Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Collègue,
Madame la Directrice,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de vous dire l'honneur et ma satisfaction d'inaugurer aujourd'hui ce 21ème Salon Pollutec.
Je suis particulièrement heureuse que la Hongrie soit l'invitée d'honneur de ce Salon.
Je connais l'engagement de ce pays en faveur d'un développement durable.
Monsieur le Ministre, Cher Collègue, je pense que vous nous direz quelques mots de votre deuxième programme pour l'environnement qui prévoit, d'ici 2008, un investissement de près de 17 milliards d'euros en faveur de l'environnement.
Je retrouve d'ailleurs dans ce programme de nombreuses priorités que nous mettons nous même en oeuvre dans notre pays.
Je suis convaincue de l'intérêt d'une forte coopération de nos deux pays en matière d'écologie et de développement durable.
Les échanges entre votre délégation, Monsieur le Ministre, et les nombreux acteurs présents sur ce salon y contribueront très certainement.
Ce salon, événement incontournable de l'environnement, c'est votre succès à vous tous, exposants et visiteurs.
1 400 exposants, 40 000 visiteurs : deux chiffres qui illustrent votre mobilisation, la mobilisation de la France pour travailler à l'amélioration de l'environnement.
Mon trop bref parcours du Salon m'a permis de mesurer votre dynamisme et votre compétence pour relever ensemble les nombreux défis qui nous attendent.
Les prix « Entreprise et Environnement » que je remettrais dans un moment illustrent eux aussi cette capacité d'investissement et d'innovation des entreprises dans le domaine de l'environnement.
Je vois dans tous ces éléments le signe qu'économie et écologie sont deux dimensions qui vont de pair.
L'écologie est, vous le savez, trop souvent vue comme un frein à l'économie. Vous comprendrez que je ne peux rejoindre cette conception.
Le poids économique des activités dans le domaine de l'environnement est d'environ 32 milliards d'euros par an.
Sa croissance est nettement supérieure à celle du PIB. Et cette croissance crée des emplois puisque ce sont environ 10 000 emplois qui sont créés par an. On oublie trop souvent de le rappeler.
Permettez moi d'évoquer brièvement avec vous 5 de mes priorités d'actions afin d'illustrer leur lien direct avec les éco-industries présentes sur ce salon.
J'aurais même tendance à parler de symbiose.
1ère priorité : la lutte contre le réchauffement climatique.
Vous le savez, nous avons mis en place depuis 2004 une série d'actions concrètes qui nous permettront d'être en phase avec le protocole de Kyoto.
Mais, vous le savez aussi, il nous faudra aller plus loin.
Notre objectif est de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.
Cet objectif ne suppose pas de simples évolutions. Il suppose de véritables ruptures technologiques. Je sais pouvoir compter sur le savoir-faire et l'engagement de notre recherche et de notre industrie pour y parvenir.
2ème priorité : la santé environnementale.
Vous connaissez l'engagement de la France sur le sujet, avec le Plan National Santé Environnement, et la création de l'Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail.
Surtout, le projet de règlement européen REACH franchit actuellement des étapes déterminantes.
Par son vote, le Parlement a envoyé un signal clair pour qu'une position commune du Conseil soit adoptée dans les meilleurs délais.
Le Gouvernement approuve cette intention, et apporte tout son soutien à la Présidence britannique pour qu'une issue favorable sur ce dossier soit trouvée avant la fin de l'année.
REACH vise à développer une meilleure connaissance des substances chimiques et de leurs effets.
Il faut saisir cette opportunité de développement sur les métiers de la connaissance des substances et de leurs effets.
Lors de mon parcours, j'ai pu constater le dynamisme de certaines entreprises sur le sujet.
Mais s'est une aussi une opportunité en terme d'innovation pour produire des substances moins nocives pour l'environnement et la santé. Ce sont ces substances qui se développeront demain dans le monde.
Là aussi, ne ratons pas cette opportunité.
3ème priorité : la prévention des risques technologiques.
La prévention des risques naturels et technologiques est une priorité forte du Gouvernement.
Je ferai d'ailleurs demain une communication en conseil des ministres sur ce sujet.
Vous le savez, le cadre réglementaire pour la mise en place des Plans de Prévention des Risques Technologiques est désormais en place.
Ces plans ne sont pas seulement des outils d'urbanisme visant à instaurer des servitudes ou des expropriations. La priorité est plus que jamais la prévention du risque à la source.
La démarche des PPRT et la nouvelle méthodologie d'analyse des risques et d'études des dangers doit nous conduire à progresser.
Là encore les éco-industries ont un rôle essentiel à jouer dans la démarche pour concevoir et proposer des solutions aux exploitants visant à réduire les risques à la source.
4ème priorité : l'eau.
Le projet de loi sur l'eau que je présenterai dans quelques semaines à l'Assemblée Nationale vise notamment à sécuriser le financement des agences de l'eau. Or, vous connaissez leur contribution essentielle à la protection de l'environnement et à la vitalité du secteur des services d'eau et d'assainissement.
Par ailleurs, l'atteinte du bon état écologique de l'eau que nous nous fixons nécessite la réduction des émissions de substances dangereuses.
Là encore les éco-industries ont un rôle majeur à jouer notamment pour faire évoluer les process industriels.
Enfin, nous avons connu un été critique en terme de sécheresse. Le réchauffement climatique rendra ce type de situation de plus en plus fréquent.
Il faut que nous réduisions notre vulnérabilité. J'ai présenté un plan d'actions le 26 octobre dernier.
Les entreprises doivent s'engager comme l'ensemble des acteurs à réduire leur consommation d'eau. Les éco-industries doivent contribuer à ces démarches en proposant des solutions innovantes.
Enfin 5ème priorité que je souhaite évoquer avec vous : les déchets.
Vous le savez, j'ai annoncé des objectifs ambitieux le 21 septembre dernier à La Baule. Faire passer la quantité de déchets ménagers mis en décharge ou incinérés de 290 kilos par habitant et par an à 250 kilos par habitant et par an d'ici 5 ans et 200 kilos par habitant et par an d'ici 10 ans.
J'ai aussi indiqué qu'il fallait être exemplaire dans le respect de la réglementation pour les installations de traitement de déchets. C'est une condition essentielle pour rétablir la confiance de nos concitoyens.
L'atteinte de ces objectifs repose largement sur votre mobilisation.
Je pense en particulier à la place croissante que doit occuper l'éco-conception pour produire des déchets moins dangereux, plus facilement recyclable et en quantité moins importante.
Je pense aussi à la mise en place des filières de produits en fin de vie. Je constate par exemple que la mise en place de la filière sur les pneumatiques usagés a permis de structurer la filière, d'améliorer les conditions de traitement tout en diminuant les coûts. Il faut signaler ce dernier point.
La mise en place de la filière des déchets d'équipements électriques et électroniques constitue un enjeu essentiel pour les mois à venir.
Elle s'accompagnera de la création d'un secteur économique de plusieurs centaines de millions d'euros par an et de plusieurs centaines d'emplois.
Je sais que de nombreuses entreprises sont déjà dynamiques sur cette question, avant même la mise en place effective de la filière. Je les en félicite et sais pouvoir compter sur elle pour participer au succès de la démarche engagée.
Comme vous pouvez le constater par ces quelques exemples, je suis totalement convaincue que c'est ensemble que nous contribuerons à mieux protéger l'environnement tout en créant des emplois, grâce à votre dynamisme.
Je sais pouvoir compter sur vous et vous pouvez naturellement compter sur moi pour agir en ce sens.
Je vous souhaite à tous un excellent Salon Pollutec.
Cher collègue, je vous cède la parole avec beaucoup de plaisir.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 30 novembre 2005)