Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de vous retrouver pour tracer les perspectives d'une année 2006 qui, comme toutes les années paires, sera une grande année de sport.
L'année 2005 a permis de faire avancer positivement un grand nombre de projets. Elle restera cependant marquée par trois évènements : le référendum européen, le vote du CIO à Singapour et les évènements violents qu'ont connu certains de nos quartiers. Ces trois évènements, de nature extrêmement différente, se rejoignent en ce qu'ils peuvent conduire à la tentation du repli sur soi. Refuser l'Europe, refuser l'olympisme, refuser l'autre, autant de refus qui comme toutes les solutions de facilité peuvent se développer si l'on n'y prend pas garde.
Au-delà du repli, l'autre tentation contre laquelle il faut nous prémunir, est celle d'une forme de cynisme politique qui a conduit à tourner le dos à nos principes quand ceux-ci n'apparaissent plus aux goûts du jour. L'égalité des chances, le mérite, et le respect de la règle collective sont des valeurs indissociables que nous devons toujours promouvoir.
C'est pour cela qu'ensemble nous devons placer 2006 sous le signe de l'ouverture et du rayonnement international de notre pays, et ce aussi bien dans le domaine de la jeunesse, du sport que de la vie associative. C'est également pour cela que les principes de responsabilité et d'engagement au même titre que les principes d'égalité des chances et de cohésion sociale seront au coeur de mon action.
(Encourager l'ouverture et le rayonnement international)
Incontestablement, la décision prise par le CIO le 6 juillet 2005 d'attribuer à la ville de Londres l'organisation des jeux Olympiques de 2012 a suscité en France une grande déception. Celle-ci se situe à la hauteur de l'investissement collectif des acteurs publics et privés, de l'espoir placé dans cette candidature et de la qualité du dossier français.
Cette candidature fut cependant l'occasion pour les Français d'exprimer leur amour du sport, leur volonté d'accueillir et de participer à un grand événement sportif. Cet engouement populaire, il nous faut le pérenniser.
Par ailleurs, ce sentiment ne s'est pas transformé en un quelconque abattement. Bien au contraire, nos sportifs et sportives l'ont montré depuis ce 6 juillet en réalisant des performances exceptionnelles : nos nageurs, nos judokas, nos basketteurs à l'Euro, nos athlètes ou encore la magnifique performance des escrimeurs français ?et je pourrais encore en citer?
Avec les Jeux olympiques et paralympiques de Turin dans quelques jours et la Coupe du monde de football cet été, de très grands événements nous attendent cette année, auxquels il faut ajouter les championnats du monde de handball ou de basket-ball.
2006 sera, dans cette lignée, l'année d'une plus forte ambition pour le sport français. Cette ambition se traduit tout d'abord par le développement de la pratique sportive pour le plus grand nombre. L'objectif est de faciliter l'accès au sport de publics qui sont actuellement éloignés de toute pratique sportive de manière à pouvoir compter 1 million de licenciés supplémentaires en 2012. Cette ambition se traduit également par une forte impulsion dans la politique de haut-niveau, pour contribuer au rayonnement sportif de la France.
(A- Donner au sport français plus de moyens pour plus d'ambition)
L'Etat et le mouvement sportif ont affirmé leur volonté et défini une démarche conjointe pour « rebondir » suite à la déception des Jeux de 2012. Ainsi, le Président de la république dans son allocution du 14 juillet et le Premier Ministre, ont annoncé un grand « programme national de développement du sport » que j'ai présenté ce matin en conseil des ministres. Ce programme mobilisera sur 3 ans près de 100 millions d'euros de crédits supplémentaires.
Il contribuera à la réalisation de grandes infrastructures nationales sportives prévues dans le dossier de candidature de Paris 2012 : base nautique à Vaires-sur-Marne, piscine Olympique à Aubervilliers, stand de tir à Versailles, vélodrome à Saint-Quentin-en Yvelines.
Il permettra également de mieux préparer les élites sportives pour les grandes compétitions. Pour y parvenir, j'ai décidé la création de la Préparation Olympique et Paralympique (POP). Elle remplace le «groupement d'intérêt public Sport d'Elite et Préparation Olympique » (GIP - SEPO). La POP permettra de renforcer notre capacité d'expertise en matière sportive en intégrant notamment une préoccupation de benchmarking, en d'autres termes « l'intelligence sportive ». Celle-ci sera placée sous l'autorité du ministre. Je viens d'en désigner le directeur . Il s'agit de Fabien CANU, ancien directeur technique national de la fédération française de Judo.
Les conditions d'accueil et de prise en charge des sportifs au sein des filières du sport de haut niveau seront également améliorées en 2006. L'INSEP redevient le fleuron de ce dispositif. L'établissement est actuellement en rénovation dans le cadre d'un programme d'investissement de 115 millions d'Euros qui s'achèvera en 2008. 2006 sera une étape importante de ce grand projet avec la signature du contrat de partenariat pour la réhabilitation de la partie Nord, qui abrite l'hébergement, la restauration, la formation et le médical.
Sur cet aspect médical, la France, très en pointe en matière de lutte contre le dopage, est en retard dans le domaine de l'épidémiologie du sport et de la physiopathologie du sportif de haut niveau. C'est pourquoi, à la suite du rapport que j'ai demandé au professeur Dhainaut, Président de l'Université Paris V, j'ai décidé de créer un Institut de recherche médicale et d'épidémiologie du sport (IRMES) localisé à l'INSEP visant à créer un centre de ressources épidémiologiques, ayant pour objet les conditions de la pratique sportive. Cet important projet implique des partenariats publics avec d'autres départements ministériels (santé, enseignement supérieur et recherche) ou encore l'INSERM et le CNRS, mais aussi des partenariats privés avec des entreprises intéressées par ces projets d'étude.
Enfin, il est nécessaire de renforcer le rayonnement sportif de la France en mettant en oeuvre une politique de soutien à la présence de responsables français au sein des instances sportives internationales et en améliorant l'accueil de manifestations sportives internationales dans notre pays. Certaines de ces grandes manifestations sont d'ores et déjà connues. Je pense en particulier à la coupe du monde de rugby, pour laquelle un nouveau délégué interministériel M. le Préfet Bergougnioux, a été nommé. Je pense également aux championnats du monde de handball féminin en 2007, ainsi qu'aux championnats du monde de ski de Val d'Isère en 2009.
(B- Renforcer la lutte contre le dopage au niveau international pour plus d'efficacité)
Renforcer la place de la France dans le monde du sport c'est aussi être exemplaire au niveau international dans la lutte contre le dopage. Le projet de loi que j'ai présenté, doit être voté par les députés le 7 février prochain, soit avant l'ouverture des Jeux Olympiques de Turin, tel que je m'y étais engagé. Ce projet marque la volonté de la France d'inscrire la lutte contre le dopage au niveau international en introduisant en droit national les préconisations du code mondial antidopage. Le processus de ratification en cours de la convention universelle contre le dopage dans le sport, adoptée à l'occasion de la 32ème conférence générale de l'UNESCO en octobre dernier, apporte le cadre juridique international nécessaire pour lutter de manière efficace contre ce fléau.
Le CPLD et le LNDD seront regroupés au sein d'une seule autorité indépendante : l'Agence française de lutte contre le dopage. Ainsi, la loi acte une nouvelle répartition des rôles en matière de lutte contre le dopage entre l'Etat et la future agence. La procédure des contrôles relèvera de la responsabilité de l'agence, tandis que l'Etat sera chargé de la prévention, de la protection, de la santé des sportifs et de la mise en oeuvre des programmes publics de recherche.
(C- Développer l'ouverture et la mobilité des jeunes en Europe)
En matière de sport, et plus largement en matière de jeunesse ou de vie associative, faire le choix de l'Europe est une nécessité pour construire un avenir porteur.
C'est ainsi qu'à la suite du retrait par la Commission Européenne du projet de statut d'association européenne, je conduirai une nouvelle initiative afin que l'Union Européenne entame de nouveaux travaux pour relancer ce projet.
De la même façon, 2006 sera une année européenne pour le CNJ (Conseil National de la Jeunesse). Je souhaite que ses représentants intègrent aux côtés du CNAJEP (Comité National des Associations de la Jeunesse et d'Education Populaire) le forum Européen de la Jeunesse, organisme représentatif des conseils nationaux de la jeunesse. Par ailleurs, le conseil des ministres franco-allemand du 26 avril 2005 a entériné la réforme de l'OFAJ (Office Franco-Allemand de la Jeunesse) afin de le rendre plus opérationnel. Il jouera ainsi à nouveau un rôle moteur au sein de la relation franco-allemande
Cette dimension européenne, j'ai souhaité enfin en faire une composante à part entière de l'opération « Jobs d'été » notamment en augmentant le nombre de pays européens qui en seront partenaires. En 2006, le partenariat avec le réseau information jeunesse et l'ANPE, sera renforcé pour faire de ces journées une véritable réussite. Plus de 120 000 annonces seront disponibles cette année sur l'ensemble du territoire, soit trois fois plus d'offres que l'année dernière.
2006 verra également le développement du service volontaire européen.
2- (Faire le pari de la responsabilité et de l'engagement)
La responsabilité et l'engagement sont pour moi au coeur des devoirs que nous avons tous vis-à-vis de notre société. Ce principe de responsabilité collective et individuelle prend des formes très différentes.
(A- Préférer l'engagement à la contrainte : le choix du volontariat et de l'initiative)
L'engagement au service de la collectivité est plus que jamais nécessaire à la cohésion de notre société. La richesse de cette démarche vient précisément de son caractère volontaire et non contraint. Nous avons donc un travail de pédagogie, un travail de conviction, à accomplir. Les associations sont au coeur de cette problématique et elles doivent pouvoir accueillir, aux côtés des bénévoles et des salariés, des volontaires qui s'engagent pour réaliser des missions d'intérêt général.
Ce sera bientôt possible avec la loi sur le volontariat associatif, votée hier soir à l'Assemblée Nationale. Ce dispositif sera l'un des piliers du service civil volontaire, annoncé par le Président de la République, aux côtés des autres formules que sont le dispositif Défense deuxième chance, les Cadets de la République et les contrats d'accompagnement dans l'emploi. Le service civil volontaire concernera 50.000 jeunes en 2007, dont 10.000 volontaires associatifs.
Notre société a besoin de créativité et d'enthousiasme. Nous devons permettre aux jeunes d'exprimer leurs talents et leur audace.
En 2006, je souhaite donc donner une nouvelle ampleur au programme « Envie d'agir ». Le nombre de jeunes concernés sera doublé pour passer à 40 000. 1000 points d'appui les aideront à développer leurs projets sur l'ensemble du territoire.
J'ai décidé d'intensifier le soutien d' « Envie d'agir » aux jeunes qui s'investissent dans la création ou la reprise d'activité économique. L'entrepreneuriat des jeunes mérite vraiment d'être encouragé sachant que 25% des nouveaux chefs d'entreprise ont moins de 30 ans.
(B- Responsabiliser le sport professionnel
pour permettre son développement)
Responsabilité et engagement sont aussi des valeurs cardinales pour le sport. Ainsi, pour se développer, notre sport professionnel doit se montrer plus responsable, plus mature. Il doit accepter que le pouvoir normatif fédéral reste dans le cadre qui est le sien, c'est à dire celui des règles techniques sportives. Le conseil d'Etat a très justement distingué la norme obligatoire et contraignante de la simple recommandation que la fédération peut émettre, à partir de laquelle la négociation peut s'ouvrir avec les collectivités locales. Un décret viendra prochainement sécuriser cette distinction afin de prévenir d'éventuels contentieux.
Ce principe de responsabilité s'exprimera dans la clarification, par le législateur, du statut des agents. L'ensemble des acteurs, fédérations, ligues ou clubs, doit se mobiliser pour que les flux financiers soient les plus transparents possibles.
Enfin, ce principe de responsabilité s'impose dans le juste équilibre entre solidarité financière avec le sport amateur et développement économique des structures professionnelles. En effet, les aspirations légitimes des clubs professionnels à un plus fort développement économique ne doivent pas nous faire perdre de vue que le sport n'est pas une activité commerciale comme les autres. Le rejet de la constitution européenne, malheureusement, conduit à retarder cette prise de conscience collective au niveau communautaire.
Le débat sur l'introduction des clubs en bourse illustre bien cette tension. La solidarité interne aux fédérations entre le sport amateur et le sport professionnel peut être mise à mal si la cotation en bourse des clubs professionnels était autorisée sans encadrement.
Depuis plus de trois ans, j'ai agi pour renforcer la compétitivité du sport professionnel français dans le respect des principes qui fondent notre organisation. Dans cet esprit, j'ai décidé de réunir le 31 janvier une table ronde sur ce sujet avec les différents acteurs concernés. Il faut notamment encourager les clubs à construire et exploiter des équipements, plus modernes qui serviront leur stratégie de développement.
(C- Donner un nouvel élan au monde associatif)
Comme les événements récents en ont encore apporté la preuve, le monde associatif est au coeur de la cohésion de notre société. Il convient donc de le soutenir et de renforcer sa structuration. Pour cela, le soutien à la formation des bénévoles sera augmenté. Les associations et réseaux nationaux de jeunesse et d'éducation populaire investis dans les quartiers bénéficieront également d'un soutien financier supplémentaire.
Les annonces gouvernementales lors de la conférence de la vie associative, qui se tiendra le 23 janvier en présence du Premier Ministre, permettront d'améliorer les relations contractuelles entre l'Etat et les associations, de réaffirmer le rôle des associations dans le dialogue civil et de développer le bénévolat.
3- (Promouvoir l'égalité des chances et la cohésion sociale notamment par l'accès à l'emploi)
Comme l'a annoncé le Président de la République, cette année est l'année de l'égalité des chances. Un projet de loi sera prochainement en discussion devant le Parlement. Il n'y a pas de cohésion sociale possible sans égalité des chances. Nous avons l'ardente obligation de prendre des initiatives, tous, là où nous sommes. Je veux ainsi saluer le projet de coordination nationale au service des jeunes issus des quartiers sensibles que porte aujourd'hui dans le domaine du sport le Président Bîmes.
A- (Assurer l'égalité des territoires grâce au CNDS)
L'égalité des territoires est l'une de mes priorités. En matière d'équipements sportifs, cette nécessaire solidarité et égalité a inspiré la création du Centre National de Développement du Sport.
Les instances du CNDS, qui fonctionneront dans quelques semaines, associeront les représentants des collectivités territoriales, partenaires indispensables du développement des politiques sportives. Le premier recensement national des équipements sportifs est achevé. Son exploitation permettra au CNDS de mettre en oeuvre une véritable politique d'aménagement du territoire sportif.
Le CNDS sera doté de moyens renforcés pour sa première année. L'adossement du grand Programme National de Développement du Sport au CNDS permettra une parfaite cohérence de son action avec les priorités de l'Etat.
B- (Faire du sport un exemple pour promouvoir les valeurs républicaines)
Développer le sport, c'est aussi réaffirmer ses valeurs et les faire rayonner. Le sport doit être, à ce titre, exemplaire.
Ainsi, le travail effectué depuis 4 ans sur l'accessibilité aux pratiques sportives des personnes handicapées sera bien évidemment intensifié. J'ai privilégié la formation des agents du ministère afin qu'ils puissent conseiller et accompagner les personnes handicapées dans un projet de vie épanouie dont le sport est l'un des facteurs. La présence des référents sport et handicap, le dynamisme du pôle ressource de Bourges, l'augmentation des financements pour l'accessibilité des bâtiments ont permis une réelle prise en compte de la pratique sportive des handicapés.
Ce devoir d'exemplarité s'applique bien évidemment à la lutte contre la violence. Des mesures législatives et réglementaires sont entrées en application et ont renforcé la sécurité des manifestations sportives et des rencontres. Je pense notamment aux interdictions de stades. J'ai également souhaité dans ce domaine une action forte de prévention. L'application cette année d'une convention signée entre la fédération française de football, la LICRA et mon ministère permettra d'accompagner, par des moyens humains et financiers, la mise en place d'un observatoire de la violence dans le football et des actions de prévention du racisme.
Le refus de la violence dans le sport passe également par la réaffirmation du rôle central de l'arbitre, garant des règles et de l'éthique sportive. Garantir son indépendance, protéger son intégrité physique sur le plan pénal et clarifier le cadre social et fiscal de son activité sont autant de préoccupations que je souhaite voir aboutir dans le cadre d'une proposition de loi que porte le sénateur Jean-François Humbert. L'arbitre sera considéré comme un agent chargé d'une mission de service public. D'autre part, le caractère indépendant de l'arbitre sera réaffirmé.
(C- Favoriser l'accès des jeunes issus de ces quartiers à la pratique d'une activité sportive, culturelle ou de loisirs)
Grâce à ses valeurs éducatives et sociales, le sport peut être un outil d'intégration et d'insertion efficace. Il en est de même de la pratique culturelle ou de loisirs dans les quartiers en difficulté. Aussi, un ambitieux programme d'accompagnement des associations sportives et de jeunesse qui oeuvrent dans les quartiers sensibles sera engagé en 2006. Ce programme accompagnera les associations les plus efficaces et mettra en place un soutien financier pluriannuel. Cette démarche qualitative s'accompagnera d'une démarche d'évaluation.
De la même façon, je sais que la Fondation du sport développera de nouveaux programmes d'action en direction des quartiers les plus en difficulté. Cette structure privée, a permis de nouveaux mécénats d'entreprises en matière de sport. Elle sait pouvoir compter sur mon entier soutien.
Enfin, l'opération Solidar'été, sera poursuivie et amplifiée en 2006, permettant à 12 000 jeunes issus de milieux modestes de découvrir des activités sportives et culturelles de qualité au sein des CREPS. Dans une logique de gagnant-gagnant, ces séjours sont également l'occasion pour ces jeunes bénéficiaires d'élaborer des projets qu'ils mettront à leur tour en oeuvre au bénéfice de la collectivité.
(D- Mettre l'emploi au coeur des priorités)
L'ensemble de ces actions en direction des jeunes ne trouve véritablement leur pertinence que si elles sont accompagnées d'une véritable politique permettant un accès à l'emploi. La bataille de l'emploi a été engagée résolument par le Premier Ministre et le MJSVA y prendra toute sa place.
Je souhaite également développer l'emploi et la formation dans les champs de l'animation et du sport. Ces métiers offrent une chance d'insertion professionnelle à de nombreux jeunes passionnés. Une récente enquête montre que les diplômes délivrés par le Ministère sont caractérisés par un très fort taux d'employabilité : 95 % des diplômés, dans les champs sportifs et de l'animation, trouvent un emploi en moins de sept mois et 82 % des diplômés ne connaissent aucune phase de chômage.
J'ai décidé de lancer un programme national d'accès renforcé aux métiers de l'animation et du sport pour les jeunes les plus en difficulté. Ce dispositif intitulé Parcours Animation Sport (PAS) concernera 2500 jeunes supplémentaires.
Il reposera sur un triptyque : un parcours de formation en alternance ; un tutorat assuré par les établissements du ministère ; et un contrat aidé dans une association.
Ces bénéficiaires seront âgés de 16 à 30 ans et seront prioritairement détectés dans les associations de jeunesse et dans les clubs sportifs qu'ils fréquentent et le cas échéant à l'issue du dispositif « Défense ? 2ème chance ».
Le P.A.S ne constitue une véritable chance qu'à partir du moment où le jeune, une fois détecté, est accompagné individuellement en vue de le placer dans les conditions de réussite optimales. Chaque jeune aura donc un référent. C'est cet accompagnement, qui lui offrira des perspectives d'emploi durables. Pour les jeunes les plus en difficulté, des solutions d'hébergement en CREPS seront proposées.
Ce programme se déploiera, de manière opérationnelle, à compter du mois d'avril. Une équipe de pilotage, conduite par le directeur régional, en aura la responsabilité dans chaque région. Vous l'avez compris, il s'agit d'un programme très ambitieux mais qui est aujourd'hui absolument nécessaire.
* * *
Si nous sommes tous ici tournés vers l'avenir, il n'est pas interdit de jeter un dernier regard dernière nous. Il y a un peu plus de trois ans, avec Henri Sérandour, nous avons porté les Etats généraux du sport. Nous avons pris, à l'issue de ce vaste processus, des engagements vis à vis des acteurs du sport. Aujourd'hui, avec les nouveaux statuts fédéraux, la modernisation des règles du sport professionnel, le CNDS, la nouvelle agence anti-dopage, la rénovation de l'INSEP, la POP, j'ai envie de vous dire « Pari tenu ».
J'en retiens à titre principal une méthode : le partenariat. Partenariat responsable entre le mouvement associatif en général et les associations de jeunesse et d'éducation populaire en particulier au service du rayonnement et de l'ouverture internationale, de l'engagement et de l'égalité des chances.
Je vous remercie de votre attention et vous adresse très chaleureusement mes voeux les plus sincères de très bonne et heureuse année 2006 pour vous-mêmes et pour vos proches. Je souhaite que cette année encore, nous ayons de multiples occasions de nous rencontrer, d'échanger et de débattre.Je vous remercie.
Je suis particulièrement heureux de vous retrouver pour tracer les perspectives d'une année 2006 qui, comme toutes les années paires, sera une grande année de sport.
L'année 2005 a permis de faire avancer positivement un grand nombre de projets. Elle restera cependant marquée par trois évènements : le référendum européen, le vote du CIO à Singapour et les évènements violents qu'ont connu certains de nos quartiers. Ces trois évènements, de nature extrêmement différente, se rejoignent en ce qu'ils peuvent conduire à la tentation du repli sur soi. Refuser l'Europe, refuser l'olympisme, refuser l'autre, autant de refus qui comme toutes les solutions de facilité peuvent se développer si l'on n'y prend pas garde.
Au-delà du repli, l'autre tentation contre laquelle il faut nous prémunir, est celle d'une forme de cynisme politique qui a conduit à tourner le dos à nos principes quand ceux-ci n'apparaissent plus aux goûts du jour. L'égalité des chances, le mérite, et le respect de la règle collective sont des valeurs indissociables que nous devons toujours promouvoir.
C'est pour cela qu'ensemble nous devons placer 2006 sous le signe de l'ouverture et du rayonnement international de notre pays, et ce aussi bien dans le domaine de la jeunesse, du sport que de la vie associative. C'est également pour cela que les principes de responsabilité et d'engagement au même titre que les principes d'égalité des chances et de cohésion sociale seront au coeur de mon action.
(Encourager l'ouverture et le rayonnement international)
Incontestablement, la décision prise par le CIO le 6 juillet 2005 d'attribuer à la ville de Londres l'organisation des jeux Olympiques de 2012 a suscité en France une grande déception. Celle-ci se situe à la hauteur de l'investissement collectif des acteurs publics et privés, de l'espoir placé dans cette candidature et de la qualité du dossier français.
Cette candidature fut cependant l'occasion pour les Français d'exprimer leur amour du sport, leur volonté d'accueillir et de participer à un grand événement sportif. Cet engouement populaire, il nous faut le pérenniser.
Par ailleurs, ce sentiment ne s'est pas transformé en un quelconque abattement. Bien au contraire, nos sportifs et sportives l'ont montré depuis ce 6 juillet en réalisant des performances exceptionnelles : nos nageurs, nos judokas, nos basketteurs à l'Euro, nos athlètes ou encore la magnifique performance des escrimeurs français ?et je pourrais encore en citer?
Avec les Jeux olympiques et paralympiques de Turin dans quelques jours et la Coupe du monde de football cet été, de très grands événements nous attendent cette année, auxquels il faut ajouter les championnats du monde de handball ou de basket-ball.
2006 sera, dans cette lignée, l'année d'une plus forte ambition pour le sport français. Cette ambition se traduit tout d'abord par le développement de la pratique sportive pour le plus grand nombre. L'objectif est de faciliter l'accès au sport de publics qui sont actuellement éloignés de toute pratique sportive de manière à pouvoir compter 1 million de licenciés supplémentaires en 2012. Cette ambition se traduit également par une forte impulsion dans la politique de haut-niveau, pour contribuer au rayonnement sportif de la France.
(A- Donner au sport français plus de moyens pour plus d'ambition)
L'Etat et le mouvement sportif ont affirmé leur volonté et défini une démarche conjointe pour « rebondir » suite à la déception des Jeux de 2012. Ainsi, le Président de la république dans son allocution du 14 juillet et le Premier Ministre, ont annoncé un grand « programme national de développement du sport » que j'ai présenté ce matin en conseil des ministres. Ce programme mobilisera sur 3 ans près de 100 millions d'euros de crédits supplémentaires.
Il contribuera à la réalisation de grandes infrastructures nationales sportives prévues dans le dossier de candidature de Paris 2012 : base nautique à Vaires-sur-Marne, piscine Olympique à Aubervilliers, stand de tir à Versailles, vélodrome à Saint-Quentin-en Yvelines.
Il permettra également de mieux préparer les élites sportives pour les grandes compétitions. Pour y parvenir, j'ai décidé la création de la Préparation Olympique et Paralympique (POP). Elle remplace le «groupement d'intérêt public Sport d'Elite et Préparation Olympique » (GIP - SEPO). La POP permettra de renforcer notre capacité d'expertise en matière sportive en intégrant notamment une préoccupation de benchmarking, en d'autres termes « l'intelligence sportive ». Celle-ci sera placée sous l'autorité du ministre. Je viens d'en désigner le directeur . Il s'agit de Fabien CANU, ancien directeur technique national de la fédération française de Judo.
Les conditions d'accueil et de prise en charge des sportifs au sein des filières du sport de haut niveau seront également améliorées en 2006. L'INSEP redevient le fleuron de ce dispositif. L'établissement est actuellement en rénovation dans le cadre d'un programme d'investissement de 115 millions d'Euros qui s'achèvera en 2008. 2006 sera une étape importante de ce grand projet avec la signature du contrat de partenariat pour la réhabilitation de la partie Nord, qui abrite l'hébergement, la restauration, la formation et le médical.
Sur cet aspect médical, la France, très en pointe en matière de lutte contre le dopage, est en retard dans le domaine de l'épidémiologie du sport et de la physiopathologie du sportif de haut niveau. C'est pourquoi, à la suite du rapport que j'ai demandé au professeur Dhainaut, Président de l'Université Paris V, j'ai décidé de créer un Institut de recherche médicale et d'épidémiologie du sport (IRMES) localisé à l'INSEP visant à créer un centre de ressources épidémiologiques, ayant pour objet les conditions de la pratique sportive. Cet important projet implique des partenariats publics avec d'autres départements ministériels (santé, enseignement supérieur et recherche) ou encore l'INSERM et le CNRS, mais aussi des partenariats privés avec des entreprises intéressées par ces projets d'étude.
Enfin, il est nécessaire de renforcer le rayonnement sportif de la France en mettant en oeuvre une politique de soutien à la présence de responsables français au sein des instances sportives internationales et en améliorant l'accueil de manifestations sportives internationales dans notre pays. Certaines de ces grandes manifestations sont d'ores et déjà connues. Je pense en particulier à la coupe du monde de rugby, pour laquelle un nouveau délégué interministériel M. le Préfet Bergougnioux, a été nommé. Je pense également aux championnats du monde de handball féminin en 2007, ainsi qu'aux championnats du monde de ski de Val d'Isère en 2009.
(B- Renforcer la lutte contre le dopage au niveau international pour plus d'efficacité)
Renforcer la place de la France dans le monde du sport c'est aussi être exemplaire au niveau international dans la lutte contre le dopage. Le projet de loi que j'ai présenté, doit être voté par les députés le 7 février prochain, soit avant l'ouverture des Jeux Olympiques de Turin, tel que je m'y étais engagé. Ce projet marque la volonté de la France d'inscrire la lutte contre le dopage au niveau international en introduisant en droit national les préconisations du code mondial antidopage. Le processus de ratification en cours de la convention universelle contre le dopage dans le sport, adoptée à l'occasion de la 32ème conférence générale de l'UNESCO en octobre dernier, apporte le cadre juridique international nécessaire pour lutter de manière efficace contre ce fléau.
Le CPLD et le LNDD seront regroupés au sein d'une seule autorité indépendante : l'Agence française de lutte contre le dopage. Ainsi, la loi acte une nouvelle répartition des rôles en matière de lutte contre le dopage entre l'Etat et la future agence. La procédure des contrôles relèvera de la responsabilité de l'agence, tandis que l'Etat sera chargé de la prévention, de la protection, de la santé des sportifs et de la mise en oeuvre des programmes publics de recherche.
(C- Développer l'ouverture et la mobilité des jeunes en Europe)
En matière de sport, et plus largement en matière de jeunesse ou de vie associative, faire le choix de l'Europe est une nécessité pour construire un avenir porteur.
C'est ainsi qu'à la suite du retrait par la Commission Européenne du projet de statut d'association européenne, je conduirai une nouvelle initiative afin que l'Union Européenne entame de nouveaux travaux pour relancer ce projet.
De la même façon, 2006 sera une année européenne pour le CNJ (Conseil National de la Jeunesse). Je souhaite que ses représentants intègrent aux côtés du CNAJEP (Comité National des Associations de la Jeunesse et d'Education Populaire) le forum Européen de la Jeunesse, organisme représentatif des conseils nationaux de la jeunesse. Par ailleurs, le conseil des ministres franco-allemand du 26 avril 2005 a entériné la réforme de l'OFAJ (Office Franco-Allemand de la Jeunesse) afin de le rendre plus opérationnel. Il jouera ainsi à nouveau un rôle moteur au sein de la relation franco-allemande
Cette dimension européenne, j'ai souhaité enfin en faire une composante à part entière de l'opération « Jobs d'été » notamment en augmentant le nombre de pays européens qui en seront partenaires. En 2006, le partenariat avec le réseau information jeunesse et l'ANPE, sera renforcé pour faire de ces journées une véritable réussite. Plus de 120 000 annonces seront disponibles cette année sur l'ensemble du territoire, soit trois fois plus d'offres que l'année dernière.
2006 verra également le développement du service volontaire européen.
2- (Faire le pari de la responsabilité et de l'engagement)
La responsabilité et l'engagement sont pour moi au coeur des devoirs que nous avons tous vis-à-vis de notre société. Ce principe de responsabilité collective et individuelle prend des formes très différentes.
(A- Préférer l'engagement à la contrainte : le choix du volontariat et de l'initiative)
L'engagement au service de la collectivité est plus que jamais nécessaire à la cohésion de notre société. La richesse de cette démarche vient précisément de son caractère volontaire et non contraint. Nous avons donc un travail de pédagogie, un travail de conviction, à accomplir. Les associations sont au coeur de cette problématique et elles doivent pouvoir accueillir, aux côtés des bénévoles et des salariés, des volontaires qui s'engagent pour réaliser des missions d'intérêt général.
Ce sera bientôt possible avec la loi sur le volontariat associatif, votée hier soir à l'Assemblée Nationale. Ce dispositif sera l'un des piliers du service civil volontaire, annoncé par le Président de la République, aux côtés des autres formules que sont le dispositif Défense deuxième chance, les Cadets de la République et les contrats d'accompagnement dans l'emploi. Le service civil volontaire concernera 50.000 jeunes en 2007, dont 10.000 volontaires associatifs.
Notre société a besoin de créativité et d'enthousiasme. Nous devons permettre aux jeunes d'exprimer leurs talents et leur audace.
En 2006, je souhaite donc donner une nouvelle ampleur au programme « Envie d'agir ». Le nombre de jeunes concernés sera doublé pour passer à 40 000. 1000 points d'appui les aideront à développer leurs projets sur l'ensemble du territoire.
J'ai décidé d'intensifier le soutien d' « Envie d'agir » aux jeunes qui s'investissent dans la création ou la reprise d'activité économique. L'entrepreneuriat des jeunes mérite vraiment d'être encouragé sachant que 25% des nouveaux chefs d'entreprise ont moins de 30 ans.
(B- Responsabiliser le sport professionnel
pour permettre son développement)
Responsabilité et engagement sont aussi des valeurs cardinales pour le sport. Ainsi, pour se développer, notre sport professionnel doit se montrer plus responsable, plus mature. Il doit accepter que le pouvoir normatif fédéral reste dans le cadre qui est le sien, c'est à dire celui des règles techniques sportives. Le conseil d'Etat a très justement distingué la norme obligatoire et contraignante de la simple recommandation que la fédération peut émettre, à partir de laquelle la négociation peut s'ouvrir avec les collectivités locales. Un décret viendra prochainement sécuriser cette distinction afin de prévenir d'éventuels contentieux.
Ce principe de responsabilité s'exprimera dans la clarification, par le législateur, du statut des agents. L'ensemble des acteurs, fédérations, ligues ou clubs, doit se mobiliser pour que les flux financiers soient les plus transparents possibles.
Enfin, ce principe de responsabilité s'impose dans le juste équilibre entre solidarité financière avec le sport amateur et développement économique des structures professionnelles. En effet, les aspirations légitimes des clubs professionnels à un plus fort développement économique ne doivent pas nous faire perdre de vue que le sport n'est pas une activité commerciale comme les autres. Le rejet de la constitution européenne, malheureusement, conduit à retarder cette prise de conscience collective au niveau communautaire.
Le débat sur l'introduction des clubs en bourse illustre bien cette tension. La solidarité interne aux fédérations entre le sport amateur et le sport professionnel peut être mise à mal si la cotation en bourse des clubs professionnels était autorisée sans encadrement.
Depuis plus de trois ans, j'ai agi pour renforcer la compétitivité du sport professionnel français dans le respect des principes qui fondent notre organisation. Dans cet esprit, j'ai décidé de réunir le 31 janvier une table ronde sur ce sujet avec les différents acteurs concernés. Il faut notamment encourager les clubs à construire et exploiter des équipements, plus modernes qui serviront leur stratégie de développement.
(C- Donner un nouvel élan au monde associatif)
Comme les événements récents en ont encore apporté la preuve, le monde associatif est au coeur de la cohésion de notre société. Il convient donc de le soutenir et de renforcer sa structuration. Pour cela, le soutien à la formation des bénévoles sera augmenté. Les associations et réseaux nationaux de jeunesse et d'éducation populaire investis dans les quartiers bénéficieront également d'un soutien financier supplémentaire.
Les annonces gouvernementales lors de la conférence de la vie associative, qui se tiendra le 23 janvier en présence du Premier Ministre, permettront d'améliorer les relations contractuelles entre l'Etat et les associations, de réaffirmer le rôle des associations dans le dialogue civil et de développer le bénévolat.
3- (Promouvoir l'égalité des chances et la cohésion sociale notamment par l'accès à l'emploi)
Comme l'a annoncé le Président de la République, cette année est l'année de l'égalité des chances. Un projet de loi sera prochainement en discussion devant le Parlement. Il n'y a pas de cohésion sociale possible sans égalité des chances. Nous avons l'ardente obligation de prendre des initiatives, tous, là où nous sommes. Je veux ainsi saluer le projet de coordination nationale au service des jeunes issus des quartiers sensibles que porte aujourd'hui dans le domaine du sport le Président Bîmes.
A- (Assurer l'égalité des territoires grâce au CNDS)
L'égalité des territoires est l'une de mes priorités. En matière d'équipements sportifs, cette nécessaire solidarité et égalité a inspiré la création du Centre National de Développement du Sport.
Les instances du CNDS, qui fonctionneront dans quelques semaines, associeront les représentants des collectivités territoriales, partenaires indispensables du développement des politiques sportives. Le premier recensement national des équipements sportifs est achevé. Son exploitation permettra au CNDS de mettre en oeuvre une véritable politique d'aménagement du territoire sportif.
Le CNDS sera doté de moyens renforcés pour sa première année. L'adossement du grand Programme National de Développement du Sport au CNDS permettra une parfaite cohérence de son action avec les priorités de l'Etat.
B- (Faire du sport un exemple pour promouvoir les valeurs républicaines)
Développer le sport, c'est aussi réaffirmer ses valeurs et les faire rayonner. Le sport doit être, à ce titre, exemplaire.
Ainsi, le travail effectué depuis 4 ans sur l'accessibilité aux pratiques sportives des personnes handicapées sera bien évidemment intensifié. J'ai privilégié la formation des agents du ministère afin qu'ils puissent conseiller et accompagner les personnes handicapées dans un projet de vie épanouie dont le sport est l'un des facteurs. La présence des référents sport et handicap, le dynamisme du pôle ressource de Bourges, l'augmentation des financements pour l'accessibilité des bâtiments ont permis une réelle prise en compte de la pratique sportive des handicapés.
Ce devoir d'exemplarité s'applique bien évidemment à la lutte contre la violence. Des mesures législatives et réglementaires sont entrées en application et ont renforcé la sécurité des manifestations sportives et des rencontres. Je pense notamment aux interdictions de stades. J'ai également souhaité dans ce domaine une action forte de prévention. L'application cette année d'une convention signée entre la fédération française de football, la LICRA et mon ministère permettra d'accompagner, par des moyens humains et financiers, la mise en place d'un observatoire de la violence dans le football et des actions de prévention du racisme.
Le refus de la violence dans le sport passe également par la réaffirmation du rôle central de l'arbitre, garant des règles et de l'éthique sportive. Garantir son indépendance, protéger son intégrité physique sur le plan pénal et clarifier le cadre social et fiscal de son activité sont autant de préoccupations que je souhaite voir aboutir dans le cadre d'une proposition de loi que porte le sénateur Jean-François Humbert. L'arbitre sera considéré comme un agent chargé d'une mission de service public. D'autre part, le caractère indépendant de l'arbitre sera réaffirmé.
(C- Favoriser l'accès des jeunes issus de ces quartiers à la pratique d'une activité sportive, culturelle ou de loisirs)
Grâce à ses valeurs éducatives et sociales, le sport peut être un outil d'intégration et d'insertion efficace. Il en est de même de la pratique culturelle ou de loisirs dans les quartiers en difficulté. Aussi, un ambitieux programme d'accompagnement des associations sportives et de jeunesse qui oeuvrent dans les quartiers sensibles sera engagé en 2006. Ce programme accompagnera les associations les plus efficaces et mettra en place un soutien financier pluriannuel. Cette démarche qualitative s'accompagnera d'une démarche d'évaluation.
De la même façon, je sais que la Fondation du sport développera de nouveaux programmes d'action en direction des quartiers les plus en difficulté. Cette structure privée, a permis de nouveaux mécénats d'entreprises en matière de sport. Elle sait pouvoir compter sur mon entier soutien.
Enfin, l'opération Solidar'été, sera poursuivie et amplifiée en 2006, permettant à 12 000 jeunes issus de milieux modestes de découvrir des activités sportives et culturelles de qualité au sein des CREPS. Dans une logique de gagnant-gagnant, ces séjours sont également l'occasion pour ces jeunes bénéficiaires d'élaborer des projets qu'ils mettront à leur tour en oeuvre au bénéfice de la collectivité.
(D- Mettre l'emploi au coeur des priorités)
L'ensemble de ces actions en direction des jeunes ne trouve véritablement leur pertinence que si elles sont accompagnées d'une véritable politique permettant un accès à l'emploi. La bataille de l'emploi a été engagée résolument par le Premier Ministre et le MJSVA y prendra toute sa place.
Je souhaite également développer l'emploi et la formation dans les champs de l'animation et du sport. Ces métiers offrent une chance d'insertion professionnelle à de nombreux jeunes passionnés. Une récente enquête montre que les diplômes délivrés par le Ministère sont caractérisés par un très fort taux d'employabilité : 95 % des diplômés, dans les champs sportifs et de l'animation, trouvent un emploi en moins de sept mois et 82 % des diplômés ne connaissent aucune phase de chômage.
J'ai décidé de lancer un programme national d'accès renforcé aux métiers de l'animation et du sport pour les jeunes les plus en difficulté. Ce dispositif intitulé Parcours Animation Sport (PAS) concernera 2500 jeunes supplémentaires.
Il reposera sur un triptyque : un parcours de formation en alternance ; un tutorat assuré par les établissements du ministère ; et un contrat aidé dans une association.
Ces bénéficiaires seront âgés de 16 à 30 ans et seront prioritairement détectés dans les associations de jeunesse et dans les clubs sportifs qu'ils fréquentent et le cas échéant à l'issue du dispositif « Défense ? 2ème chance ».
Le P.A.S ne constitue une véritable chance qu'à partir du moment où le jeune, une fois détecté, est accompagné individuellement en vue de le placer dans les conditions de réussite optimales. Chaque jeune aura donc un référent. C'est cet accompagnement, qui lui offrira des perspectives d'emploi durables. Pour les jeunes les plus en difficulté, des solutions d'hébergement en CREPS seront proposées.
Ce programme se déploiera, de manière opérationnelle, à compter du mois d'avril. Une équipe de pilotage, conduite par le directeur régional, en aura la responsabilité dans chaque région. Vous l'avez compris, il s'agit d'un programme très ambitieux mais qui est aujourd'hui absolument nécessaire.
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Si nous sommes tous ici tournés vers l'avenir, il n'est pas interdit de jeter un dernier regard dernière nous. Il y a un peu plus de trois ans, avec Henri Sérandour, nous avons porté les Etats généraux du sport. Nous avons pris, à l'issue de ce vaste processus, des engagements vis à vis des acteurs du sport. Aujourd'hui, avec les nouveaux statuts fédéraux, la modernisation des règles du sport professionnel, le CNDS, la nouvelle agence anti-dopage, la rénovation de l'INSEP, la POP, j'ai envie de vous dire « Pari tenu ».
J'en retiens à titre principal une méthode : le partenariat. Partenariat responsable entre le mouvement associatif en général et les associations de jeunesse et d'éducation populaire en particulier au service du rayonnement et de l'ouverture internationale, de l'engagement et de l'égalité des chances.
Je vous remercie de votre attention et vous adresse très chaleureusement mes voeux les plus sincères de très bonne et heureuse année 2006 pour vous-mêmes et pour vos proches. Je souhaite que cette année encore, nous ayons de multiples occasions de nous rencontrer, d'échanger et de débattre.Je vous remercie.