Interview de Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, dans "Les Echos" le 18 novembre 2005, sur les relations commerciales franco-chinoises.

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Texte intégral

Q : Il y a un an, Jacques Chirac a émis deux souhaits : que 1000 PME nouvelles abordent le marché chinois en 2005. Et, surtout, que le nombre de PME travaillant dans ce pays soit multiplié par deux en trois ans. Ces objectifs seront-ils atteints
R : Selon un premier décompte, l'objectif pour 2005 a été dépassé avec 1400 PME nouvelles en Chine. Avec la centaine de participants à l'exposition "France des Maisons à vivre" à Pékin et les événements multi-sectoriels de Pékin, Canton, Shanghai et Hong Kong, nous avons suscité un intérêt commercial important des PME pour la Chine cette année.
Q : En dépit de son pouvoir d'attraction, la Chine est un marché difficile. Les PME françaises sont-elles suffisamment armées ?
R : Les obstacles ne manquent pas : barrière linguistique, éloignement géographique, dispositif réglementaire incomplet et parfois opaque, difficultés de collecte d'informations sur la qualité et la santé financière des partenaires, manque de fiabilité des sources d'information, contrefaçon... Ces difficultés sont surmontables si elles sont connues des PME. La Chine, c'est avant tout un marché compétitif et exigeant, qui ne souffre pas l'amateurisme et que la France ne peut négliger car son potentiel est extraordinaire en ce début du XXIème siècle. Ce marché demande du temps et de la patience. Il nécessite également une grande disponibilité.
Q : A l'international, les entreprises françaises sont de plus en plus souvent concurrencées par leurs homologues chinoises. Cela vous inquiète-t-il ?
R : C'est vrai particulièrement en Afrique où la Chine est en train de devenir le premier fournisseur. Quand elle est loyale, cette concurrence n'est pas forcément un problème car les entreprises françaises réussissent malgré un coût du travail qui est évidemment sans comparaison avec celui de la Chine. Lors de mes récents déplacements, j'ai pu voir que les entreprises chinoises réussissaient très bien dans le secteur du BTP, mais aussi dans celui des équipements de télécommunications. La Chine est devenue le quatrième exportateur mondial devant la France. Nos spécialisations et notre compétitivité, fondées sur l'innovation, la créativité, la recherche, permettent à nos entreprises de garder une longueur d'avance. Les réformes qu'entreprend le gouvernement pour améliorer l'environnement des affaires ? Cap Export pour ce qui concerne le commerce extérieur ? faciliteront la tâche des entreprises.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 novembre 2005)