portable étudiant ". Nous avons devant nous le chantier du développement des services aux étudiants et de l'apport de contenus numériques. L'effort de l'Etat sera maintenu, parce-que je serai toujours attentif à encourager les initiatives grandes et petites qui rendront la vie plus facile aux étudiants de notre pays.
Je vous remercie.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 22 septembre 2005)
Depuis une dizaine de jours et jusqu'au 12 octobre prochain se déroule la rentrée universitaire. Avec François Goulard, nous avons donc souhaité vous recevoir pour vous la présenter, faire le bilan de toutes les évolutions qui ont eu lieu l'an dernier, de celles qui se profilent pour l'année universitaire à venir et enfin vous présenter quelques chantiers qui nous tiennent particulièrement à cur à l'un et à l'autre.
L'importance et la modernité de notre offre de formation, l'insertion professionnelle de nos diplômés, les conditions de vie des étudiants et l'égalité des chances sont les principales questions que François Goulard et moi-même souhaiterions aborder aujourd'hui.
Les chiffres
Permettez-moi, pour commencer, de vous donner quelques chiffres. Ne vous inquiétez pas, la liste en sera courte, mais il est nécessaire de le faire pour prendre pleinement la mesure de ce qu'est aujourd'hui l'enseignement supérieur en France et des enjeux qui sont les siens pour l'avenir.
L'enseignement supérieur, c'est avant tout les étudiants ; toutes filières confondues, ils sont deux millions deux cent quatre-vingt-trois mille attendus pour cette rentrée universitaire, soit 15.000 de plus que l'année dernière.
Ils seront inscrits dans l'une des 2.500 formations qui leur sont proposées par les universités, les IUT, les Grandes écoles, notamment dans 450 masters, 320 licences, 1.215 licences professionnelles, 400 diplômes d'ingénieurs.
Mais l'enseignement supérieur, ce sont aussi les femmes et les hommes qui tout au long de l'année se dévouent, se dépensent sans compter pour ce merveilleux métier voué à transmettre un savoir, des connaissances, des compétences.
Ils sont 143 000 dont 59 800 enseignants chercheurs, 27 900 enseignants d'autres statuts, 4 500 personnels des bibliothèques et 50 850 ingénieurs, personnels ouvriers, techniques administratifs et d'encadrement.
Nous avons là sans doute la plus précieuse des richesses nationales : les acteurs d'une formation de qualité qui travaillent à ce que notre pays entre dans une véritable économie de la connaissance.
L'Etat est engagé à leur côté !
L'Etat soutient ses universités.
La collectivité nationale a dépensé 19,7 milliards d'euros en 2004 pour l'enseignement supérieur, soit 8 630 euros en moyenne par étudiant.
François Goulard et moi-même avons aujourd'hui l'immense responsabilité d'accompagner et de soutenir l'engagement de la communauté des enseignants et des chercheurs engagés dans la formation scientifique et professionnelle de nos jeunes.
A l'heure où rapports et classements désignent, sans doute à juste titre, les faiblesses de notre système d'enseignement supérieur et de recherche, je veux souligner deux choses :
La première, c'est que nous sommes à la veille d'insuffler une force nouvelle à notre potentiel de recherche. Le gouvernement par la voix du Premier ministre annoncera, d'ici la fin du mois, les grandes mesures qui accompagneront la loi sur la recherche, dont je sais à quel point elle est attendue par tous. Cette loi renforcera la visibilité et l'excellence de nos établissements d'enseignement supérieur.
Les formations
La seconde, et vous me permettrez d'insister, c'est la modernité de notre système de formation et sa formidable capacité d'adaptation pour répondre aux besoins des étudiants.
Je pense bien sûr à l'évolution majeure du monde universitaire qu'a représentée le passage progressif depuis trois ans au système Licence - Master - Doctorat.
Aujourd'hui, pratiquement l'ensemble des universités françaises a adopté ce nouveau dispositif de formation (98 %). C'est pour nous une grande fierté. La France est le premier pays européen à l'avoir adopté.
Le LMD est d'abord fait pour les étudiants de ce pays. Il est un outil d'amélioration considérable de l'offre de formation, à la fois en termes de souplesse de cursus, de mobilité et de qualité. En moins de trois ans, les universités ont fait un effort remarquable pour créer des parcours étudiants, s'ouvrir à des partenariats internationaux, accroître la visibilité de leurs diplômes, renforcer leurs liens avec le monde économique.
Le travail d'intégration dans le LMD est également bien avancé pour les IUT ; il devra l'être prochainement pour les classes préparatoires et les sections de techniciens supérieurs.
Les grandes écoles ne sont pas en reste. Déjà les écoles d'ingénieurs, de commerce et de gestion sont parties prenantes dans la démarche. De plus, nous venons de faire paraître les textes inscrivant les écoles d'architecture et les instituts d'études politiques dans le système européen.
A terme, c'est l'ensemble de l'enseignement supérieur français qui sera organisé dans ce cadre mieux adapté à la réussite des étudiants. Ces derniers pourront ainsi bénéficier d'une formation reconnue internationalement et, de ce fait même, capable de mieux les insérer dans la vie professionnelle.
L'insertion professionnelle
Aujourd'hui, près des deux tiers des diplômés de l'enseignement supérieur sont cadres, techniciens ou professionnels indépendants. Ce chiffre est éloquent : il doit nous engager non seulement à augmenter le nombre de bacheliers qui accèdent à l'enseignement supérieur mais aussi à accompagner davantage nos étudiants tout au long de leur parcours universitaire.
Comme le Premier ministre l'a demandé lors de son discours de politique générale, nous devons travailler à améliorer notre système d'information à la fois dans l'université mais aussi en amont. C'est à ce prix que notre nouveau système de formation sera pleinement mis au service des étudiants qui sauront en toute connaissance de cause faire le choix de leur cursus universitaire.
Intervention "orale" de François Goulard sur l'accueil, l'orientation, les débouchés et la transparence des informations fournies par les universités
Intervention de Gilles de Robien (suite)
La vie étudiante
La qualité de l'ensemble de notre système de formation ne sera véritablement opérationnelle que si nos bacheliers ont les moyens de leurs ambitions. C'est pourquoi nous sommes particulièrement attentifs à la qualité de vie des étudiants. C'est pour cela que, dès notre arrivée, nous avons souhaité avec François Goulard recevoir chacune des associations étudiantes pour un premier contact, contact que nous renouvellerons dans les jours à venir pour entendre leur perception de cette rentrée universitaire.
Nous avons entendu les principaux sujets qui les préoccupent.
Dès notre arrivée, nous avons été alertés sur la question des droits d'inscription spécifiques. J'ai rappelé que ces droits complémentaires qui sont prévus par les textes doivent être facultatifs et correspondre à une véritable prestation complémentaire au service public de l'enseignement supérieur. Nous avons alors demandé aux recteurs de vérifier la situation pour chacune des universités de leur académie.
A l'heure où je vous parle, l'ensemble des recteurs ont fait le point, université par université, formation par formation. La situation globale n'est pas si alarmante qu'on l'a dit parfois.
Je tiens à rendre hommage à l'esprit de responsabilité des présidents d'université qui, dans leur grande majorité, ont su mettre en place de véritables services complémentaires pour les étudiants que d'ailleurs souvent les conseils d'administration des universités ont votés à l'unanimité. Cela dit, les délibérations contraires à la loi, ne seront pas acceptées.
Nous demandons actuellement aux présidents d'université concernés d'engager les mesures correctives aux erreurs généralement involontaires qui, ici et là, ont pu être faites.
Le logement
Le logement est une autre question cruciale pour les étudiants.
Je sais la difficulté que les étudiants rencontrent dans certaines académies pour trouver un logement leur permettant d'être pleinement autonomes. La situation n'est malheureusement pas nouvelle.
Jean-Pierre Raffarin avait demandé à Jean-Paul Anciaux de lui remettre un rapport sur le logement étudiant. Au vu des conclusions de ce rapport, le gouvernement avait décidé, il y a maintenant dix-huit mois, de mettre en uvre un plan global en faveur du logement étudiant qui comportait deux mesures essentielles :
1. La construction de 50 000 chambres en 10 ans d'une superficie de 16 m2, soit 5 000 financées chaque année.
En 2004, le gouvernement a financé la construction de 5.500 logements sociaux pour étudiants et, Jean-Louis Borloo me le rappelait récemment, ces bons résultats devraient être confirmés en 2005.
Nous tenons et dépassons même les objectifs que nous nous étions fixés. Je m'en réjouis, car beaucoup de retard avait été accumulé à la fin des années 90.
2. Deuxième mesure essentielle : la rénovation de 70 000 chambres en 10 ans, soit 7 000 par an.
Nous sommes là confrontés à deux problèmes. Le premier, nous ne pouvons pas mettre en rénovation trop de chambres en même temps. En effet, il ne faut pas réduire, même temporairement, de façon inconsidérée, l'offre.
Le deuxième problème, c'est bien évidemment le financement des travaux. Ils ne doivent pas conduire à une augmentation trop importante de la quittance qui empêcherait les étudiants les plus modestes, à qui sont destinées ces chambres, de pouvoir y accéder.
Jeudi dernier, Jean-Louis Borloo, qui a en charge le logement, a présenté au Conseil National de l'Habitat le projet de décret déplafonnant l'Allocation Logement Solidarité pour les résidences qui ont été rénovées.
Concrètement, cela signifie pour un étudiant boursier que, lorsque la CNAF aura examiné ce texte et qu'il aura été publié, l'aide de l'Etat doublera et passera de 50,03 euros à 102,19 euros.
Pour une chambre rénovée d'un coût moyen de 200 euros, cela signifie un soutien de 102 euros au lieu des 50 euros pour une chambre non rénovée.
Enfin, je sais les difficultés que certains étudiants rencontrent pour fournir une caution à leur bailleur. C'est pour cela que les étudiants boursiers peuvent désormais bénéficier, sur simple présentation de l'avis conditionnel de bourse, du Locapass qui leur avance la caution.
Le gouvernement tient donc les objectifs du plan qui avait été décidé en 2004 et à l'époque salué comme un vrai programme d'action par l'ensemble des partenaires, qu'il s'agisse des universités ou des associations étudiantes.
Mais face aux difficultés d'étudiants qui ne parviennent pas à se loger dans certaines grandes villes, je suis conscient que nous devons trouver des réponses supplémentaires.
C'est pourquoi avec le Premier ministre et Jean-Louis Borloo, nous avons décidé que, sur les 6.000 logements qui seront réalisés sur des terrains de l'Etat dans les prochains mois, 1 000 F3 seraient affectés à la réalisation de 3 000 chambres pour étudiants.
À Paris, où la situation est probablement la plus difficile, le Maire de Paris a demandé et obtenu que le gouvernement lui délègue la compétence en matière de logement. Je suis convaincu que, fort de cette nouvelle compétence, il saura dégager dans son plan local d'urbanisme les capacités pour répondre à la demande des étudiants des universités parisiennes. La libération des terrains des Batignolles doit permettre notamment la construction de 1000 logements étudiants, à court terme.
Au-delà des questions de logement, le revenu des étudiants, notamment les plus modestes, doit retenir toute notre attention. C'est un sujet pour lequel sont en jeu l'autonomie de l'étudiant, la solidarité familiale et bien sûr la solidarité nationale. C'est pourquoi le Premier ministre a demandé au député Laurent Wauquiez de travailler sur le sujet des aides directes aux étudiants et de lui remettre un rapport accompagné de propositions concrètes d'ici la fin de l'année.
Intervention "orale" de François Goulard sur les conditions de vie matéreille des étudiants
Intervention de Gilles de Robien (suite)
L'égalité des chances
Il est un autre sujet qui nous tient particulièrement à cur à François et à moi : c'est celui de l'égalité des chances.
L'égalité des chances, c'est d'abord permettre aux lycéens les plus modestes d'envisager la poursuite d'études supérieures. Dans tous les lycées de France, il y a des élèves motivés, compétents, qui renoncent à la poursuite d'études longues du fait de leur coût.
Dans la continuité de la circulaire que nous avons signée en juillet avec Jean-Louis Borloo sur la promotion de l'égalité des chances, nous souhaitons, François Goulard et moi-même, donner une nouvelle impulsion à l'accès des lycéens les plus modestes aux études supérieures.
Intervention "orale" de François Goulard sur l'égalité des chances
Intervention de Gilles de Robien (fin)
Le micro portable étudiant
Je voudrais, pour terminer, souligner le succès d'une opération qui, à sa manière, est un véritable outil de promotion de l'égalité des chances. C'est celle du Micro-portable étudiant (MIPE) qui prend une nouvelle ampleur en cette rentrée universitaire, et je m'en félicite.
En un peu plus d'un an, 300 000 ordinateurs portables à prix négociés ont déjà été achetés par les étudiants, 40 000 prêts bancaires ont été accordés. 22% des étudiants de l'université ont pu s'équiper grâce à cette opération.
32 partenaires (au lieu de 17 en 2004) sont impliqués : banques, constructeurs, distributeurs se mobilisent pour permettre à tous les étudiants de posséder cet outil aujourd'hui indispensable.
Je veux saluer l'engagement massif des 111 établissements qui, avec notre soutien, se sont équipés en bornes wi-fi. Nous soutiendrons cette année encore l'opération " micro-portable étudiant ". Nous avons devant nous le chantier du développement des services aux étudiants et de l'apport de contenus numériques. L'effort de l'Etat sera maintenu, parce-que je serai toujours attentif à encourager les initiatives grandes et petites qui rendront la vie plus facile aux étudiants de notre pays.
Je vous remercie.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 22 septembre 2005)