Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
807 400 enfants sont nés dans notre pays en 2005 : ce bon chiffre, que vient de publier l'INSEE, montre que notre pays a confiance en l'avenir, quelque soit les difficultés de l'heure.
L'année 2005 l'a bien montré :
- des inquiétudes, des rancoeurs, des remises en questions se sont exprimées, que nous rappellent le rejet de la constitution européenne ou la crise des banlieues.
- Mais 2005, ce fut aussi, et pour moi, surtout :
l'année de Galiléo, d'Iter à Cadarache et de l'A 380 d'Airbus,
l'année de la baisse du chômage, des grands élans de solidarité.
Résolument positive, je veux faire mienne cette maxime d'Alain : « le pessimisme est d'humeur, l'optimisme de volonté ».
Le département ministériel que j'ai le bonheur de diriger est aux avants postes du social et donc au coeur de l'humain,
ce ministère est celui des violences conjugales, de la précarité, des inégalités, des banlieues.
Mais face à ces situations, que de volontés, que d'enthousiasmes, que d'énergies et de générosité rencontrés tout au long de ces semaines et de ces mois !
Que d'hommes et de femmes, que de leçons d'enseignement, que d'associations qui travaillent au quotidien sur le terrain pour rendre la vie meilleure à celles et à ceux qui rencontrent le plus de difficultés.
Leur action est pour moi un exemple et le fil rouge de mon engagement. C'est dans cet esprit que je conduirai cette année des projets nombreux et ambitieux. L'année 2006 sera une année d'actions
actions pour l'insertion et l'emploi,
actions pour la ville,
actions pour la parité,
actions pour l'égalité des chances et pour l'intégration.
Avec Jean Louis Borloo :
- Nous allons accélérer l'application du Programme de rénovation Urbaine et les mises en chantier de logements ; plus de 400 000 logements ont été mis en chantiers en 2005 et 505 000 permis de construire ont été délivrés.
Personne n'y croyait, nous l'avons fait, aidés par l'ensemble des acteurs du logement.
- Nous poursuivrons la mise en oeuvre du Plan de Cohésion Sociale, et notamment de son volet emploi : j'ai signé, pas plus tard qu'hier, avec les chantiers d'insertion des conventions visant à recruter 47 000 jeunes sur contrats d'avenir.
Personne n'imaginait que nous irions si vite, nous l'avons fait, avec tous les acteurs de l'insertion.
- Avec le chèque emploi service universel, effectif depuis le 1er janvier, nous développerons les services à la personne et le formidable gisement d'emplois qu'ils représentent.
Personne n'y croyait, nous l'avons fait, avec les enseignes nationales nouvellement créées par la loi.
Autant de domaines qui démontrent que la dépense sociale est un investissement pour la croissance et l'emploi.
Ce sont d'ailleurs, en Europe, les pays qui ont fait le choix d'investir dans le bâtiment et les services à la personne qui ont les taux de chômage les plus faibles aujourd'hui.
Nos concitoyens nous demandent d'agir, d'agir vite et d'améliorer leur vie quotidienne. Ils veulent des résultats.
Comptez sur moi pour m'y consacrer totalement.
Pour atteindre ces résultats, je connais deux grands principes : l'efficacité et la proximité.
1) Nous devons nous fixer à chaque fois des objectifs précis et nous donner les moyens de les atteindre.
2) Nous devons agir auprès de nos concitoyens et leur apporter des solutions sur-mesure, concrètes et tangibles.
I. L'efficacité c'est d'abord regarder les choses en face, prendre les problèmes à bras-le-corps et apporter des solutions innovantes et fortes.
C'est ce que nous faisons dans le domaine de l'éducation, de l'emploi ou encore de l'égalité salariale entre les hommes et les femmes.
1. En matière éducative les équipes de réussite, c'est un dispositif puissant et efficace pour relever un défi majeur : celui de l'égalité des chances.
Soyons clairs : les chances de Samira, lycéenne à la Courneuve, ou de Lucas, lycéen à Henri IV, d'intégrer Polytechnique ou l'une des meilleures écoles de commerce - au hasard : Reims management school - ne sont pas les mêmes.
L'ascenseur social s'est grippé dans notre pays :
- trois fois moins d'élèves d'origine modeste accèdent aux grandes écoles qu'il y a dix ans ;
- et, à plus de 80 %, la trajectoire scolaire et professionnelle des enfants issus de milieux ouvrier ou employé reste identique à celle de leurs parents.
Au pays de Jules Ferry, ce blocage des possibles est inacceptable. Qu'est devenu le rêve français ?
Nous devons tout mettre en oeuvre pour que le mérite l'emporte sur la naissance.
Pour cela, il fallait un nouveau souffle, une nouvelle ambition : avec le programme de réussite éducative, nous avons crée un outil pour accompagner chaque enfant.
L'école n'est pas faite pour régler les difficultés familiales, sociales et sanitaires des enfants. Or ce qui se passe en dehors des salles de classe, dans la famille ou dans la rue, a une influence considérable sur les résultats scolaires. Grâce aux équipes de réussite éducative, l'ensemble de ces difficultés sont désormais prises en compte.
Tout ce qui contribue à l'équilibre de l'enfant sera mis en oeuvre, de l'accompagnement scolaire aux soins médicaux en passant par les activités culturelles, sportives et le soutien à la parentalité.
Et nous y mettons les moyens : près d'un milliard 500 millions d'euros sur 5 ans.
En 2006, nous développerons ces équipes de manière accélérée : leur nombre doublera.
2. Dans le domaine de l'emploi, les objectifs concrets et les solutions pragmatiques doivent également primer.
a) L'efficacité, c'est d'avoir le courage d'affronter de vieux problèmes avec des idées neuves. C'est le cas, au premier chef, du chômage de longue durée.
Le plan d'urgence pour l'emploi donne des résultats encourageants. 280 000 contrats nouvelle embauche ont été signés depuis son lancement au mois de juillet.
La situation générale du marché du travail s'améliore : le nombre de demandeurs d'emploi a baissé de 160 000 depuis 6 mois et le taux de chômage est enfin repassé sous la barre des 10 %.
Mais notre pays compte encore 1,2 million de Rmistes.
Nous voyons tous les jours que les mesures fondées uniquement sur l'assistance ne suffisent pas. Se contenter de verser un minimum social, c'est quelque part entretenir l'exclusion.
Je ne peux pas accepter que le RMI devienne un statut, une solution définitive, une fin en soi. L'exclusion, plus que la pauvreté, est humiliante. Chacun a besoin d'être reconnu.
Est-il acceptable que les revenus de l'assistance soient, dans certains cas, supérieur aux revenus du travail. ? sûrement pas !
Et c'est pourquoi j'ai fait voter le projet de loi relatif au retour à l'emploi. Il sera appliqué dès cette année. La personne qui reprendra un travail aura désormais la garantie d'obtenir un gain supérieur au minimum social qu'elle touchait jusque là.
b) En matière d'égalité salariale l'efficacité c'est :
- un objectif clair : la suppression des discriminations,
- un délai : cinq ans,
- et une méthode : la négociation assortie de fortes incitations et une possibilité de sanction.
Mais, là encore, je veux m'attaquer à toutes les causes de ces inégalités, qui ne tiennent pas seulement à des discriminations injustifiées :
- Il faut aussi désenclaver le travail des femmes en les faisant accéder à des formations plus qualifiantes et à des métiers porteurs d'avenir.
- Il faut favoriser leur accès à la formation et aux postes de responsabilité.
Ce sont les mesures que j'ai défendues une nouvelle fois au Sénat aujourd'hui.
II. Ce qui doit nous guider, c'est partout et toujours un souci de proximité.
Comme le disait le Général de Gaulle, « Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités ». Mon engagement d'élue locale me démontre chaque jour la pertinence de cette maxime.
Le terrain, c'est pour moi un véritable laboratoire où je teste mes démarches et mes idées. C'est là que j'apprécie la façon dont se traduit concrètement la loi. Comme affirmait récemment le Président de la République, « c'est après le vote d'une loi que tout commence » : il faut aller l'expliquer, la vendre, la mettre en pratique.
Pour une loi, comme pour un plan ou un programme, à chaque fois, il faut faire du sur-mesure.
C'est pourquoi Dominique de Villepin a demandé à l'ANPE de recevoir cet été les 57 000 jeunes au chômage depuis plus d'un an.
Ces entretiens individuels, mensualisés, avec le même interlocuteur, commencent à se mettre en place pour tout le monde. A la fin de l'année, ils deviendront la règle à l'ANPE. C'est la meilleure façon de responsabiliser chacun et de leur apporter une réponse efficace.
C'est pourquoi également les conventions que nous signons avec les partenaires associatifs pour développer les contrats aidés mettent l'accent sur l'appui individualisé de chaque personne recrutée.
C'est pourquoi, enfin, pour le soutien éducatif, je vais aussi :
- accompagner le développement des écoles de la deuxième chance, qui offrent à de nombreux jeunes une chance de s'en sortir après une première expérience scolaire malheureuse.
- et je vais également aider 5 000 élèves méritants issus des zones urbaines sensibles afin de rétablir l'égalité des chances dans l'accès aux grandes écoles et aux universités.
Pour la politique de la ville aussi, il faut faire du sur-mesure.
- Les zones franches urbaines, c'est du sur-mesure en matière économique.
Elles encouragent fortement les entreprises à s'installer dans des quartiers où elles sont encore trop peu présentes.
Elles emploient désormais près de 89 000 personnes. Les quartiers qui en bénéficient commencent aujourd'hui à redevenir des lieux de vie, associant résidence et travail.
Pour en renforcer l'efficacité, de nouvelles mesures de simplification et d'extension des exonérations seront prises.
15 zones franches urbaines nouvelles seront créées cette année. J'étais d'ailleurs la semaine dernière à Bruxelles et à Vienne pour en défendre le principe.
Enfin, nous allons renforcer l'action en faveur de la revitalisation commerciale et l'appui à la création d'activités, en accélérant notamment l'octroi du micro-crédit.
- Je veux également que la politique de la ville soit mieux ciblée et soit mise en oeuvre au plus près du terrain.
L'arrivée à échéance des contrats de ville fin 2006 va nous permettre de revoir profondément leurs périmètres, leur élaboration et leur mise en oeuvre.
L'organisation locale de l'Etat sera adaptée afin de mieux mobiliser les services déconcentrés en faveur de ces quartiers.
Et c'est parce que je connais le rôle fondamental des maires que je veux leur confier la mise en oeuvre de cette politique.
Tous ces dispositifs font l'objet du texte de loi sur l'égalité des chances que nous porterons avec Jean Louis Borloo dès la mi-février.
Mesdames et Messieurs, vous le voyez, le programme que nous nous sommes fixés est particulièrement dense et ambitieux.
Le Ministère de la cohésion sociale et de la parité est l'un de ceux qui ont porté le plus de projets de loi au Parlement.
Je tiens à rendre hommage aux parlementaires, aux Présidents de commission et de groupes, et aux rapporteurs pour leur mobilisation et l'enrichissement qu'ils ont su apporté à ces différents textes.
Toutes ces actions, celles passées comme celles à venir, ne pourraient voir le jour, être préparées, mises en oeuvre et contrôlées sans une administration compétente, active et motivée.
Je tiens à remercier l'ensemble de nos services dont j'apprécie jour après jour les compétences, le dévouement et la disponibilité.
Les métiers sociaux sont parmi les plus difficiles car ils sont au coeur de l'humain. C'est aussi ce qui les rend passionnants et c'est cette passion qui nous réunit.
Je sais que je peux compter sur vous, sur votre expertise et sur votre action, tant au niveau central que sur le terrain. Votre mobilisation pour le plan Hiver en témoigne encore actuellement.
A la différence d'autres départements ministériels, l'action du ministère des affaires sociales s'appuie sur un réseau extrêmement dense d'associations qui jouent un rôle essentiel dans la mise en oeuvre de nos politiques sociales.
Leur investissement sur le terrain et leur action multiforme entretiennent la cohésion sociale au quotidien :
- elles préservent notre tissu social, elles en retissent parfois les fils ;
- elles préviennent et luttent contre la pauvreté et l'exclusion ;
- elles contribuent à l'insertion dans l'emploi des jeunes et des chômeurs de longue durée ;
- elles participent à l'intégration des populations d'origine immigrée ;
- elles aident les femmes à faire valoir leurs droits. Et je pense au soutien qu'elles apportent aux femmes victimes de violence et à l'impulsion nouvelle que nous venons de donner.
En conclusion permettez-moi quelques mots de politique et au risque de vous décevoir ce n'est pas de Reims dont je veux parler mais de parité politique.
Alors que les élus sont censés représenter la population, on ne compte encore que 12 % de femmes à l'Assemblée nationale et 17 % au Sénat. Mesdames, nous sommes pourtant majoritaires dans le pays !
Des progrès ont été faits grâce aux lois de 2000 et 2003. Désormais près de 50 % des conseillers municipaux et des conseillers régionaux sont des femmes.
Mais leur présence demeure marginale au sein des exécutifs de ces collectivités, comme dans celles élues au scrutin uninominal : une seule femme est Présidente de région, une seule est à la tête d'un Conseil Général. Moins de 10 % de nos villes sont dirigées par des femmes. C'est dire s'il faut se mobiliser.
Le Président de la République vient de la rappeler lors de ses voeux : nos élus « doivent être, bien plus qu'aujourd'hui, à l'image de la société ».
Il a présenté quatre mesures importantes :
- la parité dans les exécutifs municipaux ;
- la parité dans les exécutifs régionaux ;
- la parité dans les structures intercommunales ;
- et le renforcement des sanctions financières à l'encontre des partis politiques qui ne respecteraient pas les exigences légales en termes de parité.
Je vais les mettre en oeuvre au cours de cette année.
Et au-delà, je ferai de 2006 l'année de l'engagement citoyen des femmes et notamment des plus jeunes.
Le parcours de Simone Veil, plusieurs fois ministre, première Présidente du Parlement européen et aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel, est un exemple et un encouragement pour toutes les femmes.
A votre image, Madame, 2006 sera une année de volonté, d'engagement et de passion.
La volonté pour la bataille de l'emploi
L'engagement au service de notre pays
Et la passion pour l'action publique à Paris comme à Reims.Source http://www.femmes-egalite.gouv.fr, le 26 janvier 2006
Chers amis,
807 400 enfants sont nés dans notre pays en 2005 : ce bon chiffre, que vient de publier l'INSEE, montre que notre pays a confiance en l'avenir, quelque soit les difficultés de l'heure.
L'année 2005 l'a bien montré :
- des inquiétudes, des rancoeurs, des remises en questions se sont exprimées, que nous rappellent le rejet de la constitution européenne ou la crise des banlieues.
- Mais 2005, ce fut aussi, et pour moi, surtout :
l'année de Galiléo, d'Iter à Cadarache et de l'A 380 d'Airbus,
l'année de la baisse du chômage, des grands élans de solidarité.
Résolument positive, je veux faire mienne cette maxime d'Alain : « le pessimisme est d'humeur, l'optimisme de volonté ».
Le département ministériel que j'ai le bonheur de diriger est aux avants postes du social et donc au coeur de l'humain,
ce ministère est celui des violences conjugales, de la précarité, des inégalités, des banlieues.
Mais face à ces situations, que de volontés, que d'enthousiasmes, que d'énergies et de générosité rencontrés tout au long de ces semaines et de ces mois !
Que d'hommes et de femmes, que de leçons d'enseignement, que d'associations qui travaillent au quotidien sur le terrain pour rendre la vie meilleure à celles et à ceux qui rencontrent le plus de difficultés.
Leur action est pour moi un exemple et le fil rouge de mon engagement. C'est dans cet esprit que je conduirai cette année des projets nombreux et ambitieux. L'année 2006 sera une année d'actions
actions pour l'insertion et l'emploi,
actions pour la ville,
actions pour la parité,
actions pour l'égalité des chances et pour l'intégration.
Avec Jean Louis Borloo :
- Nous allons accélérer l'application du Programme de rénovation Urbaine et les mises en chantier de logements ; plus de 400 000 logements ont été mis en chantiers en 2005 et 505 000 permis de construire ont été délivrés.
Personne n'y croyait, nous l'avons fait, aidés par l'ensemble des acteurs du logement.
- Nous poursuivrons la mise en oeuvre du Plan de Cohésion Sociale, et notamment de son volet emploi : j'ai signé, pas plus tard qu'hier, avec les chantiers d'insertion des conventions visant à recruter 47 000 jeunes sur contrats d'avenir.
Personne n'imaginait que nous irions si vite, nous l'avons fait, avec tous les acteurs de l'insertion.
- Avec le chèque emploi service universel, effectif depuis le 1er janvier, nous développerons les services à la personne et le formidable gisement d'emplois qu'ils représentent.
Personne n'y croyait, nous l'avons fait, avec les enseignes nationales nouvellement créées par la loi.
Autant de domaines qui démontrent que la dépense sociale est un investissement pour la croissance et l'emploi.
Ce sont d'ailleurs, en Europe, les pays qui ont fait le choix d'investir dans le bâtiment et les services à la personne qui ont les taux de chômage les plus faibles aujourd'hui.
Nos concitoyens nous demandent d'agir, d'agir vite et d'améliorer leur vie quotidienne. Ils veulent des résultats.
Comptez sur moi pour m'y consacrer totalement.
Pour atteindre ces résultats, je connais deux grands principes : l'efficacité et la proximité.
1) Nous devons nous fixer à chaque fois des objectifs précis et nous donner les moyens de les atteindre.
2) Nous devons agir auprès de nos concitoyens et leur apporter des solutions sur-mesure, concrètes et tangibles.
I. L'efficacité c'est d'abord regarder les choses en face, prendre les problèmes à bras-le-corps et apporter des solutions innovantes et fortes.
C'est ce que nous faisons dans le domaine de l'éducation, de l'emploi ou encore de l'égalité salariale entre les hommes et les femmes.
1. En matière éducative les équipes de réussite, c'est un dispositif puissant et efficace pour relever un défi majeur : celui de l'égalité des chances.
Soyons clairs : les chances de Samira, lycéenne à la Courneuve, ou de Lucas, lycéen à Henri IV, d'intégrer Polytechnique ou l'une des meilleures écoles de commerce - au hasard : Reims management school - ne sont pas les mêmes.
L'ascenseur social s'est grippé dans notre pays :
- trois fois moins d'élèves d'origine modeste accèdent aux grandes écoles qu'il y a dix ans ;
- et, à plus de 80 %, la trajectoire scolaire et professionnelle des enfants issus de milieux ouvrier ou employé reste identique à celle de leurs parents.
Au pays de Jules Ferry, ce blocage des possibles est inacceptable. Qu'est devenu le rêve français ?
Nous devons tout mettre en oeuvre pour que le mérite l'emporte sur la naissance.
Pour cela, il fallait un nouveau souffle, une nouvelle ambition : avec le programme de réussite éducative, nous avons crée un outil pour accompagner chaque enfant.
L'école n'est pas faite pour régler les difficultés familiales, sociales et sanitaires des enfants. Or ce qui se passe en dehors des salles de classe, dans la famille ou dans la rue, a une influence considérable sur les résultats scolaires. Grâce aux équipes de réussite éducative, l'ensemble de ces difficultés sont désormais prises en compte.
Tout ce qui contribue à l'équilibre de l'enfant sera mis en oeuvre, de l'accompagnement scolaire aux soins médicaux en passant par les activités culturelles, sportives et le soutien à la parentalité.
Et nous y mettons les moyens : près d'un milliard 500 millions d'euros sur 5 ans.
En 2006, nous développerons ces équipes de manière accélérée : leur nombre doublera.
2. Dans le domaine de l'emploi, les objectifs concrets et les solutions pragmatiques doivent également primer.
a) L'efficacité, c'est d'avoir le courage d'affronter de vieux problèmes avec des idées neuves. C'est le cas, au premier chef, du chômage de longue durée.
Le plan d'urgence pour l'emploi donne des résultats encourageants. 280 000 contrats nouvelle embauche ont été signés depuis son lancement au mois de juillet.
La situation générale du marché du travail s'améliore : le nombre de demandeurs d'emploi a baissé de 160 000 depuis 6 mois et le taux de chômage est enfin repassé sous la barre des 10 %.
Mais notre pays compte encore 1,2 million de Rmistes.
Nous voyons tous les jours que les mesures fondées uniquement sur l'assistance ne suffisent pas. Se contenter de verser un minimum social, c'est quelque part entretenir l'exclusion.
Je ne peux pas accepter que le RMI devienne un statut, une solution définitive, une fin en soi. L'exclusion, plus que la pauvreté, est humiliante. Chacun a besoin d'être reconnu.
Est-il acceptable que les revenus de l'assistance soient, dans certains cas, supérieur aux revenus du travail. ? sûrement pas !
Et c'est pourquoi j'ai fait voter le projet de loi relatif au retour à l'emploi. Il sera appliqué dès cette année. La personne qui reprendra un travail aura désormais la garantie d'obtenir un gain supérieur au minimum social qu'elle touchait jusque là.
b) En matière d'égalité salariale l'efficacité c'est :
- un objectif clair : la suppression des discriminations,
- un délai : cinq ans,
- et une méthode : la négociation assortie de fortes incitations et une possibilité de sanction.
Mais, là encore, je veux m'attaquer à toutes les causes de ces inégalités, qui ne tiennent pas seulement à des discriminations injustifiées :
- Il faut aussi désenclaver le travail des femmes en les faisant accéder à des formations plus qualifiantes et à des métiers porteurs d'avenir.
- Il faut favoriser leur accès à la formation et aux postes de responsabilité.
Ce sont les mesures que j'ai défendues une nouvelle fois au Sénat aujourd'hui.
II. Ce qui doit nous guider, c'est partout et toujours un souci de proximité.
Comme le disait le Général de Gaulle, « Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités ». Mon engagement d'élue locale me démontre chaque jour la pertinence de cette maxime.
Le terrain, c'est pour moi un véritable laboratoire où je teste mes démarches et mes idées. C'est là que j'apprécie la façon dont se traduit concrètement la loi. Comme affirmait récemment le Président de la République, « c'est après le vote d'une loi que tout commence » : il faut aller l'expliquer, la vendre, la mettre en pratique.
Pour une loi, comme pour un plan ou un programme, à chaque fois, il faut faire du sur-mesure.
C'est pourquoi Dominique de Villepin a demandé à l'ANPE de recevoir cet été les 57 000 jeunes au chômage depuis plus d'un an.
Ces entretiens individuels, mensualisés, avec le même interlocuteur, commencent à se mettre en place pour tout le monde. A la fin de l'année, ils deviendront la règle à l'ANPE. C'est la meilleure façon de responsabiliser chacun et de leur apporter une réponse efficace.
C'est pourquoi également les conventions que nous signons avec les partenaires associatifs pour développer les contrats aidés mettent l'accent sur l'appui individualisé de chaque personne recrutée.
C'est pourquoi, enfin, pour le soutien éducatif, je vais aussi :
- accompagner le développement des écoles de la deuxième chance, qui offrent à de nombreux jeunes une chance de s'en sortir après une première expérience scolaire malheureuse.
- et je vais également aider 5 000 élèves méritants issus des zones urbaines sensibles afin de rétablir l'égalité des chances dans l'accès aux grandes écoles et aux universités.
Pour la politique de la ville aussi, il faut faire du sur-mesure.
- Les zones franches urbaines, c'est du sur-mesure en matière économique.
Elles encouragent fortement les entreprises à s'installer dans des quartiers où elles sont encore trop peu présentes.
Elles emploient désormais près de 89 000 personnes. Les quartiers qui en bénéficient commencent aujourd'hui à redevenir des lieux de vie, associant résidence et travail.
Pour en renforcer l'efficacité, de nouvelles mesures de simplification et d'extension des exonérations seront prises.
15 zones franches urbaines nouvelles seront créées cette année. J'étais d'ailleurs la semaine dernière à Bruxelles et à Vienne pour en défendre le principe.
Enfin, nous allons renforcer l'action en faveur de la revitalisation commerciale et l'appui à la création d'activités, en accélérant notamment l'octroi du micro-crédit.
- Je veux également que la politique de la ville soit mieux ciblée et soit mise en oeuvre au plus près du terrain.
L'arrivée à échéance des contrats de ville fin 2006 va nous permettre de revoir profondément leurs périmètres, leur élaboration et leur mise en oeuvre.
L'organisation locale de l'Etat sera adaptée afin de mieux mobiliser les services déconcentrés en faveur de ces quartiers.
Et c'est parce que je connais le rôle fondamental des maires que je veux leur confier la mise en oeuvre de cette politique.
Tous ces dispositifs font l'objet du texte de loi sur l'égalité des chances que nous porterons avec Jean Louis Borloo dès la mi-février.
Mesdames et Messieurs, vous le voyez, le programme que nous nous sommes fixés est particulièrement dense et ambitieux.
Le Ministère de la cohésion sociale et de la parité est l'un de ceux qui ont porté le plus de projets de loi au Parlement.
Je tiens à rendre hommage aux parlementaires, aux Présidents de commission et de groupes, et aux rapporteurs pour leur mobilisation et l'enrichissement qu'ils ont su apporté à ces différents textes.
Toutes ces actions, celles passées comme celles à venir, ne pourraient voir le jour, être préparées, mises en oeuvre et contrôlées sans une administration compétente, active et motivée.
Je tiens à remercier l'ensemble de nos services dont j'apprécie jour après jour les compétences, le dévouement et la disponibilité.
Les métiers sociaux sont parmi les plus difficiles car ils sont au coeur de l'humain. C'est aussi ce qui les rend passionnants et c'est cette passion qui nous réunit.
Je sais que je peux compter sur vous, sur votre expertise et sur votre action, tant au niveau central que sur le terrain. Votre mobilisation pour le plan Hiver en témoigne encore actuellement.
A la différence d'autres départements ministériels, l'action du ministère des affaires sociales s'appuie sur un réseau extrêmement dense d'associations qui jouent un rôle essentiel dans la mise en oeuvre de nos politiques sociales.
Leur investissement sur le terrain et leur action multiforme entretiennent la cohésion sociale au quotidien :
- elles préservent notre tissu social, elles en retissent parfois les fils ;
- elles préviennent et luttent contre la pauvreté et l'exclusion ;
- elles contribuent à l'insertion dans l'emploi des jeunes et des chômeurs de longue durée ;
- elles participent à l'intégration des populations d'origine immigrée ;
- elles aident les femmes à faire valoir leurs droits. Et je pense au soutien qu'elles apportent aux femmes victimes de violence et à l'impulsion nouvelle que nous venons de donner.
En conclusion permettez-moi quelques mots de politique et au risque de vous décevoir ce n'est pas de Reims dont je veux parler mais de parité politique.
Alors que les élus sont censés représenter la population, on ne compte encore que 12 % de femmes à l'Assemblée nationale et 17 % au Sénat. Mesdames, nous sommes pourtant majoritaires dans le pays !
Des progrès ont été faits grâce aux lois de 2000 et 2003. Désormais près de 50 % des conseillers municipaux et des conseillers régionaux sont des femmes.
Mais leur présence demeure marginale au sein des exécutifs de ces collectivités, comme dans celles élues au scrutin uninominal : une seule femme est Présidente de région, une seule est à la tête d'un Conseil Général. Moins de 10 % de nos villes sont dirigées par des femmes. C'est dire s'il faut se mobiliser.
Le Président de la République vient de la rappeler lors de ses voeux : nos élus « doivent être, bien plus qu'aujourd'hui, à l'image de la société ».
Il a présenté quatre mesures importantes :
- la parité dans les exécutifs municipaux ;
- la parité dans les exécutifs régionaux ;
- la parité dans les structures intercommunales ;
- et le renforcement des sanctions financières à l'encontre des partis politiques qui ne respecteraient pas les exigences légales en termes de parité.
Je vais les mettre en oeuvre au cours de cette année.
Et au-delà, je ferai de 2006 l'année de l'engagement citoyen des femmes et notamment des plus jeunes.
Le parcours de Simone Veil, plusieurs fois ministre, première Présidente du Parlement européen et aujourd'hui membre du Conseil constitutionnel, est un exemple et un encouragement pour toutes les femmes.
A votre image, Madame, 2006 sera une année de volonté, d'engagement et de passion.
La volonté pour la bataille de l'emploi
L'engagement au service de notre pays
Et la passion pour l'action publique à Paris comme à Reims.Source http://www.femmes-egalite.gouv.fr, le 26 janvier 2006