Déclaration de Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, sur la croissance du tourisme en Europe, notamment les relations entre la croissance économique et le développement durable du tourisme, Genève, le 4 décembre 2000.

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Circonstance : Deuxièmes Sommets de la Conférence des ministres du tourisme à Genève le 22 novembre 2000

Texte intégral

Madame la Présidente du Haut Conseil,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les participants à ce sommet,
C'est avec plaisir que je me retrouve une fois encore parmi vous pour cette séance inaugurale des deuxièmes Sommets du Tourisme.
Vous avez rappelé, Monsieur le Président, combien le succès des premiers Sommets du Tourisme qui s'étaient tenus dans votre belle commune de Chamonix avaient permis d'amorcer un débat sur un sujet qui concerne la société tout entière, le tourisme durable.
Aujourd'hui à Genève, ville au fort rayonnement international et tout aussi célèbre que la vôtre, Monsieur CHARLET, cette deuxième édition des Sommets du Tourisme traitera des relations entre croissance économique et développement durable du tourisme.
Au cours des deux jours à venir, vous aurez l'occasion de débattre de sujets aussi variés que les tendances lourdes du tourisme, les nouveaux produits et les nouveaux marchés, les systèmes et les politiques d'accompagnements, les dynamiques de développement entraînée par le tourisme.
Je suis sûre que vos travaux permettront, par la qualité des participants, par la tenue des interventions, par la pertinence des problématiques posées, de faire avancer un débat nécessaire sur les évolutions d'un secteur dont l'impact sur nos sociétés n'est pas toujours bien mesuré, alors même que ces évolutions laissent entrevoir de profonds changements économiques et sociaux qu'il est souhaitable d'anticiper.
Car le tourisme, peut-on dire, est à la croisée des chemins.
Dans un contexte général de croissance et de mutations considérables, il peut générer demain le pire ou le meilleur, le rêve ou le cauchemar.
C'est pourquoi, dès maintenant, la plus juste appréhension des enjeux dont il est porteur, l'échange d'idées et d'expériences entre tous ses acteurs, leur intervention, à tous les niveaux et sur la base d'une stratégie partagée, sont nécessaires et peuvent être décisifs pour l'avenir.
Déjà on le constate, des choses avancent dans ce sens et il est de la responsabilité de tous les acteurs du tourisme de les porter plus loin.
Ainsi, la prise de conscience, à la fois, de l'importance économique du tourisme, de son potentiel de développement, mais aussi des enjeux qu'il porte ne cesse de grandir. Le succès de cette manifestation pour sa 2ème édition en porte d'ailleurs le témoignage.
Comment, d'ailleurs, pourrait-il en être autrement ?
Toutes les prévisions de croissance - et Monsieur FRANGIALLI le rappellera tout à l'heure - font état d'un triplement des flux touristiques mondiaux et leur doublement en Europe, d'ici 2020.
Au cours de la Présidence Française de l'Union Européenne nous avons eu l'occasion de mettre plus en lumière le poids important du tourisme dans les économies européennes.
Il peut se lire rapidement à travers ces quelques chiffres :
59 % des flux internationaux,

5,5 % du P.I.B communautaire,

6 % des emplois

et 30 % du commerce extérieur des services de l'Union Européenne.

Tous les chiffres laissent à penser que le tourisme devrait s'imposer, au cours des prochaines années, comme l'une des principales activités économiques, dépassant par exemple, en termes d'exportations, les secteurs liés à la production pétrolière ou au commerce d'automobiles.
La croissance du tourisme semble directement liée à la croissance générale mais on peut dire, en plus, qu'il la conforte et l'amplifie.
Ainsi, l'essor économique des pays les plus développés se traduit souvent par une augmentation des dépenses touristiques de leurs populations à des niveaux qui dépassent ceux de la croissance générale.
D'une manière qualitative, il est d'ailleurs intéressant de noter qu'en cas de ralentissement de la croissance, si l'on assiste à une réduction de la part consacrée au tourisme et aux loisirs dans le budget de ces populations, l'intensité des pratiques, elle, n'est pas affectée.
Tout se passe comme si les habitudes acquises atteignaient un caractère difficilement réversible quitte à se tourner vers des pratiques moins onéreuses.
Par ce lien étroit entre croissance générale et croissance propre, le tourisme est donc bien un secteur porteur pour l'économie mondiale en général et pour les économies européennes en particulier, en raison justement de leur haut niveau de développement.
Pourtant, si importante soit-elle, cette seule approche économique ne saurait suffire à mesurer aujourd'hui toute l'importance du tourisme, notamment en Europe.
Chacun s'accorde à dire qu'il recouvre désormais bien d'autres dimensions et bien d'autres enjeux, révélés par les profondes et parfois récentes évolutions que l'économie touristique connaît.
Activité transversale par nature, le tourisme bénéficie à plein des importantes mutations de nos manières de vivre, de travailler, de communiquer et de nous déplacer que notre époque a su créer.
Au fil de l'histoire des pays développés, et des progrès sociaux que ce développement a produit, on a vu ainsi grandir une demande touristique de masse qui s'est rapidement orientée vers les destinations les plus ensoleillés du Sud de l'Europe mais aussi d'Afrique ou d'Asie.
Sous l'impulsion de grands tours-opérateurs, cette demande a pu, entre autres conséquences, donner naissance à la promotion de produits touristiques standardisés et concentrés sur quelques sites réputés.
De nos jours, ce phénomène a tendance à favoriser le regroupement ou la concentration de tours-opérateurs soucieux de trouver leur place dans un système global de grande distribution touristique vers l'Europe et les autres régions du monde.
Chacun est à même de mesurer les risques que porte en elle l'exclusivité d'un tel développement du tourisme, tant pour la diversité et de la qualité de l'offre, le maintien d'un tissu économique et social constitué majoritairement de petites et moyennes entreprises, mais aussi pour l'aménagement du territoire, la préservation des ressources et de l'environnement.
Mais si ce type de développement, annoncé parfois comme irréversible dans un contexte mondial de forte concurrence, répond à une certaine demande, il ne répond plus à toute la demande.
Car, parallèlement, le tourisme est aussi marqué par une évolution certaine des attentes et des exigences des touristes eux-mêmes.
Parmi ces attentes s'expriment de manière forte :
la liberté de choix dans l'offre des produits proposés qui passe par une information accrue,

la volonté grandissante à construire soi-même son propre produit touristique,

l'exigence de qualité,

l'aspiration à l'authenticité et à la découverte d'autres cultures et d'autres populations,

le souci fort du respect et de la protection de la nature et de l'environnement.

On l'aura compris, c'est bien en s'appuyant sur ces exigences et pour faire face à l'impératif d'un aménagement équilibré et durable de nos territoires, qu'est née la prise de conscience qu'il fallait s'attacher à promouvoir et développer une offre touristique alternative et complémentaire ; une nouvelle forme de tourisme.
Un tourisme moins concentré, plus diffus, respectueux de l'environnement, des cultures, des traditions et des hommes ; un tourisme au développement maîtrisé par les populations locales et leurs représentants et qui leur soit bénéfique ; ce que nous appelons désormais le tourisme durable.
Dès lors qu'il s'appuie sur les richesses spécifiques des pays et des régions, le tourisme s'impose comme un facteur essentiel du développement économique local et comme l'un des outils de l'aménagement du territoire, à moyen et à long terme.
Il a donc bien une forte dimension politique et relève d'une intervention légitime des pouvoirs publics.
Tout d'abord, cette intervention doit se manifester dans le domaine de l'éthique touristique.
C'est pourquoi je veux souligner la nécessité pour tous les États, de s'attacher à faire vivre, dans leurs politiques nationales touristiques, le Code Mondial d'Éthique que la plupart d'entre eux ont approuvé au sein de l'Organisation Mondiale du Tourisme.
C'est ce que d'ailleurs la France, en sa qualité de 1ère destination Touristique au Monde s'est attachée à faire en signant avec les principaux opérateurs touristiques une Charte d'Éthique du Tourisme.
De la même façon, aussi, l'intervention des pouvoirs publics doit elle pouvoir accompagner les efforts d'adaptation des opérateurs touristiques aux nouveaux modes de consommation et aux nouvelles aspirations des touristes.
Dans ce cadre, le gouvernement français est attentif à soutenir les professionnels privés et associatifs, les responsables et les élus locaux, dans leurs initiatives pour diversifier et qualifier l'offre touristique nationale, au plus près de ces nouvelles attentes.
Notons que cette diversification dans la qualité est rendue possible, notamment, par le réseau riche des 200.000 petites et moyennes entreprises de tourisme qui maillent notre pays.
Bien évidemment, cette conception du développement touristique repose aussi, et avant tout, sur l'engagement et la qualité des personnes qui en sont les acteurs. Au moment même où nous réaffirmons ses potentialités de développement, le tourisme a plus que jamais besoin d'hommes et de femmes qualifiés, motivés, inventifs dans tous les champs et tous les métiers qu'il recouvre.
L'exigence de qualité et de modernité, exprimée par les touristes, ne peut, en effet, se construire sur un emploi fragilisé, précaire, sans garantie sociale pour les hommes et les femmes qui contribuent à y répondre.
Il s'agit donc de stabiliser la main d'uvre en créant, notamment auprès des jeunes, la perspective d'une véritable carrière dans le secteur.
Je pense ici plus particulièrement aux salariés saisonniers du tourisme.
A ce titre, l'expérience menée en Bretagne, et plus particulièrement par la Mission locale du Pays d'Auray dans le Morbihan, qui s'est organisée autour d'un fonctionnement en réseau entre régions touristiques tant en France, avec la Savoie, qu'en Europe, avec la Grèce, l'Irlande et l'Italie, montre qu'il est possible de favoriser la mobilité professionnelle des jeunes de tendre vers des périodes de travail plus longues plus pérennes, de les accompagner dans leur acquisition d'expérience professionnelle et de qualification.
Des expériences de groupements d'employeurs pour pérenniser les emplois, ou d'autres expériences dans le domaine de la formation à distance utilisant les technologies modernes de l'information sont également menées.
Mais nous le savons, aujourd'hui, il est évident que les politiques nationales ne peuvent suffire seules à répondre à tous les enjeux posés par le fort développement du tourisme présent et à venir.
Ceci nous a conduit notamment à réfléchir à la meilleure manière de préparer l'Europe et nos concitoyens à ces évolutions.
Une impulsion forte est nécessaire pour que les États-membres de l'Union Européenne intègrent l'importance de ce secteur et coordonnent, mieux que par le passé, leurs politiques nationales.
C'est dans cet esprit que j'ai pris l'initiative d'organiser, dans le cadre de la Présidence française de l'Union Européenne et à l'occasion du séminaire des ministres européens du 22 novembre dernier à Lille, un forum sur le thème du développement durable du tourisme en Europe.
Ce forum a réuni près de 400 participants, élus et socioprofessionnels représentatifs de l'activité touristique européenne, ainsi que les représentants des pays candidats à l'adhésion qui y avaient été associés.
Il a permit de constater combien les acteurs du tourisme en Europe étaient attentifs à la façon dont les États allaient mettre en uvre des actions concertées.
Les échanges avec les délégations des pays candidats à l'adhésion ont aussi montré l'intérêt de ceux-ci pour une telle démarche.
La réunion des ministres européens du Tourisme qui a suivie ce forum a permis d'acter la volonté commune de participer à l'élaboration d'une stratégie de développement durable en matière de tourisme.
Le succès rencontré par cette initiative et les témoignages ou les interrogations portées par les divers participants, ont montré que, face à ces évolutions, une prise de conscience se fait jour sur les potentialités et les risques inhérents à un développement non maîtrisé du tourisme.
Ils ont aussi montré que des expériences sont en cours, que des actions sont menées dans différents pays pour faire en sorte que le développement touristique tienne compte de l'équilibre entre performance économique et valorisation sociale, qu'il soit créateur d'emplois qualifiés et durables, respectueux des attentes des consommateurs et du maintien de la diversité de patrimoines culturels et naturels.
Madame NAJERA ARANZABAL, maire de CALVIA, aux Baléares, a ainsi témoigné des mesures radicales qu'elle a été amenée à prendre, en concertation avec ses collègues des autres collectivités et les entreprises locales, pour contrer les effets négatifs d'un tourisme de masse, de moins en moins bien accepté, dans une île de 300.000 habitants qui reçoit chaque année 2 millions de touristes.
Une politique rigoureuse de maîtrise du foncier est en cours, avec des classements de terrains pour limiter les constructions, une réduction du nombre de permis de construire, la rénovation des chambres d'hôtels sans augmentation des capacités d'hébergement.
Ainsi, par la réhabilitation de leurs espaces urbains, de leur littoral détruit par des constructions obsolètes et par la diversification de leur activité touristique, ils se sont ainsi fixé pour objectif, le retour à un équilibre qui avait disparu entre population touristique et population locale au détriment de cette dernière.
La réflexion, menée avec tous les partenaires concernés, a ainsi permis de rétablir une situation largement compromise pour le secteur touristique par une politique de réappropriation par les acteurs locaux de leur propre modèle de développement touristique. Le problème était quasiment identique pour nos voisins italiens qui recevaient sur le littoral adriatique jusqu'à 40 millions de touristes par an.
De tels flux touristiques extérieurs allaient au-delà du supportable pour les populations locales.
La reprise en main par les responsables locaux des choix stratégiques d'aménagement touristique, la mise en uvre d'une politique de qualité, la diversification de l'offre dans le sens de vacances plus familiales ont permis, là aussi, de renverser la tendance.
La réappropriation par la population locale de ses traditions et de ses pratiques de loisirs a permis de rétablir en son sein une image positive du tourisme en faisant le choix du développement d'un tourisme régional et en revenant à un niveau acceptable de la fréquentation des touristes étrangers.
De même, en France - et plus particulièrement ici, dans cette région alpine si chère au cur des organisateurs de ces Sommets du Tourisme - nous nous attachons à requalifier et moderniser les grandes stations touristiques, construites pour certaines depuis plus de trente ans.
Nous sommes attentifs à maîtriser leur évolution dans un respect accru de leur environnement naturel et culturel en privilégiant les curs de villages traditionnels, la modernisation des équipements plutôt que leur accroissement, et en faisant le choix de la diversification et de la qualité.
Un certain nombre de stations alpines se sont déjà engagées dans cette démarche.
Je pense en particulier à la station de TIGNES, qui vient de réaliser un vaste programme de réaménagement de ses espaces publics et de réhabilitation d'une partie de l'hébergement touristique.
Ceci, pour répondre aux nouvelles attentes de ses clients et leur offrir un meilleur accueil et donner ainsi un nouveau visage à la station.
Cet exemple sera suivi de beaucoup d'autres.
Car nous avons parfois été trop loin dans les logiques d'aménagement. Il faut être capable d'en tirer les conséquences.
C'est pour cette raison que la France a inscrit dans sa politique contractuelle dite "contrats de plan", qui ont pour objectif d'orienter les grandes stratégies d'aménagement régionales en partenariat entre l'État et les régions françaises, des crédits pour accompagner une démarche générale de requalification de nos stations touristiques, qu'elles soient situées à la mer ou à la montagne.
De la même manière, elle a engagé un vaste programme de soutien au développement touristique concerté et maîtrisé de pays à dominante rurale.
Au cours de ce même forum de Lille, de nombreuses autres expériences, toutes aussi intéressantes, ont pu être rapportées.
Elles allaient toutes dans le sens de la recherche de cet équilibre subtil entre, d'une part, une activité touristique porteuse de progrès économique et social et, d'autre part, une volonté légitime de garder la maîtrise de son devenir dans le respect de ses valeurs et de sa différence.
Il a également été fait état lors de ce forum, des travaux réalisés dans les 4 groupes de travail, sur la qualité de l'offre sur la circulation de l'information au travers des nouvelles technologies sur l'emploi et la formation et sur le tourisme durable mis en place sous l'égide de la Commission européenne, pour donner suite aux conclusions du Conseil des Ministres du 21 juin 1999.
Au titre de la Présidence Française, j'ai d'ailleurs souhaité que les enseignements tirés du Forum de Lille conjugués aux travaux en cours au sein de la Commission en collaboration avec les États, nous permettre de nous engager au niveau européen, sur la voie d'un agenda 21 du tourisme. Nous pourrions ainsi finaliser un programme d'actions respectant les engagements de RIO, programme qui serait présenté lors du sommet de GÖTEBORG.
Les travaux au sein de la Commission, auxquels ont largement contribué les représentants des États membres, viennent de faire l'objet d'un rapport d'étape et la Commission envisage de présenter à la fin de l'année 2001, en collaboration étroite avec les États membres, les représentants de l'industrie touristique et les autres acteurs concernés, un rapport définitif.
Celui-ci présentera une analyse complète des politiques nationales, des meilleures actions et expériences et des mesures communautaires ayant une incidence sur l'activité touristique européenne.
Enfin c'est dans cet esprit de recherche d'une meilleure concertation entre les divers acteurs du développement touristique en Europe, qu'a été proposé la mise en place de territoires pilote en matière de développement durable.
Ceci afin de capitaliser les savoir-faire, d'échanger sur les expériences et de favoriser le développement des bonnes pratiques touristiques.
C'est avec ce souci d'une meilleure prise en compte du tourisme dans la politique de l'Union Européenne, que j'ai pu présenté dans une communication, au Conseil du Marché intérieur Consommateurs Tourisme (MICT) du 30 novembre dernier la richesse de cette réflexion et de ces échanges.
Le large débat qui a suivi a montré à nouveau après la réunion de Lille l'intérêt croissant manifesté par l'ensemble des pays de l'Union Européenne face aux enjeux du développement touristique.
Et cela dans tous ses aspects.
Car, porteur des valeurs communes à l'Europe, le tourisme constitue aussi un moteur essentiel pour promouvoir la citoyenneté européenne sur tout notre continent et auprès des autres régions du monde.
C'est pourquoi, plus largement, il nous semble souhaitable d'intensifier la présence européenne dans les instances internationales afin de contribuer à partir de notre expérience à la promotion du tourisme durable auprès des organisations en charge du développement.
Et cela afin que les pays émergeants qui disposent d'importantes potentialités touristiques, puissent bénéficier de l'effet d'expérience et de l'échange de savoir-faire avec des pays ayant déjà une notoriété touristique, pour proposer des solutions de développement touristique adaptées aux réalités économiques, sociales et politiques de ces pays.
Monsieur le président,
Mesdames, messieurs,
Au moment de conclure, je crois important de souligner ici, devant vous, experts et acteurs à divers titres du développement du tourisme, combien il nous incombe de bien appréhender les conséquences d'un développement attendu.
Développement d'un secteur qui tire autant qu'il bénéficie de la croissance générale de nos économies.
Si je n'ai aucun doute sur le rôle que le tourisme peut jouer en terme de création d'emplois, de développement des richesses et d'équilibre des territoires, je sais aussi que cette recherche d'un développement harmonieux de nos ressources touristiques pour le bien être de tous, n'est en rien naturel et spontané.
Cependant, je suis convaincue que le tourisme durable peut être un puissant levier de développement, dès lors qu'il est réellement mis en uvre dans les territoires touristiques, à l'échelon local régional national ou international, par des actions coordonnées entre responsables politiques, acteurs économiques et représentants de la société civile.
C'est cette conviction que je m'attache à partager avec tous mes interlocuteurs, notamment au niveau européen.
En ce sens, chacun peut mesurer l'important chemin qui a déjà été parcouru. Chacun peut mesurer aussi celui qu'il nous reste à faire. C'est pourquoi tout ce qui viendra enrichir nos connaissances dans ce domaine, toutes les initiatives visant à favoriser la concertation et l'échange de savoir-faire autour d'expériences réussies, tout ce qui aidera à la prise de décision des responsables politiques doit être soutenue.
Je serai ainsi particulièrement attentive aux résultats de ces deuxième Sommets du Tourisme et je vous souhaite à tous d'excellents travaux.
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 28 décembre 2000)