Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la question de Jérusalem et la nécessité de lui donner un statut spécifique dans le cadre d'un règlement global, Paris le 8 novembre 2000.

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Circonstance : Colloque "Vivre ensemble à Jérusalem" au Sénat, le 8 novembre 2000

Texte intégral

Madame la Présidente de l'Association " Pour Jérusalem ",
Chère Danielle BIDARD-REYDET,
Messieurs les Vice-Présidents et Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous dire ma joie de vous souhaiter aujourd'hui la bienvenue, au Sénat, car votre réunion intervient à point nommé.
Lorsque Mme BIDARD-REYDET m'a, au printemps dernier, fait partager son projet d'organiser au Sénat un nouveau colloque sur Jérusalem, je l'ai immédiatement soutenu. Il m'apparaissait, en effet, comme une occasion de montrer une des fonctions du Sénat, à laquelle je suis très attaché : celle de servir de cadre de réflexion, d'instance de prospective, de laboratoire d'idées. Il est, en effet, naturel que le Sénat se saisisse d'un thème d'actualité, fût-il difficile, pour faire progresser l'analyse, dans un climat ouvert et serein.
Mais depuis lors, se sont succédé les discussions de Camp David, le report par les autorités palestiniennes de la proclamation d'un Etat et surtout la survenance, aussi soudaine que passionnée, de la crise qui agite le Proche-Orient depuis près de six semaines.
D'un des sujets du processus de paix, certes le plus ardu, la question de Jérusalem est devenue, peut-être en raison de la précipitation avec laquelle il a été abordé, le révélateur instantané d'une crise latente, des espoirs déçus, des peurs et des frustrations des Palestiniens comme des Israéliens.
Bien qu'ayant mes propres convictions, je me garderai de porter le moindre jugement sur les événements douloureux qui se déroulent sous nos yeux. Comme le Président de la République et le Gouvernement, je considère que la France ne doit, compte tenu de l'histoire et de ses relations fortes et confiantes avec Israël et les pays arabes, poursuivre d'autres objectifs que ceux de la paix, du dialogue, de la sécurité et de la stabilité.
Il est clair que le moment venu, car le temps joue un rôle majeur dans ce contexte compliqué, la question de Jérusalem devra trouver une solution équilibrée et acceptable par tous, compte tenu de son caractère unique aux plans historique et international, comme dans le domaine religieux. Ville Sainte pour les trois religions du Livre, le judaïsme, le christianisme et l'islam, Jérusalem devra recevoir un statut spécifique dans le cadre d'un règlement global.
Par son esprit même, votre colloque de ce jour sert ces nobles causes. Il réunit, en effet, des personnalités venues d'horizons divers et complémentaires : responsables politiques, historiens, diplomates, chercheurs ; vous êtes tous marqués par votre appartenance, mais ouverts sur le point de vue des autres. Aussi, avec M. Xavier de VILLEPIN, Président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, avons-nous apporté notre soutien total au projet de votre dynamique Présidente, notre collègue et amie, Mme Danielle BIDARD-REYDET.
Me félicitant une nouvelle fois de la tenue de ce colloque, je vous souhaite de faire, ensemble, progresser la cause de la paix, de la fraternité et du rapprochement entre les peuples.
(source http://www.senat.fr, le 21 novembre 2000)