Interview de M. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, sur le site internet du congrès de la CGT le 13 décembre, sur le syndicalisme, les revendications salariales, la notion de "sécurité sociale professionnelle" et le congrès de la CGT.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral

Q - Bonjour à toutes et à tous, nous sommes très heureux de recevoir Bernard Thibault.
R - Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue sur ce premier chat de la Cgt.
etienne : Bonjour, j'ai 22 ans, je suis intéressé par la politique et le social et pourtant je n'ai pas envie de me syndiquer. Je trouve vos méthodes trop archaïques et peu concluantes ? Comment souhaitez-vous attirer les jeunes au sein de votre syndicat ?
R - De tout temps, les méthodes et les objectifs syndicaux ont été définis par les membres du syndicat. Mon souhait est que les jeunes d'aujourd'hui, comme ceux qui les ont précédés soient présents dans les syndicats et qu'ils interviennent sur nos objectifs sociaux et nos formes d'actions.
Francis : C'est peut-être un peu hors sujet mais que pensez-vous des propos de Jacques Chirac au sujet des grèves RATP sur les lignes B et D du RER ?
R - Toute grève dans les transports, parce qu'elle touche à la vie quotidienne de dizaines, voire de centaines, de milliers d'usagers a un impact beaucoup plus important qu'une grève se déroulant dans un autre type d'entreprise. Dans les transports comme dans d'autres entreprises, je ne connais pas de salarié qui se mette en grève par plaisir. Parce que les transports ont une influence sur la vie quotidienne d'une très grand nombre de famille, l'obligation de négocier devrait être beaucoup plus encadrée qu'elle ne l'est à l'heure actuelle. Cela n'éviterait pas forcément toutes les grèves, mais cela éviterait sans doute un certain nombre de situations de blocage que nous rencontrons trop souvent.
Raffifr : Bonjour, pensez-vous que le fait de se syndiquer est mal vu ? Je souhaite demander prochainement une augmentation de salaire et je pense que mon patron risque de mal le prendre.
R - Une des raisons qui explique pourquoi les salariés français sont parmi les moins syndiqués d'Europe repose, c'est vrai, sur des attitudes patronales assez souvent antisyndicales. Malgré une législation française et internationale qui est sensée assurer une liberté d'engagement syndical pour tous les salariés. Je connais beaucoup de situations où les salariés qui franchissent le pas de se syndiquer ne souhaitent pas le faire savoir à leur employeur. Il nous revient dans la Cgt de créer les conditions pour permettre à ces syndiqués d'avoir eux aussi des lieux d'échange, d'expression et d'action syndicale adaptés à leur situation.
Punky : Bonjour, que pensez-vous des annonces d'hier du gouvernement ?
R - Le Premier ministre a mis plus de deux mois à réagir après l'importante mobilisation du 4 octobre portant sur les revendications de salaire et d'emplois et le moins que je puisse en dire, c'est qu'une nouvelle fois, ses déclarations d'hier sont sans rapport avec l'urgence de la situation sociale et la nécessité d'apporter des réponses concrètes s'agissant notamment de l'évolutions des salaires et de l'emploi. C'est la raison pour laquelle l'ensemble des organisations de la Cgt a décidé de travailler à une nouvelle mobilisation de toutes les professions pour la fin du mois de janvier. Nous proposons cette mobilisation aux autres confédérations syndicales mais, à ce jour, nous sommes les seuls convaincus, malheureusement, que c'est par la mobilisation des salariés que nous pouvons obtenir des changements importants dans la politique économique et sociale de ce gouvernement.
POULOU : Vu ce qui se passe dans les services publics actuellement (remise en cause) pourquoi il n'y a pas d'appel pour la défense de ceux-ci ?
R - Tous les services publics sont confrontés à des restrictions de moyens, à des projets de privatisation, à des suppressions d'emplois Cela s'exprime au travers de conflits professionnels ou locaux. La Cgt sur un plan confédéral, alimente en arguments et en propositions alternatives les mobilisations destinées à changer les orientations dans ces domaines. C'est ainsi que nous avons participé à la manifestation nationale qui se déroulait à Paris le 19 novembre à l'initiative d'élus locaux du centre de la France.
dd : Bonjour Monsieur Thibault, qu'est-ce qui vous a conduit à devenir secrétaire général de la CGT ?
R - C'est parce qu'on me l'a demandé. Mais la réponse est un peu courte ! Je me suis engagé dans l'action syndicale à l'âge de 18 ans pour défendre avec mes collègues de travail des revendications qui portaient sur les salaires, mais aussi en soutien à un militant syndical victime de brimades de la part de sa hiérarchie parce qu'il s'efforçait, comme délégué du personnel, de défendre les ouvriers qui travaillaient dans notre atelier. Au fil des années et de mon engagement militant, ce sont mes camarades du syndicat qui, régulièrement, m'ont sollicité pour prendre des responsabilités dans la Cgt jusqu'à la première de ces responsabilités.
Stéphane : Qu'en est-il justement de vos relations avec les autres OS, notamment la CFDT ?
R - Elles ne sont pas au beau fixe, et je crains que ce ne soit pas qu'un phénomène de saison. Si le Medef et le gouvernement se sentent aujourd'hui en capacité d'imposer aux salariés leurs projets leurs réformes qui portent gravement atteinte au droit social dans notre pays, c'est, entre autres, parce que les organisations syndicales françaises ne font pas actuellement la démonstration qu'elles veulent s'y opposer de manière déterminée. Cela ne conduit pas la Cgt à renoncer à travailler dans l'unité syndicale, bien au contraire. Cela doit nous conduire à ce que cette exigence d'unité, qui est un facteur d'efficacité lorsque nous négocions avec le gouvernement ou les employeurs, soit bien une exigence portée par les salariés eux-mêmes.
julie : Dans quels secteurs l'action syndicale est-elle la plus forte ? Dans quels secteurs reste-t-il le plus de chemin à parcourir ?
R - Il n'y a pas à proprement parler aujourd'hui de "bastions syndicaux". Il y a des branches professionnelles ou des entreprises dans lesquelles le syndicalisme et la Cgt sont plus présentes qu'ailleurs. Mais aujourd'hui, il ne suffit pas d'être "fort" chez soi, il faut être fort partout. L'une de nos urgences est de parvenir à organiser ceux des salariés qui ont le plus besoin d'être représentés et défendus, les plus précaires, les chômeurs etc.
Jean Bernard : Quels vont être les principaux sujets évoqués lors du congrès de Lille ?
alix : Comment se prépare le congrès Monsieur Bernard Thibault ???
Gary Cooper : Concrètement, qu'est-ce qui va se passer à Lille en avril ?
R - Nous voulons préparer ce congrès avec l'opinion du plus grand nombre des syndiqués. Un questionnaire est d'ailleurs disponible leur permettant de donner leurs appréciations sur notre activité, d'exprimer à la fois leurs critiques, leurs satisfactions aussi et leurs suggestions. Le congrès est le moment où nous procédons à la fois à une analyse de la situation économique et sociale, où nous tirons des enseignements de notre activité sur les trois années écoulées, pour définir ensemble les décisions qui nous aideront à être plus efficace pour atteindre rapidement nos objectifs pour les années à venir. Dans ce cadre-là, j'espère que nous consacrerons un moment important de nos débats et de nos décisions au développement de la Cgt, à la création de syndicats Cgt dans l'entreprise qui est une des conditions à remplir pour obtenir des succès syndicaux marquants.
greg62 : Bonjour Bernard, quelle est ta première analyse des forums et visites de sites ?
R - A ma connaissance, les forums que nous avons organisés sur les différents thèmes ont été plutôt appréciés par les participants. Beaucoup ont regretté d'ailleurs qu'il n'y ait pas eu un plus grand nombre de camarades, de salariés qui aient pu assister à ces échanges. Le plan de visite des 1 000 entreprises est en cours. J'étais d'ailleurs hier avec les camarades d'Alstom de La Rochelle. C'est un autre moyen pour préparer notre congrès, nos décisions en phase avec ce que vivent les militants des syndicats, et plus largement, les salariés.
philippe gagnieux : J'ai entendu sur les ondes ce matin "France Info" pour la première fois reprendre la notion de sécurité sociale professionnelle. notion porté à bout de bras par la Cgt. Peut-on considérer cela comme une première victoire ?
R - Il est un fait que, depuis notre dernier congrès (mars 2003) qui a validé notre projet de sécurité sociale professionnelle, beaucoup d'analystes, de responsables politiques, d'une manière ou d'une autre, cherchent à la reprendre. à leur compte. Le dernier en date, étant M.Sarkozy, qui, dans un article publié dans La Tribune laisse entendre qu'il serait tout à fait d'accord avec la revendication de la Cgt. C'est savoureux de la part du président de l'UMP, parti politique qui, à lui seul, a la majorité à l'assemblée nationale, et qui a décrété, par voie d'ordonnance l'instauration du contrat nouvelle embauche cet été. Il demeure que notre revendication, qui ouvre une autre perspective que la précarité généralisée dans l'emploi devient aujourd'hui incontournable dans le débat public. A nous d'obtenir maintenant des droits concrets et rapides qui permettent de mettre en oeuvre cette sécurité sociale professionnelle.
achillle : C'est quoi la sécurité sociale professionnelle ???
R - Si je résume brièvement : elle vise à mettre un terme à la précarité qui gangrène aujourd'hui la société française. Il n'y a aucune raison pour que les salariés acceptent et supportent à eux seuls toutes les contraintes, toutes les incertitudes ou toutes les conséquences des restructurations ou des choix stratégiques qui sont imprimés très souvent par des grands groupes industriels ou financiers. Nous sommes donc demandeurs de droits et de dispositions qui empêchent qu'un salarié soit à l'avenir considéré comme un kleenex tantôt employable, tantôt jetable. Cela nécessite de mettre au point toute une série de mécanismes conjuguant le droit à l'emploi, à la formation continue, au reclassement choisi, à la promotion permanente. Dont les employeurs seraient solidairement responsables.
Muriel : Comment organiser plus efficacement les chômeurs, les salariés de du privé ? Quelle pistes pour permettre à chaque syndiqué d'être acteur de la Cgt ?
R - L'organisation des salariés les plus précaires, dont les chômeurs, est une tâche parmi les plus difficiles pour le syndicalisme depuis qu'il existe. Ainsi, nous sommes passés pour ce qui nous concerne à près de 15 000 chômeurs syndiqués à la Cgt à 5000 selon les années. C'est naturellement très insuffisant par rapport aux besoins et d'ailleurs cela peut aussi expliquer pourquoi le Medef s'estime encore aujourd'hui encore en capacité de restreindre une nouvelle fois les droits des chômeurs. C'est ce qui se négocie en ce moment même. Nous savons d'expérience que ce ne sont pas les plus démunis qui s'organiseront spontanément pour porter leur colère et leurs revendications. Il et donc de notre responsabilité d'aider ceux d'entre nous qui en ont le plus besoin de s'organiser dans le syndicat. C'est aussi une affaire de dignité. Pour permettre à tous les syndiqués d'être des acteurs dans leur organisation, nous allons par exemple proposer au congrès d'adopter un nouveau système de cotisations syndicales qui permettra d'envoyer à l'avenir un journal mensuel à tous les syndiqués de la Cgt. J'espère que ce projet sera approuvé.
lucas : Justement, puisqu'on parle de salariés en situation précaire, quelque chose de spécial est prévu par rapport au CNE ?
R - Dès l'annonce du contrat nouvelle embauche faite par le Premier ministre lors de sa prise de fonction, nous avons contesté, comme les autres confédérations syndicales, le fait qu'au nom de la création d'emplois, on instaure une nouvelle forme de précarité dans l'emploi. Je regrette que nous ayons été seul le 21 juin pour s'opposer au projet d'ordonnance gouvernementale. Une fois de plus, la division syndicale a pesé en notre défaveur. Nous ne renoncerons pas, pour ce qui nous concerne, à éliminer ce type de contrat de la législation sociale.
alexis : Aujourd'hui, les nouveaux pauvres constituent une nouvelle majorité de travailleurs. Que comptez-vous faire à ce sujet pour que les gens qui travaillent aient au moins la chance de subvenir à leurs besoins ?
R - Il faut agir pour des mesures concrètes et rapide portant sur le niveau des salaires. S'il y a aujourd'hui dans notre pays ce que l'on appelle des travailleurs pauvres, une notion qui est apparue pour la première fois aux Etats-Unis il y a de nombreuses années, c'est bien parce que les salaires pratiqués dans de nombreuses branches professionnelles, ne sont plus en rapport très souvent avec les qualifications des salariés et, surtout avec le niveau de revenus pour vivre décemment. Un exemple : le coût du logement pour les familles est passé de 20 à 30% du budget en 20 ans.
ebe1953 : Bonjour Bernard, la dernière réunion avec le Medef sur le financement de l'Unedic s'est déroulée aujourd'hui. Quel est votre sentiment sur l'avenir de l'assurance chômage dans notre pays ?
R - Les négociations sur la convention Unedic qui doit définir les droits applicables aux chômeurs à partir du 1er janvier prochain se déroule en ce moment même. Je suis assez pessimiste sur leurs conclusions. Toutes les confédérations pourtant, ont défendu la revendication de taxer les entreprises utilisant la précarité comme mode normal de recrutement de leurs salariés. Mais au fil des discussions, je crains que cette revendication commune s'évapore et que certains acceptent une nouvelle fois de rogner sur les droits applicables aux chômeurs dans le seul but de parvenir à un équilibre financier de la caisse d'indemnisation du chômage.
Absents Acheres : La Cgt a t'elle sa place à la CES qui en a en son sein moult syndicats réformistes ?
R - Non seulement la Cgt y a toute sa place dans la confédération européenne des syndicats, mais, plus largement, il est évident que l'ensemble des syndicalistes en Europe et dans le monde, doivent de manière urgente s'interroger sur leur capacité à défendre des positions communes, à organiser des mobilisations communes, si nous voulons compter face à des mécanismes économiques de plus en plus mondialisés.
eric03 : Aujourd'hui la Cgt opère de grandes transformations inéluctables, comment mieux les prendre et les faire prendre en compte sans en passer par 2 ou 3 congrès ?
R - La Cgt est une organisation complexe. Elle est composée de 707 000 adhérents regroupés dans plus de 20 000 syndicats d'entreprises appartenant à 32 fédérations professionnelles. L'objectif d'un congrès de la CGT, c'est de permettre à chacun à chaque organisation comme à chaque membre de la Cgt d'être associé à la réflexion et aux prises de décisions. Après le congrès c'est vrai, viendra le temps de la mise en oeuvre de ces décisions. Et nous avons beaucoup à progresser en réactivité à ce propos.
Stéphane : Que donne aujourd'hui l'objectif du million d'adhérent ? Quel travail est réalisé actuellement pour que les forces syndicales collent davantage avec les lieux où sont les salariés ? Comment les Fédération syndicales riches notamment "publiques" aident les autres ?
R - Nous avons inverser la tendance puisque nous progressons en nombre d'adhérents syndiqués à la Cgt. Trop lentement encore, mais nous progressons. C'est vrai surtout dans le secteur privé (métallurgie, santé privée, commerce, transports..). Pour accélérer la cadence, nous avons arrêté un plan national de syndicalisation dont nous ferons le point au congrès. Il consiste à retenir ensemble des cibles (des localités, des zones d'activité..) où la Cgt est absente, mais où les salariés sont très nombreux. Pour concentrer à ces endroits des moyens financiers, des forces militantes pour y installer la Cgt.
guzzi47 : Le syndiqué peut-il être entendu dans une organisation qui délègue à n'en plus finir ? Et où sa voix ne représente pas grande valeur ?
R - Ma conviction est que la Cgt ne serait plus la Cgt si elle ne cherchait pas en permanence, et en toute circonstance, à développer ses positions et son activité sur la base des attentes de ses syndiqués. Il est normal que dans une organisation à la taille de la Cgt, il y ait des procédures et des instances permettant à la démocratie de fonctionner. Il faut sans cesse veiller à ce que cet objectif soit atteint et que cela ne représente pas, comme cela peut exister dans toute organisation des filtres qui seraient préjudiciables à notre activité et à notre identité.
goutelle : Bonjour Bernard : nous habitons dans le département de la Loire, est nous avons bien du mal à recevoir l'information des actions prévues sur le plan national et départemental, ce qui ne nous permet pas toujours de les préparer dans de bonnes conditions. Syndiqués à la Cgt ils nous arrivent d'avoir connaissance de manif la veille ou le jour même. Nous syndiqués ne pouvons même pas participer ...
R - Moi-même, je constate trop souvent un délai beaucoup trop important entre le moment où les instances de la Cgt prennent une une décision, et le moment où les syndicats et les militants en ont connaissance. De ce point de vue là, nous avons beaucoup de choses à faire pour être plus réactif. Des outils comme Internet ou d'autres peuvent nous y aider. Il faut accepter en certaines circonstances, de pouvoir se parler en direct sans passer systématiquement par les différents canaux de l'organisation qui représentent parfois une certaine lourdeur. Alors qu'il y a urgence pour le traitement de beaucoup de situations.
BB : Y a t'il plus d'hommes ou de femmes dans vos rangs ?
R - Du point de vue des syndiqués, je n'ai pas un chiffre précis, mais je donnerai une estimation : un tiers de nos adhérents sont des femmes. Cela doit s'examiner, bien sûr, plus précisément par secteur professionnel, avec l'objectif surtout de créer des conditions pour que les femmes puissent assumer dans l'organisation le même type de responsabilités que les hommes. Nous allons maintenir la parité hommes/femmes pour composer la future commission exécutive de la confédération.
Gilles : Quel travail de syndicalisation est fait par la Confédération auprès des jeunes pour anticiper le Papy Boum et pour renouveler les cadres dirigeants ?
R - Nous ne devons pas hésiter à provoquer des rencontres avec les jeunes à propos du syndicalisme. J'en ai fait personnellement l'expérience à Toulouse. Ils ont des choses à nous dire, ils ont leurs attentes à l'égard des syndicats, ils sont parfois réticents à franchir la pas parce qu'ils reconaissent eux-mêmes que le syndicalisme est victime d'une mauvaise image. Pour autant, cela fait plusieurs années que les enquêtes d'opinion font apparaître que l'image de la Cgt est la plus positive dans la tranche d'âge des 18-25 ans. Nous réfléchissons en ce moment à une grande initiative en direction des jeunes pour leur permettre de s'exprimer aussi à propos de leurs attentes avant notre prochain congrès.
Stéphane : J'ai 28 ans et suis syndiqué Cgt. Avec les différents épisodes internes à la Cgt (constitution, Sncm, etc.), ton équipe et toi-même avez-vous encore les ressources et l'envie pour continuer après le congrès ? A quelle condition ?
R - Si je n'avais plus d'envie, je ne serais pas là à communiquer avec vous. Admettons ensemble que l'efficacité de notre syndicalisme repose d'abord et avant tout sur notre collectif, notre unité, pour porter les revendications qui nous sont communes.
Robert : Le 48ème congrès qui se prépare va t'il enfin mettre en application les décisions qui sont prises lors des congrès cogitiel passage en pourcentage, rôle important des lieux de vie, etc. Il faut mettre en applications nos décisions il y a trop d'inertie.
R - Nous sommes dans la phase de préparation de nos décisions. Nous cherchons donc pour l'instant à associer le plus grand nombre des adhérents. A l'expérience, nous aurons aussi le moment venu, à mettre en place des dispositions nous assurant que les décisions collectives sont rapidement suivies d'effet. Ce sera une des premières tâches de la future direction confédérale.
Q - Merci beaucoup Bernard Thibault, le mot de la fin ?
R - Merci à tous, le temps de conclure est malheureusement arrivé trop tôt. Nous allons avoir d'autres occasions pour nous rencontrer. Un prochain rendez-vous va s'organiser pour le mois de janvier sous la même forme. Encore une fois j'invite celles et ceux qui ne l'auraient pas encore fait à s'exprimer aussi par le questionnaire destiné aux adhérents et disponibles dans les organisations de la Cgt. (près de 20 000 camarades ont déjà répondu). Nous devons ces prochains jours débattre du congrès mais aussi travailler à la mobilisation des salariés dans toutes les professions pour le rendez-vous d'action interprofessionnelle que nous programmons pour la fin du mois de janvier. Je vous souhaite à chacun de bonnes fêtes de fin d'année pour une reprise en fanfare ;-) A très bientôt.Source http://www.cgt.fr, le 15 décembre 2005