Texte intégral
Il me revient donc de clore ce colloque européen, organisé à l'initiative de Madame Martine AUBRY, au nom de Mesdames Dominique GILLOT - Secrétaire d'Etat à la Santé et aux Handicapés et de Elisabeth GUIGOU - Ministre de l'Emploi et de la Solidarité.
Ce colloque est important car il est dédié à un vaste problème de santé publique, la maladie d'Alzheimer, cause majeure de handicap chez les personnes âgées : une prévalence de 350.000 dans notre pays, une incidence de 100.000 par an dont les deux tiers au-delà de 80 ans : ces chiffres parlent d'eux-mêmes.
Je suis venu féliciter et remercier tous les organisateurs de ces trois demi-journées (Sylvie LEGRAIN, Philippe AMOUYEL, Jean-François DARTIGUES et Jean-Claude HENRARD) ainsi que leur partenaire qui est la fondation pour la Recherche Médicale
Les féliciter tout d'abord d'avoir su organiser ce colloque à l'échelle européenne mettant ainsi à profit de nombreuses complémentarités de compétence. Les féliciter d'avoir réuni des points de vues sectoriels, tous légitimes, et d'en dresser une synthèse opérationnelle.
Les remercier par conséquent de proposer aux responsables en charge de conduire la politique de santé publique les recommandations dont ils ont besoin.
Une politique de santé publique se construit avec méthode, se base dans la mesure du possible sur des éléments vérifiables et reproductibles, qui proviennent de sources complémentaires : le vécu des patients et leur entourage, l'expérience des soignants, le niveau des connaissances fourni par la recherche à un moment donné. Une politique de santé publique ne se fait pas à coup d'annonces précipitées utilisant parfois des leviers irrationnels.
Le Directeur Général de la Santé, Lucien ABENHAIM, en ouvrant votre colloque vous a dit combien votre approche rejoignait la conception qu'à le Ministère de la Santé de l'élaboration d'une politique publique, en ce qu'elle permet une confrontation entre chercheurs, praticiens, usagers, et responsables, confrontation à même de fournir une vision globale des besoins et des solutions et de permettre un transfert rapide des connaissances vers les actions de terrain.
Vous avez d'ailleurs intitulé votre réunion : " de la recherche à l'action " et je voudrais pour ma part vous dire combien vous avez eu raison de placer ces deux mots côte à côte et dans cet ordre. A quoi sommes nous en effet confrontés ? :
A une maladie d'origine inconnue, de mécanisme physio-pathologique incomplètement élucidé, dont le diagnostic - qui est de probabilité - est encore souvent tardif, et dont les traitements actuellement disponibles sont pour l'essentiel symptomatiques. On ne dispose pas encore à ce jour de traitement efficace qui découle d'une compréhension complète des mécanismes physio-pathologiques qui sous-tendent la constitution des plaques de protéines béta-anyloïdes et la dégénérescence neuronale.
Ici il n'y a pas de fatalité que l'on doive accepter. Des exemples récents existent de maladie chronique, d'évolution inexorable (je pense notamment à la leucémie myéloïde chronique) dont la mise à jour des mécanismes cellulaires sous-jacents. aura permis de concevoir une thérapeutique radicalement nouvelle qui bouleverse le pronostic et fait espérer la guérison.
C'est à cela que sert la recherche bio-médicale, recherche conçue comme un spectre d'activités complémentaires, sans cloisonnement entre elles, où chaque compétence fait progresser, qu'il s'agisse de :
- la recherche fondamentale et cognitive
- la recherche clinique appliquée qui se nourrit de la précédente et évalue les concepts et outils qu'elle fournit.
Dans le cas de la maladie d'Alzheimer il est permis de penser aujourd'hui que la construction de modèles animaux (souris transgéniques), l 'identification de lésions géniques (et pas seulement dans les formes familiales rares) grâce aux formidables outils de la biologie moléculaire désormais disponibles - toutes étapes permises par la recherche d'amont - , permettront de concevoir prochainement des médicaments efficaces car mieux ciblés.
Dans cette aventure interviennent bien évidemment les organismes institutionnels qui sont sous la tutelle du Ministère de la Recherche.
Mais aussi comme vous le savez le Ministère de la Santé, dont la politique de recherche s'efforce de mobiliser les équipes soignantes qui se situent en aval du spectre d'activité ci-dessus évoqué.
C'est ainsi que plusieurs PHRC (programmes de Financement mis en place par le Ministère de la Santé à partir de 1993) ont financé des recherches consacrées à la maladie d'Alzheimer. A ce jour 13 projets pour un montant total de 9 MF, dont 8 d'entre eux déposés dans le cadre de la campagne PHRC 98, qui avait individualisé ce thème de la maladie d'Alzheimer au sein des actions de recherche prioritaires en santé publique.
Cette mobilisation se poursuivra à travers les appels d'offres à venir dont celui du PHRC 2001 imminent.
Le champs couvert par ces financements du Ministère de la Santé ne se limite pas aux essais thérapeutiques indispensables, il couvre aussi l'étude des facteurs prédictifs, l'amélioration des stratégies diagnostiques, l'évaluation comparative des modes de prise en charge.
La maladie d'Alzheimer est exemplaire à plusieurs titres :
- exemplaire de notre capacité à organiser le système de soins pour qu'il prenne en charge mieux qu'il ne le fait encore une pathologie handicapant lourdement les personnes âgées.
- exemplaire de notre capacité à aider l'entourage des patients, confronté lui aussi et à son niveau à une prise en charge d'une lourdeur exceptionnelle.
- exemplaire de notre capacité à mobiliser le potentiel de recherche médicale de notre pays pour progresser et refuser la fatalité.
Je vous remercie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 13 décembre 2000)
Ce colloque est important car il est dédié à un vaste problème de santé publique, la maladie d'Alzheimer, cause majeure de handicap chez les personnes âgées : une prévalence de 350.000 dans notre pays, une incidence de 100.000 par an dont les deux tiers au-delà de 80 ans : ces chiffres parlent d'eux-mêmes.
Je suis venu féliciter et remercier tous les organisateurs de ces trois demi-journées (Sylvie LEGRAIN, Philippe AMOUYEL, Jean-François DARTIGUES et Jean-Claude HENRARD) ainsi que leur partenaire qui est la fondation pour la Recherche Médicale
Les féliciter tout d'abord d'avoir su organiser ce colloque à l'échelle européenne mettant ainsi à profit de nombreuses complémentarités de compétence. Les féliciter d'avoir réuni des points de vues sectoriels, tous légitimes, et d'en dresser une synthèse opérationnelle.
Les remercier par conséquent de proposer aux responsables en charge de conduire la politique de santé publique les recommandations dont ils ont besoin.
Une politique de santé publique se construit avec méthode, se base dans la mesure du possible sur des éléments vérifiables et reproductibles, qui proviennent de sources complémentaires : le vécu des patients et leur entourage, l'expérience des soignants, le niveau des connaissances fourni par la recherche à un moment donné. Une politique de santé publique ne se fait pas à coup d'annonces précipitées utilisant parfois des leviers irrationnels.
Le Directeur Général de la Santé, Lucien ABENHAIM, en ouvrant votre colloque vous a dit combien votre approche rejoignait la conception qu'à le Ministère de la Santé de l'élaboration d'une politique publique, en ce qu'elle permet une confrontation entre chercheurs, praticiens, usagers, et responsables, confrontation à même de fournir une vision globale des besoins et des solutions et de permettre un transfert rapide des connaissances vers les actions de terrain.
Vous avez d'ailleurs intitulé votre réunion : " de la recherche à l'action " et je voudrais pour ma part vous dire combien vous avez eu raison de placer ces deux mots côte à côte et dans cet ordre. A quoi sommes nous en effet confrontés ? :
A une maladie d'origine inconnue, de mécanisme physio-pathologique incomplètement élucidé, dont le diagnostic - qui est de probabilité - est encore souvent tardif, et dont les traitements actuellement disponibles sont pour l'essentiel symptomatiques. On ne dispose pas encore à ce jour de traitement efficace qui découle d'une compréhension complète des mécanismes physio-pathologiques qui sous-tendent la constitution des plaques de protéines béta-anyloïdes et la dégénérescence neuronale.
Ici il n'y a pas de fatalité que l'on doive accepter. Des exemples récents existent de maladie chronique, d'évolution inexorable (je pense notamment à la leucémie myéloïde chronique) dont la mise à jour des mécanismes cellulaires sous-jacents. aura permis de concevoir une thérapeutique radicalement nouvelle qui bouleverse le pronostic et fait espérer la guérison.
C'est à cela que sert la recherche bio-médicale, recherche conçue comme un spectre d'activités complémentaires, sans cloisonnement entre elles, où chaque compétence fait progresser, qu'il s'agisse de :
- la recherche fondamentale et cognitive
- la recherche clinique appliquée qui se nourrit de la précédente et évalue les concepts et outils qu'elle fournit.
Dans le cas de la maladie d'Alzheimer il est permis de penser aujourd'hui que la construction de modèles animaux (souris transgéniques), l 'identification de lésions géniques (et pas seulement dans les formes familiales rares) grâce aux formidables outils de la biologie moléculaire désormais disponibles - toutes étapes permises par la recherche d'amont - , permettront de concevoir prochainement des médicaments efficaces car mieux ciblés.
Dans cette aventure interviennent bien évidemment les organismes institutionnels qui sont sous la tutelle du Ministère de la Recherche.
Mais aussi comme vous le savez le Ministère de la Santé, dont la politique de recherche s'efforce de mobiliser les équipes soignantes qui se situent en aval du spectre d'activité ci-dessus évoqué.
C'est ainsi que plusieurs PHRC (programmes de Financement mis en place par le Ministère de la Santé à partir de 1993) ont financé des recherches consacrées à la maladie d'Alzheimer. A ce jour 13 projets pour un montant total de 9 MF, dont 8 d'entre eux déposés dans le cadre de la campagne PHRC 98, qui avait individualisé ce thème de la maladie d'Alzheimer au sein des actions de recherche prioritaires en santé publique.
Cette mobilisation se poursuivra à travers les appels d'offres à venir dont celui du PHRC 2001 imminent.
Le champs couvert par ces financements du Ministère de la Santé ne se limite pas aux essais thérapeutiques indispensables, il couvre aussi l'étude des facteurs prédictifs, l'amélioration des stratégies diagnostiques, l'évaluation comparative des modes de prise en charge.
La maladie d'Alzheimer est exemplaire à plusieurs titres :
- exemplaire de notre capacité à organiser le système de soins pour qu'il prenne en charge mieux qu'il ne le fait encore une pathologie handicapant lourdement les personnes âgées.
- exemplaire de notre capacité à aider l'entourage des patients, confronté lui aussi et à son niveau à une prise en charge d'une lourdeur exceptionnelle.
- exemplaire de notre capacité à mobiliser le potentiel de recherche médicale de notre pays pour progresser et refuser la fatalité.
Je vous remercie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 13 décembre 2000)