Texte intégral
1. Les programmes « Croissance PME »
Merci tout d'abord à tous, entrepreneurs, industriels, organisations professionnelles, réseaux d'accompagnement des PME, journalistes, d'avoir accepté, en nombre, mon invitation aujourd'hui, au Palais de Tokyo.
Votre présence est le témoignage de la mobilisation aux côtés du gouvernement, de l'ensemble des acteurs qui font la vie économique de notre pays.
Le défi que je vous propose de relever ensemble aujourd'hui, c'est celui de la croissance et du développement des entreprises.
Vous le savez, c'est une priorité absolue du gouvernement : le Président de la République et le Premier ministre l'ont tous deux rappelé fortement la semaine dernière.
Pour répondre à ce défi, j'ai rendu public, il y a quelques jours, Cinq Programmes Croissance PME.
Je vous ai réuni aujourd'hui pour vous présenter le premier de ces programmes : « Compétitivité et performance » et pour lancer officiellement le volet de ce programme consacré à l'économie numérique.
Le logo des Programmes Croissance PME, que vous pouvez voir sur l'écran traduit parfaitement leur objectif : « Créer une nouvelle dynamique pour le développement de nos PME ».
Il s'agit de permettre à nos « souris », nos nombreuses TPE, de devenir des « gazelles » parmi lesquelles émergeront nos champions économiques de demain, nos « éléphants ».
Car le dynamisme et la compétitivité de notre économie soufrent de notre manque de PME dynamiques de taille intermédiaire, capables d'innover plus, d'exporter plus, d'embaucher plus.
Ce graphique est particulièrement éloquent : notre économie est une économie de TPE desquelles émergent quelques champions nationaux qui en sont les fleurons, mais sont pour la plupart de création ancienne.
Mon objectif aujourd'hui est de doubler le nombre d'entreprises de plus de 250 salariés.
Le faire passer de 5 000 à 10 000 c'est régler l'essentiel de nos problèmes : chômage, croissance, déficits publics, comptes sociaux...
Ces 5 000 nouvelles entreprises de taille intermédiaire (entre 250 salariés et 100 M d'euros de chiffre d'affaire) issues de nos « gazelles » d'aujourd'hui sont celles qui demain investiront, embaucheront, innoveront, exporteront et tireront ainsi vers le haut l'ensemble de notre économie ?
Nous avons choisi une méthode innovante.
Il ne s'agit plus principalement de changer les règles, de changer la Loi : nous l'avons fait de façon massive ces trois dernières années.
Ce qu'il faut maintenant c'est faire changer les comportements, comme nous avons su le faire pour la création d'entreprise dont nous avons redonné le goût aux Français.
C'est le but des Programmes Croissance PME : agir concrètement, et au plus près des entreprises, sur l'ensemble des leviers qui contribuent à leur compétitivité et à leur développement.
Mais, comme pour la relance de l'esprit d'entreprise, j'ai besoin de vous tous : ces programmes nationaux, ne sont pas les programmes du gouvernement, ce sont vos programmes à tous.
J'ai besoin de vous pour relayer, auprès des entrepreneurs, les messages, les outils et les opportunités dont sont porteurs ces programmes nationaux.
Ensemble, nous devons leur permettre de lever la tête et regarder plus loin que le lendemain, pour relever le défi de la croissance.
2. Le programme « Compétitivité et Performance »
Ce n'est pas par hasard que j'ai choisi le cadre du Palais de Tokyo pour vous présenter le programme « Compétitivité et performance ».
C'est un lieu qui symbolise la modernité, la créativité, un lieu où, en ce moment même, sont mis à l'honneur les jeunes talents de demain.
Il incarne parfaitement l'esprit de ce programme et ses trois volets : ancrer nos PME dans notre économie moderne, en s'appuyant notamment sur l'innovation et les compétences de notre jeunesse.
Volet économie numérique :
La compétitivité de nos PME dépend en effet de leur capacité à s'intégrer dans notre économie moderne de plus en plus marquée par la mondialisation et l'accélération.
Cette contraction des distances et des temps est largement liée à l'avènement des technologies numériques.
L'accès de toutes nos entreprises à l'économie numérique est donc un enjeu fondamental auquel nous allons tenter de répondre.
C'est le but du premier volet sur lequel je reviendrai plus longuement dans quelques instants.
Volet innovation :
La performance de nos entreprises sur des marchés où la compétition est désormais mondiale repose également sur leur capacité à créer, à innover mais également à protéger leurs créations et leurs innovations.
Or, les PME françaises ne sont pas suffisamment sensibilisées au problème de la protection de leurs produits contre la copie et la contrefaçon et aux outils de la propriété industrielle.
* Les PME ne représentent ainsi que 12% des demandes de brevets déposées par la voie nationale.
* Et le dépôt de brevet par les PME reste centré sur un nombre réduit d'entreprises.
En outre, un obstacle important est le coût du dépôt, variant entre 5.000 euros pour un dépôt national, 10.000 euros pour un dépôt européen, jusqu'à 50.000 euros avec des extensions aux Etats-Unis et au Japon.
Mon objectif, avec le deuxième volet du programme « Compétitivité et performance » est triple :
* de mieux sensibiliser les PME françaises aux questions de propriété industrielle,
* accroître de moitié en un an le nombre des PME françaises qui déposent des demandes de brevets,
* et assurer une protection efficace de ces brevets.
Pour sensibiliser les PME aux questions de propriété industrielle, je lancerai un label « Génération Innovation ».
* Ce label sera attribué à 1.000 PME, sélectionnées sur la base d'un appel à candidatures.
* Il leur donnera accès à deux demi-journées de formation : une auprès de l'INPI, l'autre auprès de la Compagnie Nationale des Conseils en Propriété Industrielle (CNPCI).
Pour encourager les PME à faire leurs premiers pas dans le système de protection de la propriété industrielle, je mettrai en place avant l'été un plan « premier brevet ».
* il sera réservé aux PME n'ayant jamais déposé de brevet.
* Il consistera à sélectionner, sur la base d'un appel à candidatures, 500 PME souhaitant mettre en oeuvre une première protection en France par le brevet et à financer le dépôt de ce brevet au niveau européen.
Enfin, je suis en cours de concertation avec les assureurs privés pour mettre en place avant l'été 2006 une assurance de protection de la propriété industrielle, permettant de couvrir les frais de défense ou de recours nécessaire au respect des droits du déposant.
* Cette garantie serait proposée par les assureurs et les Conseils en Propriété Industrielle aux entreprises.
* L'INPI apporterait un soutien technique au projet.
J'organiserai au début de l'été une manifestation de remise des premiers labels et brevets gratuits qui permettra de faire un point précis d'avancement sur ce programme.
Volet compétences nouvelles :
Enfin, pour se développer rapidement, les PME doivent pouvoir se doter de compétences qui leur font parfois défaut.
Comme le Palais de Tokyo avec les jeunes artistes émergents, je souhaite miser sur les talents de jeunes engagés dans les plus hautes études.
Je veux faire le pari que demain, les jeunes diplômés de HEC, de Dauphine, de l'Ecole Centrale, etc. choisiront de commencer leur carrière dans une PME et pas uniquement dans une grande Banque ou un groupe multinational?
Dans le cadre du troisième volet du programme « Compétitivité et performance, je souhaite faire bénéficier 500 PME ou « équipes » de PME de compétences de haut niveau en matière de stratégie industrielle, commerciale et financière, par l'intermédiaire d'étudiants de haut niveau ;
500 « bourses PME » d'un montant de 10 000 euros permettront ainsi à 500 étudiants de bénéficier d'une expérience diversifiée au sein d'une PME ou d'un réseau de PME, et de financer leurs études ou leurs stages, tout en mettant leurs compétences au service du développement de ces entreprises.
Des conventions seront passées avec des grandes écoles et universités: Paris Dauphine, HEC, ESCP, etc...
Un appel à projet sera ensuite lancé auprès des PME, et relayé par les acteurs institutionnels ?
Avant l'été, j'organiserai la signature des conventions avec les écoles et universités et je lancerai l'appel à projets.
3. Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique.
Je voudrais maintenir revenir en détails sur le volet du programme « Compétitivité et performance » consacré à l' « économie numérique »
Je l'ai dit, le développement des usages des technologies de l'information et de la communication dans les PME et les TPE est aujourd'hui une opportunité parce que ces nouveaux usages sont sources réduction de coûts, de gains de productivité, d'innovation dans les produits, dans les modes d'organisation et de commercialisation...
Bref, c'est un levier de compétitivité pour toutes nos entreprises.
L'utilisation de ces nouveaux outils apparaît aussi de plus en plus comme une nécessité incontournable pour nos entreprises dont les interlocuteurs (fournisseurs, clients, donneurs d'ordres, administrations) demandent, voire imposent toujours plus de dématérialisation.
Nous ne pouvons pas laisser nos PME et TPE manquer le « rendez-vous de l'économie numérique » dont dépend leur compétitivité et dans certains cas leur pérennité.
C'est pourquoi, la mission « TIC et TPE » a été créée en 2005 sous l'égide du ministère des PME pour dresser un constat et proposer des solutions à cet enjeu fondamental.
Présidée par Olivier Midière ici présent que je tiens à remercier vivement pour le travail remarquable qu'il a accompli, cette mission a rassemblé une centaine de membres, entreprises et institutionnels.
Je tiens en particulier à saluer pour leur présence à mes côtés aujourd'hui :
* Madame Bernadette ANDRIETTI, Présidente d'INTEL France,
* Monsieur Thierry DRILHON, Président de Cisco France,
* Monsieur Jean-Louis FOURNIOU, Vice Président Exécutif d'Alcatel,
* Monsieur Bertrand LAUNAY, Directeur de la division PME de Microsoft France,
* Monsieur André DUPIQ, Directeur de la clientèle professionnels de France Télécom,
* Monsieur Jean-François ROUBAUD, Président de la CGPME,
* Monsieur Charles BEIGBEDER, Président de la Commission Recherche, Innovation, nouvelles technologies au MEDEF,
* Monsieur Jean-François BERNARDIN, Président de l'ACFCI,
* Monsieur Eric HAYAT, Délégué du Président de la CCIP,
* Monsieur François MOUTOT, Directeur général de l'APCM,
* Monsieur Philippe BONIN, Président de la Commission Informatique de l'Ordre des Experts comptables.
* ainsi que Alliance TIC's, la FICOM, le Syntec Informatique, OSEO, le CEFAC, les réseaux des centres de gestion agréés, des associations agréées, des greffes des tribunaux de commerce, des Cyberbase de la Caisse de Dépôts, Echangeurs et Cybermassif, qui sont tous représentés ici aujourd'hui.
Je les remercie tous pour leur mobilisation et leur implication au sein de la mission TIC et PME.
Nous avons beaucoup travaillé ces derniers mois avec Olivier Midière pour formaliser les propositions du groupe de travail que vous retrouverez dans le rapport final qui vous a été remis.
Ces propositions seront mises en oeuvre, dans les prochains mois, dans un programme intitulé « Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique » et dont vous découvrez le logo derrière moi.
Mais avant de vous présenter ce que nous allons faire, je souhaite céder la parole à Olivier Midière afin qu'il vous présente en quelques mots les conclusions de la mission « TIC et TPE ».
(...)
Vous l'avez entendu, le défi est considérable : comment faire entrer définitivement plusieurs centaines de milliers de petites entreprises dans l'économie numérique ?
Comme l'a dit Olivier Midière, nous devons nous attacher à lever plusieurs freins importants :
* des freins culturels, liés à la méconnaissance des usages des TIC par les entrepreneurs ;
* des freins marketing, liés à l'offre du marché, sa lisibilité et son adaptation aux besoins des plus petites entreprises ;
* des freins psychologiques (crainte de la complexité, de ne pas s'en sortir...).
Pour s'attaquer à ces freins, le programme « Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique » sera organisé selon trois axes :
a) La définition d'une offre de découverte et d'initiation gratuite : « Le passeport pour l'économie numérique ».
Pour surmonter les freins culturels et expliquer aux entrepreneurs tout les avantages qu'ils peuvent tirer d'une meilleure utilisation des TIC nous devons leur tenir un langage concret, pratique, prenant en compte leurs attentes de gestionnaire d'entreprises.
C'est pourquoi, nous allons développer une vingtaine de modules de découverte et d'initiation très pratiques, tournés vers les usages concrets des TIC et les gains qu'ils permettent de générer.
Ces modules seront délivrés GRATUITEMENT aux entreprises dans des points d'accueil partout en France (objectif 600 à terme) par des animateurs que nous allons former spécialement (en moyenne, 1 pour 2 points d'accueil).
Chaque entreprise choisira librement parmi ces modules ceux qui l'intéressent et constitueront son « passeport pour l'économie numérique ».
Ces modules pourront être suivis par le chef d'entreprise lui-même, soit par son conjoint, soit encore par un salarié de l'entreprise.
Ce passeport constituera une sorte de label de reconnaissance mais je souhaite aussi qu'il puisse donner accès à des avantages commerciaux auprès des fournisseurs de solutions, pour l'achat de matériels et de logiciels et des facilités de financement préférentielles.
Mon objectif est de délivrer au moins 200 000 passeports en deux ans.
b) Un travail avec les acteurs du secteur des TIC pour proposer une offre lisible et adaptée aux petites entreprises.
Les travaux de la mission « TIC et TPE » l'ont montré : l'offre proposée aux petites entreprises est à la fois peu lisible et souvent mal adaptée à leurs problématiques, à leurs besoins et à leur compétences.
Dans le cadre du programme, je souhaite travailler avec l'ensemble des acteurs privés du secteur pour remédier à ce problème.
* nous allons définir, ensemble, un certain nombre de configurations-types de matériels et de logiciels adaptées aux besoins des plus petites entreprises.
* sur cette base, nous proposerons aux offreurs un label volontaire « passeport pour l'économie numérique » qui permettra aux PME d'identifier, dans le labyrinthe de l'offre, les solutions qui leur sont destinées.
Par ailleurs, parce que les petites entreprises ont souvent peu de compétences en interne, elles sont souvent isolées pour l'installation, l'utilisation et la maintenance de leurs solutions informatiques. C'est pourquoi nous allons travailler à structurer une offre privée de service performante et adaptée :
* Sur la base d'une charte d'engagement de service pour les petites entreprises et d'une offre type (aide à la décision, formation, assistance, support), je souhaite labelliser 3000 conseils référents ou « DSI externalisés » (réseaux de distribution, sociétés de services, consultants, prestataires informatiques), qui constitueront un réseau de proximité essentiel pour la bonne appropriation des solutions par les petites entreprises.
Enfin, pour faciliter l'accès des créateurs d'entreprises à un financement bancaire pour l'achat de produits TIC, nous allons étudier avec OSEO et les banques des solutions innovantes de type « crédit bail » ou location évolutive.
c) Une sensibilisation des chefs d'entreprise et de leur entourage aux enjeux de l'économie numérique par le biais d'une double campagne de communication, de terrain et « mass media ».
La promotion de l'offre « Passeport pour l'économie numérique » ainsi que les outils d'aide à l'investissement que je viens de présenter sera assurée par une vaste campagne de communication sur le terrain (dépliants, presse locale, salons?) réalisée avec l'aide des réseaux de proximité dont je me suis assuré de la mobilisation.
En complément, une impulsion forte sera donnée à l'économie numérique dans les PME et les TPE par le biais d'une campagne télévisée grand public : elle prendra la forme de programmes courts de type « testimoniaux ».
Le ministère des PME va consacrer environ 7 M d'euros sur 2 ans au financement de cette action.
Je souhaite également constituer un « Club ouvert de Partenaires privés » qui pourra contribuer financièrement à la promotion et à la diffusion du « Passeport pour l'économie numérique ».
* Je lancerai avant la fin du mois d'avril, un appel à candidatures pour permettre aux partenaires potentiels de se manifester et d'adhérer à ce « Club ».
* Je suis persuadé que les entreprises qui se sont mobilisées jusqu'à présent pour la conception de ce programme poursuivront, dans ce Club et à mes côtés, le partenariat engagé.
En termes de mise en oeuvre et de calendrier :
* je réunirai dans les prochaines semaines un comité d'orientation et de coordination du programme composé de représentants :
- du monde des PME et des TPE,
- du secteur des TIC,
- du secteur bancaire,
- des partenaires privés du programme
- des réseaux qui joueront le rôle de points d'accueil sur le terrain,
* j'ai demandé à Olivier Midière de poursuivre son action auprès de moi et de mes services pour la mise en oeuvre du programme : il assurera la Vice-présidence du comité de pilotage ; je le remercie d'avoir accepté cette nouvelle mission.
* je lancerai avant la fin du mois de mars des appels d'offres afin de :
- concevoir et réaliser les campagnes de communication ;
- produire les modules de découverte et d'initiation constituant le « passeport pour l'économie numérique ».
- créer un guide d'achat en ligne à destination des petites entreprises et le site Internet support de l'opération.
* ces appels d'offre déboucheront à l'été ;
* dans l'intervalle
- je lancerai d'ici deux mois l'appel à candidatures pour identifier les points d'accueil sur le terrain et les animateurs ;
- nous poursuivrons, avec les industriels du secteur, le travail de structuration de l'offre, engagé depuis quelques mois.
Vous le voyez, le calendrier de mise en oeuvre est très serré.
Il devrait nous permettre de lancer opérationnellement le programme sur le terrain à l'automne prochain, c'est-à-dire les campagnes de communication et l'offre de « passeports pour l'économie numérique ».
Je ferai avant l'été un point d'étape sur la mise en oeuvre du programme « Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique » et je vous donne d'ores et déjà rendez-vous à l'automne pour « faire souffler un grand vent de numérique sur toutes nos petites entreprises ».
Je vous remercie.
Source http://www.pme.gouv.fr, le 9 mars 2006
Merci tout d'abord à tous, entrepreneurs, industriels, organisations professionnelles, réseaux d'accompagnement des PME, journalistes, d'avoir accepté, en nombre, mon invitation aujourd'hui, au Palais de Tokyo.
Votre présence est le témoignage de la mobilisation aux côtés du gouvernement, de l'ensemble des acteurs qui font la vie économique de notre pays.
Le défi que je vous propose de relever ensemble aujourd'hui, c'est celui de la croissance et du développement des entreprises.
Vous le savez, c'est une priorité absolue du gouvernement : le Président de la République et le Premier ministre l'ont tous deux rappelé fortement la semaine dernière.
Pour répondre à ce défi, j'ai rendu public, il y a quelques jours, Cinq Programmes Croissance PME.
Je vous ai réuni aujourd'hui pour vous présenter le premier de ces programmes : « Compétitivité et performance » et pour lancer officiellement le volet de ce programme consacré à l'économie numérique.
Le logo des Programmes Croissance PME, que vous pouvez voir sur l'écran traduit parfaitement leur objectif : « Créer une nouvelle dynamique pour le développement de nos PME ».
Il s'agit de permettre à nos « souris », nos nombreuses TPE, de devenir des « gazelles » parmi lesquelles émergeront nos champions économiques de demain, nos « éléphants ».
Car le dynamisme et la compétitivité de notre économie soufrent de notre manque de PME dynamiques de taille intermédiaire, capables d'innover plus, d'exporter plus, d'embaucher plus.
Ce graphique est particulièrement éloquent : notre économie est une économie de TPE desquelles émergent quelques champions nationaux qui en sont les fleurons, mais sont pour la plupart de création ancienne.
Mon objectif aujourd'hui est de doubler le nombre d'entreprises de plus de 250 salariés.
Le faire passer de 5 000 à 10 000 c'est régler l'essentiel de nos problèmes : chômage, croissance, déficits publics, comptes sociaux...
Ces 5 000 nouvelles entreprises de taille intermédiaire (entre 250 salariés et 100 M d'euros de chiffre d'affaire) issues de nos « gazelles » d'aujourd'hui sont celles qui demain investiront, embaucheront, innoveront, exporteront et tireront ainsi vers le haut l'ensemble de notre économie ?
Nous avons choisi une méthode innovante.
Il ne s'agit plus principalement de changer les règles, de changer la Loi : nous l'avons fait de façon massive ces trois dernières années.
Ce qu'il faut maintenant c'est faire changer les comportements, comme nous avons su le faire pour la création d'entreprise dont nous avons redonné le goût aux Français.
C'est le but des Programmes Croissance PME : agir concrètement, et au plus près des entreprises, sur l'ensemble des leviers qui contribuent à leur compétitivité et à leur développement.
Mais, comme pour la relance de l'esprit d'entreprise, j'ai besoin de vous tous : ces programmes nationaux, ne sont pas les programmes du gouvernement, ce sont vos programmes à tous.
J'ai besoin de vous pour relayer, auprès des entrepreneurs, les messages, les outils et les opportunités dont sont porteurs ces programmes nationaux.
Ensemble, nous devons leur permettre de lever la tête et regarder plus loin que le lendemain, pour relever le défi de la croissance.
2. Le programme « Compétitivité et Performance »
Ce n'est pas par hasard que j'ai choisi le cadre du Palais de Tokyo pour vous présenter le programme « Compétitivité et performance ».
C'est un lieu qui symbolise la modernité, la créativité, un lieu où, en ce moment même, sont mis à l'honneur les jeunes talents de demain.
Il incarne parfaitement l'esprit de ce programme et ses trois volets : ancrer nos PME dans notre économie moderne, en s'appuyant notamment sur l'innovation et les compétences de notre jeunesse.
Volet économie numérique :
La compétitivité de nos PME dépend en effet de leur capacité à s'intégrer dans notre économie moderne de plus en plus marquée par la mondialisation et l'accélération.
Cette contraction des distances et des temps est largement liée à l'avènement des technologies numériques.
L'accès de toutes nos entreprises à l'économie numérique est donc un enjeu fondamental auquel nous allons tenter de répondre.
C'est le but du premier volet sur lequel je reviendrai plus longuement dans quelques instants.
Volet innovation :
La performance de nos entreprises sur des marchés où la compétition est désormais mondiale repose également sur leur capacité à créer, à innover mais également à protéger leurs créations et leurs innovations.
Or, les PME françaises ne sont pas suffisamment sensibilisées au problème de la protection de leurs produits contre la copie et la contrefaçon et aux outils de la propriété industrielle.
* Les PME ne représentent ainsi que 12% des demandes de brevets déposées par la voie nationale.
* Et le dépôt de brevet par les PME reste centré sur un nombre réduit d'entreprises.
En outre, un obstacle important est le coût du dépôt, variant entre 5.000 euros pour un dépôt national, 10.000 euros pour un dépôt européen, jusqu'à 50.000 euros avec des extensions aux Etats-Unis et au Japon.
Mon objectif, avec le deuxième volet du programme « Compétitivité et performance » est triple :
* de mieux sensibiliser les PME françaises aux questions de propriété industrielle,
* accroître de moitié en un an le nombre des PME françaises qui déposent des demandes de brevets,
* et assurer une protection efficace de ces brevets.
Pour sensibiliser les PME aux questions de propriété industrielle, je lancerai un label « Génération Innovation ».
* Ce label sera attribué à 1.000 PME, sélectionnées sur la base d'un appel à candidatures.
* Il leur donnera accès à deux demi-journées de formation : une auprès de l'INPI, l'autre auprès de la Compagnie Nationale des Conseils en Propriété Industrielle (CNPCI).
Pour encourager les PME à faire leurs premiers pas dans le système de protection de la propriété industrielle, je mettrai en place avant l'été un plan « premier brevet ».
* il sera réservé aux PME n'ayant jamais déposé de brevet.
* Il consistera à sélectionner, sur la base d'un appel à candidatures, 500 PME souhaitant mettre en oeuvre une première protection en France par le brevet et à financer le dépôt de ce brevet au niveau européen.
Enfin, je suis en cours de concertation avec les assureurs privés pour mettre en place avant l'été 2006 une assurance de protection de la propriété industrielle, permettant de couvrir les frais de défense ou de recours nécessaire au respect des droits du déposant.
* Cette garantie serait proposée par les assureurs et les Conseils en Propriété Industrielle aux entreprises.
* L'INPI apporterait un soutien technique au projet.
J'organiserai au début de l'été une manifestation de remise des premiers labels et brevets gratuits qui permettra de faire un point précis d'avancement sur ce programme.
Volet compétences nouvelles :
Enfin, pour se développer rapidement, les PME doivent pouvoir se doter de compétences qui leur font parfois défaut.
Comme le Palais de Tokyo avec les jeunes artistes émergents, je souhaite miser sur les talents de jeunes engagés dans les plus hautes études.
Je veux faire le pari que demain, les jeunes diplômés de HEC, de Dauphine, de l'Ecole Centrale, etc. choisiront de commencer leur carrière dans une PME et pas uniquement dans une grande Banque ou un groupe multinational?
Dans le cadre du troisième volet du programme « Compétitivité et performance, je souhaite faire bénéficier 500 PME ou « équipes » de PME de compétences de haut niveau en matière de stratégie industrielle, commerciale et financière, par l'intermédiaire d'étudiants de haut niveau ;
500 « bourses PME » d'un montant de 10 000 euros permettront ainsi à 500 étudiants de bénéficier d'une expérience diversifiée au sein d'une PME ou d'un réseau de PME, et de financer leurs études ou leurs stages, tout en mettant leurs compétences au service du développement de ces entreprises.
Des conventions seront passées avec des grandes écoles et universités: Paris Dauphine, HEC, ESCP, etc...
Un appel à projet sera ensuite lancé auprès des PME, et relayé par les acteurs institutionnels ?
Avant l'été, j'organiserai la signature des conventions avec les écoles et universités et je lancerai l'appel à projets.
3. Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique.
Je voudrais maintenir revenir en détails sur le volet du programme « Compétitivité et performance » consacré à l' « économie numérique »
Je l'ai dit, le développement des usages des technologies de l'information et de la communication dans les PME et les TPE est aujourd'hui une opportunité parce que ces nouveaux usages sont sources réduction de coûts, de gains de productivité, d'innovation dans les produits, dans les modes d'organisation et de commercialisation...
Bref, c'est un levier de compétitivité pour toutes nos entreprises.
L'utilisation de ces nouveaux outils apparaît aussi de plus en plus comme une nécessité incontournable pour nos entreprises dont les interlocuteurs (fournisseurs, clients, donneurs d'ordres, administrations) demandent, voire imposent toujours plus de dématérialisation.
Nous ne pouvons pas laisser nos PME et TPE manquer le « rendez-vous de l'économie numérique » dont dépend leur compétitivité et dans certains cas leur pérennité.
C'est pourquoi, la mission « TIC et TPE » a été créée en 2005 sous l'égide du ministère des PME pour dresser un constat et proposer des solutions à cet enjeu fondamental.
Présidée par Olivier Midière ici présent que je tiens à remercier vivement pour le travail remarquable qu'il a accompli, cette mission a rassemblé une centaine de membres, entreprises et institutionnels.
Je tiens en particulier à saluer pour leur présence à mes côtés aujourd'hui :
* Madame Bernadette ANDRIETTI, Présidente d'INTEL France,
* Monsieur Thierry DRILHON, Président de Cisco France,
* Monsieur Jean-Louis FOURNIOU, Vice Président Exécutif d'Alcatel,
* Monsieur Bertrand LAUNAY, Directeur de la division PME de Microsoft France,
* Monsieur André DUPIQ, Directeur de la clientèle professionnels de France Télécom,
* Monsieur Jean-François ROUBAUD, Président de la CGPME,
* Monsieur Charles BEIGBEDER, Président de la Commission Recherche, Innovation, nouvelles technologies au MEDEF,
* Monsieur Jean-François BERNARDIN, Président de l'ACFCI,
* Monsieur Eric HAYAT, Délégué du Président de la CCIP,
* Monsieur François MOUTOT, Directeur général de l'APCM,
* Monsieur Philippe BONIN, Président de la Commission Informatique de l'Ordre des Experts comptables.
* ainsi que Alliance TIC's, la FICOM, le Syntec Informatique, OSEO, le CEFAC, les réseaux des centres de gestion agréés, des associations agréées, des greffes des tribunaux de commerce, des Cyberbase de la Caisse de Dépôts, Echangeurs et Cybermassif, qui sont tous représentés ici aujourd'hui.
Je les remercie tous pour leur mobilisation et leur implication au sein de la mission TIC et PME.
Nous avons beaucoup travaillé ces derniers mois avec Olivier Midière pour formaliser les propositions du groupe de travail que vous retrouverez dans le rapport final qui vous a été remis.
Ces propositions seront mises en oeuvre, dans les prochains mois, dans un programme intitulé « Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique » et dont vous découvrez le logo derrière moi.
Mais avant de vous présenter ce que nous allons faire, je souhaite céder la parole à Olivier Midière afin qu'il vous présente en quelques mots les conclusions de la mission « TIC et TPE ».
(...)
Vous l'avez entendu, le défi est considérable : comment faire entrer définitivement plusieurs centaines de milliers de petites entreprises dans l'économie numérique ?
Comme l'a dit Olivier Midière, nous devons nous attacher à lever plusieurs freins importants :
* des freins culturels, liés à la méconnaissance des usages des TIC par les entrepreneurs ;
* des freins marketing, liés à l'offre du marché, sa lisibilité et son adaptation aux besoins des plus petites entreprises ;
* des freins psychologiques (crainte de la complexité, de ne pas s'en sortir...).
Pour s'attaquer à ces freins, le programme « Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique » sera organisé selon trois axes :
a) La définition d'une offre de découverte et d'initiation gratuite : « Le passeport pour l'économie numérique ».
Pour surmonter les freins culturels et expliquer aux entrepreneurs tout les avantages qu'ils peuvent tirer d'une meilleure utilisation des TIC nous devons leur tenir un langage concret, pratique, prenant en compte leurs attentes de gestionnaire d'entreprises.
C'est pourquoi, nous allons développer une vingtaine de modules de découverte et d'initiation très pratiques, tournés vers les usages concrets des TIC et les gains qu'ils permettent de générer.
Ces modules seront délivrés GRATUITEMENT aux entreprises dans des points d'accueil partout en France (objectif 600 à terme) par des animateurs que nous allons former spécialement (en moyenne, 1 pour 2 points d'accueil).
Chaque entreprise choisira librement parmi ces modules ceux qui l'intéressent et constitueront son « passeport pour l'économie numérique ».
Ces modules pourront être suivis par le chef d'entreprise lui-même, soit par son conjoint, soit encore par un salarié de l'entreprise.
Ce passeport constituera une sorte de label de reconnaissance mais je souhaite aussi qu'il puisse donner accès à des avantages commerciaux auprès des fournisseurs de solutions, pour l'achat de matériels et de logiciels et des facilités de financement préférentielles.
Mon objectif est de délivrer au moins 200 000 passeports en deux ans.
b) Un travail avec les acteurs du secteur des TIC pour proposer une offre lisible et adaptée aux petites entreprises.
Les travaux de la mission « TIC et TPE » l'ont montré : l'offre proposée aux petites entreprises est à la fois peu lisible et souvent mal adaptée à leurs problématiques, à leurs besoins et à leur compétences.
Dans le cadre du programme, je souhaite travailler avec l'ensemble des acteurs privés du secteur pour remédier à ce problème.
* nous allons définir, ensemble, un certain nombre de configurations-types de matériels et de logiciels adaptées aux besoins des plus petites entreprises.
* sur cette base, nous proposerons aux offreurs un label volontaire « passeport pour l'économie numérique » qui permettra aux PME d'identifier, dans le labyrinthe de l'offre, les solutions qui leur sont destinées.
Par ailleurs, parce que les petites entreprises ont souvent peu de compétences en interne, elles sont souvent isolées pour l'installation, l'utilisation et la maintenance de leurs solutions informatiques. C'est pourquoi nous allons travailler à structurer une offre privée de service performante et adaptée :
* Sur la base d'une charte d'engagement de service pour les petites entreprises et d'une offre type (aide à la décision, formation, assistance, support), je souhaite labelliser 3000 conseils référents ou « DSI externalisés » (réseaux de distribution, sociétés de services, consultants, prestataires informatiques), qui constitueront un réseau de proximité essentiel pour la bonne appropriation des solutions par les petites entreprises.
Enfin, pour faciliter l'accès des créateurs d'entreprises à un financement bancaire pour l'achat de produits TIC, nous allons étudier avec OSEO et les banques des solutions innovantes de type « crédit bail » ou location évolutive.
c) Une sensibilisation des chefs d'entreprise et de leur entourage aux enjeux de l'économie numérique par le biais d'une double campagne de communication, de terrain et « mass media ».
La promotion de l'offre « Passeport pour l'économie numérique » ainsi que les outils d'aide à l'investissement que je viens de présenter sera assurée par une vaste campagne de communication sur le terrain (dépliants, presse locale, salons?) réalisée avec l'aide des réseaux de proximité dont je me suis assuré de la mobilisation.
En complément, une impulsion forte sera donnée à l'économie numérique dans les PME et les TPE par le biais d'une campagne télévisée grand public : elle prendra la forme de programmes courts de type « testimoniaux ».
Le ministère des PME va consacrer environ 7 M d'euros sur 2 ans au financement de cette action.
Je souhaite également constituer un « Club ouvert de Partenaires privés » qui pourra contribuer financièrement à la promotion et à la diffusion du « Passeport pour l'économie numérique ».
* Je lancerai avant la fin du mois d'avril, un appel à candidatures pour permettre aux partenaires potentiels de se manifester et d'adhérer à ce « Club ».
* Je suis persuadé que les entreprises qui se sont mobilisées jusqu'à présent pour la conception de ce programme poursuivront, dans ce Club et à mes côtés, le partenariat engagé.
En termes de mise en oeuvre et de calendrier :
* je réunirai dans les prochaines semaines un comité d'orientation et de coordination du programme composé de représentants :
- du monde des PME et des TPE,
- du secteur des TIC,
- du secteur bancaire,
- des partenaires privés du programme
- des réseaux qui joueront le rôle de points d'accueil sur le terrain,
* j'ai demandé à Olivier Midière de poursuivre son action auprès de moi et de mes services pour la mise en oeuvre du programme : il assurera la Vice-présidence du comité de pilotage ; je le remercie d'avoir accepté cette nouvelle mission.
* je lancerai avant la fin du mois de mars des appels d'offres afin de :
- concevoir et réaliser les campagnes de communication ;
- produire les modules de découverte et d'initiation constituant le « passeport pour l'économie numérique ».
- créer un guide d'achat en ligne à destination des petites entreprises et le site Internet support de l'opération.
* ces appels d'offre déboucheront à l'été ;
* dans l'intervalle
- je lancerai d'ici deux mois l'appel à candidatures pour identifier les points d'accueil sur le terrain et les animateurs ;
- nous poursuivrons, avec les industriels du secteur, le travail de structuration de l'offre, engagé depuis quelques mois.
Vous le voyez, le calendrier de mise en oeuvre est très serré.
Il devrait nous permettre de lancer opérationnellement le programme sur le terrain à l'automne prochain, c'est-à-dire les campagnes de communication et l'offre de « passeports pour l'économie numérique ».
Je ferai avant l'été un point d'étape sur la mise en oeuvre du programme « Entrepreneurs, faites le choix de l'économie numérique » et je vous donne d'ores et déjà rendez-vous à l'automne pour « faire souffler un grand vent de numérique sur toutes nos petites entreprises ».
Je vous remercie.
Source http://www.pme.gouv.fr, le 9 mars 2006