Texte intégral
La signature, par Jean-Claude Gayssot et moi-même, de ce premier contrat quadriennal avec l'Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité (INRETS) d'une part, et le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC) d'autre part, est une étape importante de la reconnaissance de leurs compétences et un moyen d'accélérer la valorisation de celles-ci.
Il s'agit de créer les conditions optimales de coopération entre tous les acteurs compétents dans ce vaste domaine. Nous attendons de l'INRETS et du LCPC - deux organismes qui ont, depuis longtemps, fait la preuve de leurs ressources et de leur capacité de recherche - qu'ils fédèrent et dynamisent de façon coordonnée la recherche dans le domaine des transports, car les problèmes que pose la gestion des transports, en France et en Europe, s'accroissent chaque jour en volume et en complexité.
En volume : il me suffit ici de citer quelques chiffres. Près de huit mille morts par an sur nos routes, plus de 170 000 blessés ; la distance annuelle parcourue par citoyen a presque doublé en vingt ans et le temps passé dans les transports n'a cessé de croître. Certes, nous pouvons mettre l'intensification du trafic au compte de l'élévation du niveau de vie et de la démocratisation des loisirs. Mais nous ne pouvons admettre que ces avantages justement acquis se retournent contre leurs bénéficiaires en s'accompagnant d'une dégradation de la sécurité et de la qualité de vie. Les Français en ont maintenant pris conscience. Le récent sondage effectué pour le Ministère de la Recherche sur les attentes sociales en matière scientifique montre que nos concitoyens placent au deuxième rang la recherche environnementale, juste derrière la recherche médicale.
En complexité : il apparaît aujourd'hui que le domaine des transports ne peut être envisagé qu'en considérant le triptyque infrastructure - véhicule - conducteur comme un tout. Entrent donc en jeu les questions d'équipement, de maintenance, de rapidité des transferts, de confort, de sécurité, d'aide à la conduite, des énergies, de la pollution, et bien sûr de l'environnement. Ces secteurs de recherche ont longtemps été traités séparément. Depuis quelques années, des rapprochements se sont effectués, des recherches communes ont été amorcées. Nous souhaitons consolider ce mouvement et l'articuler dans une dynamique nouvelle.
Par ces contrats qui projettent sur quatre années une réflexion, des méthodes et des actions capables de mobiliser toutes les forces performantes dans le domaine des transports, le ministère de la recherche poursuit trois objectifs:
Répondre à une exigence vitale de la société
Assurer l'efficacité et la cohérence de la recherche pour l'ensemble des problèmes posés
Intégrer les orientations françaises dans le contexte européen.
Un transport facile, rapide, propre, et à moindre risque est aujourd'hui considéré, dans nos sociétés, comme un besoin essentiel au même titre que le logement ou l'électricité. La recherche se doit d'anticiper cette demande sociale pour contribuer notamment à assurer une sécurité des transports maximale, et une meilleure prise en compte de l'environnement.
La première de ces attentes est l'amélioration de la sécurité routière. Le gouvernement a pris le 25 octobre dernier, lors du 3ème Comité Interministériel de la Sécurité Routière (CISR), de nouvelles décisions en ce sens, avec notamment l'augmentation de 33 à 40 % de la part d'activité que l'INRETS consacrera aux recherches dans ce domaine.
Si la sécurité sur les routes repose d'abord sur la responsabilité individuelle de chaque conducteur, elle suppose cependant que soient envisagés dans leur ensemble le conducteur, le véhicule, la conduite et la route. La recherche sur la sécurité recoupe donc plusieurs champs, parmi lesquels :
les études psychologiques et comportementales, qui permettent par exemple l'analyse sur simulateurs des réactions à différentes situations et de l'impact sur les réflexes du vieillissement ou de la fatigue;
la mécanique, qui analyse l'effet des chocs sur les véhicules et le moyen de les atténuer;
la biomécanique et la conséquence des accidents sur le corps humain - domaine dans lequel l'INRETS a acquis une compétence largement reconnue;
l'aide à la conduite, par l'équipement en capteurs capables de signaler des dysfonctionnements du véhicule et de dispenser des informations sur le profil et l'état des routes empruntées, ou sur l'intensité de la circulation;
l'étude des voies de circulation et des revêtements qui permettent de minimiser les risques d'accidents, notamment en cas d'intempéries.
L'INRETS et le LCPC consacrent dans le cadre de leurs contrats quadriennaux , que Mme Dupont-Kerlan et M. Roudier viennent de nous présenter, une part importante de leur activité à l'amélioration de la sécurité.
L'autre demande sociale forte en matière de transports est bien entendu une meilleure prise en compte de l'environnement.
Il s'agit d'abord de mettre au point des voitures plus propres, consommant moins, et de mieux comprendre les phénomènes de pollution. Les recherches menées sur les phénomènes de combustion et de dispersion des gaz d'échappement, et l'introduction du pilotage électronique du moteur ont permis, sur ce point, de réelles avancées.
Les énergies alternatives doivent parallèlement continuer de faire l'objet de recherches soutenues. Si la voiture électrique semble encore limitée en autonomie, les progrès dans ce domaine sont sensibles et les recherches se poursuivent sur de nouveaux types de batteries ou sur les piles à combustible. L'INRETS joue à ce titre un rôle central au sein du réseau de recherche et du centre national de recherche technologique (CNRT) mis en place à Belfort-Montbelliard par le ministère de la recherche pour le développement des piles à combustible.
La question des nuisances sonores et leur impact, tant sur le conducteur et ses passagers que sur l'environnement extérieur, doivent également retenir l'attention des équipes de recherche. Les moyens d'actions et les pistes de progrès se situent au sein même du véhicule mais aussi au niveau des infrastructures et de leur revêtement.
Je souhaiterais évoquer à cette occasion un projet regroupant les principaux acteurs de la recherche dans le secteur automobile, laboratoires publics, constructeurs (Renault et PSA) et équipementiers que je me réjouis de voir aboutir, et auquel Etat et collectivités d'Ile de France contribueront activement, notamment dans le cadre du dernier Contrat de Plan Etat-Région : la soufflerie aéroacoustique et aérodynamique qui sera mise en place sur le site du CNAM à Saint Cyr l'Ecole. Cet équipement assurera à la France un support de recherche et développement du plus haut niveau européen avec un potentiel d'évolution que les constructeurs et les équipementiers attendent. La structure d'accueil des différents partenaires impliqués (GIE) doit voir le jour dans les prochaines semaines.
Pour terminer sur les pistes de recherche contribuant à une meilleure prise en compte de l'environnement, je rappellerai deux des orientations prioritaires du LCPC :
mieux analyser en amont et diminuer l'impact des nouvelles infrastructures sur l'environnement, tant en zone urbaine qu'à l'extérieur des villes;
renforcer la résistance aux risques naturels des infrastructures et des ouvrages d'art.
Relever le défi de ces enjeux ambitieux et répondre aux attentes de nos citoyens nécessitait une mobilisation forte de l'INRETS et du LCPC. Les contrats d'objectifs qu'ils signent aujourd'hui avec leurs ministères de tutelle sont le résultat d'une réflexion approfondie et témoignent d'un engagement réciproque résolu.
Je souhaiterais souligner ce qui, à mes yeux, en fait la force, et rappeler le rôle central que nous souhaitons voir jouer par ces deux organismes.
C'est d'abord la définition d'axes stratégiques prioritaires et la part croissante de projets transversaux dans leur activité. Ces projets, de durée limitée, permettront de concentrer les efforts sur des actions prioritaires, en dépassant les frontières disciplinaires habituelles, de mieux structurer la recherche en fédérant les différentes compétences et d'améliorer la réactivité des organismes et le renouvellement de leur activité.
C'est ensuite le développement indispensable des coopérations avec l'ensemble des acteurs des transports :
Une première étape, qu'il leur faut poursuivre, a été leur rapprochement, notamment par la création en 1999 d'un laboratoire commun, le laboratoire des interactions véhicule-infrastructure-conducteur (le LIVIC). L'INRETS et le LCPC doivent aussi développer de façon coordonnée leurs partenariats avec les universités, les écoles et les autres organismes de recherche, pour renforcer le niveau de formation dans ce secteur clef, pour développer une recherche de base performante et pour pouvoir faire appel à des compétences complémentaires.
Ces coopérations doivent bien entendu également progresser avec l'ensemble des acteurs du secteur industriel (constructeurs, équipementiers, professionnels des travaux publics, ) afin de permettre un transfert rapide de leurs travaux de recherche et d'accroître leur compétitivité.
Le dernier objectif fixé à l'INRETS et au LCPC au sein de leurs contrats quadriennaux, et sur lequel je souhaitais attirer votre attention, est l'amélioration de la valorisation de leurs recherches :
Il s'agit tout d'abord d'attacher une importance particulière à l'information scientifique et technique pour sensibiliser et mieux associer nos concitoyens à leur activité, et d'assurer le niveau d'expertise scientifique et technique - largement reconnu - dont nous avons besoin.
Il s'agit également de favoriser l'innovation et le transfert technologique en s'efforçant de détecter, de sélectionner, de soutenir et de valoriser plus largement les projets innovants émanant de leurs équipes de recherche.
Le Gouvernement a mené à bien depuis quelques années un important travail de structuration et de mise en cohérence de la recherche en matière de transports. Ce travail a permis de clarifier le rôle de chacun des acteurs dans ce domaine.
C'est ainsi que les différents ministères concernés sont intervenus de manière concertée pour mettre en place le programme de recherche et d'innovation dans le domaine des transports, le PREDIT, précurseur des réseaux de recherche et d'innovation technologique impulsés par le ministère de la Recherche, dont certains trouvent aussi leur application dans le secteur des transports : au delà du réseau piles à combustibles, déjà évoqué, il y a les réseaux de recherche en télécommunication (le RNRT) et en technologies logicielles (le RNTL), et plus récemment celui sur la "Terre et l'Espace".
Par ailleurs deux centres nationaux de recherche technologiques (CNRT), pôles d'excellence dans des thématiques précises, ont été déjà été mis en place dans le secteur des transports : celui de Belfort-Montbelliard sur le thème de la pile à combustible et celui de Rouen sur les question de combustion dans les moteurs.
Dans les contrats signés aujourd'hui avec l'INRETS et le LCPC, l'Etat s'engage à leur fournir les conditions leur permettant de tenir un rôle central dans ce dispositif national :
Leurs moyens, dont l'essentiel proviennent du budget civil de recherche et développement géré par le ministère de la Recherche, seront confortés, notamment pour le développement de nouveaux équipements expérimentaux.
Par ailleurs, pour faire face au besoin immédiat en compétences nouvelles dont l'INRETS aura besoin pour ses thématiques prioritaires (et notamment la sécurité routière), et compte tenu de l'analyse prévisionnelle du renouvellement de ses effectifs sur les prochaines années, 18 recrutements supplémentaires seront mis à sa disposition, dont 8 dès 2001.
La structuration et le soutien de l'Etat à la recherche et à l'innovation dans le domaine des transports, sur le plan national, est une première étape. Il s'agit maintenant d'intégrer ces orientations dans le contexte européen pour leur permettre d'atteindre leur pleine efficacité.
Au moment où nous entamons l'évaluation du programme de recherche et d'innovation dans les transports (le PREDIT), qui arrive à échéance à la mi 2001, et où nous engageons les réflexions sur les suites à lui donner, il nous faut prendre en compte la dimension européenne et réfléchir à une articulation ou à un rapprochement sur quelques thématiques stratégiques avec les programmes équivalents en Europe. Cette harmonisation permettrait de redynamiser le potentiel de l'Europe sur ses compétences fortes et conforter son rang dans la compétition mondiale.
Dans bien des domaines, seule une mutualisation des efforts au niveau européen permettra d'atteindre la taille critique devenue nécessaire. La meilleure illustration aujourd'hui, liée au domaine des transports, en est sans doute le projet européen Galiléo de positionnement par satellite. Le ministère en charge des transports, et mon ministère, en charge de l'espace, ne ménagent pas leurs efforts, afin que ce projet qui représente des enjeux considérables sur le plan stratégique et économique soit retenu lors du prochain conseil de l'Union Européenne des transports qui aura lieu dans quelques jours et lors du prochain conseil de l'ESA, l'Agence Spatiale Européenne qui cofinance ce projet avec l'Union.
La "mission" que nous confions à l'INRETS et au LCPC s'étend bien entendu, elle aussi, au delà de nos frontières, et notamment en Europe : par leur représentation et leur action au sein des différentes institutions et par le développement de partenariats avec leurs homologues européens, nous attendons d'eux qu'ils contribuent activement à l'émergence d'un véritable espace européen de la recherche en matière de transports.
Je voudrais, pour conclure, rappeler que les contrats que nous allons signer dans quelques instants témoignent de la confiance renouvelée que nous avons dans l'INRETS et le LCPC, dans leurs dirigeants et dans leurs personnels, pour savoir relever les défis qui leur sont lancés et pour répondre aux objectifs ambitieux qui leurs sont fixés, et mériter ainsi la reconnaissance nationale et internationale de leur rôle et de leur expertise.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 8 décembre 2000
Il s'agit de créer les conditions optimales de coopération entre tous les acteurs compétents dans ce vaste domaine. Nous attendons de l'INRETS et du LCPC - deux organismes qui ont, depuis longtemps, fait la preuve de leurs ressources et de leur capacité de recherche - qu'ils fédèrent et dynamisent de façon coordonnée la recherche dans le domaine des transports, car les problèmes que pose la gestion des transports, en France et en Europe, s'accroissent chaque jour en volume et en complexité.
En volume : il me suffit ici de citer quelques chiffres. Près de huit mille morts par an sur nos routes, plus de 170 000 blessés ; la distance annuelle parcourue par citoyen a presque doublé en vingt ans et le temps passé dans les transports n'a cessé de croître. Certes, nous pouvons mettre l'intensification du trafic au compte de l'élévation du niveau de vie et de la démocratisation des loisirs. Mais nous ne pouvons admettre que ces avantages justement acquis se retournent contre leurs bénéficiaires en s'accompagnant d'une dégradation de la sécurité et de la qualité de vie. Les Français en ont maintenant pris conscience. Le récent sondage effectué pour le Ministère de la Recherche sur les attentes sociales en matière scientifique montre que nos concitoyens placent au deuxième rang la recherche environnementale, juste derrière la recherche médicale.
En complexité : il apparaît aujourd'hui que le domaine des transports ne peut être envisagé qu'en considérant le triptyque infrastructure - véhicule - conducteur comme un tout. Entrent donc en jeu les questions d'équipement, de maintenance, de rapidité des transferts, de confort, de sécurité, d'aide à la conduite, des énergies, de la pollution, et bien sûr de l'environnement. Ces secteurs de recherche ont longtemps été traités séparément. Depuis quelques années, des rapprochements se sont effectués, des recherches communes ont été amorcées. Nous souhaitons consolider ce mouvement et l'articuler dans une dynamique nouvelle.
Par ces contrats qui projettent sur quatre années une réflexion, des méthodes et des actions capables de mobiliser toutes les forces performantes dans le domaine des transports, le ministère de la recherche poursuit trois objectifs:
Répondre à une exigence vitale de la société
Assurer l'efficacité et la cohérence de la recherche pour l'ensemble des problèmes posés
Intégrer les orientations françaises dans le contexte européen.
Un transport facile, rapide, propre, et à moindre risque est aujourd'hui considéré, dans nos sociétés, comme un besoin essentiel au même titre que le logement ou l'électricité. La recherche se doit d'anticiper cette demande sociale pour contribuer notamment à assurer une sécurité des transports maximale, et une meilleure prise en compte de l'environnement.
La première de ces attentes est l'amélioration de la sécurité routière. Le gouvernement a pris le 25 octobre dernier, lors du 3ème Comité Interministériel de la Sécurité Routière (CISR), de nouvelles décisions en ce sens, avec notamment l'augmentation de 33 à 40 % de la part d'activité que l'INRETS consacrera aux recherches dans ce domaine.
Si la sécurité sur les routes repose d'abord sur la responsabilité individuelle de chaque conducteur, elle suppose cependant que soient envisagés dans leur ensemble le conducteur, le véhicule, la conduite et la route. La recherche sur la sécurité recoupe donc plusieurs champs, parmi lesquels :
les études psychologiques et comportementales, qui permettent par exemple l'analyse sur simulateurs des réactions à différentes situations et de l'impact sur les réflexes du vieillissement ou de la fatigue;
la mécanique, qui analyse l'effet des chocs sur les véhicules et le moyen de les atténuer;
la biomécanique et la conséquence des accidents sur le corps humain - domaine dans lequel l'INRETS a acquis une compétence largement reconnue;
l'aide à la conduite, par l'équipement en capteurs capables de signaler des dysfonctionnements du véhicule et de dispenser des informations sur le profil et l'état des routes empruntées, ou sur l'intensité de la circulation;
l'étude des voies de circulation et des revêtements qui permettent de minimiser les risques d'accidents, notamment en cas d'intempéries.
L'INRETS et le LCPC consacrent dans le cadre de leurs contrats quadriennaux , que Mme Dupont-Kerlan et M. Roudier viennent de nous présenter, une part importante de leur activité à l'amélioration de la sécurité.
L'autre demande sociale forte en matière de transports est bien entendu une meilleure prise en compte de l'environnement.
Il s'agit d'abord de mettre au point des voitures plus propres, consommant moins, et de mieux comprendre les phénomènes de pollution. Les recherches menées sur les phénomènes de combustion et de dispersion des gaz d'échappement, et l'introduction du pilotage électronique du moteur ont permis, sur ce point, de réelles avancées.
Les énergies alternatives doivent parallèlement continuer de faire l'objet de recherches soutenues. Si la voiture électrique semble encore limitée en autonomie, les progrès dans ce domaine sont sensibles et les recherches se poursuivent sur de nouveaux types de batteries ou sur les piles à combustible. L'INRETS joue à ce titre un rôle central au sein du réseau de recherche et du centre national de recherche technologique (CNRT) mis en place à Belfort-Montbelliard par le ministère de la recherche pour le développement des piles à combustible.
La question des nuisances sonores et leur impact, tant sur le conducteur et ses passagers que sur l'environnement extérieur, doivent également retenir l'attention des équipes de recherche. Les moyens d'actions et les pistes de progrès se situent au sein même du véhicule mais aussi au niveau des infrastructures et de leur revêtement.
Je souhaiterais évoquer à cette occasion un projet regroupant les principaux acteurs de la recherche dans le secteur automobile, laboratoires publics, constructeurs (Renault et PSA) et équipementiers que je me réjouis de voir aboutir, et auquel Etat et collectivités d'Ile de France contribueront activement, notamment dans le cadre du dernier Contrat de Plan Etat-Région : la soufflerie aéroacoustique et aérodynamique qui sera mise en place sur le site du CNAM à Saint Cyr l'Ecole. Cet équipement assurera à la France un support de recherche et développement du plus haut niveau européen avec un potentiel d'évolution que les constructeurs et les équipementiers attendent. La structure d'accueil des différents partenaires impliqués (GIE) doit voir le jour dans les prochaines semaines.
Pour terminer sur les pistes de recherche contribuant à une meilleure prise en compte de l'environnement, je rappellerai deux des orientations prioritaires du LCPC :
mieux analyser en amont et diminuer l'impact des nouvelles infrastructures sur l'environnement, tant en zone urbaine qu'à l'extérieur des villes;
renforcer la résistance aux risques naturels des infrastructures et des ouvrages d'art.
Relever le défi de ces enjeux ambitieux et répondre aux attentes de nos citoyens nécessitait une mobilisation forte de l'INRETS et du LCPC. Les contrats d'objectifs qu'ils signent aujourd'hui avec leurs ministères de tutelle sont le résultat d'une réflexion approfondie et témoignent d'un engagement réciproque résolu.
Je souhaiterais souligner ce qui, à mes yeux, en fait la force, et rappeler le rôle central que nous souhaitons voir jouer par ces deux organismes.
C'est d'abord la définition d'axes stratégiques prioritaires et la part croissante de projets transversaux dans leur activité. Ces projets, de durée limitée, permettront de concentrer les efforts sur des actions prioritaires, en dépassant les frontières disciplinaires habituelles, de mieux structurer la recherche en fédérant les différentes compétences et d'améliorer la réactivité des organismes et le renouvellement de leur activité.
C'est ensuite le développement indispensable des coopérations avec l'ensemble des acteurs des transports :
Une première étape, qu'il leur faut poursuivre, a été leur rapprochement, notamment par la création en 1999 d'un laboratoire commun, le laboratoire des interactions véhicule-infrastructure-conducteur (le LIVIC). L'INRETS et le LCPC doivent aussi développer de façon coordonnée leurs partenariats avec les universités, les écoles et les autres organismes de recherche, pour renforcer le niveau de formation dans ce secteur clef, pour développer une recherche de base performante et pour pouvoir faire appel à des compétences complémentaires.
Ces coopérations doivent bien entendu également progresser avec l'ensemble des acteurs du secteur industriel (constructeurs, équipementiers, professionnels des travaux publics, ) afin de permettre un transfert rapide de leurs travaux de recherche et d'accroître leur compétitivité.
Le dernier objectif fixé à l'INRETS et au LCPC au sein de leurs contrats quadriennaux, et sur lequel je souhaitais attirer votre attention, est l'amélioration de la valorisation de leurs recherches :
Il s'agit tout d'abord d'attacher une importance particulière à l'information scientifique et technique pour sensibiliser et mieux associer nos concitoyens à leur activité, et d'assurer le niveau d'expertise scientifique et technique - largement reconnu - dont nous avons besoin.
Il s'agit également de favoriser l'innovation et le transfert technologique en s'efforçant de détecter, de sélectionner, de soutenir et de valoriser plus largement les projets innovants émanant de leurs équipes de recherche.
Le Gouvernement a mené à bien depuis quelques années un important travail de structuration et de mise en cohérence de la recherche en matière de transports. Ce travail a permis de clarifier le rôle de chacun des acteurs dans ce domaine.
C'est ainsi que les différents ministères concernés sont intervenus de manière concertée pour mettre en place le programme de recherche et d'innovation dans le domaine des transports, le PREDIT, précurseur des réseaux de recherche et d'innovation technologique impulsés par le ministère de la Recherche, dont certains trouvent aussi leur application dans le secteur des transports : au delà du réseau piles à combustibles, déjà évoqué, il y a les réseaux de recherche en télécommunication (le RNRT) et en technologies logicielles (le RNTL), et plus récemment celui sur la "Terre et l'Espace".
Par ailleurs deux centres nationaux de recherche technologiques (CNRT), pôles d'excellence dans des thématiques précises, ont été déjà été mis en place dans le secteur des transports : celui de Belfort-Montbelliard sur le thème de la pile à combustible et celui de Rouen sur les question de combustion dans les moteurs.
Dans les contrats signés aujourd'hui avec l'INRETS et le LCPC, l'Etat s'engage à leur fournir les conditions leur permettant de tenir un rôle central dans ce dispositif national :
Leurs moyens, dont l'essentiel proviennent du budget civil de recherche et développement géré par le ministère de la Recherche, seront confortés, notamment pour le développement de nouveaux équipements expérimentaux.
Par ailleurs, pour faire face au besoin immédiat en compétences nouvelles dont l'INRETS aura besoin pour ses thématiques prioritaires (et notamment la sécurité routière), et compte tenu de l'analyse prévisionnelle du renouvellement de ses effectifs sur les prochaines années, 18 recrutements supplémentaires seront mis à sa disposition, dont 8 dès 2001.
La structuration et le soutien de l'Etat à la recherche et à l'innovation dans le domaine des transports, sur le plan national, est une première étape. Il s'agit maintenant d'intégrer ces orientations dans le contexte européen pour leur permettre d'atteindre leur pleine efficacité.
Au moment où nous entamons l'évaluation du programme de recherche et d'innovation dans les transports (le PREDIT), qui arrive à échéance à la mi 2001, et où nous engageons les réflexions sur les suites à lui donner, il nous faut prendre en compte la dimension européenne et réfléchir à une articulation ou à un rapprochement sur quelques thématiques stratégiques avec les programmes équivalents en Europe. Cette harmonisation permettrait de redynamiser le potentiel de l'Europe sur ses compétences fortes et conforter son rang dans la compétition mondiale.
Dans bien des domaines, seule une mutualisation des efforts au niveau européen permettra d'atteindre la taille critique devenue nécessaire. La meilleure illustration aujourd'hui, liée au domaine des transports, en est sans doute le projet européen Galiléo de positionnement par satellite. Le ministère en charge des transports, et mon ministère, en charge de l'espace, ne ménagent pas leurs efforts, afin que ce projet qui représente des enjeux considérables sur le plan stratégique et économique soit retenu lors du prochain conseil de l'Union Européenne des transports qui aura lieu dans quelques jours et lors du prochain conseil de l'ESA, l'Agence Spatiale Européenne qui cofinance ce projet avec l'Union.
La "mission" que nous confions à l'INRETS et au LCPC s'étend bien entendu, elle aussi, au delà de nos frontières, et notamment en Europe : par leur représentation et leur action au sein des différentes institutions et par le développement de partenariats avec leurs homologues européens, nous attendons d'eux qu'ils contribuent activement à l'émergence d'un véritable espace européen de la recherche en matière de transports.
Je voudrais, pour conclure, rappeler que les contrats que nous allons signer dans quelques instants témoignent de la confiance renouvelée que nous avons dans l'INRETS et le LCPC, dans leurs dirigeants et dans leurs personnels, pour savoir relever les défis qui leur sont lancés et pour répondre aux objectifs ambitieux qui leurs sont fixés, et mériter ainsi la reconnaissance nationale et internationale de leur rôle et de leur expertise.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 8 décembre 2000