Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
C'est un très grand plaisir pour moi d'ouvrir le deuxième forum sur la recherche organisé par Paris-Ile de France Capitale Economique sur le thème des pôles de compétitivité et je voudrais remercier M. Jacquillat de son invitation.
La politique du Gouvernement en faveur de la compétitivité
Pourquoi la compétitivité ?
La démarche des pôles de compétitivité résulte d'un constat : celui que le monde de la recherche, le monde de l'entreprise et le monde de l'université ont souvent travaillé séparément, que toutes les énergies n'étaient pas fédérées, que les talents parfois se dispersaient, alors que la France dispose d'atouts considérables.
En sélectionnant des pôles de compétitivité, dont le moteur sera l'innovation, le Gouvernement veut mobiliser les professionnels d'un secteur d'activité et d'un territoire autour d'une ambition commune.
Le Gouvernement est engagé depuis longtemps dans une politique en faveur de l'innovation et de la compétitivité afin de donner à la France le cadre et l'environnement nécessaires à l'épanouissement de tous ses talents par le développement de la recherche, l'incitation à l'innovation, les grands programmes scientifiques internationaux, et l'amélioration de la compétitivité industrielle.
L'ANR et l'AII
La création de l'Agence nationale de la recherche et celle de l'Agence pour l'innovation industrielle sont des piliers de cette politique.
L'Agence nationale de la recherche, créée en février 2005, va permettre de financer les grands programmes de recherche dont la France a besoin. Dotée dès 2005 de 700 millions d'euros d'autorisations d'engagement et de 350 millions d'euros de crédits de paiement, l'ANR a d'ores et déjà reçu plus de 5 000 candidatures dans le cadre de plus de 30 appels à projet dans des domaines très variés comme les matériaux, la protection de l'environnement ou la médecine.
L'Agence pour l'innovation industrielle, créée fin août 2005, a pour mission de faire naître et d'accompagner de grands programmes industriels innovants porteurs d'activité et d'emploi, à l'image de ce qu'ont été le TGV, le programme de construction des centrales nucléaires ou Airbus. Elle disposera de 1 milliard d'euros pour mener à bien ses missions.
Les pôles de compétitivité
La mise en place des pôles de compétitivité complète ce dispositif avec deux exigences : celle de l'amélioration de la compétitivité par l'innovation et celle de l'aménagement et la promotion des territoires.
Le très grand nombre de candidatures déposées, plus de 100 !, révèle une grande envie d'entreprendre dans nos régions. Ce qui était à la fois frappant et réjouissant était également la diversité des projets proposés. 67 pôles ont été retenus dans une première étape de labellisation ? 66 en fait puisque 2 ont fusionné ? et quand je regarde la liste de ces pôles, je vois une photographie de la France qui bouge, de la France qui innove, de la France qui veut entreprendre.
Tous les thèmes d'avenir sont traités : les systèmes complexes d'information, de communication ou d'imagerie, la qualité et la sécurité alimentaires, les nouveaux matériaux, les transports du futur, la recherche médicale, la maîtrise de l'énergie, l'optimisation des processus industriels.
Et tous les territoires sont concernés, dont l'Ile-de-France qui accueille rien moins que 5 pôles et est associée à 2 pôles interrégionaux. Et de plus, parmi ces 5 pôles, 2 sont considérés comme mondiaux et 1 est à vocation mondiale : c'est dire que la dimension internationale s'impose dans la mise en place des pôles de compétitivité en Ile-de-France.
L'aventure d'un pôle de compétitivité
Une ambition, un projet, des champions
La désignation des pôles n'est bien entendu pas une fin en soi : il ne s'agit pas d'une récompense, d'un trophée. Etre désigné pôle de compétitivité est avant tout porteur d'une exigence : celle d'entamer une aventure collective qui vous conduira, je l'espère, vers l'innovation, vers la compétitivité, vers la création d'emplois, vers le rayonnement international, vers l'exportation.
Et cette aventure commence aujourd'hui.
Elle commence par vous doter d'une ambition : chacun des secteurs d'activité couverts par les pôles porte des enjeux pour l'avenir. Il vous appartient de les identifier et de vous fixer comme cap d'y répondre. Cette étape est normalement franchie : c'est elle qui a servi à sélectionner les pôles de compétitivité.
Ensuite, vous allez vous doter d'un projet : en mutualisant les savoirs et les savoir-faire, en réunissant les universitaires, les chercheurs, les entrepreneurs, vous allez vous organiser, planifier des chantiers, mettre en place des outils de suivi. Cette étape est en cours et le Gouvernement va la contractualiser avec vous. Dans chaque pôle, un contrat-cadre formalisera le partenariat entre l'Etat, les collectivités et la gouvernance du pôle. Un comité de coordination sera mis en place auprès des Préfets de région afin de suivre l'exécution de ce contrat.
Enfin, vous devez constituer des champions. La dynamique des pôles de compétitivité s'appuiera sur la capacité de chaque pôle à être un leader dans son domaine.
Une ambition, un projet, des champions, voici la feuille de route de chaque pôle de compétitivité.
L'Etat : accompagner et aider
Dans cette aventure, l'Etat sera présent auprès des pôles. Un dispositif de suivi, dont j'ai parlé tout à l'heure, sera mis en place sur le terrain. J'ai, en ce qui me concerne, demandé aux Directeurs régionaux du commerce extérieur de s'impliquer personnellement afin d'aider les pôles dans la mise en ?uvre d'une stratégie à l'international.
Le financement
L'Etat sera également présent pour accompagner financièrement les projets des pôles.
Au total, 1,5 milliards d'euros sur 3 ans seront consacrés aux pôles à travers l'intervention de l'Agence nationale de la recherche, de l'Agence pour l'innovation industrielle et d'OSEO, à travers des exonérations fiscales et des exonérations de charges sociales, à travers des crédits d'intervention à hauteur de 365 millions d'euros. De plus, le Premier ministre a décidé que les 3 000 postes créés en 2006 dans la recherche seraient dévolus en priorité aux pôles de compétitivité mondiaux afin de les renforcer. Vous le voyez, l'Etat met tout en ?uvre pour que la dynamique lancée avec les pôles de compétitivité s'amplifie et porte des fruits.
L'international et les PME
Le rayonnement international des pôles
Après vous avoir présenté la démarche des pôles de compétitivité, je veux vous dire qu'en tant que Ministre délégué au commerce extérieur, j'ai une ambition pour les pôles de compétitivité : l'ambition internationale.
15 pôles ont d'ores et déjà été identifiés comme devant concevoir leur stratégie à un niveau mondial : 6 sont dits mondiaux et 9 sont dits à vocation mondiale.
Au-delà, je sais que la très grande majorité des 51 autres pôles nourrit également et à juste titre une ambition internationale et je la partage.
Qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que dans une économie mondialisée, face à l'émergence de nouveaux marchés et aussi de nouveaux talents, nous devons nous placer parmi les leaders des domaines où nous sommes forts.
Cela signifie que nous devons agir de manière collective afin de porter l'excellence française autour du monde, mettre de côté nos rivalités nationales et nous unir dans ce que j'appelle la « navigation en escadre ».
C'est là toute la signification du patriotisme économique : promouvoir ensemble les talents français.
L'enveloppe des 1,5 millions d'euros
Dans cet objectif, j'ai décidé d'agir en faveur du rayonnement international des pôles de compétitivité selon 3 axes :
- d'abord, j'aiderai les pôles à nouer des accords avec leurs équivalents à l'étranger. Parfois ces équivalents sont des concurrents de nos pôles, souvent, ils s'agit de partenaires potentiels avec lesquels des accords fondés sur la complémentarité peuvent être conclus. De tels accords contribueront à la promotion internationale de nos pôles : je veux aider les pôles qui s'engagent dans cette voie et les Missions économiques s'impliqueront dans la mise en place de ces partenariats
- ensuite, je demanderai aux grandes entreprises qui sont impliquées dans les pôles de s'investir dans l'aide aux PME qui composent le pôle. Le travail collectif nécessite que les plus puissants aident les plus petits.
- enfin, je veillerai à ce que les pôles de compétitivité bénéficient de manière privilégiée des mesures que j'ai annoncées avec Thierry Breton le 5 octobre et que nous avons intitulées Cap Export. Je vais vous expliquer ce dont il s'agit.
Les PME et Cap Export
Cap Export résulte du constat que le dispositif de soutien à l'exportation est très fourni mais aussi peu connu des entreprises et difficile à comprendre.
Thierry Breton et moi voulons rendre ce dispositif plus simple, plus lisible et plus efficace. C'est pourquoi nous allons cibler avant tout les PME, qui sont encore trop peu nombreuses à exporter. Des mesures simples et pragmatiques vont être mises en place dans 3 objectifs :
1 - favoriser l'emploi des jeunes à l'export
2 - partir gagner des marchés à l'étranger
3 - jouer collectif à l'export
Pour favoriser l'emploi des jeunes à l'export : le crédit d'impôt export va être étendu aux dépenses de prospection réalisées en Europe et le salaire des volontaires internationaux en entreprise ? les VIE ? sera pris en compte. Je souhaite que ceci incite les entreprises à faire encore plus appel aux VIE. Les VIE, cela permet de doter de jeunes diplômés d'une expérience internationale et cela permet aux PME de prospecter de nouveaux marchés à l'international à un coût faible.
Pour partir gagner des marchés à l'étranger : les salariés passant plus de 120 jours à l'étranger pourront déduire la part de revenu correspondant à leur séjour à l'étranger de l'assiette de l'impôt sur le revenu. Par ailleurs, la quotité garantie par l'assurance prospection de la COFACE et le taux de contre-garantie de financements bancaires liés à l'export seront augmentés.
Jouer collectif à l'export : la politique de labellisation d'Ubifrance va être amplifiée afin de développer les initiatives de tous les acteurs à l'exportation et je m'appuierai sur les grandes entreprises pour parrainer les PME.
Je vous l'ai dit, je souhaite que les entreprises des pôles de compétitivité bénéficient de manière privilégiée de Cap Export. C'est pourquoi 1,5 millions d'euros ont été spécialement réservés à la promotion internationale des pôles de compétitivité. J'ai demandé aux Directeur régionaux du commerce extérieur de présenter Cap Export à tous les pôles et je m'apprête à aller à la rencontre des pôles de compétitivité afin de voir comment nous pouvons, ensemble, donner une dimension internationale à nos pôles de compétitivité.
L'attractivité
Enjeu : l'image de la France
Cette dimension internationale me paraît également essentielle pour promouvoir l'attractivité de la France. La France est la deuxième terre d'accueil des projets d'investissement étranger en Europe et l'investissement étranger représente 30 000 emplois par an en France. C'est dire que la France a besoin de l'investissement étranger car celui-ci contribue à la création de l'emploi, à la création de richesses.
La France possède de nombreux atouts pour attirer les investissements étrangers. La qualification de notre main d'?uvre, notre productivité horaire du travail, la qualité de nos infrastructures sont les meilleures d'Europe.
Et pourtant, selon une enquête de la SOFRES auprès de dirigeants d'entreprise, seuls 40 % des dirigeants américains trouvent que la qualité de la R&D est un point fort de la France. Ils ne sont que 44 % à saluer le niveau de qualification de nos salariés. Seuls 36 % des dirigeants américains et 37 % des dirigeants japonais jugent notre pays comme innovant.
Vous le voyez, il y a un décalage entre l'image de la France et la réalité. En tant que ministre en charge de l'attractivité du territoire, je me donne comme objectif de réduire cet écart.
La démarche des pôles de compétitivité va y contribuer puisqu'elle va montrer le dynamisme de notre recherche, de notre système de formation, de nos entreprises et la formidable capacité d'innovation qui ne demande qu'à s'exprimer.
La politique du Gouvernement sur l'attractivité
La promotion de l'attractivité passe aussi par d'autres mesures comme :
- l'attraction des meilleurs étudiants étrangers. Le Gouvernement va intensifier ses efforts en la matière dans le cadre de la mise en place d'une politique d'immigration choisie
- l'amélioration des conditions d'accueil des impatriés, notamment du point de vue fiscal
- ou la localisation en France des activités innovantes à forte valeur ajoutée qu'ils s'agissent des centres de R&D ou des centres de décision de grandes entreprises internationales
Conclusion
Vous le constatez, le Gouvernement est complètement investi pour assurer le succès des pôles de compétitivité. L'appui financier de l'Etat est à la hauteur des enjeux en terme de politique scientifique et industrielle de notre pays.
En tant que Ministre délégué au commerce extérieur, je m'impliquerai pour que les pôles puissent mettre en place une véritable stratégie internationale qui leur ouvre des opportunités scientifiques ou commerciales et qui leur permette de porter la voix de la France qui gagne tout autour de la planète.
Bien entendu, la démarche des pôles de compétitivité ne serait rien sans vous, les acteurs des pôles, et je vous appelle à être ambitieux dans vos objectifs et à faire émerger des champions dans vos secteurs d'activité. Le Gouvernement compte sur vous et vous pouvez compter sur le Gouvernement pour vous accompagner et vous aider.
Je vous remercie de votre attention.
source http://www.minefi.gouv.fr, le 26 décembre 2005
C'est un très grand plaisir pour moi d'ouvrir le deuxième forum sur la recherche organisé par Paris-Ile de France Capitale Economique sur le thème des pôles de compétitivité et je voudrais remercier M. Jacquillat de son invitation.
La politique du Gouvernement en faveur de la compétitivité
Pourquoi la compétitivité ?
La démarche des pôles de compétitivité résulte d'un constat : celui que le monde de la recherche, le monde de l'entreprise et le monde de l'université ont souvent travaillé séparément, que toutes les énergies n'étaient pas fédérées, que les talents parfois se dispersaient, alors que la France dispose d'atouts considérables.
En sélectionnant des pôles de compétitivité, dont le moteur sera l'innovation, le Gouvernement veut mobiliser les professionnels d'un secteur d'activité et d'un territoire autour d'une ambition commune.
Le Gouvernement est engagé depuis longtemps dans une politique en faveur de l'innovation et de la compétitivité afin de donner à la France le cadre et l'environnement nécessaires à l'épanouissement de tous ses talents par le développement de la recherche, l'incitation à l'innovation, les grands programmes scientifiques internationaux, et l'amélioration de la compétitivité industrielle.
L'ANR et l'AII
La création de l'Agence nationale de la recherche et celle de l'Agence pour l'innovation industrielle sont des piliers de cette politique.
L'Agence nationale de la recherche, créée en février 2005, va permettre de financer les grands programmes de recherche dont la France a besoin. Dotée dès 2005 de 700 millions d'euros d'autorisations d'engagement et de 350 millions d'euros de crédits de paiement, l'ANR a d'ores et déjà reçu plus de 5 000 candidatures dans le cadre de plus de 30 appels à projet dans des domaines très variés comme les matériaux, la protection de l'environnement ou la médecine.
L'Agence pour l'innovation industrielle, créée fin août 2005, a pour mission de faire naître et d'accompagner de grands programmes industriels innovants porteurs d'activité et d'emploi, à l'image de ce qu'ont été le TGV, le programme de construction des centrales nucléaires ou Airbus. Elle disposera de 1 milliard d'euros pour mener à bien ses missions.
Les pôles de compétitivité
La mise en place des pôles de compétitivité complète ce dispositif avec deux exigences : celle de l'amélioration de la compétitivité par l'innovation et celle de l'aménagement et la promotion des territoires.
Le très grand nombre de candidatures déposées, plus de 100 !, révèle une grande envie d'entreprendre dans nos régions. Ce qui était à la fois frappant et réjouissant était également la diversité des projets proposés. 67 pôles ont été retenus dans une première étape de labellisation ? 66 en fait puisque 2 ont fusionné ? et quand je regarde la liste de ces pôles, je vois une photographie de la France qui bouge, de la France qui innove, de la France qui veut entreprendre.
Tous les thèmes d'avenir sont traités : les systèmes complexes d'information, de communication ou d'imagerie, la qualité et la sécurité alimentaires, les nouveaux matériaux, les transports du futur, la recherche médicale, la maîtrise de l'énergie, l'optimisation des processus industriels.
Et tous les territoires sont concernés, dont l'Ile-de-France qui accueille rien moins que 5 pôles et est associée à 2 pôles interrégionaux. Et de plus, parmi ces 5 pôles, 2 sont considérés comme mondiaux et 1 est à vocation mondiale : c'est dire que la dimension internationale s'impose dans la mise en place des pôles de compétitivité en Ile-de-France.
L'aventure d'un pôle de compétitivité
Une ambition, un projet, des champions
La désignation des pôles n'est bien entendu pas une fin en soi : il ne s'agit pas d'une récompense, d'un trophée. Etre désigné pôle de compétitivité est avant tout porteur d'une exigence : celle d'entamer une aventure collective qui vous conduira, je l'espère, vers l'innovation, vers la compétitivité, vers la création d'emplois, vers le rayonnement international, vers l'exportation.
Et cette aventure commence aujourd'hui.
Elle commence par vous doter d'une ambition : chacun des secteurs d'activité couverts par les pôles porte des enjeux pour l'avenir. Il vous appartient de les identifier et de vous fixer comme cap d'y répondre. Cette étape est normalement franchie : c'est elle qui a servi à sélectionner les pôles de compétitivité.
Ensuite, vous allez vous doter d'un projet : en mutualisant les savoirs et les savoir-faire, en réunissant les universitaires, les chercheurs, les entrepreneurs, vous allez vous organiser, planifier des chantiers, mettre en place des outils de suivi. Cette étape est en cours et le Gouvernement va la contractualiser avec vous. Dans chaque pôle, un contrat-cadre formalisera le partenariat entre l'Etat, les collectivités et la gouvernance du pôle. Un comité de coordination sera mis en place auprès des Préfets de région afin de suivre l'exécution de ce contrat.
Enfin, vous devez constituer des champions. La dynamique des pôles de compétitivité s'appuiera sur la capacité de chaque pôle à être un leader dans son domaine.
Une ambition, un projet, des champions, voici la feuille de route de chaque pôle de compétitivité.
L'Etat : accompagner et aider
Dans cette aventure, l'Etat sera présent auprès des pôles. Un dispositif de suivi, dont j'ai parlé tout à l'heure, sera mis en place sur le terrain. J'ai, en ce qui me concerne, demandé aux Directeurs régionaux du commerce extérieur de s'impliquer personnellement afin d'aider les pôles dans la mise en ?uvre d'une stratégie à l'international.
Le financement
L'Etat sera également présent pour accompagner financièrement les projets des pôles.
Au total, 1,5 milliards d'euros sur 3 ans seront consacrés aux pôles à travers l'intervention de l'Agence nationale de la recherche, de l'Agence pour l'innovation industrielle et d'OSEO, à travers des exonérations fiscales et des exonérations de charges sociales, à travers des crédits d'intervention à hauteur de 365 millions d'euros. De plus, le Premier ministre a décidé que les 3 000 postes créés en 2006 dans la recherche seraient dévolus en priorité aux pôles de compétitivité mondiaux afin de les renforcer. Vous le voyez, l'Etat met tout en ?uvre pour que la dynamique lancée avec les pôles de compétitivité s'amplifie et porte des fruits.
L'international et les PME
Le rayonnement international des pôles
Après vous avoir présenté la démarche des pôles de compétitivité, je veux vous dire qu'en tant que Ministre délégué au commerce extérieur, j'ai une ambition pour les pôles de compétitivité : l'ambition internationale.
15 pôles ont d'ores et déjà été identifiés comme devant concevoir leur stratégie à un niveau mondial : 6 sont dits mondiaux et 9 sont dits à vocation mondiale.
Au-delà, je sais que la très grande majorité des 51 autres pôles nourrit également et à juste titre une ambition internationale et je la partage.
Qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire que dans une économie mondialisée, face à l'émergence de nouveaux marchés et aussi de nouveaux talents, nous devons nous placer parmi les leaders des domaines où nous sommes forts.
Cela signifie que nous devons agir de manière collective afin de porter l'excellence française autour du monde, mettre de côté nos rivalités nationales et nous unir dans ce que j'appelle la « navigation en escadre ».
C'est là toute la signification du patriotisme économique : promouvoir ensemble les talents français.
L'enveloppe des 1,5 millions d'euros
Dans cet objectif, j'ai décidé d'agir en faveur du rayonnement international des pôles de compétitivité selon 3 axes :
- d'abord, j'aiderai les pôles à nouer des accords avec leurs équivalents à l'étranger. Parfois ces équivalents sont des concurrents de nos pôles, souvent, ils s'agit de partenaires potentiels avec lesquels des accords fondés sur la complémentarité peuvent être conclus. De tels accords contribueront à la promotion internationale de nos pôles : je veux aider les pôles qui s'engagent dans cette voie et les Missions économiques s'impliqueront dans la mise en place de ces partenariats
- ensuite, je demanderai aux grandes entreprises qui sont impliquées dans les pôles de s'investir dans l'aide aux PME qui composent le pôle. Le travail collectif nécessite que les plus puissants aident les plus petits.
- enfin, je veillerai à ce que les pôles de compétitivité bénéficient de manière privilégiée des mesures que j'ai annoncées avec Thierry Breton le 5 octobre et que nous avons intitulées Cap Export. Je vais vous expliquer ce dont il s'agit.
Les PME et Cap Export
Cap Export résulte du constat que le dispositif de soutien à l'exportation est très fourni mais aussi peu connu des entreprises et difficile à comprendre.
Thierry Breton et moi voulons rendre ce dispositif plus simple, plus lisible et plus efficace. C'est pourquoi nous allons cibler avant tout les PME, qui sont encore trop peu nombreuses à exporter. Des mesures simples et pragmatiques vont être mises en place dans 3 objectifs :
1 - favoriser l'emploi des jeunes à l'export
2 - partir gagner des marchés à l'étranger
3 - jouer collectif à l'export
Pour favoriser l'emploi des jeunes à l'export : le crédit d'impôt export va être étendu aux dépenses de prospection réalisées en Europe et le salaire des volontaires internationaux en entreprise ? les VIE ? sera pris en compte. Je souhaite que ceci incite les entreprises à faire encore plus appel aux VIE. Les VIE, cela permet de doter de jeunes diplômés d'une expérience internationale et cela permet aux PME de prospecter de nouveaux marchés à l'international à un coût faible.
Pour partir gagner des marchés à l'étranger : les salariés passant plus de 120 jours à l'étranger pourront déduire la part de revenu correspondant à leur séjour à l'étranger de l'assiette de l'impôt sur le revenu. Par ailleurs, la quotité garantie par l'assurance prospection de la COFACE et le taux de contre-garantie de financements bancaires liés à l'export seront augmentés.
Jouer collectif à l'export : la politique de labellisation d'Ubifrance va être amplifiée afin de développer les initiatives de tous les acteurs à l'exportation et je m'appuierai sur les grandes entreprises pour parrainer les PME.
Je vous l'ai dit, je souhaite que les entreprises des pôles de compétitivité bénéficient de manière privilégiée de Cap Export. C'est pourquoi 1,5 millions d'euros ont été spécialement réservés à la promotion internationale des pôles de compétitivité. J'ai demandé aux Directeur régionaux du commerce extérieur de présenter Cap Export à tous les pôles et je m'apprête à aller à la rencontre des pôles de compétitivité afin de voir comment nous pouvons, ensemble, donner une dimension internationale à nos pôles de compétitivité.
L'attractivité
Enjeu : l'image de la France
Cette dimension internationale me paraît également essentielle pour promouvoir l'attractivité de la France. La France est la deuxième terre d'accueil des projets d'investissement étranger en Europe et l'investissement étranger représente 30 000 emplois par an en France. C'est dire que la France a besoin de l'investissement étranger car celui-ci contribue à la création de l'emploi, à la création de richesses.
La France possède de nombreux atouts pour attirer les investissements étrangers. La qualification de notre main d'?uvre, notre productivité horaire du travail, la qualité de nos infrastructures sont les meilleures d'Europe.
Et pourtant, selon une enquête de la SOFRES auprès de dirigeants d'entreprise, seuls 40 % des dirigeants américains trouvent que la qualité de la R&D est un point fort de la France. Ils ne sont que 44 % à saluer le niveau de qualification de nos salariés. Seuls 36 % des dirigeants américains et 37 % des dirigeants japonais jugent notre pays comme innovant.
Vous le voyez, il y a un décalage entre l'image de la France et la réalité. En tant que ministre en charge de l'attractivité du territoire, je me donne comme objectif de réduire cet écart.
La démarche des pôles de compétitivité va y contribuer puisqu'elle va montrer le dynamisme de notre recherche, de notre système de formation, de nos entreprises et la formidable capacité d'innovation qui ne demande qu'à s'exprimer.
La politique du Gouvernement sur l'attractivité
La promotion de l'attractivité passe aussi par d'autres mesures comme :
- l'attraction des meilleurs étudiants étrangers. Le Gouvernement va intensifier ses efforts en la matière dans le cadre de la mise en place d'une politique d'immigration choisie
- l'amélioration des conditions d'accueil des impatriés, notamment du point de vue fiscal
- ou la localisation en France des activités innovantes à forte valeur ajoutée qu'ils s'agissent des centres de R&D ou des centres de décision de grandes entreprises internationales
Conclusion
Vous le constatez, le Gouvernement est complètement investi pour assurer le succès des pôles de compétitivité. L'appui financier de l'Etat est à la hauteur des enjeux en terme de politique scientifique et industrielle de notre pays.
En tant que Ministre délégué au commerce extérieur, je m'impliquerai pour que les pôles puissent mettre en place une véritable stratégie internationale qui leur ouvre des opportunités scientifiques ou commerciales et qui leur permette de porter la voix de la France qui gagne tout autour de la planète.
Bien entendu, la démarche des pôles de compétitivité ne serait rien sans vous, les acteurs des pôles, et je vous appelle à être ambitieux dans vos objectifs et à faire émerger des champions dans vos secteurs d'activité. Le Gouvernement compte sur vous et vous pouvez compter sur le Gouvernement pour vous accompagner et vous aider.
Je vous remercie de votre attention.
source http://www.minefi.gouv.fr, le 26 décembre 2005