Texte intégral
Richard Arzt : Bonjour, Gérard Larcher.
Gérard Larcher : Bonjour.
Q- Il y a donc eu 28.200 chômeurs de moins, en novembre. Votre premier commentaire sur ce chiffre.
R- 158.000 chômeurs de moins, en 8 mois. Moins 13.300 chômeurs de longue durée en moins, en novembre, par rapport à octobre. Moins 20% de licenciements économiques. Voilà des chiffres qui nous conduisent vers des perspectives qui nous permettent d'envisager, enfin, de briser ce cercle du chômage structurel qui nous fait tant de mal.
Q- Principale raison de ce bon chiffre, selon vous ?
R- D'abord, la mobilisation pour l'emploi, décrétée par le Premier ministre, dans le cadre du plan d'urgence : le plan de cohésion sociale. Mais aussi, un troisième trimestre qui nous a vus ré atteindre des chiffres de croissance : plus 0,7 au troisième trimestre qui ont des effets positifs. Un quatrième trimestre que nous sentons porteur.
Et puis, regardons le secteur marchand : on parle souvent des contrats aidés du secteur marchand. 150.000 contrats d'avenir et contrats d'accompagnement vers l'emploi. Mais aussi, jamais autant de contrats initiative emploi dans le secteur marchand. C'est-à-dire, plus 25% sur l'année 2005 par rapport à l'année 2004 et, en même temps, un formidable décollage de l'apprentissage.
Plus 8.000 apprentis au cours des trois derniers mois. Jamais l'apprentissage, en France, n'avait mobilisé autant de jeunes autour des entreprises, et notamment des petites et moyennes entreprise, mais aussi des grandes entreprises, grâce à Henri Lachman et à son initiative de mobiliser les grandes entreprises.
Q- Vous avez quand même parlé, d'abord, d'un traitement social du chômage.
R- Non, j'ai évoqué parce que, pardonnez-moi, préparer ceux qui sont éloignés de l'emploi au retour vers l'emploi, ou permettre à des jeunes d'entrer dans l'emploi, au travers des contrats d'apprentissage, des contrats de professionnalisation, c'est - j'allais dire - préparer l'avenir autour du secteur marchand.
Q- Cela correspond quand même à un changement du gouvernement Villepin par rapport à son prédécesseur.
R- Je crois que le travail a commencé depuis longtemps. Qu'il y a eu une grande étape dont nous fêtons l'anniversaire, aujourd'hui, c'est-à-dire la loi de cohésion sociale que nous avons souhaitée, avec Jean-Louis Borloo, c'était sous le gouvernement Raffarin. Il y a le plan d'urgence décidé par Dominique de Villepin. Aujourd'hui, la réalité c'est que nous n'avons jamais eu autant de travailleurs salariés affiliés à l'Unedic. Encore 20.000 et nous aurons les 16 millions de travailleurs salariés affiliés à l'Unedic.
Q- Comment voyez-vous l'évolution pour 2006 ? Vous pensez que vous arriverez à quels chiffres ?
R- Nous pensons d'abord que notre taux de croissance devrait être plus soutenu, pour l'année 2006. Un objectif : je vais reprendre le chiffre de l'Insee, tout simplement. Pour la fin juin, donc les chiffres de juillet : 9,2. Comme Jean-Louis Borloo, je pense que le seuil de 9 sera un seuil tout à fait important, au plan psychologique.
Q- Quand pensez-vous l'atteindre ?
R- Nous verrons tout cela pour le deuxième semestre de l'année 2006.
Q- Et il y aura des autres politiques gouvernementales à préciser ?
R- Le Premier ministre a annoncé un deuxième souffle du plan d'urgence pour l'emploi, et de la mobilisation pour l'emploi. Reconnaissons, aujourd'hui, qu'avec plus de 225.000 contrats nouvelle embauche, il y a une réponse venant des petites et de moyennes entreprises qui n'est pas une réponse de substitution, comme certains l'affirment aujourd'hui. Et donc, aujourd'hui, la création d'emplois : ce sera sans doute plus de 50.000 au cours de l'année. Il y a des réalités devant nous et nous sommes mobilisés autour de l'emploi, mais aussi autour de l'égalité des chances. C'est-à-dire face à une réalité. Des jeunes qui, dans certains quartiers, ont un taux de chômage 4 fois supérieur aux jeunes Français.
Q- Tout cela, politiquement, c'est plutôt favorable pour la majorité et pour le premier ministre ?
R- C'est, en tous les cas, favorable pour notre pays.
Q- Il est bon que le Premier ministre soit arrivé à Matignon en juin ? Au moment où il y a eu ce retournement de tendance ?
R- En tous les cas, nous travaillons mobilisés, derrière le Premier ministre, autour de cette bataille pour l'emploi.
Q- Autre sujet. Dans le froid de cet hiver sont apparus, on l'a vu, l'existence de travailleurs salariés qui n'ont pas de logement. Cela concerne un peu votre domaine ?
R- C'est pour Jean-Louis Borloo, pour Catherine Vautrin et pour le Premier ministre, une préoccupation très forte car nous souhaitons, aussi, que les revenus du travail permettent, tout simplement, d'avoir une vie citoyenne accomplie. Et je dois dire que cette priorité, et le premier ministre a demandé qu'on la traite. Il a confié à Xavier Emmanuelli, il a confié au préfet de la région Île-de-France, une mission qui devra rendre ses conclusions dans quelques jours.
Q- Il faut que ce soit pendant l'hiver, si possible.
R- Et cette mission doit nous permettre de trouver une réponse. D'ores et déjà, pour le plan hiver : plus 10.000 places ont été ouvertes. Et l'objectif du plan de cohésion sociale : c'est 100.000 places, aujourd'hui, pour répondre à l'hébergement d'urgence. Mais la vraie réalité, c'est d'abord qu'un travailleur puisse trouver un logement, qu'il n'ait pas de difficulté à l'accès au logement social. Ceci fait bien partie des textes qui sont en débat, aujourd'hui, sur la proposition de Jean-Louis Borloo, à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
Q- Je reviens sur une question à propos de l'emploi et du contrôle des chômeurs. Ce décret, qui est apparu juste avant Noël, sur la possibilité de contrôler les données fiscales des chômeurs a provoqué beaucoup de remous. Allez-vous revenir en arrière ?
R- D'abord, c'était beaucoup de bruit pour rien puisque, depuis 1984, les données fiscales pouvaient être apportées en cas de présomption de fraude. Simplement, nous avions voulu, dans la loi de cohésion sociale, mieux encadrer et notamment soumettre à la CNIL cette possibilité. Mais surtout, la vraie priorité qui est la nôtre, c'est l'accompagnement du demandeur d'emploi. Pour réduire - j'allais dire - ce temps au cours duquel il est au chômage. L'accompagnement, c'est : chaque mois, le demandeur d'emploi sera reçu, à l'Agence Nationale Pour l'Emploi : mieux former, mieux accompagner, validation des acquis de l'expérience. C'est autour du retour à l'emploi, et vers l'emploi, que nous sommes mobilisés.
Q- Avec un côté contrôle, en même temps ?
R- Parce que, pardonnez-moi, le contrôle fait partie de cette dynamique d'accompagnement, y compris pour faire le point avec le demandeur d'emploi et bien, tout simplement, qui ne viendrait pas à ces entretiens, qui ne viendrait pas aux formations. C'est, tout simplement, des droits et des devoirs de part et d'autre.
Q- Toujours en matière d'emploi. Si la baisse de la TVA dans la restauration est obtenue par un accord européen et la bonne volonté de l'Allemagne, ce sera un manque à gagner pour les finances publiques françaises. Mais, pour l'emploi, est-ce que ce sera, selon vous, sûrement positif ?
R- Bâtiments, travaux publics : ça a été plus de 60.000 emplois créés par une TVA, pour les travaux, réduite à 5,5 pour un certain nombre de travaux.
Q- Et pour la restauration ?
R- Pour la restauration, aujourd'hui, nous souhaitons obtenir - le Premier ministre l'a rappelé - une TVA réduite. Tout simplement possible pour réduire une inégalité entre la restauration rapide et la restauration classique.
Q- D'accord, mais sur le plan de l'emploi ?
R- Et la troisième chose, c'est qu'il faut que : hôtellerie, café, restauration rendent plus attractifs les métiers qui sont les leurs, qui les rendent plus attractifs pour les jeunes, au cours de la carrière. Voilà pourquoi, une politique salariale, une politique de formation est indispensable, à côté d'une politique qui ne serait que fiscale.
Merci, Gérard Larcher. Je rappelle que vous êtes ministre délégué à l'Emploi. Et très bonne année !
Gérard Larcher : Bonjour.
Q- Il y a donc eu 28.200 chômeurs de moins, en novembre. Votre premier commentaire sur ce chiffre.
R- 158.000 chômeurs de moins, en 8 mois. Moins 13.300 chômeurs de longue durée en moins, en novembre, par rapport à octobre. Moins 20% de licenciements économiques. Voilà des chiffres qui nous conduisent vers des perspectives qui nous permettent d'envisager, enfin, de briser ce cercle du chômage structurel qui nous fait tant de mal.
Q- Principale raison de ce bon chiffre, selon vous ?
R- D'abord, la mobilisation pour l'emploi, décrétée par le Premier ministre, dans le cadre du plan d'urgence : le plan de cohésion sociale. Mais aussi, un troisième trimestre qui nous a vus ré atteindre des chiffres de croissance : plus 0,7 au troisième trimestre qui ont des effets positifs. Un quatrième trimestre que nous sentons porteur.
Et puis, regardons le secteur marchand : on parle souvent des contrats aidés du secteur marchand. 150.000 contrats d'avenir et contrats d'accompagnement vers l'emploi. Mais aussi, jamais autant de contrats initiative emploi dans le secteur marchand. C'est-à-dire, plus 25% sur l'année 2005 par rapport à l'année 2004 et, en même temps, un formidable décollage de l'apprentissage.
Plus 8.000 apprentis au cours des trois derniers mois. Jamais l'apprentissage, en France, n'avait mobilisé autant de jeunes autour des entreprises, et notamment des petites et moyennes entreprise, mais aussi des grandes entreprises, grâce à Henri Lachman et à son initiative de mobiliser les grandes entreprises.
Q- Vous avez quand même parlé, d'abord, d'un traitement social du chômage.
R- Non, j'ai évoqué parce que, pardonnez-moi, préparer ceux qui sont éloignés de l'emploi au retour vers l'emploi, ou permettre à des jeunes d'entrer dans l'emploi, au travers des contrats d'apprentissage, des contrats de professionnalisation, c'est - j'allais dire - préparer l'avenir autour du secteur marchand.
Q- Cela correspond quand même à un changement du gouvernement Villepin par rapport à son prédécesseur.
R- Je crois que le travail a commencé depuis longtemps. Qu'il y a eu une grande étape dont nous fêtons l'anniversaire, aujourd'hui, c'est-à-dire la loi de cohésion sociale que nous avons souhaitée, avec Jean-Louis Borloo, c'était sous le gouvernement Raffarin. Il y a le plan d'urgence décidé par Dominique de Villepin. Aujourd'hui, la réalité c'est que nous n'avons jamais eu autant de travailleurs salariés affiliés à l'Unedic. Encore 20.000 et nous aurons les 16 millions de travailleurs salariés affiliés à l'Unedic.
Q- Comment voyez-vous l'évolution pour 2006 ? Vous pensez que vous arriverez à quels chiffres ?
R- Nous pensons d'abord que notre taux de croissance devrait être plus soutenu, pour l'année 2006. Un objectif : je vais reprendre le chiffre de l'Insee, tout simplement. Pour la fin juin, donc les chiffres de juillet : 9,2. Comme Jean-Louis Borloo, je pense que le seuil de 9 sera un seuil tout à fait important, au plan psychologique.
Q- Quand pensez-vous l'atteindre ?
R- Nous verrons tout cela pour le deuxième semestre de l'année 2006.
Q- Et il y aura des autres politiques gouvernementales à préciser ?
R- Le Premier ministre a annoncé un deuxième souffle du plan d'urgence pour l'emploi, et de la mobilisation pour l'emploi. Reconnaissons, aujourd'hui, qu'avec plus de 225.000 contrats nouvelle embauche, il y a une réponse venant des petites et de moyennes entreprises qui n'est pas une réponse de substitution, comme certains l'affirment aujourd'hui. Et donc, aujourd'hui, la création d'emplois : ce sera sans doute plus de 50.000 au cours de l'année. Il y a des réalités devant nous et nous sommes mobilisés autour de l'emploi, mais aussi autour de l'égalité des chances. C'est-à-dire face à une réalité. Des jeunes qui, dans certains quartiers, ont un taux de chômage 4 fois supérieur aux jeunes Français.
Q- Tout cela, politiquement, c'est plutôt favorable pour la majorité et pour le premier ministre ?
R- C'est, en tous les cas, favorable pour notre pays.
Q- Il est bon que le Premier ministre soit arrivé à Matignon en juin ? Au moment où il y a eu ce retournement de tendance ?
R- En tous les cas, nous travaillons mobilisés, derrière le Premier ministre, autour de cette bataille pour l'emploi.
Q- Autre sujet. Dans le froid de cet hiver sont apparus, on l'a vu, l'existence de travailleurs salariés qui n'ont pas de logement. Cela concerne un peu votre domaine ?
R- C'est pour Jean-Louis Borloo, pour Catherine Vautrin et pour le Premier ministre, une préoccupation très forte car nous souhaitons, aussi, que les revenus du travail permettent, tout simplement, d'avoir une vie citoyenne accomplie. Et je dois dire que cette priorité, et le premier ministre a demandé qu'on la traite. Il a confié à Xavier Emmanuelli, il a confié au préfet de la région Île-de-France, une mission qui devra rendre ses conclusions dans quelques jours.
Q- Il faut que ce soit pendant l'hiver, si possible.
R- Et cette mission doit nous permettre de trouver une réponse. D'ores et déjà, pour le plan hiver : plus 10.000 places ont été ouvertes. Et l'objectif du plan de cohésion sociale : c'est 100.000 places, aujourd'hui, pour répondre à l'hébergement d'urgence. Mais la vraie réalité, c'est d'abord qu'un travailleur puisse trouver un logement, qu'il n'ait pas de difficulté à l'accès au logement social. Ceci fait bien partie des textes qui sont en débat, aujourd'hui, sur la proposition de Jean-Louis Borloo, à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
Q- Je reviens sur une question à propos de l'emploi et du contrôle des chômeurs. Ce décret, qui est apparu juste avant Noël, sur la possibilité de contrôler les données fiscales des chômeurs a provoqué beaucoup de remous. Allez-vous revenir en arrière ?
R- D'abord, c'était beaucoup de bruit pour rien puisque, depuis 1984, les données fiscales pouvaient être apportées en cas de présomption de fraude. Simplement, nous avions voulu, dans la loi de cohésion sociale, mieux encadrer et notamment soumettre à la CNIL cette possibilité. Mais surtout, la vraie priorité qui est la nôtre, c'est l'accompagnement du demandeur d'emploi. Pour réduire - j'allais dire - ce temps au cours duquel il est au chômage. L'accompagnement, c'est : chaque mois, le demandeur d'emploi sera reçu, à l'Agence Nationale Pour l'Emploi : mieux former, mieux accompagner, validation des acquis de l'expérience. C'est autour du retour à l'emploi, et vers l'emploi, que nous sommes mobilisés.
Q- Avec un côté contrôle, en même temps ?
R- Parce que, pardonnez-moi, le contrôle fait partie de cette dynamique d'accompagnement, y compris pour faire le point avec le demandeur d'emploi et bien, tout simplement, qui ne viendrait pas à ces entretiens, qui ne viendrait pas aux formations. C'est, tout simplement, des droits et des devoirs de part et d'autre.
Q- Toujours en matière d'emploi. Si la baisse de la TVA dans la restauration est obtenue par un accord européen et la bonne volonté de l'Allemagne, ce sera un manque à gagner pour les finances publiques françaises. Mais, pour l'emploi, est-ce que ce sera, selon vous, sûrement positif ?
R- Bâtiments, travaux publics : ça a été plus de 60.000 emplois créés par une TVA, pour les travaux, réduite à 5,5 pour un certain nombre de travaux.
Q- Et pour la restauration ?
R- Pour la restauration, aujourd'hui, nous souhaitons obtenir - le Premier ministre l'a rappelé - une TVA réduite. Tout simplement possible pour réduire une inégalité entre la restauration rapide et la restauration classique.
Q- D'accord, mais sur le plan de l'emploi ?
R- Et la troisième chose, c'est qu'il faut que : hôtellerie, café, restauration rendent plus attractifs les métiers qui sont les leurs, qui les rendent plus attractifs pour les jeunes, au cours de la carrière. Voilà pourquoi, une politique salariale, une politique de formation est indispensable, à côté d'une politique qui ne serait que fiscale.
Merci, Gérard Larcher. Je rappelle que vous êtes ministre délégué à l'Emploi. Et très bonne année !