Texte intégral
Q ? Bonsoir Monsieur le Ministre,
Que représentait pour vous Ibrahim Rugova ?
R ? Au-delà de l'homme politique, du grand dirigeant, du grand patriote au Kosovo, c'était un homme de sagesse, un homme de paix, un grand humaniste et pour ceux, comme moi qui l'ont rencontré dans les années 1990, pour ce combat extraordinaire qu'il a entrepris pour arrêter M. Milosevic - et je voudrais le dire ici, de manière pacifique -, sans faire couler une goutte de sang. Pour tout cela, nous lui devons beaucoup de respect aujourd'hui. Il faut aussi, surtout espérer qu'au-delà de la vie de M. Rugova, il y aura une suite, cette suite de sagesse, de paix au Kosovo et en Serbie-et-Monténégro.
Q ? On l'a vu, les négociations sur le statut de la province sont en cours, Ibrahim Rugova était un fervent défenseur de l'indépendance, Belgrade, de son côté ne parle que d'autonomie. Avez-vous eu ce soir les Serbes au téléphone ? Quelles sont leurs intentions ?
R ? Récemment, je me trouvais au Kosovo où j'ai rencontré M. Rugova, des personnalités serbes comme le président de la Serbie-et-Monténégro et le président de Serbie. Aujourd'hui, comme vous le savez et depuis le mois d'octobre dernier, le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a nommé M. Martti Ahtisaari, l'ancien président finlandais, pour mener les négociations. Ces négociations doivent être menées en accord avec les principes directeurs du Groupe de contact et comme vous le savez, ce sont la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie et la Russie.
Nous ne voulons ni partition, ni retour au statu quo, nous voulons le respect de la multi-ethnicité et en particulier une protection des minorités serbes ainsi qu'une protection du patrimoine serbe religieux, orthodoxe.
A partir de là, M. Ahtisaari nous présentera, le 31 janvier, à Londres, aux ministres des Affaires étrangères du Groupe de contact, le début de ces négociations.
Q ? Le peuple serbe n'a toujours pas accepté, digéré la perte du Kosovo. Pensez-vous qu'il y a un risque d'incidents de nouveau, après cette disparition ?
R ? Il est évident que les négociations doivent se faire le plus rapidement possible et de la manière la plus efficace possible ; l'idéal étant que l'on aboutisse à un accord politique au cours de l'année 2006 ou, pourquoi pas, avant l'été 2006. La France souhaite que ces négociations se poursuivent le plus vite possible dans ce sens. Mais, comme vous le dites en effet, les deux parties ne sont pas d'accord, mais ce qui me paraît aujourd'hui le plus important, c'est que la minorité serbe puisse vivre de son côté de manière normale au Kosovo ; mais il faut aussi être pragmatique et réaliste : 90 % de la population du Kosovo, c'est-à-dire des Albanais, souhaitent l'indépendance.
Pour le statut lui-même, nous n'avons pas à nous mêler des négociations puisque c'est à la fois M. Ahtisaari et les parties serbes et kosovares qui se rencontreront dans les semaines qui viennent.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2006
Que représentait pour vous Ibrahim Rugova ?
R ? Au-delà de l'homme politique, du grand dirigeant, du grand patriote au Kosovo, c'était un homme de sagesse, un homme de paix, un grand humaniste et pour ceux, comme moi qui l'ont rencontré dans les années 1990, pour ce combat extraordinaire qu'il a entrepris pour arrêter M. Milosevic - et je voudrais le dire ici, de manière pacifique -, sans faire couler une goutte de sang. Pour tout cela, nous lui devons beaucoup de respect aujourd'hui. Il faut aussi, surtout espérer qu'au-delà de la vie de M. Rugova, il y aura une suite, cette suite de sagesse, de paix au Kosovo et en Serbie-et-Monténégro.
Q ? On l'a vu, les négociations sur le statut de la province sont en cours, Ibrahim Rugova était un fervent défenseur de l'indépendance, Belgrade, de son côté ne parle que d'autonomie. Avez-vous eu ce soir les Serbes au téléphone ? Quelles sont leurs intentions ?
R ? Récemment, je me trouvais au Kosovo où j'ai rencontré M. Rugova, des personnalités serbes comme le président de la Serbie-et-Monténégro et le président de Serbie. Aujourd'hui, comme vous le savez et depuis le mois d'octobre dernier, le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a nommé M. Martti Ahtisaari, l'ancien président finlandais, pour mener les négociations. Ces négociations doivent être menées en accord avec les principes directeurs du Groupe de contact et comme vous le savez, ce sont la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie et la Russie.
Nous ne voulons ni partition, ni retour au statu quo, nous voulons le respect de la multi-ethnicité et en particulier une protection des minorités serbes ainsi qu'une protection du patrimoine serbe religieux, orthodoxe.
A partir de là, M. Ahtisaari nous présentera, le 31 janvier, à Londres, aux ministres des Affaires étrangères du Groupe de contact, le début de ces négociations.
Q ? Le peuple serbe n'a toujours pas accepté, digéré la perte du Kosovo. Pensez-vous qu'il y a un risque d'incidents de nouveau, après cette disparition ?
R ? Il est évident que les négociations doivent se faire le plus rapidement possible et de la manière la plus efficace possible ; l'idéal étant que l'on aboutisse à un accord politique au cours de l'année 2006 ou, pourquoi pas, avant l'été 2006. La France souhaite que ces négociations se poursuivent le plus vite possible dans ce sens. Mais, comme vous le dites en effet, les deux parties ne sont pas d'accord, mais ce qui me paraît aujourd'hui le plus important, c'est que la minorité serbe puisse vivre de son côté de manière normale au Kosovo ; mais il faut aussi être pragmatique et réaliste : 90 % de la population du Kosovo, c'est-à-dire des Albanais, souhaitent l'indépendance.
Pour le statut lui-même, nous n'avons pas à nous mêler des négociations puisque c'est à la fois M. Ahtisaari et les parties serbes et kosovares qui se rencontreront dans les semaines qui viennent.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 janvier 2006