Déclaration de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, sur les services multimédia du musée du Louvre et le développement des sites culturels virtuels, Paris le 19 janvier 1999.

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Texte intégral

Le Multimédia au musée du Louvre
Allocution de madame Catherine TRAUTMANN
Ministre de la Culture et de la Communication
Mardi 19 janvier 1999
Monsieur le Président
Madame la Directrice
Chers amis,

En dépit d'un emploi du temps compliqué, j'ai tenu à venir quelques instants ici avec vous pour marquer toute l'importance que j'accorde au développement des technologies nouvelles d'information au service de la diffusion culturelle.
C'est un véritable bouquet de services multimédia que le musée du Louvre nous offre aujourd'hui et surtout offre au public des internautes actuels et à venir.
Je crois que cela vaut la peine de le détailler un instant.
Une collection de cédéroms, avec son titre phare « le musée du Louvre, les collections », le numéro un des cédéroms culturels présenté aujourd'hui dans une nouvelle version.
Le site internet du musée, là aussi dans une nouvelle version, offrant notamment la possibilité d'acheter à lavance les billets. Le nouveau site Louvre.edu, un instrument de travail destiné aux élèves et aux enseignants. Les bornes interactives du département des arts graphiques (65000 images) et du département des antiquités grecques étrusques et romaines. Enfin le cyberlouvre que je viens de visiter, espace multimédia que le musée propose à ses visiteurs mais aussi au public qui se promène dans les allées du Carrousel et qui permet de découvrir et de consulter sur place l'ensemble des services que je viens d'énumérer.
Aujourd'hui les responsables du Louvre vous invitent donc à découvrir à la fois une offre de programmes multimédia de très haute qualité et, j'y reviendrai, une façon originale de la consulter qui est un élément de réponse à la nécessaire démocratisation de l'accès à la culture.
Je souhaite donc remercier vivement toutes celles et tous ceux qui à un titre ou à un autre ont participé à la conception à la réalisation et à la diffusion de ces nouveaux services.
Ces réalisations sont remarquables parce quelles démontrent la pertinence de lassociation du multimédia et de la culture.
Ici, au Louvre, un travail intellectuel sérieux, a été accompli pour préparer les réalisations multimédia. Il a été mené dès les tous débuts sans attendre que d'autres plus audacieux montrent le chemin.
Ici, au Louvre, on prend au sérieux les besoins du public, on le respecte. Le multimédia devient un merveilleux ticket d'entrée dans un patrimoine muséographique autrement très difficilement accessible, comme dans le cas des arts graphiques dont la conservation s'accommode mal dune trop grande exposition publique.
Bien entendu il ne saurait remplacer la fréquentation directe des uvres proposées dans les musées. Mais il la prépare, il suscite le désir de voir, il l'accompagne, la prolonge et la documente. Il rapproche surtout ceux que l'éloignement géographique excluait jusqu'alors du plaisir de la découverte.
Il est bien cette contribution au musée imaginaire dont rêvait André Malraux et qui, quarante ans après la création de ce ministère, peut enfin devenir réalité.
Ces dernières années nous avons connu une concurrence, parfois assez sévère sur ce musée virtuel. Des institutions plus fragiles ou qui par besoin de ressources immédiates avaient mal mesuré la place du patrimoine muséographique dans l'industrie des contenus multimédia, se sont vues, je ne dirai pas « dépossédées « mais « prises en charge « dans le cadre de stratégies commerciales qui n'avaient rien à voir avec des perspectives d'ordre culturel.
Dans ces conditions, je suis fière et je crois que chaque ami du Louvre peut être fier de voir ce musée conduire en pleine autonomie sa propre stratégie multimédia en coopération étroite avec la Direction des musées de France et la Réunion des musées nationaux.
Notre pays doit se doter dune industrie puissante des contenus culturels pour tenir sa place dans la nouvelle société de l'information. Les services et les établissements culturels doivent y prendre toute leur place et ils le font.
Le Louvre n'est pas seul, fort heureusement. Chacun sait qu'Orsay ou Versailles participent de la même compétition. Mais à leurs côtés, sans doute encore moins bien connus, il faut citer les écoles dart, les grandes bibliothèques, les archives, l'inventaire du patrimoine qui s'efforcent, sous des formes savantes ou grand public de rendre accessible au public du monde entier notre patrimoine culturel. Je me réjouis à cet effet de la mise en ligne récente du site consacré aux grottes de Lascaux qui vient compléter la déjà riche collection des grands sites archéologiques accessibles sur le serveur de notre ministère.
Je n'ignore pas pour autant que les équipements nécessaires à la consultation des services multimédia sont loin d'être accessibles au plus grand nombre et que, en dépit dune baisse relative de leur prix, ils ne concernent encore qu'une minorité de la population.
Dans ces conditions la mise à disposition du public de centres de consultation gratuits me paraît être un complément indispensable à notre politique de développement de l'offre numérique. L'ouverture du cyberlouvre en est lune des illustrations les plus remarquables. Nous allons suivre attentivement son fonctionnement et les conditions dans lesquelles le public va se l'approprier. Car il s'agit aussi dune expérience qui nous permettra de mieux connaître les attentes de notre public et d'approfondir ainsi les possibilités de ces nouveaux médias.
Je souhaite donc remercier les responsables de l'entreprise Daï Nippon Printing qui nous ont permis grâce à leur concours d'équiper dans les meilleures conditions ce centre de consultation.
Le cyberlouvre se situe dans un cadre particulièrement prestigieux, mais il n'est dores et déjà pas seul de son espèce. Je vais rejoindre dans quelques instants les 90 responsables des Espaces culture multimédia qui tiennent à Créteil leurs premières rencontres nationales. Tous vont à leur façon offrir à un large public qui ne dispose pas à domicile des équipements nécessaires, la possibilité de consulter les ressources de l'internet culturel, tout en leur proposant un accompagnement dans leurs recherches.
Vous savez que le Premier ministre réunit ce soir un comité interministériel pour dresser le bilan de la première année de mise en oeuvre du programme d'action pour la société d'information. Ce programme insiste beaucoup sur la nécessité de développer l'offre culturelle numérique. Une offre de qualité mise à la portée du plus grand nombre.
Les programmes qui vont maintenant vous être présentés, le cyberlouvre où il sera possible de les consulter illustrent parfaitement cette volonté politique.
Je tiens encore à remercier toutes celles et tous ceux qui en ont pris l'initiative et qui ont su la mener à bien.

(Source http://www.culture.gouv.fr)