Point de presse conjoint de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, et de M. Premysl Sobotka, Président du Sénat de la République tchèque, sur les relations entre la France et la République tchèque dans le cadre de l'Union européenne, à Paris le 5 octobre 2005.

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Circonstance : Entretien avec M. Premysl Sobotka, Président de la République tchèque, à Paris le 5 octobre 2005

Texte intégral

Mesdames et Messieurs bonjour, merci de votre présence.
Nous avons eu un entretien très chaleureux avec le président du Sénat, M. Sobotka, entretien consacré aux grands sujets européens. Nous avons constaté l'excellence de nos relations bilatérales et nous n'en avons pas parlé davantage !
La rencontre d'aujourd'hui s'inscrit aussi dans le cadre du déplacement que j'effectuerai, demain, en République tchèque avec Philippe Douste-Blazy. C'est une visite qui marquera notre attachement au partenariat entre nos pays, la République tchèque et la France, et notre volonté de dialogue avec tous les Etats de l'Union européenne, aussi bien ceux de l'Europe des Quinze que nos nouveaux partenaires, et j'y suis réellement très attachée.
Depuis ma prise de fonction, j'ai pu me rendre dans un certain nombre de pays partenaires, mais je n'ai pas pu le faire encore en République tchèque. Cette visite nous permettra de renforcer nos relations. Nous souhaitons le faire avec l'ensemble des Etats membres parce que c'est ensemble que nous pourrons répondre au défi auquel est confrontée l'Union européenne.
C'est ensemble aussi que nous trouverons les meilleures voies pour faire avancer l'Europe et la faire avancer sur la voie des réformes en développant des politiques qui répondent aux attentes des citoyens européens.
Nous avons parlé du futur budget européen. Nous partageons la même analyse et nous partageons le même souci de trouver une issue rapide à cette question. La France comme la République tchèque, comme 18 autres Etats membres, avait donné son accord aux dernières propositions au mois de juin de la Présidence luxembourgeoise, au moment du Conseil européen. Nous attendons de la Présidence britannique qu'elle puisse faire progresser ce dossier et faire des propositions à ses partenaires avec le souci d'un juste partage entre tous des politiques européennes et du coût de l'élargissement. Le projet présenté par la Présidence luxembourgeoise, au mois de juin dernier, était un bon projet parce qu'il permettait à la fois de financer des politiques communes de l'Union et de développer un certain nombre de nouvelles politiques en matière de recherche, d'innovation par exemple, ou en matière de sécurité. Il permettait aussi de consacrer les sommes nécessaires à nos nouveaux partenaires. Nous souhaiterions tous avoir un budget pour l'Union européenne mais ce sont en priorité nos nouveaux partenaires qui souffrent de l'absence de visibilité et de l'absence de perspectives financières pour l'Europe.
Nous avons aussi parlé de la préparation du Conseil européen informel de la fin du mois d'octobre. Nos deux pays souhaitent que ce rendez-vous au plus haut niveau soit l'occasion d'un débat approfondi, d'un débat utile sur la modernisation économique et sociale de l'Union européenne. En matière de gouvernance économique, de réformes, de grands réseaux, de projets de recherche, il faut montrer que l'Europe est en marche et qu'elle avance dans la bonne direction.
Nous avons évoqué, naturellement, le sujet de la libre circulation. J'ai bien conscience de l'importance de ce sujet pour la République tchèque et de la sensibilité de ce sujet dans chacun de nos deux pays. Nous maintiendrons un dialogue étroit sur ces questions. Nous sommes bien sûr particulièrement attentifs à tout ce qui peut contribuer à réaliser l'égalité de traitement entre tous les partenaires de l'Union européenne. Dans le même temps, et M. le président du Sénat a bien voulu le comprendre, nous sommes aussi attentifs à la situation du marché du travail et de l'emploi dans chacun de nos pays.
Q - Que pensez-vous, Madame la Ministre, des propos sur l'organisation des Etats européens du président de la république tchèque ?
R - Je ne sais trop comment vous répondre, ne sachant pas exactement ce que le président de la République tchèque a en tête lorsqu'il parle d'une organisation des Etats européens. L'Union européenne qui a pris la suite de la Communauté économique européenne est, au sens propre, une organisation de nos Etats d'Europe. Nous nous sommes organisés ensemble et d'ailleurs nous progressons étape par étape dans cette organisation. Ce que je veux vous dire en revanche, c'est notre vision des choses du côté français. L'objectif de l'Union européenne depuis les origines est un objectif d'intégration progressive. Nous n'avons pas pour ambition et nous ne souhaitons pas d'ailleurs constituer un "super Etat" européen, super Etat fédéral se substituant à nos nations. Nous avons, en revanche, pour ambition de mettre en commun un certain nombre de solidarités concrètes et un certain nombre d'éléments de nos souverainetés pour dégager ensemble le bien commun pour voir ensemble comment nous pouvons progresser en regardant ce qui nous unit et non plus ce qui nous divise. C'est une démarche progressive qui est en route depuis 50 ans. L'Europe se fait pas à pas, elle ne se construit pas selon un schéma préétabli, c'est d'ailleurs sa caractéristique mais aussi son mérite. Donc continuons dans ce chemin.
Q - Quel est l'objet de votre déplacement en République tchèque le 6 octobre ?
R - C'est une visite qui se situe dans le cadre des contacts que nous voulons entretenir avec l'ensemble de nos partenaires. Au-delà de cela, c'est une première parce qu'il est tout à fait exceptionnel que nous nous rendions à deux ministres, le ministre des Affaires étrangères et la ministre déléguée aux Affaires européennes, ensemble dans un pays. Cela marque vraiment toute l'importance que nous attachons à ce déplacement qui nous mènera à partir de demain en République tchèque. Nous y aurons des entretiens politiques avec l'exécutif, après le législatif, et en particulier nous serons reçus, Philippe Douste-Blazy et moi-même par le Premier ministre, par le vice-Premier ministre qui est en charge de l'Economie, - et on sait combien ces questions sont importantes, mêmes pour les questions européennes - et par notre homologue, cela va de soi. Nous aurons aussi des entretiens avec ce que l'on appelle la société civile, le plaisir enfin d'avoir des échanges à l'Université Charles, la prestigieuse Université de Prague. Personnellement, je me réjouis beaucoup de pouvoir retourner dans cette belle ville.
Nous pourrons poursuivre et approfondir notre dialogue sur les grands sujets que nous avons évoqués, les grandes questions qui sont des questions importantes pour l'avenir de notre Union, avec en tête, comme l'a dit le président, l'obligation, pour l'Europe, d'avancer, et de montrer son utilité et dans ces périodes d'incertitudes, cela est plus important que jamais. Nous parlerons aussi de façon plus approfondie des relations bilatérales. Elles sont excellentes en tous domaines, aussi bien sur le plan politique que sur le plan économique, sans oublier le plan culturel. Chacun se souvient, ici, du succès, bien sûr, de la saison tchèque.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 octobre 2005)