Déclaration à la presse de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur l'exigence préalable de l'arrestation de MM. Madlic et Karadzic et de leur transfert au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie avant toute coopération de l'Union européenne avec la Serbie, Belgrade le 9 décembre 2005.

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Circonstance : Voyage de Philippe Douste-Blazy en Serbie le 9 décembre : déclaration à la presse au cimetière français à Belgrade le 9

Texte intégral

Q - Monsieur le Ministre, dans le cadre de l'arrestation de Gotovina, hier en Espagne, est-il urgent d'arrêter Karadzic et Mladic aujourd'hui ?
R - Aujourd'hui, je suis venu en Serbie pour parler du statut du Kosovo, pour parler également du referendum éventuel au Monténégro et pour dire qu'il est absolument capital pour la Serbie, comme d'ailleurs pour la Bosnie, d'avoir une pleine coopération avec le Tribunal pénal international, car comme on l'a vu hier, avec la Croatie, il faut que MM. Mladic et Karadzic, criminels de guerre aujourd'hui en fuite, puissent être retrouvés et déférés à La Haye, et ensuite, bien sûr, condamnés et punis.
Q - Dans le cadre de vos entretiens jusqu'à présent, est-ce que la coopération avec le Tribunal pénal international a été évoquée et qu'ont dit les Serbes ?
R - Il est nécessaire de bien comprendre qu'il ne peut pas y avoir de perspectives internationales, européennes en particulier, pour les pays des Balkans s'il n'y a pas de coopération pleine et entière avec le Tribunal pénal international. J'ai vu depuis ce matin le président de Serbie-et-Monténégro et le ministre des Affaires étrangères qui disent qu'il est nécessaire que tous les criminels de guerre soient pourchassés, soient chassés, soient déférés devant le Tribunal de La Haye, comme l'est M. Gotovina. Il faut que MM. Mladic et Karadzic le soient également. C'est important pour la crédibilité internationale et puis c'est important aussi pour continuer à parler de l'ensemble de la région, du statut du Kosovo, du referendum pour le Monténégro et des perspectives européennes des Balkans.
Q - Monsieur le Ministre, après vos premiers entretiens, avez-vous l'impression que si MM. Mladic et Karadzic ne sont pas arrêtés, c'est un manque de volonté politique ou un manque de capacités ?
R - Aujourd'hui, au milieu de la journée, après avoir rencontré le président de Serbie-et-Monténégro et le ministre des Affaires étrangères, je suis persuadé qu'il y a une volonté politique ; elle est nécessaire, car s'il n'y a pas de volonté politique, il ne peut pas y avoir de perspectives internationales et européennes en particulier. Nous avons demandé à la Croatie de coopérer totalement avec le Tribunal pénal international. Je suis heureux que le Premier ministre croate l'ait fait. Je suis heureux de voir que Mme Carla Del Ponte lui a fait confiance. Il avait dit que M. Gotovina serait retrouvé avant la fin de l'année. Cela a été le cas. Il faut qu'en Serbie et en Bosnie on puisse faire la même chose pour MM. Mladic et Karadzic.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 décembre 2005