Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Présidents et directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Chers Ami(e)s,
Il y a exactement un an aujourd'hui, à quelques heures près, je prenais la parole au milieu de 8 professionnelles représentant les différentes facettes du monde du tourisme pour dialoguer, dans un prestigieux amphithéâtre de la Sorbonne, avec des étudiantes.
Ces 8 femmes, à l'exception de Cathy KOPP retenue par la publication des résultats d'ACCOR, sont de nouveau présentes ce matin et je les remercie de leur fidélité.
Elles sont même devenues 17 et forment désormais un réseau, baptisé « Femmes du Tourisme », placé sous mon amical patronage.
Ce petit-déjeuner débat, dont l'horaire matinal nous est imposé par le Conseil des Ministres, est la première contribution de « Femmes du Tourisme » à la réflexion menée par ses membres pour faciliter l'accès des femmes aux postes de responsabilité.
L'exercice prévu ce matin a suscité un peu d'étonnement. Pourquoi demander à des hommes de s'exprimer alors que ce 8 mars est précisément destiné à mieux entendre la parole des femmes ?
L'explication tient en un mot : efficacité. Le constat est aujourd'hui connu : nombreuses dans la vie active, les femmes rencontrent toujours des difficultés à s'élever vers les sommets des hiérarchies professionnelles.
Un double phénomène a été mis au jour : celui du plafond de verre « ensemble d'obstacles invisibles qui entravent leur progression » et celui, moins connu, mais tout aussi redoutable des « parois de verre » qui « enferment les femmes dans les couloirs de fonctios à tonalité féminine » : directrice de la communication plutôt que directeur financier.
Pour vaincre ces obstacles, il nous a semblé intéressant de proposer à quelques « patrons du tourisme » de nous livrer leur analyse, leurs témoignages et les recettes susceptibles, à leurs yeux, de réduire les inégalités salariales et professionnelles.
Il est bon parfois d'entendre des vérités pour se les approprier. Je ne doute pas que le débat sans langue de bois qui s'engagera tout à l'heure provoquera de multiples réactions et j'espère que nous pourrons ainsi contribuer à faire progresser le tourisme vers l'exemplarité.
C'est, naturellement, l'un de mes principaux objectifs. Les professions du tourisme sont plus féminisées et les femmes cadres y sont plus nombreuses que dans de nombreux autres secteurs de l'économie.
Beaucoup de nos entreprises mériteraient le « label égalité » et je compte bien susciter des vocations. Car la présence des femmes, à tous les échelons, y est, plus qu'ailleurs, essentielle.
Comme l'indiquait un rapport réalisé pour l'Inspection générale du Tourisme en 2003, le tourisme est un secteur dans lequel les femmes jouent un rôle déterminant comme prescriptrices et consommatrices. Leur sous-représentation dans la prise de décision a donc des conséquences plus dommageables qu'ailleurs.
Ajoutons que, plus généralement, l'accès des femmes aux postes de responsabilité recouvre aujourd'hui 3 enjeux :
- Un impératif démocratique qui s'inscrit dans le droit fil de la lutte contre les discriminations, un thème auquel je suis, comme vous le savez, particulièrement sensible;
- Une nécessité économique. Se priver du vivier des compétences féminines est une aberration alors que nous manquerons cruellement de cadres dans les 15 ans à venir en raison du papy-boom ;
- Une exigence sociétale, qui permettra, par exemple, aux hommes de mieux se consacrer à leurs familles ?
Voilà donc, Mesdames et Messieurs, rapidement esquissé le cadre de notre débat de ce matin.
Je remercie Gérard BREMOND, Dominique COCQUET, Dominique DESSEIGNE, Olivier de NICOLA et Jean-François RIAL ainsi bien sûr que toutes les « Femmes du Tourisme » pour leur amicale présence aujourd'hui.
Et avant de céder la parole à Christian MANTEI pour une rapide présentation des enjeux, je ne peux résister au plaisir de vous livrer cette réflexion de Françoise GIROUD, qui a conservé toute sa pertinence :
« La femme sera vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente ».
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 20 mars 2006