Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
C'est avec un réel plaisir que je vous retrouve aujourd'hui pour les v?ux de l'UNSA-Police.
Malgré un agenda particulièrement chargé, je tenais à être avec vous ce matin.
Nous sommes dans une période où il est classique de dresser des bilans et de dégager des perspectives.
Je ne dérogerai pas à la règle. Il faut savoir rompre avec ce qui ne va plus et conserver ce qui est bien ?
Nous avons, ces dernières semaines, traversé une période de grande violence. Une nouvelle fois, vous avez été en première ligne.
C'est avec une vive émotion et une grande fierté que j'ai reçu, jeudi dernier, tous les fonctionnaires blessés lors de ces événements.
C'est le témoignage de la reconnaissance de la Nation.
Vous le savez, j'ai aussi demandé que soit versée une prime exceptionnelle de 300 euros aux 22 000 agents de la police nationale les plus impliqués dans les opérations liées à ces violences urbaines.
C'est le témoignage de la gratitude de la Nation.
Aujourd'hui, je veux redire à tous les policiers que je suis fier de leur comportement.
Leur professionnalisme, leur abnégation, leur sens du service public doivent être soulignés.
Vous avez su faire face, vous avez su adapter vos dispositifs, vous avez su faire preuve de disponibilité et de réactivité, en un mot, vous avez su faire honneur à la confiance que la population vous témoigne.
C'est un point sur lequel je veux m'attarder car il me semble essentiel. La confiance de la population, c'est le fondement de la légitimité de votre action. Sans elle, rien n'est possible, rien n'est durable.
Nous entendons depuis quelque temps resurgir un vieux et faux débat comme celui de la police de proximité que l'on aurait jetée aux oubliettes, que l'on aurait sacrifiée à je ne sais quel autel des statistiques.
Devant vous, je tiens à dire, une nouvelle fois, que ce que nous avons bâti depuis 2002, c'est une police à l'écoute des citoyens, une police proche de leur préoccupation, une police qui protège les honnêtes gens et interpelle les délinquants.
Beaucoup de personnes réduisent le débat sur la sécurité en se contentant d'opposer prévention et répression.
Cette réflexion est dépassée et sert aujourd'hui d'argument à ceux qui ne connaissent la délinquance qu'au travers des discussions de salon ou des dîners mondains.
La première des préventions, c'est de savoir sanctionner.
Même si cela dérange certaines personnes, celui qui vole ou qui agresse, c'est un délinquant, je ne vois pas d'autres mots.
Vous avez souhaité m'amener, Monsieur MASANET, sur le terrain sportif.
Cela prouve qu'on se connaît bien, car je le sais, nous partageons ces mêmes valeurs.
Nous avons tous les deux l'esprit de compétition, ce qui a fait que, dans le passé, nous n'étions, parfois, pas toujours d'accord?
Fort heureusement, nous pratiquons aussi tous les deux le "fair-play".
Mais dans le sport, comme d'en beaucoup d'autres disciplines, Monsieur MASANET, ce qui fait la force c'est l'union.
Cette devise s'applique aussi bien au cyclisme qu'à l'athlétisme?
Alors c'est vrai, je le répète aujourd'hui, en utilisant une métaphore sportive : ne perdons pas de vue les fondamentaux.
La mission de la police consiste à assurer la protection des personnes et des biens.
Ce constat ne date pas d'aujourd'hui et je n'ai pas attendu les violences du mois dernier pour réagir.
Dès 2002, j'ai voulu que l'on procède à une analyse lucide de la situation, que l'on soit pragmatique.
Ce qui a été abandonné, ce n'est pas la proximité, ce sont les excès entourant une réforme menée trop vite.
La proximité, la relation avec la population, celle qui consiste à garantir, pour tous et partout, le droit à la sécurité, a été placée au centre de notre dispositif.
Nous avons obtenu des résultats. A chaque fois que l'on annonce une baisse du nombre de faits constatés, parallèlement, on annonce un nombre de victimes en moins.
Alors, c'est vrai, les violences urbaines renvoient à des problèmes complexes et multiples. Il faut le savoir, il faut les comprendre pour y répondre, mais il ne faut pas se tromper de discussion.
Cette situation, vous policiers, l'avez vu évoluer au fil des années. Vous avez déjà accompli un gros travail.
Vous le savez aussi, tout ceci s'est fait dans un strict respect des règles déontologiques.
C'est un des aspects fondamentaux de l'exercice de votre profession.
Mais aujourd'hui, je vous demande d'aller plus loin encore en vous fixant un autre objectif : celui du discernement.
Le discernement, c'est la juste adéquation des moyens à la mission. C'est l'exigence de la qualité du service rendu.
Des résultats ont été obtenus. La délinquance est en baisse, alors que le taux d'élucidation progresse.
Mais cela fait déjà quelques années que nous travaillons ensemble, et vous me connaissez, je ne peux pas me contenter d'un bilan chiffré.
Je veux aller plus loin, je veux traiter la délinquance en profondeur et m'attaquer à ses racines.
Je souhaite, avec vous, améliorer encore l'efficacité de la police nationale, et je sais, comme vous, que cela ne peut se faire qu'en améliorant d'abord la condition de ses agents.
La LOPSI vous a donné les moyens de travailler.
Des moyens humains, financiers et juridiques ont été mis à votre disposition.
Le nombre de fonctionnaires a toujours, à tort ou à raison, suscité des réflexions.
Plusieurs organismes publics et certains ministères sont aujourd'hui obligés de réduire le nombre de leurs agents.
Vous êtes bien placés pour savoir comment les choses se passent dans ces moments.
Chacun défend son point de vue.
Moi, pour 2006, dans un contexte budgétaire difficile que vous connaissez, j'ai obtenu 1 300 postes supplémentaires pour la police nationale.
Cela représente 1 190 gardiens de la paix et 100 personnels administratifs, techniques et scientifiques en plus.
La police nationale a besoin d'effectifs pour remplir au mieux les nombreuses missions qui lui incombent, ce constat est une évidence.
Mais au-delà de la quantité, il y a un objectif qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est celui de la qualité.
Un fonctionnaire de police averti en vaut deux.
Cette image est un peu caricaturale, mais elle reflète une idée claire : un policier averti, c'est celui qui a les moyens de travailler, c'est celui qui a été bien formé, bien encadré et qui peut mettre son expérience du terrain au profit des citoyens, mais aussi de ses jeunes collègues.
Il faut guider les plus jeunes, les diriger.
En 2006, le nombre de brigadiers-majors sera donc porté à 4 660, celui des brigadiers-chefs à 17 150 et celui des brigadiers à 11 200.
Le nombre de gradés se devait d'être augmenté.
Pour les besoins opérationnels et de fonctionnement que je viens de vous décrire, mais aussi, pour que le corps d'encadrement et d'application soit revalorisé, qu'il trouve enfin la juste place qui est la sienne dans notre institution et que chacun des fonctionnaires qui le compose, se voient proposer des perspectives de carrière attrayantes, tant sur le plan professionnel que sur le plan statutaire.
Les services enquêteurs ne seront pas oubliés : 3 000 habilitations OPJ supplémentaires seront financées.
Le montant de la prime de résultats exceptionnels sera de 15 millions d'euros.
Vous le voyez, les moyens supplémentaires, la réforme des corps et carrières, ce ne sont pas des mots, mais des actes.
C'est une volonté claire, affichée de donner à la police et aux policiers la place qu'ils méritent au sein de la société.
A compter du 1er avril, une nouvelle revalorisation indiciaire verra le jour. Elle vient s'ajouter à celles intervenues le 14 octobre 2004 et le 1er juillet 2005.
Cette réforme, que nous avons élaborée ensemble, n'a donc oublié personne.
Elle permet à chacun d'évoluer plus favorablement dans sa carrière et donc dans la société.
L'amélioration de votre cadre de vie est pour moi une autre priorité.
La police nationale dispose enfin d'une sous-direction de l'action sociale.
Chargée de l'accompagnement social des personnels et de la mise en ?uvre des politiques sociales, elle compte aujourd'hui 47 psychologues.
En matière de logement, je m'arrêterai plus spécialement sur la mise en ?uvre du prêt à taux zéro. Il a constitué une réelle avancée permettant de favoriser l'accession à la propriété. Au 1er septembre 2005, 130 dossiers étaient instruits.
La recherche d'un logement en région parisienne se devait aussi d'être facilitée.
Vous le savez, les jeunes fonctionnaires de police qui sortent d'école sont principalement affectés en région parisienne.
La recherche d'un logement dans la capitale et ses environs doit donc être améliorée.
La mise à disposition de 13 000 réservations de logements sociaux augmentés d'un parc de 1 000 logements privés devrait faciliter leur démarche.
Ces actions vont être poursuivies et amplifiées en 2006. Les crédits de l'action sociale vont progresser de 18%, soit 5,5 millions d'euros supplémentaires par rapport à 2005.
La question des retraites vous préoccupe et cela est normal.
Il est normal que les policiers, comme les autres fonctionnaires, puissent profiter pleinement et confortablement de leurs années de retraités, après s'être acquittés de celles passées au service de la société.
Le chantier est énorme et complexe, vous le savez.
Dans ce domaine aussi, il faut rattraper le temps et les héritages laissés par le passé.
L'importance de l'enjeu nous impose une réflexion d'ensemble, à l'échelle du gouvernement tout entier.
Mais lorsque le temps sera venu, je pense que nous ne serons pas trop de deux et sans doute même de quelques autres, Monsieur MASANET, pour trouver les solutions les plus adéquates en la matière pour l'ensemble des policiers.
Mais pour avoir une police efficace, il faut aussi disposer d'une police moderne.
1 000 pistolets à décharge électrique seront en dotation l'année prochaine.
Cette arme non létale a déjà fait ses preuves dans les services pilotes et permet de réduire les blessures chez les personnes interpellées et surtout chez les policiers.
Vous devez avoir les moyens de faire respecter la loi en limitant les risques pour vous-mêmes et pour autrui.
J'ai également demandé que l'on étende l'installation de caméras embarquées sur les véhicules. Il s'agit, là aussi, de sécuriser vos interventions et de permettre l'identification des auteurs d'infractions.
Je pourrais aussi vous parler du développement d'ACROPOL, du FNAEG, des Sig-Sauer, des nouvelles tenues ?
L'effort de modernisation est à la hauteur des difficultés de votre métier.
Mais il ne s'agit pas pour moi de dresser ici un inventaire exhaustif des mesures.
La sécurité, vous la vivez au quotidien, vous en connaissez les enjeux.
Vous savez mieux que quiconque quels sont les défis qui nous attendent.
Au premier rang de ceux-ci, il y a la lutte contre le terrorisme.
La menace qui pèse sur la France est réelle. Chacun de nous est concerné.
Nous sommes résolument engagés dans une démarche dynamique de détection précoce.
Nous avons réalisé des interpellations et des mesures d'éloignement ont été prononcées.
Une loi va renforcer notre régime juridique ? elle a été votée par les deux chambres ? et une stratégie d'ensemble doit être définie dans un livre blanc sur la sécurité intérieure face au terrorisme.
Mais la lutte contre le terrorisme, c'est aussi la bataille des idées. C'est refuser un discours archaïque et manichéen tout en évitant les amalgames.
Dans ce combat aussi, vous avez un rôle déterminant à tenir.
Nous avons ensuite à poursuivre notre lutte contre les violences urbaines.
Les dispositifs que nous mettons en place sont fondés sur la mutualisation des moyens, le décloisonnement des actions et une recherche permanente d'adaptation à la réalité de cette forme de délinquance.
C'est dans ce cadre que se situe notamment l'évolution de l'emploi et des modalités d'intervention des unités mobiles. Nous avons engagé un travail de fond. Je veux ici souligner l'apport des CRS dans l'effort qui est accompli par la police dans son ensemble.
Nous devons continuer dans cette voie associant les compétences des renseignements généraux, de la police judiciaire, de la sécurité publique et des forces mobiles.
Face aux violences des semaines passées, nous avons réussi ce qui constitue une nouveauté dans de telles situations : associer le rétablissement de l'ordre et l'interpellation en nombre d'auteurs d'infractions. 4 800 fauteurs de troubles ont été arrêtés, dont 3 200 en flagrant délit. Près de 800 ont été écroués.
C'est une réponse sans ambiguïté contre tous ceux qui défient les lois de la République.
Il nous faut également poursuivre notre lutte contre toutes les formes de délinquance.
Je pense ici, bien évidemment, en premier lieu, aux violences contre les personnes et, tout particulièrement, aux violences domestiques.
C'est un domaine que nous peinons encore à réduire.
Les policiers ne sont pas les seuls acteurs. C'est une véritable politique de prévention qui doit être engagée. C'est le sens du plan national de prévention de la délinquance que nous avons élaboré.
Il reste que la police intervient souvent dans l'urgence et que son action préfigure la suite de la procédure. Je vous demande de porter une attention toute particulière aux instructions que vous recevez dans ce domaine afin d'adapter les réponses à l'enjeu.
Le discernement, la fermeté des réponses sont autant de comportements qui nous permettront d'enrayer ces fléaux que sont les violences faites aux femmes, aux enfants ou aux personnes âgées.
Voilà, Mesdames, Messieurs, ce que je voulais vous dire aujourd'hui.
Au moment où nous allons aborder une nouvelle année, pleine de promesses et d'espoir pour les uns et les autres, au moment où nous nous mobilisons tous pour que chaque Français puisse fêter le nouvel an en toute sécurité, je veux, avec un peu d'avance, vous adresser tous mes v?ux de bonheur et de réussite, pour vous, votre famille et vos proches.Je vous remercie.
C'est avec un réel plaisir que je vous retrouve aujourd'hui pour les v?ux de l'UNSA-Police.
Malgré un agenda particulièrement chargé, je tenais à être avec vous ce matin.
Nous sommes dans une période où il est classique de dresser des bilans et de dégager des perspectives.
Je ne dérogerai pas à la règle. Il faut savoir rompre avec ce qui ne va plus et conserver ce qui est bien ?
Nous avons, ces dernières semaines, traversé une période de grande violence. Une nouvelle fois, vous avez été en première ligne.
C'est avec une vive émotion et une grande fierté que j'ai reçu, jeudi dernier, tous les fonctionnaires blessés lors de ces événements.
C'est le témoignage de la reconnaissance de la Nation.
Vous le savez, j'ai aussi demandé que soit versée une prime exceptionnelle de 300 euros aux 22 000 agents de la police nationale les plus impliqués dans les opérations liées à ces violences urbaines.
C'est le témoignage de la gratitude de la Nation.
Aujourd'hui, je veux redire à tous les policiers que je suis fier de leur comportement.
Leur professionnalisme, leur abnégation, leur sens du service public doivent être soulignés.
Vous avez su faire face, vous avez su adapter vos dispositifs, vous avez su faire preuve de disponibilité et de réactivité, en un mot, vous avez su faire honneur à la confiance que la population vous témoigne.
C'est un point sur lequel je veux m'attarder car il me semble essentiel. La confiance de la population, c'est le fondement de la légitimité de votre action. Sans elle, rien n'est possible, rien n'est durable.
Nous entendons depuis quelque temps resurgir un vieux et faux débat comme celui de la police de proximité que l'on aurait jetée aux oubliettes, que l'on aurait sacrifiée à je ne sais quel autel des statistiques.
Devant vous, je tiens à dire, une nouvelle fois, que ce que nous avons bâti depuis 2002, c'est une police à l'écoute des citoyens, une police proche de leur préoccupation, une police qui protège les honnêtes gens et interpelle les délinquants.
Beaucoup de personnes réduisent le débat sur la sécurité en se contentant d'opposer prévention et répression.
Cette réflexion est dépassée et sert aujourd'hui d'argument à ceux qui ne connaissent la délinquance qu'au travers des discussions de salon ou des dîners mondains.
La première des préventions, c'est de savoir sanctionner.
Même si cela dérange certaines personnes, celui qui vole ou qui agresse, c'est un délinquant, je ne vois pas d'autres mots.
Vous avez souhaité m'amener, Monsieur MASANET, sur le terrain sportif.
Cela prouve qu'on se connaît bien, car je le sais, nous partageons ces mêmes valeurs.
Nous avons tous les deux l'esprit de compétition, ce qui a fait que, dans le passé, nous n'étions, parfois, pas toujours d'accord?
Fort heureusement, nous pratiquons aussi tous les deux le "fair-play".
Mais dans le sport, comme d'en beaucoup d'autres disciplines, Monsieur MASANET, ce qui fait la force c'est l'union.
Cette devise s'applique aussi bien au cyclisme qu'à l'athlétisme?
Alors c'est vrai, je le répète aujourd'hui, en utilisant une métaphore sportive : ne perdons pas de vue les fondamentaux.
La mission de la police consiste à assurer la protection des personnes et des biens.
Ce constat ne date pas d'aujourd'hui et je n'ai pas attendu les violences du mois dernier pour réagir.
Dès 2002, j'ai voulu que l'on procède à une analyse lucide de la situation, que l'on soit pragmatique.
Ce qui a été abandonné, ce n'est pas la proximité, ce sont les excès entourant une réforme menée trop vite.
La proximité, la relation avec la population, celle qui consiste à garantir, pour tous et partout, le droit à la sécurité, a été placée au centre de notre dispositif.
Nous avons obtenu des résultats. A chaque fois que l'on annonce une baisse du nombre de faits constatés, parallèlement, on annonce un nombre de victimes en moins.
Alors, c'est vrai, les violences urbaines renvoient à des problèmes complexes et multiples. Il faut le savoir, il faut les comprendre pour y répondre, mais il ne faut pas se tromper de discussion.
Cette situation, vous policiers, l'avez vu évoluer au fil des années. Vous avez déjà accompli un gros travail.
Vous le savez aussi, tout ceci s'est fait dans un strict respect des règles déontologiques.
C'est un des aspects fondamentaux de l'exercice de votre profession.
Mais aujourd'hui, je vous demande d'aller plus loin encore en vous fixant un autre objectif : celui du discernement.
Le discernement, c'est la juste adéquation des moyens à la mission. C'est l'exigence de la qualité du service rendu.
Des résultats ont été obtenus. La délinquance est en baisse, alors que le taux d'élucidation progresse.
Mais cela fait déjà quelques années que nous travaillons ensemble, et vous me connaissez, je ne peux pas me contenter d'un bilan chiffré.
Je veux aller plus loin, je veux traiter la délinquance en profondeur et m'attaquer à ses racines.
Je souhaite, avec vous, améliorer encore l'efficacité de la police nationale, et je sais, comme vous, que cela ne peut se faire qu'en améliorant d'abord la condition de ses agents.
La LOPSI vous a donné les moyens de travailler.
Des moyens humains, financiers et juridiques ont été mis à votre disposition.
Le nombre de fonctionnaires a toujours, à tort ou à raison, suscité des réflexions.
Plusieurs organismes publics et certains ministères sont aujourd'hui obligés de réduire le nombre de leurs agents.
Vous êtes bien placés pour savoir comment les choses se passent dans ces moments.
Chacun défend son point de vue.
Moi, pour 2006, dans un contexte budgétaire difficile que vous connaissez, j'ai obtenu 1 300 postes supplémentaires pour la police nationale.
Cela représente 1 190 gardiens de la paix et 100 personnels administratifs, techniques et scientifiques en plus.
La police nationale a besoin d'effectifs pour remplir au mieux les nombreuses missions qui lui incombent, ce constat est une évidence.
Mais au-delà de la quantité, il y a un objectif qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est celui de la qualité.
Un fonctionnaire de police averti en vaut deux.
Cette image est un peu caricaturale, mais elle reflète une idée claire : un policier averti, c'est celui qui a les moyens de travailler, c'est celui qui a été bien formé, bien encadré et qui peut mettre son expérience du terrain au profit des citoyens, mais aussi de ses jeunes collègues.
Il faut guider les plus jeunes, les diriger.
En 2006, le nombre de brigadiers-majors sera donc porté à 4 660, celui des brigadiers-chefs à 17 150 et celui des brigadiers à 11 200.
Le nombre de gradés se devait d'être augmenté.
Pour les besoins opérationnels et de fonctionnement que je viens de vous décrire, mais aussi, pour que le corps d'encadrement et d'application soit revalorisé, qu'il trouve enfin la juste place qui est la sienne dans notre institution et que chacun des fonctionnaires qui le compose, se voient proposer des perspectives de carrière attrayantes, tant sur le plan professionnel que sur le plan statutaire.
Les services enquêteurs ne seront pas oubliés : 3 000 habilitations OPJ supplémentaires seront financées.
Le montant de la prime de résultats exceptionnels sera de 15 millions d'euros.
Vous le voyez, les moyens supplémentaires, la réforme des corps et carrières, ce ne sont pas des mots, mais des actes.
C'est une volonté claire, affichée de donner à la police et aux policiers la place qu'ils méritent au sein de la société.
A compter du 1er avril, une nouvelle revalorisation indiciaire verra le jour. Elle vient s'ajouter à celles intervenues le 14 octobre 2004 et le 1er juillet 2005.
Cette réforme, que nous avons élaborée ensemble, n'a donc oublié personne.
Elle permet à chacun d'évoluer plus favorablement dans sa carrière et donc dans la société.
L'amélioration de votre cadre de vie est pour moi une autre priorité.
La police nationale dispose enfin d'une sous-direction de l'action sociale.
Chargée de l'accompagnement social des personnels et de la mise en ?uvre des politiques sociales, elle compte aujourd'hui 47 psychologues.
En matière de logement, je m'arrêterai plus spécialement sur la mise en ?uvre du prêt à taux zéro. Il a constitué une réelle avancée permettant de favoriser l'accession à la propriété. Au 1er septembre 2005, 130 dossiers étaient instruits.
La recherche d'un logement en région parisienne se devait aussi d'être facilitée.
Vous le savez, les jeunes fonctionnaires de police qui sortent d'école sont principalement affectés en région parisienne.
La recherche d'un logement dans la capitale et ses environs doit donc être améliorée.
La mise à disposition de 13 000 réservations de logements sociaux augmentés d'un parc de 1 000 logements privés devrait faciliter leur démarche.
Ces actions vont être poursuivies et amplifiées en 2006. Les crédits de l'action sociale vont progresser de 18%, soit 5,5 millions d'euros supplémentaires par rapport à 2005.
La question des retraites vous préoccupe et cela est normal.
Il est normal que les policiers, comme les autres fonctionnaires, puissent profiter pleinement et confortablement de leurs années de retraités, après s'être acquittés de celles passées au service de la société.
Le chantier est énorme et complexe, vous le savez.
Dans ce domaine aussi, il faut rattraper le temps et les héritages laissés par le passé.
L'importance de l'enjeu nous impose une réflexion d'ensemble, à l'échelle du gouvernement tout entier.
Mais lorsque le temps sera venu, je pense que nous ne serons pas trop de deux et sans doute même de quelques autres, Monsieur MASANET, pour trouver les solutions les plus adéquates en la matière pour l'ensemble des policiers.
Mais pour avoir une police efficace, il faut aussi disposer d'une police moderne.
1 000 pistolets à décharge électrique seront en dotation l'année prochaine.
Cette arme non létale a déjà fait ses preuves dans les services pilotes et permet de réduire les blessures chez les personnes interpellées et surtout chez les policiers.
Vous devez avoir les moyens de faire respecter la loi en limitant les risques pour vous-mêmes et pour autrui.
J'ai également demandé que l'on étende l'installation de caméras embarquées sur les véhicules. Il s'agit, là aussi, de sécuriser vos interventions et de permettre l'identification des auteurs d'infractions.
Je pourrais aussi vous parler du développement d'ACROPOL, du FNAEG, des Sig-Sauer, des nouvelles tenues ?
L'effort de modernisation est à la hauteur des difficultés de votre métier.
Mais il ne s'agit pas pour moi de dresser ici un inventaire exhaustif des mesures.
La sécurité, vous la vivez au quotidien, vous en connaissez les enjeux.
Vous savez mieux que quiconque quels sont les défis qui nous attendent.
Au premier rang de ceux-ci, il y a la lutte contre le terrorisme.
La menace qui pèse sur la France est réelle. Chacun de nous est concerné.
Nous sommes résolument engagés dans une démarche dynamique de détection précoce.
Nous avons réalisé des interpellations et des mesures d'éloignement ont été prononcées.
Une loi va renforcer notre régime juridique ? elle a été votée par les deux chambres ? et une stratégie d'ensemble doit être définie dans un livre blanc sur la sécurité intérieure face au terrorisme.
Mais la lutte contre le terrorisme, c'est aussi la bataille des idées. C'est refuser un discours archaïque et manichéen tout en évitant les amalgames.
Dans ce combat aussi, vous avez un rôle déterminant à tenir.
Nous avons ensuite à poursuivre notre lutte contre les violences urbaines.
Les dispositifs que nous mettons en place sont fondés sur la mutualisation des moyens, le décloisonnement des actions et une recherche permanente d'adaptation à la réalité de cette forme de délinquance.
C'est dans ce cadre que se situe notamment l'évolution de l'emploi et des modalités d'intervention des unités mobiles. Nous avons engagé un travail de fond. Je veux ici souligner l'apport des CRS dans l'effort qui est accompli par la police dans son ensemble.
Nous devons continuer dans cette voie associant les compétences des renseignements généraux, de la police judiciaire, de la sécurité publique et des forces mobiles.
Face aux violences des semaines passées, nous avons réussi ce qui constitue une nouveauté dans de telles situations : associer le rétablissement de l'ordre et l'interpellation en nombre d'auteurs d'infractions. 4 800 fauteurs de troubles ont été arrêtés, dont 3 200 en flagrant délit. Près de 800 ont été écroués.
C'est une réponse sans ambiguïté contre tous ceux qui défient les lois de la République.
Il nous faut également poursuivre notre lutte contre toutes les formes de délinquance.
Je pense ici, bien évidemment, en premier lieu, aux violences contre les personnes et, tout particulièrement, aux violences domestiques.
C'est un domaine que nous peinons encore à réduire.
Les policiers ne sont pas les seuls acteurs. C'est une véritable politique de prévention qui doit être engagée. C'est le sens du plan national de prévention de la délinquance que nous avons élaboré.
Il reste que la police intervient souvent dans l'urgence et que son action préfigure la suite de la procédure. Je vous demande de porter une attention toute particulière aux instructions que vous recevez dans ce domaine afin d'adapter les réponses à l'enjeu.
Le discernement, la fermeté des réponses sont autant de comportements qui nous permettront d'enrayer ces fléaux que sont les violences faites aux femmes, aux enfants ou aux personnes âgées.
Voilà, Mesdames, Messieurs, ce que je voulais vous dire aujourd'hui.
Au moment où nous allons aborder une nouvelle année, pleine de promesses et d'espoir pour les uns et les autres, au moment où nous nous mobilisons tous pour que chaque Français puisse fêter le nouvel an en toute sécurité, je veux, avec un peu d'avance, vous adresser tous mes v?ux de bonheur et de réussite, pour vous, votre famille et vos proches.Je vous remercie.