Texte intégral
O. Mazerolle Vous allez multiplier les tests de dépistage de la vache folle mais vous n'allez pas les rendre systématiques. Carrefour, en revanche, décide de les rendre systématiques pour la viande vendue dans ses rayons. Pourquoi l'Etat ne le fait-il pas ?
- "Non, Carrefour ne peut pas les mettre en oeuvre. Il souhaite les mettre en oeuvre ou il espère les mettre en oeuvre, moi aussi. La réalité, c'est qu'aujourd'hui nous ne sommes pas en état de le faire pour des raisons qui sont à la fois d'ordre matériel - même si je ne surestime pas ces problèmes matériels - mais aussi d'ordre scientifique. Pourquoi ? Aujourd'hui, nous faisons un programme de tests le plus important jamais réalisé dans le monde : 48 000 tests. Il nous faut, pour faire ces 48 000 tests, environ six mois de travail très tendu pour les services vétérinaires, pour les laboratoires français, avec des tests qui sont à peine fournis en production industrielle depuis quelques mois, grâce à nous ou à cause de nous si j'ose dire. Pour passer à l'échelon supérieur, c'est-à-dire passer de 5 à 6 millions de tests par an - c'est de cela qu'il s'agit : on abat cinq à six millions de bovins chaque année - il faudrait un dispositif matériel que nous ne sommes pas encore capables de faire aujourd'hui."
Ce n'est pas uniquement une question d'argent ?
- "Non, ce n'est pas une question d'argent, cela veut dire: recrutement de vétérinaires, mise en place d'aires de stockage parce que, quand on teste les bêtes, on les séquestre avant de les mettre dans la consommation, en attendant le résultat de tests. Un test rapide dure deux ou trois jours, un test référent trois ou quatre jours ; il faudrait pendant une semaine stocker toute la viande de France. On s'y achemine tout doucement. La deuxième raison est pour moi plus importante : aujourd'hui, ces tests ne sont pas fiables à 100%. Nous sommes les plus en avance pour la mise en oeuvre de ces tests. Le programme que nous mettons en oeuvre a d'une part pour but évidemment de mieux connaître l'épidémie et en même temps d'évaluer les tests pour bien mesurer leur fiabilité. Aujourd'hui, si nous mettions en place des tests sur chacune des bêtes abattues, nous donnerions une fausse sécurité aux consommateurs parce que nous ne sommes pas garantis du fait que ces tests soient capables de déceler la maladie à tous ses stades d'incubation. Il faut que ces tests se fiabilisent, il faut que nous passions à la vitesse supérieure. C'est ce que nous allons faire maintenant. Avec l'accord du Premier ministre, j'ai décidé hier d'élargir le champ des tests."
Combien de tests en plus ?
- "On verra. Peu importe. Jusqu'à maintenant, on le faisait sur des cibles très précises : les cadavres d'animaux trouvés dans des exploitations ou des abattages d'urgence parce que les scientifiques voulaient aller chercher la maladie là où elle a le plus de risques de se trouver. Maintenant, nous allons le faire de manière aléatoire, sur des vaches théoriquement saines destinées à la consommation. Ce faisant, on prend un risque plus grand vis-à-vis de l'opinion. Il faut comprendre que plus on cherche plus on trouve."
On a découvert il y a quelques jours que les farines contenant jusqu'à 0,3 % d'éléments carnés pouvaient être commercialisées. Vous avez dit : "ce n'est pas un seuil de tolérance, c'est simplement une marge d'erreur dans les tests." Mais est-on sûr qu'avec 0,3 % une vache qui avale ces farines n'est pas contaminée par la maladie ?
- "Oui."
Vous êtes sûr qu'elle n'est pas contaminée ?
- "Oui, parce que ces farines animales sont sécurisées. En réalité, nous sommes théoriquement sûrs. La difficulté dans cette affaire, qu'il faut bien comprendre, c'est que nous gérons un risque qui est très mal connu."
Est-ce que la précaution ne serait pas de dire : "même s'il y a une marge d'erreur, tant pis, cette farine-là va à la trappe." ?
- "Je ne l'ai jamais exclu, cela fait plus de deux ans que je suis arrivé dans ce ministère, mais ce sont des choses lourdes de conséquences. Mon problème est le suivant : ou ces farines animales sont sécurisées et nous sommes sûrs à 100 %, avec la garantie des scientifiques, qu'elle ne présentent aucun risque compte tenu de leur mode fabrication - vous savez qu'il faut les cuire à 133 degrés, trois barres de pression, pendant 20 minutes pour éliminer tout risque de prions - et c'est la meilleure garantie, ou elles ne sont pas sécurisées et je l'ai toujours dit, il faudra les interdire."
Vous vous rendez compte que la répression des fraudes se rend compte de cela depuis maintenant plusieurs années et qu'il y a fallu que cela sorte dans la presse pour que subitement on se dise : "Tiens, on va se tourner vers l'Afsa pour savoir.."
- "Qu'est-ce qui est sorti dans la presse ? Il est sorti une affirmation sur une soit-disant tolérance. Il n'y a pas de tolérance. La tolérance pour les farines animales destinées aux bovins, c'est zéro !"
J'ai bien compris. Mais vous dites que c'est la marge d'erreur et que vous ne pouvez pas être sûr qu'avec cette marge d'erreur la vache n'est pas contaminée.
- "Mais si, bien sûr ! Quand on a une marge d'erreur de ce type, aussitôt les contrôles se retournent vers l'entreprise en exigeant d'elle qu'il y ait des contrôles suffisants pour qu'on soit sûr qu'il n'y a pas de farines animales dans les aliments destinés aux bovins. En France, comme le disait A. Duhamel tout à l'heure, on prend les précautions maximales. Nous gérons un risque que nous ne connaissons pas et que les scientifiques connaissent peu. Si vous me demandiez : "quel danger y a-t-il?", je vous dirai "je ne sais pas" parce que je crois que les politiques.."
Vous ne pourriez pas dire ce matin: " mangez du boeuf !" ?
- "Mais si, j'en mange tous les jours."
Mais vous ne pouvez pas affirmer qu'il n'y aucun danger ?
- "J'affirme que, face à cette incertitude, aucun pays ne prend plus de précautions que la France. Nous avons maintenu l'embargo sur le boeuf britannique, nous abattons l'ensemble des troupeaux alors que tous les pays d'Europe se contentent ..."
Combien de vaches ont été abattues ?
- "Depuis le début de l'année 9 500 et sans doute le double depuis le début de l'épidémie en France. Nous prenons des précautions maximales, nous retirons des matériaux à risques spécifiés dans l'ensemble de l'alimentation animale. Chaque jour, nous prenons des décisions supplémentaires. L'Afsa vient de nous rendre un avis, hier, sur l'utilisation des graisses animales dans l'alimentation. On va les interdire. "
Peut-être les farines ?
- "Peut-être les farines, si c'est possible"
Mais beaucoup disent que c'est bien mais que le Gouvernement ou l'Etat français - qu'il soit de gauche ou de droite - donne le sentiment de répondre à chaque nouvelle révélation. Il n'a pas pris le problème à bras le corps. C'est un peu du recul défensif à chaque fois.
- "Je ne crois pas que ce soit exact. Comment travaillons-nous sur cette affaire comme sur d'autres ? Nous travaillons dans un dialogue permanent avec des scientifiques avec une règle de base : le Parlement a souhaité, il y a deux ans, créer une Agence française de sécurité sanitaire des aliments qui est une autorité indépendante composée de scientifiques dont le rôle est d'évaluer le risque pour le compte de la société. Les scientifiques, les experts, évaluent le risque. Les politiques, les instances démocratiquement élues, doivent le gérer. Donc, nous sommes dans un dialogue scientifiques et politiques. Ils évaluent le risque, nous le gérons. Toutes les recommandations qu'ils nous donnent, nous les mettons en oeuvre. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que face à ce danger méconnu, nous prenons les précautions maximum de sorte que, peut-être un jour, on nous dira qu'on en a trop pris. J'espère qu'on nous dira cela. Mais aujourd'hui, pour rassurer le consommateur, nous disons que nous ne pouvons pas prendre plus de précautions que celles qui sont prises en France."
Il y a aussi les demandes qui viennent de agriculteurs qui disent : "aidez-nous, il y a de terres en jachère. Aidez-nous sur ces terres en jachère à développer un vaste programme de production de protéines végétales qui pourraient remplacer à terme les farines.."
- "C'est une bataille que je mène avec ces agriculteurs et au plan européen. C'est compliqué car nous sommes tenus par des accords internationaux et notamment vis-à-vis des Américains. L'Europe s'est un peu auto-mutilée dans ce domaine."
Vous voyez bien ce qu'on vous dit : "c'est pour faire plaisir aux Américains qu'en France on ne veut pas produire ces protéines.."
- "C'est vrai que, dans les accords internationaux, nous avons des accords de limitation de surface pour la production des oléoprotéagineux et que, si un jour nous devons interdire les farines animales - peut-être nous le ferons -, à ce moment il faudra penser aux protéines de substitution"
Entre la santé et un accord international ?
- "Ce n'est pas un problème de santé. Si c'était un problème de santé nous l'aurions déjà fait. Aujourd'hui, nous n'avons aucune preuve que les farines animales sont dangereuses en soi. Nous allons consulter à nouveau l'Afsa sur ce problème, c'est une deuxième décision que j'ai annoncée hier avec l'accord du Premier ministre."
Vous vous rendez compte ! Vous êtes en train de dire "on a un accord international qui nous interdit de produire davantage de protéines végétales et puis on va voir si les farines animales...."
- "On ne va pas voir. On le sait déjà."
C'est difficilement compréhensible!
- "Non. Les farines animales sont sécurisées en France. Pourquoi sont-elles interdites pour les bovins ? Parce que les bovins sont plus sensibles que les autres animaux à la maladie du prion. On a mis un verrou supplémentaire."
Mais pourquoi ne pas restaurer une activité agricole sur ces protéines végétales qui sont sans danger ?
- "Je suis tout à fait favorable."
Non, il y a l'accord international dites-vous.
- "Un accord international se bouscule et je m'y emploie."
(Source : http:// sig.premier-ministre.gouv.fr, : le 25 octobre 2000)
- "Non, Carrefour ne peut pas les mettre en oeuvre. Il souhaite les mettre en oeuvre ou il espère les mettre en oeuvre, moi aussi. La réalité, c'est qu'aujourd'hui nous ne sommes pas en état de le faire pour des raisons qui sont à la fois d'ordre matériel - même si je ne surestime pas ces problèmes matériels - mais aussi d'ordre scientifique. Pourquoi ? Aujourd'hui, nous faisons un programme de tests le plus important jamais réalisé dans le monde : 48 000 tests. Il nous faut, pour faire ces 48 000 tests, environ six mois de travail très tendu pour les services vétérinaires, pour les laboratoires français, avec des tests qui sont à peine fournis en production industrielle depuis quelques mois, grâce à nous ou à cause de nous si j'ose dire. Pour passer à l'échelon supérieur, c'est-à-dire passer de 5 à 6 millions de tests par an - c'est de cela qu'il s'agit : on abat cinq à six millions de bovins chaque année - il faudrait un dispositif matériel que nous ne sommes pas encore capables de faire aujourd'hui."
Ce n'est pas uniquement une question d'argent ?
- "Non, ce n'est pas une question d'argent, cela veut dire: recrutement de vétérinaires, mise en place d'aires de stockage parce que, quand on teste les bêtes, on les séquestre avant de les mettre dans la consommation, en attendant le résultat de tests. Un test rapide dure deux ou trois jours, un test référent trois ou quatre jours ; il faudrait pendant une semaine stocker toute la viande de France. On s'y achemine tout doucement. La deuxième raison est pour moi plus importante : aujourd'hui, ces tests ne sont pas fiables à 100%. Nous sommes les plus en avance pour la mise en oeuvre de ces tests. Le programme que nous mettons en oeuvre a d'une part pour but évidemment de mieux connaître l'épidémie et en même temps d'évaluer les tests pour bien mesurer leur fiabilité. Aujourd'hui, si nous mettions en place des tests sur chacune des bêtes abattues, nous donnerions une fausse sécurité aux consommateurs parce que nous ne sommes pas garantis du fait que ces tests soient capables de déceler la maladie à tous ses stades d'incubation. Il faut que ces tests se fiabilisent, il faut que nous passions à la vitesse supérieure. C'est ce que nous allons faire maintenant. Avec l'accord du Premier ministre, j'ai décidé hier d'élargir le champ des tests."
Combien de tests en plus ?
- "On verra. Peu importe. Jusqu'à maintenant, on le faisait sur des cibles très précises : les cadavres d'animaux trouvés dans des exploitations ou des abattages d'urgence parce que les scientifiques voulaient aller chercher la maladie là où elle a le plus de risques de se trouver. Maintenant, nous allons le faire de manière aléatoire, sur des vaches théoriquement saines destinées à la consommation. Ce faisant, on prend un risque plus grand vis-à-vis de l'opinion. Il faut comprendre que plus on cherche plus on trouve."
On a découvert il y a quelques jours que les farines contenant jusqu'à 0,3 % d'éléments carnés pouvaient être commercialisées. Vous avez dit : "ce n'est pas un seuil de tolérance, c'est simplement une marge d'erreur dans les tests." Mais est-on sûr qu'avec 0,3 % une vache qui avale ces farines n'est pas contaminée par la maladie ?
- "Oui."
Vous êtes sûr qu'elle n'est pas contaminée ?
- "Oui, parce que ces farines animales sont sécurisées. En réalité, nous sommes théoriquement sûrs. La difficulté dans cette affaire, qu'il faut bien comprendre, c'est que nous gérons un risque qui est très mal connu."
Est-ce que la précaution ne serait pas de dire : "même s'il y a une marge d'erreur, tant pis, cette farine-là va à la trappe." ?
- "Je ne l'ai jamais exclu, cela fait plus de deux ans que je suis arrivé dans ce ministère, mais ce sont des choses lourdes de conséquences. Mon problème est le suivant : ou ces farines animales sont sécurisées et nous sommes sûrs à 100 %, avec la garantie des scientifiques, qu'elle ne présentent aucun risque compte tenu de leur mode fabrication - vous savez qu'il faut les cuire à 133 degrés, trois barres de pression, pendant 20 minutes pour éliminer tout risque de prions - et c'est la meilleure garantie, ou elles ne sont pas sécurisées et je l'ai toujours dit, il faudra les interdire."
Vous vous rendez compte que la répression des fraudes se rend compte de cela depuis maintenant plusieurs années et qu'il y a fallu que cela sorte dans la presse pour que subitement on se dise : "Tiens, on va se tourner vers l'Afsa pour savoir.."
- "Qu'est-ce qui est sorti dans la presse ? Il est sorti une affirmation sur une soit-disant tolérance. Il n'y a pas de tolérance. La tolérance pour les farines animales destinées aux bovins, c'est zéro !"
J'ai bien compris. Mais vous dites que c'est la marge d'erreur et que vous ne pouvez pas être sûr qu'avec cette marge d'erreur la vache n'est pas contaminée.
- "Mais si, bien sûr ! Quand on a une marge d'erreur de ce type, aussitôt les contrôles se retournent vers l'entreprise en exigeant d'elle qu'il y ait des contrôles suffisants pour qu'on soit sûr qu'il n'y a pas de farines animales dans les aliments destinés aux bovins. En France, comme le disait A. Duhamel tout à l'heure, on prend les précautions maximales. Nous gérons un risque que nous ne connaissons pas et que les scientifiques connaissent peu. Si vous me demandiez : "quel danger y a-t-il?", je vous dirai "je ne sais pas" parce que je crois que les politiques.."
Vous ne pourriez pas dire ce matin: " mangez du boeuf !" ?
- "Mais si, j'en mange tous les jours."
Mais vous ne pouvez pas affirmer qu'il n'y aucun danger ?
- "J'affirme que, face à cette incertitude, aucun pays ne prend plus de précautions que la France. Nous avons maintenu l'embargo sur le boeuf britannique, nous abattons l'ensemble des troupeaux alors que tous les pays d'Europe se contentent ..."
Combien de vaches ont été abattues ?
- "Depuis le début de l'année 9 500 et sans doute le double depuis le début de l'épidémie en France. Nous prenons des précautions maximales, nous retirons des matériaux à risques spécifiés dans l'ensemble de l'alimentation animale. Chaque jour, nous prenons des décisions supplémentaires. L'Afsa vient de nous rendre un avis, hier, sur l'utilisation des graisses animales dans l'alimentation. On va les interdire. "
Peut-être les farines ?
- "Peut-être les farines, si c'est possible"
Mais beaucoup disent que c'est bien mais que le Gouvernement ou l'Etat français - qu'il soit de gauche ou de droite - donne le sentiment de répondre à chaque nouvelle révélation. Il n'a pas pris le problème à bras le corps. C'est un peu du recul défensif à chaque fois.
- "Je ne crois pas que ce soit exact. Comment travaillons-nous sur cette affaire comme sur d'autres ? Nous travaillons dans un dialogue permanent avec des scientifiques avec une règle de base : le Parlement a souhaité, il y a deux ans, créer une Agence française de sécurité sanitaire des aliments qui est une autorité indépendante composée de scientifiques dont le rôle est d'évaluer le risque pour le compte de la société. Les scientifiques, les experts, évaluent le risque. Les politiques, les instances démocratiquement élues, doivent le gérer. Donc, nous sommes dans un dialogue scientifiques et politiques. Ils évaluent le risque, nous le gérons. Toutes les recommandations qu'ils nous donnent, nous les mettons en oeuvre. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que face à ce danger méconnu, nous prenons les précautions maximum de sorte que, peut-être un jour, on nous dira qu'on en a trop pris. J'espère qu'on nous dira cela. Mais aujourd'hui, pour rassurer le consommateur, nous disons que nous ne pouvons pas prendre plus de précautions que celles qui sont prises en France."
Il y a aussi les demandes qui viennent de agriculteurs qui disent : "aidez-nous, il y a de terres en jachère. Aidez-nous sur ces terres en jachère à développer un vaste programme de production de protéines végétales qui pourraient remplacer à terme les farines.."
- "C'est une bataille que je mène avec ces agriculteurs et au plan européen. C'est compliqué car nous sommes tenus par des accords internationaux et notamment vis-à-vis des Américains. L'Europe s'est un peu auto-mutilée dans ce domaine."
Vous voyez bien ce qu'on vous dit : "c'est pour faire plaisir aux Américains qu'en France on ne veut pas produire ces protéines.."
- "C'est vrai que, dans les accords internationaux, nous avons des accords de limitation de surface pour la production des oléoprotéagineux et que, si un jour nous devons interdire les farines animales - peut-être nous le ferons -, à ce moment il faudra penser aux protéines de substitution"
Entre la santé et un accord international ?
- "Ce n'est pas un problème de santé. Si c'était un problème de santé nous l'aurions déjà fait. Aujourd'hui, nous n'avons aucune preuve que les farines animales sont dangereuses en soi. Nous allons consulter à nouveau l'Afsa sur ce problème, c'est une deuxième décision que j'ai annoncée hier avec l'accord du Premier ministre."
Vous vous rendez compte ! Vous êtes en train de dire "on a un accord international qui nous interdit de produire davantage de protéines végétales et puis on va voir si les farines animales...."
- "On ne va pas voir. On le sait déjà."
C'est difficilement compréhensible!
- "Non. Les farines animales sont sécurisées en France. Pourquoi sont-elles interdites pour les bovins ? Parce que les bovins sont plus sensibles que les autres animaux à la maladie du prion. On a mis un verrou supplémentaire."
Mais pourquoi ne pas restaurer une activité agricole sur ces protéines végétales qui sont sans danger ?
- "Je suis tout à fait favorable."
Non, il y a l'accord international dites-vous.
- "Un accord international se bouscule et je m'y emploie."
(Source : http:// sig.premier-ministre.gouv.fr, : le 25 octobre 2000)