Conférence de presse de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, sur l'action internationale dans la solution des crises au tiers-monde, Paris le 15 décembre 2000.

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Circonstance : Colloque "Crises durables, crises oubliées", à Paris, le 15 décembre 2000

Texte intégral

Cette réunion se tient au moment où la Présidence française de l'Union européenne touche à sa fin. Au lendemain d'un Sommet à Nice où il aura été beaucoup question de l'Europe. Un sommet qui aura pu aussi soulever quelques interrogations sur la capacité de celle-ci à maîtriser son présent et surtout son devenir. Je suis heureux que Mme Adinolfi puisse aujourd'hui dire où en est l'Europe du point de vue de l'action humanitaire. Nous sommes également en train de célébrer le cinquantième anniversaire du HCR et je veux saluer son représentant Mme Ogata dont nous savons le travail considérable qu'elle aura accompli au cours de la dernière période.
Je voudrais, rebondissant sur vos propos, vous inviter à ne pas confondre l'impuissance des politiques et l'indifférence des politiques. Vous avez dit : "la Sierra Leone, qui s'en soucie ? ", "l'Angola, qui s'en soucie ?". Il y a dix jours j'étais à Gaborone pour présider une rencontre Union européenne - SADC. Il a été question, et à plusieurs reprises tout au long de cette réunion, et de la RDC et de l'Angola. Si les résultats ne sont pas au rendez-vous, des actions sont quotidiennement entreprises, conduites, pour mettre la pression afin de stopper ces situations de crise. Les décisions qui viennent d'être prises pour contrôler le trafic de diamants ne vont pas produire leurs effets, hélas, aussi rapidement qu'on le voudrait. On sait bien que si on veut mettre fin à la guerre en Angola il faut faire cesser les trafics des diamants car c'est une des données du problème. On sait aussi que les conventions qui sont en train d'être mises en oeuvre pour maîtriser le trafic des armes légères peuvent aussi contribuer, sinon à interrompre les crises, en tout cas à les rendre plus difficiles, moins fréquentes. Je me suis rendu début décembre au Laos, pour une rencontre cette fois entre l'Union européenne et l'ASEAN. Nous y avons évidemment parlé de Timor. Là aussi, ce n'est pas parce que l'actualité ne braque pas tous les jours ses feux sur Timor, que pour autant les politiques s'en désintéressent. Sans vouloir par là considérer aujourd'hui que j'ai a priori à disculper tous les politiques des accusations qu'on leur adresse, je dois aussi rappeler quand même cela.
Mais il est vrai que la situation de ces crises est un peu à l'image de ces lits d'hôpitaux où on se soucie seulement du goutte à goutte. Il y a le service des urgences, où là on sait réparer, et puis il y a ces lits où on ne sait plus que donner le goutte à goutte. Et je crois que c'est bien de ces gouttes à gouttes là dont vous voulez parler peut-être davantage aujourd'hui. Encore faut-il évidemment avoir les moyens du goutte à goutte, et peut-on se satisfaire de cette situation ? C'est la question de la réparation, de la guérison en clair, qui me paraît devoir continuer d'être posée. Je ne me satisfais pas de cette idée qu'il y aurait des crises durables qui ne pourraient pas en quelque sorte s'arrêter. Je voudrais que les humanitaires, toutes organisations confondues, ne se satisfassent pas eux aussi de cette situation. Car là oui, il risque d'y avoir désintérêt, non seulement de la part des médias, mais au-delà, de la part des opinions. Et si les opinions ne supportent pas, il n'y a pas non plus de solution. Il n'y a pas non plus de moyens pour le goutte à goutte : vous ne réussirez pas à mobiliser suffisamment les générosités. Comme on dit, on ne peut pas être responsable et désespéré, on ne peut pas accepter l'idée qu'il n'y a pas de solution politique.
Ayant dit cela, je ne vais pas proposer la solution. Comment faire pour qu'on maintienne une évaluation politique d'une situation, pour continuer à chercher la solution susceptible de mettre fin à la crise durable, de façon à ce que les politiques soient interpellés en continu. Quand je dis les politiques, cela peut être les Etats membres, les organisations internationales, les Nations unies, en sachant les difficultés que ça représente. Je ne veux pas introduire ce matin une distinction trop facile entre les inondations et les tremblements de terre d'une part, et les situations politico-militaires de l'autre. On sait que pour les premières, c'est uniquement un problème de moyens, et que là la question de la réparation peut être, nonobstant la question des moyens, finalement assez facilement réglée. Il y a des spécialistes qui savent faire, il y a des interventions, des militaires, de la protection civile, des ONG spécialisées qui montrent aujourd'hui un grand professionnalisme. Si on leur donne les moyens, et on sait réunir ces moyens, parce que face à cette situation de crise visible, tremblement de terre ou inondation, avec les images, les médias, on mobilise la générosité. Parfois il n'y a pas toujours adéquation des moyens réunis à la situation. Il faut alors faire aussi un travail d'information et les ONG savent de mieux en mieux faire cela. Parfois, et c'est assez fréquent malheureusement, la situation de crise, de catastrophe naturelle, intervient dans un contexte politique compliqué. Par exemple le Mozambique, on l'a vu il n'y a pas très longtemps. Il ne faut pas seulement se soucier de réparer les conséquences des inondations. Il faut éviter que l'argent donné n'aille qu'à un camp, au détriment de l'autre. Des clivages politiques peuvent faire que l'aide ne va pas là où elle a besoin d'aller. Un bon partenariat entre vous et nous doit nous permettre de trouver la solution.
Mais il y a c'est vrai des situations de crises durables, on pense au Soudan, où un paroxysme médiatique a provoqué la générosité, la mobilisation. C'est aussi parce que j'ai la conviction que politiquement on peut essayer de trouver une solution que nous avons voulu renouveler le dialogue avec le Soudan, au risque de difficultés avec les Etats-Unis. C'est un des sujets qui fâchent un peu actuellement. Nous avons fait le choix de renouveler notre dialogue avec le Soudan, convaincus que ce n'est pas en l'isolant qu'on contribue à rechercher une solution. Et je crois que, là, les choses sont en train de bouger. Malheureusement, avant que la paix ne soit totalement revenue dans les monts Nuba il faudra sans doute attendre encore un peu. Encore faudrait-il que certains cessent de soutenir aussi, de manière trop délibérée, la violence. Il faut que tout le monde s'en mêle.
La Sierra Leone est aussi un des exemples où des solutions politiques non seulement sont recherchées mais sont décidées. Un mandat a été donné par les Nations unies pour mettre en place une force de maintien de la paix. La question qui se pose est le financement de cette force, et le choix aussi de ceux qui vont aller maintenir la paix. Or nous sommes, et je voudrais attirer votre attention sur ce point, dans une situation un peu difficile. Les Européens ne sont pas très enclins à aller aujourd'hui s'interposer entre deux groupes qui se battent. Nous préférons en aider d'autres pour le faire éventuellement à notre place. On avance alors une bonne raison qui consiste à dire que la sécurité des Africains, c'est aux Africains de l'assurer d'abord. Sans doute ! Mais on découvre aussi que faire assurer la sécurité, dans un endroit donné, par les voisins de ce pays là, renvoie à des clivages ethniques qui viennent aggraver la situation. Donc il faut aller chercher plus loin. Alors aujourd'hui on va chercher d'autres moyens dans des pays plus lointains, mais toujours au sud. Lors du dernier Sommet du Millenium à New York, on a largement évoqué le rapport Brahimi sur le maintien de la paix. Ce rapport a clairement dit qu'il n'y avait pas d'autre solution que de mobiliser des moyens supplémentaires pour mettre en place des opérations de maintien de la paix. Le rapport a été adopté. Tout le monde l'a trouvé très bon. Et puis la semaine dernière, le comité des engagements budgétaires des Nations unies a dit : "non, on va attendre pour le mettre en oeuvre, parce que cela coûte trop cher". Nous sommes confrontés à un obstacle financier. Mais même si on parvient à mobiliser les moyens, il reste que le choix des hommes chargés d'aller mener ces opérations de maintien de la paix est soulevé.
Ayant dit cela, je voudrais revenir à mon point de départ, c'est dire le besoin de l'évaluation politique pour essayer de rechercher les causes profondes du conflit et, patiemment, mais de manière très déterminée, désamorcer chacune des causes du conflit : les diamants ici, la rente pétrolière là, le trafic des armes légères, la drogue, sans oublier les clivages ethniques et religieux qui sont le moyen de mobiliser la population dans le conflit. Aider les intégrations régionales, consolider le rôle des Nations unies, et si nous avons le souci de ces solutions politiques alors oui, l'intervention humanitaire prend du sens, autrement que le goutte à goutte que j'évoquais à l'instant.
La question de la sécurisation de l'humanitaire est une autre grande question, sachant que dans ces conflits les règles de bonne gestion de la guerre, que les diplomates s'efforcent d'élaborer à la virgule près n'ont aucune signification. Il y a quelque part un peu de dérision en voyant les conditions totalement inhumaines dans lesquelles ces conflits se développent, alors que dans le même temps des diplomates font du mieux qu'ils peuvent ce travail de rédaction de conventions internationales qui n'ont de chances de s'appliquer que si deux Etats se font la guerre. Mais ce travail il faut sans doute le faire. C'est une manière de faire progresser l'Etat de droit international. Sauf que cet Etat de droit n'est pas toujours celui de l'univers dans lequel vous agissez.
Et puis faire du développement, et encore du développement. Parce que la première cause de ces crises durables, c'est la pauvreté, c'est la misère. Et le seul vrai investissement qui puisse servir dans toutes les situations de conflits et de crises durables, c'est la lutte contre la pauvreté et la lutte pour le développement. Il faut qu'ensemble nous sachions y réfléchir. Les responsables de l'action humanitaire que vous êtes doivent aussi avoir cette préoccupation et nous y aider.
Je vous remercie.
Q - Vous parlez de diagnostic politique, et nous on ne cesse de parler de diagnostic humanitaire. Je pense qu'il y a un lien évidemment fort, c'est-à-dire qu'à partir du moment où il y a des conséquences humanitaires dramatiques dans une crise politique, on retrouve là le lien, c'est-à-dire qu'à un diagnostic humanitaire déconnecté d'intérêt politique doit répondre effectivement une évaluation politique qui elle aussi sera déconnectée des intérêts et des raisons d'Etat pour que les causes soient identifiées et qu'une solution soit trouvée. On a là ce qu'on pourrait appeler une synergie positive entre la société civile, les ONG, les acteurs humanitaires et les responsables politiques. Voilà j'attends un commentaire, deuxièmement peut-être peut-on rebondir sur la question de M. Rufini : faut-il regretter le désintérêt politique dans certaines crises ? Mais là c'était un peu provocateur.
R - La question de Rufini est intéressante parce qu'elle repose la question de la relation entre la société civile et le politique. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler avec un certain nombre d'entre vous et de dire le besoin de dissiper certaines illusions. Je suis de ceux qui croient aux besoins d'une société politique support d'Etat structuré. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la société civile pourrait se substituer aux Etats. C'est l'absence d'Etat qui est très largement à l'origine de ces situations de crises. Cela ne veut pas dire un Etat qui soit dictatorial. Mais les crises existent précisément parce qu'on est en situation de crise d'Etat, ou parce qu'on est en période post-coloniale ou post-communiste. Si on parle de la périphérie de la zone de l'empire soviétique, c'est bien la décomposition de l'ex-empire soviétique qui crée ces situations de crises. Et, je le répète, je ne crois pas que les solutions civiles soient suffisantes. Je sais que ce n'était pas seulement pour faire de la provocation que Giani tout à l'heure disait, "à la limite, si les politiques ne s'en occupaient pas, les choses s'arrangeraient d'elles-mêmes". Même au Mozambique, je crois qu'il y avait un phénomène de lassitude au bout de quinze ans. Chaque crise est évidemment particulière, il peut y avoir des rechutes : on a cru en Angola qu'on avait trouvé la solution, et puis c'est retombé. Je passe une partie de mon temps, et c'est bien qu'il en soit ainsi, à recevoir des représentants de la société civile qui disent : "Mais que font les politiques ? Vous n'en faîtes pas assez". Nous ne pouvons pas faire la police partout à la place des Etats qui devraient normalement le faire chez eux. Et pour que les Etats fassent la police chez eux, il faut qu'il y ait des Etats construits, il faut des polices, il faut des armées, il faut des justices. L'objectif de lutte contre la pauvreté sur lequel on peut largement se mettre d'accord, doit être entendu aussi de manière suffisamment large pour que l'aide publique au développement ne serve pas seulement l'accès à l'école ou à la santé, mais aussi à la construction d'Etats. Y compris des fonctionnaires capables de lever l'impôt, parce que sans impôt il n'y a pas non plus de moyens ! C'est tout cela qui me donne envie parfois de dire aux représentants de la société civile : n'oubliez pas que les libertés des sociétés civiles sont très largement dépendantes des capacités qu'a l'Etat de les faire respecter. C'est un point très important. Il n'y a pas par exemple de chaîne de commandement entre Kinshasa et le Kivu. On pourrait comme cela multiplier les exemples. Il peut y avoir des interventions politiques extérieures, qui au lieu de régler un problème l'exacerbent. La Somalie en est un bon exemple.
S'agissant de la situation que décrivait tout à l'heure Mme Krill, c'est vrai que le Timor m'inquiète. Aurons-nous les moyens de prolonger Interfet ? J'étais à Timor trois semaines après. La question ne se posait pas alors. Aujourd'hui elle se pose. Le ministre indonésien que j'ai rencontré avant-hier me dit les efforts que fait l'Indonésie. Mais il est clair que les distances sont si grandes que, pour que la volonté de Jakarta se traduise en acte trois mille kilomètres plus loin, il faudrait précisément une chaîne de commandement qui n'existe pas. La France a connu cela, les officiers de l'OAS ne respectaient pas les décisions du pouvoir politique parisien. Il faut donner acte aux efforts que fait le gouvernement indonésien. Et les Indonésiens nous disent : "vous les Européens, vous nous avez bien dit que vous étiez pour l'intégrité territoriale de l'Indonésie". Et c'est vrai on a tous signé. Tout le monde dans la zone souhaite que le pays n'explose parce que l'Indonésie est un élément de stabilité essentiel pour la paix, pour la sécurité. Or, nous disent les Indonésiens, certains pays européens subventionnent des ONG qui, à Aceh, très ouvertement, militent pour l'indépendance. Voilà le type de situation délicate dans laquelle on risque parfois une certaine contradiction. C'est vrai que l'appel à l'autonomie, à l'indépendance ne peut que susciter la sympathie. Mais il faut ensuite le gérer. Je vous invite à y réfléchir car chaque fois ce sont des violences qui sont hélas à redouter, et de nouvelles crises humanitaires peuvent évidemment intervenir.
L'Ethiopie : félicitons-nous de la fin de la guerre, une guerre totalement archaïque, pour rien ! La guerre entre l'Ethiopie et l'Erythrée est probablement la guerre la plus absurde qu'on ait pu imaginer depuis longtemps. Une guerre pour quelques arpents de sable. Mais c'était une guerre pratiquée par des Etats. Or la plupart des crises dont nous parlions tout à l'heure ne sont pas des guerres interétatiques. Elles opposent des mouvements - rebellions, milices - parfois simplement un chef de guerre. Aujourd'hui quand on contrôle une mine de diamants, on a de quoi s'acheter assez d'armes pour rester là pendant cinq ans, dix ans, vingt ans. On vit très bien du diamant. Et c'est tellement plus facile de vivre de la guerre que de travailler pour la paix. La plus grande difficulté est là : les populations ne voient pas l'avantage relatif de la paix par rapport à la guerre. Avec une kalachnikov qui coûte 350 francs, munitions comprises, on peut bien vivre et ne pas travailler. Là nos sociétés civiles peuvent bouger les lignes en sensibilisant leurs sociétés civiles, c'est-à-dire les femmes qui s'organisent ou certaines professions. Et, nous politiques, devons aider à l'émergence de cette société civile là. Désormais c'est ce que nous essayons de faire de manière systématique. Il n'y a pas par exemple de partenariat bilatéral entre la France et un pays africain donné, qui n'oblige pas le pays africain à impliquer sa société civile. Les commissions mixtes que nous organisons avec les pays africains, désormais, incluent systématiquement les associations, les collectivités locales quand elles existent (Vive la décentralisation de ce point de vue !) et puis bien sûr les entreprises.
Q - Les multinationales ont la main haute ici chez nous comme dans les pays du tiers-monde. Elles sont quand même responsables d'une somme de misère considérable de façon de plus en plus universelle avec la globalisation. Il me semble que là le rôle des politiques est extrêmement important, que ce soit du point des législations qui rendent ces gens responsables dans les pays où ils ont leurs sièges, sinon l'Etat a surtout pour rôle et fonction principale à mon sens d'être le protecteur des faibles et à défaut de ça je ne vois pas bien le rôle de l'Etat.
R - Non, pas du tout... Là encore j'ai peur de caricaturer en répondant en une minute à une question aussi importante. Au travers de cette question il s'agit aussi de la capacité qu'ont aujourd'hui les politiques à faire de la régulation à l'échelle du monde, ce qui est extraordinairement difficile. Il faut savoir, pour situer le déséquilibre que les 8 ou 9 plus grandes sociétés internationales ont un chiffre d'affaire qui représente le budget de quelque 130 Etats ! Nous pouvons évidemment, par nos législations, surtout européennes, faire en sorte que soit pris en compte le travail des enfants pour prendre un exemple, ou bien le respect de l'environnement. Au Gabon, où j'étais il n'y a pas très longtemps, on m'expliquait que, dans la manière de gérer la forêt, on était à présent obligé de tenir compte du point de vue des consommateurs du Nord qui veulent quand ils achètent du contre-plaqué savoir d'où il vient, et dans quelles conditions il a été fabriqué. C'est du point de vue des comportements de ces consommateurs des pays du Nord un nouveau type de comportement positif. Mais ne faisons pas quand même, là aussi ce serait un mauvais service à leur rendre, comme si seules les sociétés multinationales étaient responsables des atrocités commises à la machette par les Africains. Malheureusement c'est un peu plus compliqué que ça. Ces crises sont l'échec du développement c'est vrai. Il faut repenser notre aide au développement. Ce n'est pas seulement une question de moyens. Il faut rappeler que le fonds européen qui vient d'être renouvelé dans le cadre des Accords de Cotonou, qui succèdent à nos Conventions de Lomé, avait 9 milliards d'euros de crédits non consommés sur les fonds précédents : il n'y a pas de procédures qui permettent de consommer l'argent qu'on voudrait consommer ! Cela veut dire aussi que c'est souvent l'incapacité des pays partenaires à porter des projets et à les présenter, c'est l'insuffisante expertise de nos partenaires qui nous empêche de dépenser l'argent qu'on voudrait mobiliser pour eux. Quarante ans après les indépendances, on ne peut plus considérer que nos partenaires sont sans aucune responsabilité. Et c'est le partenariat que la société civile peut créer entre nord et sud qui peut aider à faire face à ces difficultés. En tout cas c'est ce choix que nous avons fait, et c'est pour cela que je plaide en faveur d'une société civile partenaire de la société politique./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 décembre 2000)