Conférence de presse de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur la politique de l'emploi, la croissance économique et les crises sanitaires, Paris le 1er mars 2006.

Prononcé le 1er mars 2006

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Circonstance : Huitième conférence de presse mensuelle du Premier ministre, Dominique de Villepin, à Paris le 1er mars 2006

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Permettez moi d'abord de vous dire tout le plaisir que j'ai de vous retrouver pour cette huitième conférence de presse, à un moment particulièrement important et difficile pour notre pays.
1. Aujourd'hui, nous devons nous battre sur tous les fronts à la fois :
* L'emploi, où nous voyons que rien n'est jamais acquis et que nos efforts doivent être constants.
* La croissance, qui demande une capacité de réaction et d'adaptation de plus en plus rapide.
* Les crises sanitaires, qui exigent de notre part une anticipation, une vigilance constante et une information transparente et rigoureuse de nos concitoyens.
2. Tous ces défis demandent de la volonté, de la détermination et du rassemblement : le gouvernement sera au rendez-vous.
Je voudrais commencer par la bataille pour l'emploi.
1. Pour la première fois depuis neuf mois, le chômage a augmenté en France au mois de janvier :
Je l'ai dit hier à l'Assemblée nationale, ces résultats sont décevants : ils doivent nous appeler à davantage de mobilisation encore dans la bataille pour l'emploi. Nous devons gagner cette bataille. Nous tiendrons le cap.
La tendance reste bonne : 160 000 demandeurs d'emploi en moins depuis 10 mois, un taux de chômage qui est passé de 10,2 à 9,6 % de la population active. Mais nous devons nous mettre à l'abri de nouveaux à-coups.
2. Pour cela, le gouvernement continuera de mettre des instruments efficaces à la disposition des entreprises pour développer l'offre d'emploi.
Premier instrument : les nouveaux contrats à durée indéterminée :
Pour les très petites entreprises, nous avons créé le contrat nouvelles embauches. Je voudrais souligner deux points :
Le premier point, c'est que plus de 350 000 contrats ont déjà été conclus et le rythme ne ralentit pas. L'enquête conduite par le réseau des très petites entreprises comme les premières études économiques montrent que ce contrat crée de l'emploi. Elle montre également que, dans près d'un tiers des cas, l'embauche n'aurait pas été conclue si les entreprises n'avaient pas eu à leur disposition le CNE : il y a donc bien un effet positif du CNE sur l'emploi.
Deuxième point : je serai très attentif aux abus qui pourraient être sanctionnés par les tribunaux. Les règles du droit du travail s'appliquent à tous les contrats, sans exception. On remet aujourd'hui en cause la stabilité juridique du CNE en évoquant des cas de recours : permettez-moi quand même de rappeler que près d'un quart des licenciements pour motif personnel dans le cadre d'un CDI font déjà l'objet d'un recours.
Pour les jeunes, nous avons élaboré le contrat première embauche, qui a été adopté cette nuit au Sénat, à l'issue d'un débat nourri où l'opposition a pu très largement s'exprimer.
Car il faut sortir des demi-mesures et des demi solutions du passé pour les jeunes. La réalité, c'est un taux de chômage de 23 % chez les moins de 25 ans, contre 8,7 % pour les 25-49 ans et 6,9 % pour les plus de 50 ans.
Mon objectif, c'est de permettre à tous les jeunes de rentrer rapidement et dans de bonnes conditions sur le marché du travail, en particulier les plus fragiles d'entre eux, ceux qui n'ont ni diplôme ni qualification. Je veux donner une chance à chacun, mettre le pied à l'étrier, donner un coup d'accélérateur à l'insertion.
Enfin, je précise une chose : la période de consolidation de l'emploi de deux ans est un maximum. D'abord parce que les périodes de stages, de CDD et d'alternance sont décomptées des deux ans. Ensuite parce que les employeurs ont la possibilité de réduire la période de consolidation.
Le deuxième instrument pour accroître l'offre d'emplois, c'est le développement du secteur des services :
Il y a là un gisement d'emplois que nous n'avons pas su exploiter suffisamment jusqu'à présent. Toutes les économies développées le font, il faut combler notre retard.
Le plan de services à la personne lancé par Jean-Louis BORLOO facilitera l'accès aux services comme les aides à domicile, les aides aux personnes dépendantes et aux personnes âgées, les gardes d'enfants. Ce plan conduit à la structuration du secteur grâce à des enseignes de qualité ; il met en oeuvre des aides fiscales et sociales massives pour développer l'emploi et permettre à chacun d'y avoir accès ; il crée le chèque emploi service universel qui pourra être proposé par les entreprises comme les tickets restaurant ou les chèques vacances. A la clé, ce sont des dizaines de milliers d'emploi.
Troisième instrument, ce sont les allègements de charges et les aides à l'emploi
Nous avons pris les mesures nécessaires pour favoriser l'emploi des jeunes non qualifiés : tous les jeunes au chômage depuis plus de six mois au 16 janvier 2006 et qui seront embauchés en contrat à durée indéterminée auront une exonération totale de charges pendant trois ans.
Ces aides, nous voulons qu'elles profitent exclusivement à l'emploi et aux salariés. Nous suivrons donc les recommandations du Conseil d'orientation pour l'emploi : toutes les nouvelles aides seront conditionnées, et les nouveaux allègements conditionnés à l'ouverture de négociations sur les salaires. Pas de création d'emploi, pas d'aide publique. Pas de négociation salariale, pas de nouveaux allègements de charges.
3. Nous voulons aussi construire pour chaque Français un véritable parcours professionnel sécurisé :
Il commence par une meilleure formation et par le développement de l'alternance :
Si on compare les mois de janvier 2005 et 2006, les entrées en alternance ont augmenté de près de 20 %, les entrées en contrat de professionnalisation de plus de 30 %. Et dans le projet de loi sur l'égalité des chances, nous avons fixé de nouvelles obligations pour les entreprises de plus de 250 salariés.
Je me félicite de ces résultats parce que l'alternance, c'est la meilleure solution pour connaître l'entreprise tout en développant sa formation ; c'est vraiment la clé d'un accès rapide à l'emploi.
Au-delà de l'entrée sur le marché du travail, c'est tout au long de la vie que nous devons assurer la formation des salariés. Le droit à la formation doit donc devenir un droit universel ; la première étape, ce sera l'année de formation que nous donnerons aux jeunes apprentis dès la rentrée 2006.
Ce parcours sécurisé passe aussi désormais par une meilleure valorisation des stages.
Le stage est devenu un passage essentiel dans la formation et dans la découverte de l'entreprise. Les abus de certaines entreprises en sont d'autant moins acceptables.
Nous avons donc décidé de rendre obligatoire les conventions de stage, la rémunération des stages au-delà de trois mois et de les intégrer dans le cursus universitaire et professionnel des jeunes.
Une charte des stages sera élaborée pour la fin du mois de mars, qui fixera des règles et des obligations. D'autres propositions sont aujourd'hui sur la table. Je demande à Jean-Louis BORLOO et à Gérard LARCHER de bien vouloir les examiner.
L'un des éléments décisifs de ce parcours, c'est aussi l'accompagnement personnalisé :
Les changements du service public de l'emploi vont dans ce sens : travail en commun de l'ANPE et de l'UNEDIC, suivi personnalisé, dossier unique. Au cours de ce mois, le bureau de l'UNEDIC devrait donner son accord à la création et au développement des guichets uniques dans toutes les régions.
Et puis vous savez que pour les salariés qui se trouvent dans des régions menacées par les délocalisations ou les fermetures d'entreprises, nous mettons en oeuvre avec les partenaires sociaux des solutions nouvelles : la convention de reclassement personnalisé et le contrat de transition professionnelle.
4. Vous le voyez, il s'agit de mobiliser tous les outils disponibles pour aller chercher l'emploi partout où il se trouve.
Parce que ce que nous visons, c'est bien une société du plein emploi : une société où chacun est formé, chacun est préparé aux changements rapides de l'économie, chacun est accompagné, aidé par le service public de l'emploi et dispose d'une deuxième chance lorsque les choses vont mal.
Tout cela, vous le savez, ne se fait pas du jour au lendemain : cela demande du temps, cela demande de la persévérance, de la continuité dans notre effort.
Cela demande aussi de rester en éveil : c'est l'objectif de la troisième étape de la bataille pour l'emploi. Elle sera- je l'ai dit - une étape de concertation approfondie avec les partenaires sociaux. Je souhaite que chacun se mobilise sans a priori pour regarder comment améliorer encore notre politique de l'emploi.
La bataille pour l'emploi, c'est aussi la bataille pour la croissance économique, pour une meilleure et plus grande compétitivité de notre économie.
1. L'avenir de notre économie se joue en effet dans l'innovation :
Pour un grands pays développé comme la France, notre place dans le monde se jouera sur notre capacité à innover, à inventer de nouveaux produits, à maîtriser les technologies les plus pointues.
Pour relever ce défi - on le voit au Japon ou encore aux Etats-Unis - l'Etat a tout son rôle à jouer : c'est même lui qui doit donner l'impulsion, mobiliser les premiers financements, fixer les priorités stratégiques.
Nous avons réuni 8 milliards d'euros sur la période 2005-2007, nous avons créé les structures nécessaires pour développer des projets d'envergure : cet effort portera ses fruits.
2. Nous devons aussi rassembler nos forces :
Pour nos entreprises, une taille importante, c'est la garantie de pouvoir investir dans la recherche, c'est la possibilité d'exporter sur les marchés où la croissance est la plus forte, c'est aussi une protection efficace contre des OPA hostiles.
Or en France, nos entreprises ont souvent du mal à dépasser une certaine taille : nous créons toujours plus d'entreprises, comme en témoignent les résultats de janvier, sans arriver à les faire grandir rapidement. Pour remédier à cela, nous travaillons dans deux directions :
La croissance des PME doit devenir une véritable priorité : je demande donc à Thierry BRETON et à Renaud DUTREIL de me faire rapidement des propositions dans plusieurs directions :
* Comment simplifier les formalités des PME.
* Comment les accompagner dans leur phase de croissance en encourageant les dépenses liées à la recherche, au marketing ou aux technologies de l'information.
* Comment rendre notre système fiscal plus attractif pour les PME qui veulent grandir.
* Enfin comment faciliter le rapprochement des PME, notamment par l'intermédiaire d'OSEO.
La mise en place des 66 pôles de compétitivité doit aussi s'accélérer ; dans certaines régions, les choses se mettent en place rapidement, dans d'autres les projets prennent du retard. Je souhaite qu'un point d'étape soit fait avec précision avant la fin du mois de mars.
Je veux aussi doter l'Etat d'outils modernes pour éclairer la décision publique. Il existe aujourd'hui plusieurs enceintes de dialogue et de concertation sur les questions industrielles et d'innovation ; je souhaite les réunir dans un Conseil de stratégie industrielle, qui permettra de rassembler des entreprises, des partenaires sociaux, des chercheurs, pour réfléchir ensemble à ces questions majeures.
3. Avec le projet de Gaz de France et de SUEZ, nous créons un vrai champion industriel de taille mondiale.
La situation, chacun la connaît : c'est un marché de l'énergie qui se restructure rapidement et où de grandes entreprises se disputent un enjeu stratégique majeur.
La volonté du gouvernement est claire : c'est de garantir l'indépendance énergétique de la France, c'est de défendre nos intérêts nationaux et de valoriser les missions de service public.
La méthode, c'est la volonté et l'initiative dans la compétition industrielle : Gaz de France et SUEZ ont des activités complémentaires. A elles deux, elles représentent l'une des plus grandes entreprises mondiales dans le secteur de l'énergie. Leur fusion représente un projet industriel cohérent, qui valorise leurs forces et leurs atouts. Demain, la France disposera de l'un des premiers groupes mondiaux de l'énergie et de l'environnement. Ce sera le premier acheteur européen de gaz et le premier opérateur mondial de gaz liquéfié.
Thierry BRETON a engagé la concertation avec les syndicats. Nous sommes à l'écoute, comme nous sommes à l'écoute de tous les salariés de Gaz de France. Je comprends très bien que la rapidité des évolutions puisse susciter des interrogations, et parfois des inquiétudes. Nous répondrons à chacune d'entre elles, point par point. Je le dis : à chacune d'entre elles, point par point. Les entreprises ont bâti un projet industriel, nous les accompagnerons pour bâtir le projet social.
L'Etat gardera un contrôle fort sur les décisions stratégiques du nouvel ensemble. Il sera le garant des missions de service public et de la sécurité de notre approvisionnement énergétique.
Le statut des personnels électriciens et gaziers ne sera pas remis en cause. Nous veillerons à ce qu'il reste applicable aux salariés de Gaz de France comme de SUEZ.
L'Etat continuera de réguler les tarifs, comme c'est le cas actuellement : il n'y aura donc aucun changement de ce point de vue pour les Français. A terme, l'objectif est bien de disposer de tarifs plus compétitifs.
Non seulement l'emploi sera préservé, mais la croissance du groupe devrait permettre de créer de nouveaux emplois.
Enfin je veux vous dire un mot d'EDF : nous donnerons à cette entreprise les moyens de son développement, en particulier dans le domaine nucléaire. Ce domaine stratégique doit rester sous le plein contrôle de l'Etat. C'est vrai pour EDF. C'est vrai aussi pour AREVA, dont j'ai déjà dit que je ne souhaitais pas ouvrir son capital.
Alors oui, j'entends bien les critiques :
Certains disent qu'il aurait fallu rapprocher EDF et Gaz de France : c'est oublier que cela nous aurait obligé à céder des actifs importants de ces deux sociétés au nom du droit de la concurrence. Qui serait prêt aujourd'hui à sacrifier une centrale ou un terminal gazier ?
D'autres disent que Gaz de France aurait dû racheter SUEZ comptant. Mais n'oublions pas de tirer les leçons de l'expérience, quand en 2000 France Télécom a racheté Orange : cela a pénalisé la capacité d'investissement de la société, freiné l'emploi et coûté 10 milliards d'euros de recapitalisation.
D'autres enfin estiment que nous aurions dû laisser les choses en l'état pour ne pas réduire la part de l'Etat dans le capital de GDF : mais dans le contexte actuel c'était prendre le triple risque d'une fragilisation de notre filière énergétique, d'un isolement de Gaz de France, et en définitive d'un affaiblissement économique.
Vous le voyez, le patriotisme économique, ce n'est pas se recroqueviller sur soi-même.
C'est retrouver confiance dans ses capacités, c'est valoriser ses atouts pour peser davantage dans la nouvelle donne mondiale, à l'échelle nationale comme à l'échelle européenne.
Je tiens d'ailleurs à rappeler que la France est aujourd'hui l'un des pays les plus ouverts au monde : 1 salarié français sur 7 travaille dans une entreprise étrangère, et nous sommes une des premières terres d'accueil des investissements étrangers.
4. Le patriotisme économique, cela doit profiter à chacun : aux entreprises bien sûr, mais aussi aux salariés.
Nous avons besoin de consolider le capital des entreprises et de les protéger contre des opérations hostiles : car chacun voit bien aujourd'hui qu'un capital dispersé, c'est un risque majeur pour l'indépendance de nos sociétés.
Nous devons aussi - et c'est pour moi un enjeu décisif - mieux récompenser les efforts des salariés. Lorsque je vois les bons résultats de nos champions industriels, je me réjouis. Mais lorsque je sais que ces résultats sont partagés équitablement avec les salariés et que ces derniers sont directement associés à la marche de l'entreprise, je suis convaincu que nous avançons dans la bonne direction.
C'est tout le sens du projet de loi sur la participation et l'actionnariat salarié que je présenterai le 16 mars au Conseil supérieur de la participation :
Nous lancerons une concertation approfondie avec les parlementaires, avec les partenaires sociaux, avec les associations de salariés actionnaires. Je demande à Jean-Louis BORLOO de recevoir dès la semaine prochaine les partenaires sociaux pour les consulter sur notre projet.
Nous discuterons de mesures concrètes et directement opérationnelles : la distribution d'actions gratuites à tous les salariés, une redistribution plus équitable des bénéfices grâce à des formules d'intéressement plus avantageuses, la transformation des droits du compte épargne temps en actions de l'entreprise ou en plan d'épargne retraite, la création d'un intéressement négocié entre plusieurs entreprises autour d'un projet. Autant de mesures qui valoriseront les efforts des salariés et qui leur permettront de compléter leur rémunération, pour un meilleur pouvoir d'achat.
Au-delà de ces initiatives, je demande à Thierry BRETON d'examiner avec la Caisse des dépôts et consignations comment augmenter significativement les placements en actions de la Caisse tout en veillant aux intérêts de long terme dont elle a la charge.
Il y a un défi nouveau que nous devons relever : celui de la protection des Français face aux nouveaux risques sanitaires.
1. J'étais, vous le savez, dimanche et lundi dernier à la Réunion.
L'épidémie de chikungunya a pris une ampleur considérable depuis deux mois :
Elle touche plus de 160 000 personnes : 9 malades sur 10 ont été frappés depuis le début de l'année. Nous avons vu apparaître récemment certaines formes particulièrement sévères de la maladie.
Cette situation nouvelle, personne ne pouvait la prévoir, personne ne pouvait en anticiper l'évolution.
En me rendant sur l'île, j'ai voulu témoigner de la solidarité nationale : l'Etat est aux côtés des Réunionnaises et des Réunionnais. Sa mobilisation est à la hauteur des besoins : j'ai d'ailleurs annoncé des mesures complémentaires en faveur des habitants, en plus de celles prises depuis le printemps 2005.
Des mesures de prévention, en particulier pour les plus démunis et les plus fragiles. Nous distribuerons 300 000 doses supplémentaires de produits répulsifs et des protections contre les moustiques ; une campagne d'information a été lancée, la campagne de démoustication sera renforcée.
Des mesures de soin : nous rembourserons à 100% les médicaments anti-douleurs pour les personnes atteintes du virus.
Des mesures pour la recherche : nous créons à La Réunion un centre de recherche et de veille sur les maladies émergentes, pour disposer de traitements plus efficaces.
Des mesures économiques enfin : nous avons débloqué 60 millions d'euros pour aider les petites et moyennes entreprises, pour aider la filière du tourisme.
Cette mobilisation, nous voulons l'inscrire dans la durée :
J'ai demandé à François BAROIN, à Xavier BERTRAND et à Léon BERTRAND de revenir dans les prochaines semaines pour s'assurer de la mise en oeuvre des mesures décidées.
Je reviendrai moi-même dans trois mois pour vérifier l'efficacité des actions engagées.
A chaque étape, nous voulons agir, adapter notre dispositif, apporter la solution la plus appropriée.
2. En ce qui concerne la grippe aviaire, nous avons la même exigence de transparence, de responsabilité et d'action.
Les Français sont tenus informés en temps réel de l'évolution de l'épizootie et des mesures que nous prenons pour prévenir son extension et ses effets : le confinement des volailles, le renforcement des contrôles vétérinaires, la vaccination préventive des canards et des oies dans les départements les plus exposés. Ils sont également informés des mesures de précaution à prendre, par exemple éviter le contact avec les oiseaux morts ou nourrir les oiseaux.
J'ai naturellement annoncé des mesures de soutien à la filière et aux éleveurs, qui sont durement frappés par cette épizootie :
En plus de l'enveloppe de 11 millions d'urgence, nous apporterons une aide complémentaire de 52 millions d'euros.
Les éleveurs auront tout l'appui nécessaire, en particulier en matière sanitaire.
La responsabilité du gouvernement, c'est de se préparer à toute éventualité, y compris une éventuelle mutation du virus.
Nous sommes aujourd'hui l'un des pays les mieux préparés au monde : nous avons déjà des antiviraux et des masques en grand nombre.
Un exercice régional a eu lieu à Lyon, la semaine dernière, pour vérifier le bon fonctionnement de la chaîne sanitaire. J'y étais avec Xavier BERTRAND et Dominique PERBEN. Je participerai ce mois-ci à un exercice à Paris à l'échelle nationale.
En matière d'anticipation et de prévention sanitaire, ma conviction c'est que nous devons faire le maximum et rester sans cesse vigilants sur les adaptations nécessaires.
Mesdames, Messieurs,
Dans le contexte actuel, il y a une exigence d'action pour tous. L'impératif, c'est le rassemblement. Il faut réussir au service des Français.
C'est pour cela que j'attache une importance majeure au projet de loi sur l'égalité des chances en cours de discussion au Sénat.
Car au coeur de ce projet, il y a la volonté de resserrer les liens entre tous les Français, il y a l'exigence de donner une chance à chacun dans notre pays, il y a l'ambition d'un pays rassemblé et uni.
Aujourd'hui, c'est la meilleure réponse à l'inquiétude et au doute. C'est en faisant une place à chacun que la France retrouvera le sens de son ambition commune et de son destin.
Au terme de cette présentation, vous me permettrez d'émettre un jugement politique plus personnel. Comme chef du gouvernement, je veux être guidé par une exigence de sérénité et de détermination. Et surtout je veux être juste :
Juste dans la protection des Français, parce que c'est mon devoir.
Juste également dans l'écoute et la prise en compte de leurs préoccupations, parce que c'est ma responsabilité.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 2 mars 2006