Texte intégral
Q- Samedi, J. Chirac a présenté ses v?ux aux Français. On le disait très affaibli
politiquement, et puis en fait il a paru très combatif, en demandant notamment au
Gouvernement d'accélérer son action en faveur de l'emploi. Sur ce dossier de l'emploi
justement, est-ce qu'après 8 mois de baisses consécutives du chômage, il n'est pas en train
de gagner son pari ?
R- D'abord, il faut examiner ce que signifie cette baisse du chômage : beaucoup d'emplois
précaires, beaucoup de radiations de l'ANPE et une augmentation très importante des Rmistes,
puisqu'on parle d'une augmentation de plus de 5 % des Rmistes. Donc, moi je me félicite
chaque fois qu'un homme ou une femme, privé d'emploi, retrouve un emploi. Mais on a besoin
d'emplois stables, d'emplois qualifiés. Il faut une véritable politique industrielle en
France, et pas simplement des emplois aidés, des emplois souvent qui sont à court terme.
J'ai envie de dire également qu'il faut inventer une fiscalité qui permette réellement de
favoriser des entreprises qui développent l'emploi, le développement, la recherche...
Q- Alors justement, c'est ce qu'a proposé J. Chirac en proposant de taxer financièrement les
entreprises qui délocalisent, vous êtes d'accord ?
R- En écoutant le président de la République, j'avais envie de lui dire ? écoutez, on a
quelques propositions à vous soumettre ?. En effet, il dit ? il faut aider les entreprises
pour éviter qu'elles délocalisent ?. Il ne faut surtout pas aller vers de nouveaux cadeaux
je dirais aux entreprises, sans qu'il y ait visibilité. Nous, nous pensons qu'il faut une
fiscalité qui s'appuie sur le fait que l'entreprise crée des emplois, consacre de l'argent
au développement de la production, à la recherche, à la qualification des emplois, à la
formation. Mais je pense que cela, ça passe par une loi pour une nouvelle fiscalité...
Q- Cela pourrait être quoi ? Par exemple, taxer les entreprises qui licencient alors
qu'elles font des bénéfices ?
R- Par exemple, taxer je dirais plus fortement une entreprise qui, en effet, privilégie la
bourse, privilégie les actifs financiers au détriment de la production et de l'emploi. Mais
pour lutter contre les délocalisations et les licenciements boursiers, il faut également
donner des nouveaux pouvoirs aux syndicats dans l'entreprise. Nous, nous pensons au Parti
communiste que les élus territoriaux, les syndicats pourraient être associés à la gestion
des entreprises, pour faire en sorte que la gestion des entreprises corresponde aux intérêts
des populations de ces territoires.
Q- Vous voudriez partager le pouvoir dans l'entreprise, entre les patrons et les syndicats ?
R- Oui, parce que lorsqu'on voit que des patrons qui, parfois sont des patrons de
multinationales, décident, alors qu'ils font des bénéfices, alors que la production est
performante et qualifiée, décident des licenciements - on l'a vu à Hewlett Packard, on l'a
vu dans d'autres entreprises françaises, à Electronics ou ailleurs, ou à Nestlé - eh bien !
Il est bon que les syndicats ou les élus puissent défendre...
Q- Mais ce n'est pas le rôle...
R- Mais si...
Q- Ce n'est pas le rôle des syndicats de gérer l'entreprise...
R- Mais si c'est...
Q- C'est le rôle des patrons.
R- Oui mais quand on voit que ces multinationales sont incapables de gérer, dans l'intérêt
des populations et dans l'intérêt du développement industriel, il faut bien que quelqu'un
s'en mêle. Je pense que les élus territoriaux et les syndicats pourraient s'en mêler et
apporter... On le voit d'ailleurs dans certains endroits : regardez à Saint-Menet à côté de
Marseille, c'est bien les syndicats et les élus qui ont défendu un plan alternatif pour
éviter la fermeture d'une entreprise de Nestlé, et ils sont en passe de réussir grâce
justement à leurs propositions.
Q- Autre idée de J. Chirac : sécuriser les parcours professionnels, autrement dit lutter
contre la précarité. Là encore, vous êtes d'accord avec lui ?
R- Alors il faut qu'il change de Gouvernement, parce qu'il a un Gouvernement qui installe la
précarité. Ils nous ont fait adopter, par ordonnance, le contrat à l'essai sur deux ans par
exemple, donc vraiment la précarité...
Q- Le Contrat Nouvelles Embauches ?
R- Nouvelles Embauches, c'est à l'essai pour 2 ans, pendant 2 ans vous ne savez pas...
Q- Qui a l'air de marcher, ça crée des emplois.
R- Oui bien sûr, parce que le patron sait qu'il peut licencier sans aucune condition le
salarié qu'il embauche. Donc, s'il veut créer une sécurité de l'emploi, nous avons une
proposition : la sécurité d'emploi et de formation, c'est-à-dire faire en sorte que chaque
parcours professionnel soit sécurisé, c'est-à-dire que s'il y a vraiment fermeture d'une
production, le salarié puisse, par une formation, si nécessaire, être conduit à un nouvel
emploi dans l'entreprise. Donc, je crois qu'il ne faut pas que le président de la République
nous tienne un discours la veille du nouvel an, et puis que son Gouvernement, dès le 2
janvier, mène une politique contraire à cela.
Q- Vous allez lui téléphoner pour lui donner quelques idées ?
R- Je n'ai pas besoin de lui téléphoner, je pense que ce qu'il faut, c'est que les salariés
et le peuple de France se fassent entendre.
Q- A propos de chômage, il y a eu une polémique sur le contrôle des chômeurs. Le
Gouvernement veut qu'ils soient contrôlés plus sévèrement pour éviter les fraudes. Quelle
est votre position là-dessus ?
R- Je crois qu'il y a une véritable stigmatisation des hommes et des femmes qui sont
aujourd'hui à la recherche d'un emploi...
Q- C'est vrai qu'il y a des fraudes quand même.
R- Il y a des fraudes, mais on sait très bien qu'elles sont minimes. Même les rapports
officiels montrent que ces fraudes sont très minimes. La majorité, l'extrême majorité de ces
hommes et de ces femmes cherchent un emploi et ont du mal à le trouver. Donc, je crois qu'au
lieu de stigmatiser les chômeurs, sans arrêt essayer de les menacer de perdre leur
allocation, on ferait mieux de mettre tous ces moyens humains et matériels pour les aider à
retrouver un emploi, c'est-à-dire encore améliorer l'aide à la personne privée d'emploi pour
qu'elle retrouve un emploi qualifié.
Q- L'autre actualité, c'est les banlieues. On craignait le pire pour la nuit de la
Saint-Sylvestre. Finalement, la police dit que ça s'est plutôt bien passé. Vous êtes une
élue de banlieue, de Seine Saint- Denis, quelle est votre analyse ?
R- D'abord, on ne peut jamais banaliser le fait qu'il y ait violence, et le fait qu'il y a
eu encore toute une série de voitures qui étaient brûlées...
Q- Plus de 400.
R- Plus de 400, on ne peut pas estimer que le réveillon s'est bien passé, ou alors on
admettrait qu'en France, il n'y ait plus de droit à la tranquillité...
Q- Non mais ça n'a pas été l'embrasement qu'on craignait !
R- Non, mais ceci dit, les problèmes restent, demeurent. Il n'y a eu aucune réponse de fond
apportée à ce qui s'est passé au mois de novembre. Je pense notamment aux questions de
l'école. Tout le monde a dit ? il faut revoir la question de l'école ?, or il n'y a eu
aucune mesure réelle prise pour qu'il y ait plus d'adultes qualifiés qui fassent que le
jeune, l'enfant puisse être mieux accompagné dans son parcours scolaire, avoir les moyens de
trouver à la fois la connaissance, mais aussi des repères. On n'a pas donné de réponse
réellement à la question du logement...
Q- Il y a eu l'idée de développer l'apprentissage dès 14 ans.
R- Oui mais ça c'est une solution... L'apprentissage c'est une filière qui existe
aujourd'hui à partir de 16 ans, qu'on la développe, ça peut être un choix. Mais là, on est
en train de remettre en cause la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans, et on ne met aucune
solution pour l'école elle-même. Il y a des tas d'enfants qui peuvent être en difficulté en
5ème, en 4ème, mais si on les aide, qui peuvent retrouver le chemin d'une bonne scolarité en
3ème, en seconde, en 1ère. Juste avant Noël, j'étais en discussion avec des délégués de
classe dans un collège de ma circonscription, où ces enfants qui étaient des enfants tous
issus d'un des quartiers où il y avait eu des incidents au mois de novembre, nous disaient ?
nous voulons continuer, nous voulons essayer de réussir à avoir des diplômes, mais est-ce
que vous pouvez nous dire madame qu'aujourd'hui, l'école, les diplômes nous permettront
d'avoir un emploi, alors que nous sommes victimes de discrimination ? ? Eh bien ! il faut
qu'on les aide à parcourir leur parcours scolaire de la meilleure façon possible, ils en ont
envie, et il faut qu'on leur assure qu'ils ne seront pas victimes de discriminations,
demain, pour rentrer dans les universités, pour rentrer dans l'emploi, c'est ce qu'ils
demandent.
Q- C'est-à-dire que vous, vous demandez une discrimination positive, justement ?
R- Non, pas une discrimination positive. Ce qu'ils demandent ces jeunes, ce n'est pas
d'avoir plus que d'autres, ils demandent simplement que leurs droits soient assurés,
c'est-à-dire que la République dont a tant parlé le Président, samedi soir, que cette
République, elle assure à chacun et chacune les mêmes droits quelle que soit leur origine,
quel que soit le lieu où ils habitent, quelle que soit la situation de leur famille.
Q- 2006, c'est une année sans élection mais c'est une année de préparation de la
présidentielle de 2007. Est-ce que les communistes auront un candidat à cette élection ?
R- D'abord 2006, c'est une année de lutte, parce que le pouvoir est toujours en place, et il
va continuer sa politique de casse. Donc résistance, lutte et élaboration d'un programme
alternatif pour la gauche. Nous, nous travaillons à cela, les communistes, c'est-à-dire
résistance au pouvoir en place, et nous essayons de rassembler toute la gauche sur un
programme de transformation sociale, un programme antilibéral.
Q- Vous êtes d'accord pour un programme commun avec les socialistes ; par exemple ?
R- Pas avec les socialistes, avec toute la gauche y compris les socialistes. On a beaucoup
parlé de...
Q- Mais un programme commun de gouvernement à gauche, c'est possible ?
R- Mais si. Si on se mettait tous d'accord sur un programme antilibéral, qui permette
réellement de changer la vie des gens, moi je dis "banco, allons-y". Enfin nous nous
battons, les communistes, pour changer la vie des gens, on ne va pas refuser si on allait de
l'avant. Pour l'instant, on n'en est pas là puisque le parti socialiste se positionne
toujours sur un réformisme de gauche ; d'autres, à l'extrême gauche, hésitent à participer à
un effort pour faire bouger toute la gauche, mais nous travaillons à cela. Et nous mettons
l'idée, non pas une candidature - nous n'avons pas décidé d'une candidature - nous mettons
l'idée d'une candidature communiste en débat dans ce sens-là. Est-ce que cette candidature
peut servir au rassemblement.(Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 janvier 2006)
politiquement, et puis en fait il a paru très combatif, en demandant notamment au
Gouvernement d'accélérer son action en faveur de l'emploi. Sur ce dossier de l'emploi
justement, est-ce qu'après 8 mois de baisses consécutives du chômage, il n'est pas en train
de gagner son pari ?
R- D'abord, il faut examiner ce que signifie cette baisse du chômage : beaucoup d'emplois
précaires, beaucoup de radiations de l'ANPE et une augmentation très importante des Rmistes,
puisqu'on parle d'une augmentation de plus de 5 % des Rmistes. Donc, moi je me félicite
chaque fois qu'un homme ou une femme, privé d'emploi, retrouve un emploi. Mais on a besoin
d'emplois stables, d'emplois qualifiés. Il faut une véritable politique industrielle en
France, et pas simplement des emplois aidés, des emplois souvent qui sont à court terme.
J'ai envie de dire également qu'il faut inventer une fiscalité qui permette réellement de
favoriser des entreprises qui développent l'emploi, le développement, la recherche...
Q- Alors justement, c'est ce qu'a proposé J. Chirac en proposant de taxer financièrement les
entreprises qui délocalisent, vous êtes d'accord ?
R- En écoutant le président de la République, j'avais envie de lui dire ? écoutez, on a
quelques propositions à vous soumettre ?. En effet, il dit ? il faut aider les entreprises
pour éviter qu'elles délocalisent ?. Il ne faut surtout pas aller vers de nouveaux cadeaux
je dirais aux entreprises, sans qu'il y ait visibilité. Nous, nous pensons qu'il faut une
fiscalité qui s'appuie sur le fait que l'entreprise crée des emplois, consacre de l'argent
au développement de la production, à la recherche, à la qualification des emplois, à la
formation. Mais je pense que cela, ça passe par une loi pour une nouvelle fiscalité...
Q- Cela pourrait être quoi ? Par exemple, taxer les entreprises qui licencient alors
qu'elles font des bénéfices ?
R- Par exemple, taxer je dirais plus fortement une entreprise qui, en effet, privilégie la
bourse, privilégie les actifs financiers au détriment de la production et de l'emploi. Mais
pour lutter contre les délocalisations et les licenciements boursiers, il faut également
donner des nouveaux pouvoirs aux syndicats dans l'entreprise. Nous, nous pensons au Parti
communiste que les élus territoriaux, les syndicats pourraient être associés à la gestion
des entreprises, pour faire en sorte que la gestion des entreprises corresponde aux intérêts
des populations de ces territoires.
Q- Vous voudriez partager le pouvoir dans l'entreprise, entre les patrons et les syndicats ?
R- Oui, parce que lorsqu'on voit que des patrons qui, parfois sont des patrons de
multinationales, décident, alors qu'ils font des bénéfices, alors que la production est
performante et qualifiée, décident des licenciements - on l'a vu à Hewlett Packard, on l'a
vu dans d'autres entreprises françaises, à Electronics ou ailleurs, ou à Nestlé - eh bien !
Il est bon que les syndicats ou les élus puissent défendre...
Q- Mais ce n'est pas le rôle...
R- Mais si...
Q- Ce n'est pas le rôle des syndicats de gérer l'entreprise...
R- Mais si c'est...
Q- C'est le rôle des patrons.
R- Oui mais quand on voit que ces multinationales sont incapables de gérer, dans l'intérêt
des populations et dans l'intérêt du développement industriel, il faut bien que quelqu'un
s'en mêle. Je pense que les élus territoriaux et les syndicats pourraient s'en mêler et
apporter... On le voit d'ailleurs dans certains endroits : regardez à Saint-Menet à côté de
Marseille, c'est bien les syndicats et les élus qui ont défendu un plan alternatif pour
éviter la fermeture d'une entreprise de Nestlé, et ils sont en passe de réussir grâce
justement à leurs propositions.
Q- Autre idée de J. Chirac : sécuriser les parcours professionnels, autrement dit lutter
contre la précarité. Là encore, vous êtes d'accord avec lui ?
R- Alors il faut qu'il change de Gouvernement, parce qu'il a un Gouvernement qui installe la
précarité. Ils nous ont fait adopter, par ordonnance, le contrat à l'essai sur deux ans par
exemple, donc vraiment la précarité...
Q- Le Contrat Nouvelles Embauches ?
R- Nouvelles Embauches, c'est à l'essai pour 2 ans, pendant 2 ans vous ne savez pas...
Q- Qui a l'air de marcher, ça crée des emplois.
R- Oui bien sûr, parce que le patron sait qu'il peut licencier sans aucune condition le
salarié qu'il embauche. Donc, s'il veut créer une sécurité de l'emploi, nous avons une
proposition : la sécurité d'emploi et de formation, c'est-à-dire faire en sorte que chaque
parcours professionnel soit sécurisé, c'est-à-dire que s'il y a vraiment fermeture d'une
production, le salarié puisse, par une formation, si nécessaire, être conduit à un nouvel
emploi dans l'entreprise. Donc, je crois qu'il ne faut pas que le président de la République
nous tienne un discours la veille du nouvel an, et puis que son Gouvernement, dès le 2
janvier, mène une politique contraire à cela.
Q- Vous allez lui téléphoner pour lui donner quelques idées ?
R- Je n'ai pas besoin de lui téléphoner, je pense que ce qu'il faut, c'est que les salariés
et le peuple de France se fassent entendre.
Q- A propos de chômage, il y a eu une polémique sur le contrôle des chômeurs. Le
Gouvernement veut qu'ils soient contrôlés plus sévèrement pour éviter les fraudes. Quelle
est votre position là-dessus ?
R- Je crois qu'il y a une véritable stigmatisation des hommes et des femmes qui sont
aujourd'hui à la recherche d'un emploi...
Q- C'est vrai qu'il y a des fraudes quand même.
R- Il y a des fraudes, mais on sait très bien qu'elles sont minimes. Même les rapports
officiels montrent que ces fraudes sont très minimes. La majorité, l'extrême majorité de ces
hommes et de ces femmes cherchent un emploi et ont du mal à le trouver. Donc, je crois qu'au
lieu de stigmatiser les chômeurs, sans arrêt essayer de les menacer de perdre leur
allocation, on ferait mieux de mettre tous ces moyens humains et matériels pour les aider à
retrouver un emploi, c'est-à-dire encore améliorer l'aide à la personne privée d'emploi pour
qu'elle retrouve un emploi qualifié.
Q- L'autre actualité, c'est les banlieues. On craignait le pire pour la nuit de la
Saint-Sylvestre. Finalement, la police dit que ça s'est plutôt bien passé. Vous êtes une
élue de banlieue, de Seine Saint- Denis, quelle est votre analyse ?
R- D'abord, on ne peut jamais banaliser le fait qu'il y ait violence, et le fait qu'il y a
eu encore toute une série de voitures qui étaient brûlées...
Q- Plus de 400.
R- Plus de 400, on ne peut pas estimer que le réveillon s'est bien passé, ou alors on
admettrait qu'en France, il n'y ait plus de droit à la tranquillité...
Q- Non mais ça n'a pas été l'embrasement qu'on craignait !
R- Non, mais ceci dit, les problèmes restent, demeurent. Il n'y a eu aucune réponse de fond
apportée à ce qui s'est passé au mois de novembre. Je pense notamment aux questions de
l'école. Tout le monde a dit ? il faut revoir la question de l'école ?, or il n'y a eu
aucune mesure réelle prise pour qu'il y ait plus d'adultes qualifiés qui fassent que le
jeune, l'enfant puisse être mieux accompagné dans son parcours scolaire, avoir les moyens de
trouver à la fois la connaissance, mais aussi des repères. On n'a pas donné de réponse
réellement à la question du logement...
Q- Il y a eu l'idée de développer l'apprentissage dès 14 ans.
R- Oui mais ça c'est une solution... L'apprentissage c'est une filière qui existe
aujourd'hui à partir de 16 ans, qu'on la développe, ça peut être un choix. Mais là, on est
en train de remettre en cause la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans, et on ne met aucune
solution pour l'école elle-même. Il y a des tas d'enfants qui peuvent être en difficulté en
5ème, en 4ème, mais si on les aide, qui peuvent retrouver le chemin d'une bonne scolarité en
3ème, en seconde, en 1ère. Juste avant Noël, j'étais en discussion avec des délégués de
classe dans un collège de ma circonscription, où ces enfants qui étaient des enfants tous
issus d'un des quartiers où il y avait eu des incidents au mois de novembre, nous disaient ?
nous voulons continuer, nous voulons essayer de réussir à avoir des diplômes, mais est-ce
que vous pouvez nous dire madame qu'aujourd'hui, l'école, les diplômes nous permettront
d'avoir un emploi, alors que nous sommes victimes de discrimination ? ? Eh bien ! il faut
qu'on les aide à parcourir leur parcours scolaire de la meilleure façon possible, ils en ont
envie, et il faut qu'on leur assure qu'ils ne seront pas victimes de discriminations,
demain, pour rentrer dans les universités, pour rentrer dans l'emploi, c'est ce qu'ils
demandent.
Q- C'est-à-dire que vous, vous demandez une discrimination positive, justement ?
R- Non, pas une discrimination positive. Ce qu'ils demandent ces jeunes, ce n'est pas
d'avoir plus que d'autres, ils demandent simplement que leurs droits soient assurés,
c'est-à-dire que la République dont a tant parlé le Président, samedi soir, que cette
République, elle assure à chacun et chacune les mêmes droits quelle que soit leur origine,
quel que soit le lieu où ils habitent, quelle que soit la situation de leur famille.
Q- 2006, c'est une année sans élection mais c'est une année de préparation de la
présidentielle de 2007. Est-ce que les communistes auront un candidat à cette élection ?
R- D'abord 2006, c'est une année de lutte, parce que le pouvoir est toujours en place, et il
va continuer sa politique de casse. Donc résistance, lutte et élaboration d'un programme
alternatif pour la gauche. Nous, nous travaillons à cela, les communistes, c'est-à-dire
résistance au pouvoir en place, et nous essayons de rassembler toute la gauche sur un
programme de transformation sociale, un programme antilibéral.
Q- Vous êtes d'accord pour un programme commun avec les socialistes ; par exemple ?
R- Pas avec les socialistes, avec toute la gauche y compris les socialistes. On a beaucoup
parlé de...
Q- Mais un programme commun de gouvernement à gauche, c'est possible ?
R- Mais si. Si on se mettait tous d'accord sur un programme antilibéral, qui permette
réellement de changer la vie des gens, moi je dis "banco, allons-y". Enfin nous nous
battons, les communistes, pour changer la vie des gens, on ne va pas refuser si on allait de
l'avant. Pour l'instant, on n'en est pas là puisque le parti socialiste se positionne
toujours sur un réformisme de gauche ; d'autres, à l'extrême gauche, hésitent à participer à
un effort pour faire bouger toute la gauche, mais nous travaillons à cela. Et nous mettons
l'idée, non pas une candidature - nous n'avons pas décidé d'une candidature - nous mettons
l'idée d'une candidature communiste en débat dans ce sens-là. Est-ce que cette candidature
peut servir au rassemblement.(Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 janvier 2006)