Interview de M. Bernard Accoyer, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Les Echos" le 20 mars 2006, sur l'application de la loi et la possibilité d'améliorations au contrat première embauche (CPE) par la négociation avec les partenaires sociaux, sans le préalable du retrait .

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Texte intégral

C. Delay - On a l'impression que le Premier ministre est prêt à lâcher du lest, c'est le sentiment qu'il a donné aux jeunes et aux patrons, à la fois sur la période de consolidation, la période d'essai pourrait être réduite à un an, et sur la motivation du licenciement. Franchement, avez-vous ce sentiment ce matin ?
R - J'ai le sentiment très net depuis plusieurs jours, depuis que cette loi a été votée, depuis qu'elle a été présentée à l'Assemblée et au Sénat, que le Premier ministre est naturellement ouvert au dialogue. Celle loi porte en elle-même sa propre amélioration.
Q - Cela veut dire qu'il est d'accord à faire des concessions sur ces deux points ? Disons les choses clairement...
R - La réponse est oui dans le cadre de la loi. La loi a été votée par le Parlement.
Q - Sauf si on modifie la durée de deux ans, il faudrait changer la loi...
R - Non, pas du tout, l'article 8 prévoit que deux ans est une durée maximum. Et naturellement, dans le cadre de négociations de branche, cette durée peut être ramenée à un an, peut être raccourcie. Il suffit de se mettre autour d'une table et d'accepter de discuter, c'est ce que dit le Premier ministre depuis de nombreux jours et c'est également l'appel au dialogue qu'à lancé le président de la République.
Q - Le Premier ministre réunit ce soir les parlementaires de l'UMP. Y a-t-il des soutiens qui font défaut dans votre camp ? Franchement je pense à N. Sarkozy qui lorsqu'on l'interroge sur l'éventuel retrait du CPE renvoie la balle au Premier ministre...
R - Ce qui compte dans la majorité, c'est qu'elle soit unie et rassemblée autour du Premier ministre. Aujourd'hui c'est le cas. Beaucoup de députés, beaucoup de sénateurs s'adressent à Matignon pour dire quoi ? Pour dire, un, la loi a été votée, elle est l'expression de la République, il est inacceptable qu'elle soit retirée ; deux, cette loi porte en elle-même les possibilités de négociation et d'amélioration, il faut donc que l'on puisse négocier et améliorer. Le Premier ministre est parfaitement dans cet état d'esprit et c'est la raison pour laquelle il veut ce soir rassembler les députés et les sénateurs autour de lui, non seulement pour les écouter naturellement, mais "également pour leur faire part des rencontres qu'il a eu pendant le week-end et hier.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 22 mars 2006