Conseil des ministres du 28 novembre 2001. Plan interministériel de lutte contre le VIH.

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Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre délégué à la santé a présenté une communication relative au plan interministériel de lutte contre le virus de l'immuno-déficience humaine (VIH).
Ce plan repose sur six grandes orientations :
- la définition d'une nouvelle stratégie de prévention, qui prenne en compte les nouvelles données épidémiologiques, mais aussi thérapeutiques et sociologiques de l'infection. Des programmes en direction des groupes prioritaires sur la base de critères géographiques (départements français d'Amérique, six régions métropolitaines) ou de critères d'exposition particulière aux risques (communauté homosexuelle, prostituées, détenus, toxicomanes, personnes étrangères vivant en France) seront renforcés. Par ailleurs, la politique générale de prévention en direction de l'ensemble de la population sera poursuivie en vue de maintenir le niveau d'alerte, de renforcer l'information sur les comportements à risque et de promouvoir les outils de prévention, en particulier l'usage du préservatif. Des actions spécifiques en direction des jeunes et des femmes seront entreprises. Enfin, l'action de prévention des risques professionnels qui s'est progressivement améliorée et renforcée ces dernières années sera poursuivie.
- les politiques de dépistage, d'accès au traitement après exposition au risque et de surveillance seront renforcées. L'incitation au dépistage, l'information du prescripteur et du public seront développées. Le dispositif de notification obligatoire de la séropositivité VIH sera en place au début 2002. Enfin, une surveillance épidémiologique au niveau européen sera assurée.
- la prise en charge des personnes atteintes sera améliorée. Les patients seront associés au dispositif de pharmacovigilance et de suivi des antirétroviraux. Des actions ont également été entreprises au niveau européen pour accélérer la mise sur le marché des médicaments. L'accent sera mis, pour les trois années à venir, sur la prise en charge des effets indésirables, et sur l'usage compassionnel des médicaments pour les malades en situation d'échec thérapeutique.
- la lutte contre les phénomènes d'exclusion et les discriminations sera accentuée. Le soutien aux personnes séropositives, l'accès à la procédure médicale assistée pour tous les couples éligibles, l'accueil en appartements de coordination thérapeutique, l'aide à domicile, la lutte contre la discrimination et contre la stigmatisation des personnes séropositives seront développés, ainsi que les expériences d'insertion, l'accès ou le maintien au travail.
- l'effort de recherche sera renforcé et diversifié : recherche fondamentale sur le virus, sur les comportements, sur les traitements pour les patients en situation d'échappement thérapeutique ou souffrant de complications liées aux trithérapies, sur un vaccin préventif. Une structure européenne consacrée aux essais thérapeutiques a été proposée par la France aux autres États de l'Union européenne.
- la réduction des inégalités d'accès aux traitements entre les pays développés et les pays en développement sera poursuivie, grâce à l'engagement de la France en faveur du fonds mondial de lutte contre le SIDA annoncé par le Premier Ministre en juin dernier et à la création d'un programme de solidarité thérapeutique hospitalière en réseau. Par ailleurs les résultats de la conférence ministérielle de DOHA permettent d'ouvrir de nouvelles perspectives pour les pays en développement.
Le montant global de ce plan s'élève, pour le seul budget du ministère de l'emploi et de la solidarité, à 65,5 millions d'euros en 2002.