Texte intégral
« Je ne peux que m'associer au constat fait par le rapport d'Amnesty international France sur l'ampleur du phénomène des violences et son caractère inacceptable pour la société française. Je suis intimement persuadée que plus on parlera de ce fléau, plus les femmes victimes oseront sortir de leur silence, briser cette omerta qui les empêche trop souvent de se confier, de porter plainte, et de sortir de cette spirale infernale.
J'ai, depuis mon arrivée au ministère délégué à la Cohésion sociale et à la Parité, fait de ce combat l'une de mes priorités. C'est pour cela que j'ai lancé plusieurs chantiers qui répondent en grande partie aux recommandations énoncées dans le rapport publié par Amnesty international.
Nous avons tout d'abord, grâce à une proposition de loi sur les violences conjugales que je défendrai avec toujours autant de conviction en deuxième lecture à l'assemblée nationale le 21 février, obtenu de grandes avancées sur le plan répressif : Etre un ex-conjoint ou un ex-concubin sera désormais considéré, en cas de violences conjugales, comme une circonstance aggravante devant la justice. De nouvelles mesures sont prises pour lutter contre les mariages forcés et les mutilations sexuelles : passage de 15 à 18 ans de l'âge nubile des filles, renforcement de la vigilance sur la nullité du consentement des deux époux, extension de la prescription pour mutilation sexuelle de 10 à 20 ans et à partir de la majorité de la victime, enfin poursuite possible des étrangers résidant habituellement en France qui font pratiquer sur leurs filles à l'étranger des mutilations sexuelles.
Nous améliorons également la palette des hébergements accueillant les femmes victimes de violences, notamment en mettant en place un système de familles d'accueil, spécialisées et rémunérées. Je me rendrai d'ailleurs dans la Drôme le 27 mars prochain pour assister, sur le terrain, à la mise en place de ce nouveau dispositif.
Je tiens également à faire très rapidement des propositions concrètes pour améliorer la prise en charge, notamment médicale, des hommes auteurs de violences. Le docteur Coutanceau, spécialiste reconnu du sujet, a instauré à ma demande un groupe de travail qui me rendra ses premières conclusions à la fin du mois de février.
Enfin, il y a bien, aujourd'hui, une véritable coordination de l'Etat en matière de politique de lutte contre les violences. Je l'ai affirmé avec force le 23 novembre dernier. Je l'affirmerai de nouveau avec force à la fin du mois de février à l'occasion de la commission nationale de lutte contre les violences. Et je l'affirmerai avec force dès que je le pourrai, parce que c'est notre rôle à tous de briser ce silence, pour que dans notre pays, une femme ne meurt plus, tous les quatre jours, sous les coups de son conjoint. »source http://www.femmes-egalite.gouv.fr, le 5 avril 2006