Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur les questions liées au futur statut du Kosovo et la coopération de la Serbie avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, Belgrade le 9 décembre 2005.

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Circonstance : Voyage de P. Douste-Blazy en Serbie le 9 décembre 2005 : entretiens avec des dirigeants politiques de Serbie-et-Montenegro à Belgrade le 9

Texte intégral

Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,

Tout d'abord, je voudrais vous dire combien je suis heureux de venir ici à Belgrade pour m'entretenir avec des dirigeants politiques de Serbie-et-Monténégro ainsi que des deux Républiques de Serbie et du Monténégro et avec plusieurs représentants des mondes culturel et économique serbo-monténégrins.
Nous sommes à une période importante pour la Serbie et l'ensemble de la région, après une décennie très pénible durant laquelle des nationalismes extrêmes et des idéologies autoritaires ont mené les Balkans dans une situation catastrophique. J'espère désormais, entre pays démocratiques, que nous pourrons ensemble trouver des solutions raisonnables aux problèmes qui subsistent.
Avec mon homologue Vuk Draskovic nous avons bien sûr aussi évoqué la question du Kosovo. J'ai insisté sur le caractère réaliste qui doit prévaloir à ces négociations, privilégiant une seule chose, le sort des populations. Je lui ai confirmé que la France attachait en particulier la plus grande importance à ce que le futur statut assure la protection de la communauté serbe du Kosovo, ainsi que de son patrimoine culturel et religieux.
Nous avons aussi évoqué l'avenir de l'Etat commun de Serbie-et-Monténégro. Le Monténégro souhaite organiser un referendum sur l'indépendance. La France ne lui en conteste pas le droit et souhaite qu'il se déroule dans des conditions conformes aux standards internationaux en la matière.
La France se réjouit que la Serbie-et-Monténégro ait engagé avec l'Union européenne la négociation d'un accord de stabilisation et d'association. Nous serons à vos côtés dans le processus que vous menez, dans l'esprit des engagements pris à Zagreb en 2000 et à Thessalonique en 2003.
Mais il y a un point sur lequel nous souhaitons mettre particulièrement l'accent. Nous souhaitons qu'il y ait une coopération pleine et entière de la Serbie avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et nous estimons que cette coopération se fera et sera, je dirais, pleine et entière que lorsque les criminels de guerre, Mladic et Karadzic, seront à La Haye. Demander la coopération est une chose, l'obtenir en est une autre. Je vois avec plaisir que la Croatie, hier, a dit qu'elle ferait cela et qu'elle l'a fait. Ce n'est pas uniquement une question politique vis-à-vis de processus européens, c'est une affaire de justice.
Enfin, nous avons évoqué nos relations bilatérales. Les relations diplomatiques, qui avaient été rompues en 1999, sont solidement rétablies. M. Draskovic m'a transmis une invitation pour mon collègue de la Culture. Nous avons un grand projet de création d'un très grand lycée français ici à Belgrade et cela me fait d'autant plus plaisir que je verrai ainsi que les jeunes Serbes pourront lire, en français, le livre du ministre qu'il vient de m'offrir.
Je le remercie de son accueil.

Source : Http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 décembre 2005