Texte intégral
Le débat public consacré au réacteur nucléaire dit de nouvelle génération, l'EPR, sous l'autorité de la Commission nationale du débat public, doit éclairer la décision des pouvoirs publics sur la pertinence et l'opportunité de cet équipement.
Les Verts ont toujours souhaité que les choix énergétiques de la France fassent l'objet d'un débat public, ouvert, transparent, et démocratiquement tranché. Or, si débat il y a, nous le concevons à condition que la décision ne soit pas déjà prise et que toute la transparence soit faite sur ce sujet.
S'agissant de l'EPR, le débat intervient alors même que vous avez déjà fait le choix d'implanter l'EPR à Flamanville (Manche), au cur de la région la plus nucléarisée d'Europe. De plus, force est de constater que nous n'arrivons pas à avoir toutes les informations nécessaires pour donner à ce débat toute son objectivité.
Malgré cela, la Commission du débat public a su se mettre à l'écoute des associations. Elle a montré sa volonté de faire entendre tous les points de vue, y compris les plus hostiles à la construction de l'EPR et, plus largement, à la relance du programme nucléaire français.
Cet effort d'écoute nous semble malgré tout sérieusement mis à mal par votre récente intervention dans les travaux de la Commission. Vous avez en effet demandé que soit retirée de l'information publique une contribution d'une association car vous l'avez jugée confidentielle au regard des intérêts supérieurs de l'Etat.
Or, qu'y avait-il d'indicible dans l'information selon laquelle le réacteur nucléaire EPR ne résisterait pas à une attaque suicide du type " 11 septembre " ?
Plusieurs associations vous ont demandé de revenir sur cette décision et d'autoriser un panel d'experts indépendants à accéder à l'ensemble des documents pouvant permettre de répondre aux questions exprimées lors des débats publics (y compris ceux classés " confidentiel " par l'arrêté dit " secret défense " de 2003).
Le 12 octobre dernier, vous refusez la requête des associations.
En réaction, plusieurs associations ont décidé de quitter le débat public.
Il vous appartient de crédibiliser votre volonté d'entendre des avis et des analyses critiques sur l'EPR, et du nucléaire en général. L'attitude du gouvernement, qui décide d'abord, et discute ensuite, tout en privant l'opinion publique de certaines informations importantes, va malheureusement dans un sens contraire.
Sous réserve d'indications nouvelles de votre part, vous comprendrez, dès lors, que nous sommes, nous aussi, dans une situation où notre participation à ces débats devient difficile, voire impossible.
Permettez-nous de vous dire que l'impression générale, bien au delà de nos réseaux militants, est celle d'une opacité sur la question du nucléaire. Cela explique en grande partie la méfiance de l'opinion publique sur cette question. Méfiance que nous savons justifiée, et nous sommes certains que le jour où l'Etat aura le courage de demander son avis aux Français sur le nucléaire, le rejet sera non seulement celui de cette énergie dangereuse, mais aussi le rejet d'une politique du secret qui n'a que trop duré.
(Source http://lesverts.fr, le 15 novembre 2005)
Les Verts ont toujours souhaité que les choix énergétiques de la France fassent l'objet d'un débat public, ouvert, transparent, et démocratiquement tranché. Or, si débat il y a, nous le concevons à condition que la décision ne soit pas déjà prise et que toute la transparence soit faite sur ce sujet.
S'agissant de l'EPR, le débat intervient alors même que vous avez déjà fait le choix d'implanter l'EPR à Flamanville (Manche), au cur de la région la plus nucléarisée d'Europe. De plus, force est de constater que nous n'arrivons pas à avoir toutes les informations nécessaires pour donner à ce débat toute son objectivité.
Malgré cela, la Commission du débat public a su se mettre à l'écoute des associations. Elle a montré sa volonté de faire entendre tous les points de vue, y compris les plus hostiles à la construction de l'EPR et, plus largement, à la relance du programme nucléaire français.
Cet effort d'écoute nous semble malgré tout sérieusement mis à mal par votre récente intervention dans les travaux de la Commission. Vous avez en effet demandé que soit retirée de l'information publique une contribution d'une association car vous l'avez jugée confidentielle au regard des intérêts supérieurs de l'Etat.
Or, qu'y avait-il d'indicible dans l'information selon laquelle le réacteur nucléaire EPR ne résisterait pas à une attaque suicide du type " 11 septembre " ?
Plusieurs associations vous ont demandé de revenir sur cette décision et d'autoriser un panel d'experts indépendants à accéder à l'ensemble des documents pouvant permettre de répondre aux questions exprimées lors des débats publics (y compris ceux classés " confidentiel " par l'arrêté dit " secret défense " de 2003).
Le 12 octobre dernier, vous refusez la requête des associations.
En réaction, plusieurs associations ont décidé de quitter le débat public.
Il vous appartient de crédibiliser votre volonté d'entendre des avis et des analyses critiques sur l'EPR, et du nucléaire en général. L'attitude du gouvernement, qui décide d'abord, et discute ensuite, tout en privant l'opinion publique de certaines informations importantes, va malheureusement dans un sens contraire.
Sous réserve d'indications nouvelles de votre part, vous comprendrez, dès lors, que nous sommes, nous aussi, dans une situation où notre participation à ces débats devient difficile, voire impossible.
Permettez-nous de vous dire que l'impression générale, bien au delà de nos réseaux militants, est celle d'une opacité sur la question du nucléaire. Cela explique en grande partie la méfiance de l'opinion publique sur cette question. Méfiance que nous savons justifiée, et nous sommes certains que le jour où l'Etat aura le courage de demander son avis aux Français sur le nucléaire, le rejet sera non seulement celui de cette énergie dangereuse, mais aussi le rejet d'une politique du secret qui n'a que trop duré.
(Source http://lesverts.fr, le 15 novembre 2005)