Texte intégral
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
Mes déplacements dans les forces me donnent toujours l'occasion, selon une belle tradition républicaine, de venir saluer les autorités municipales.
Je me conforme très volontiers à cet usage, qui est chaque fois l'occasion de rappeler, si besoin en était, que les armées ne vivent pas en marge de la Nation.
La présence d'unités dans une ville, ce sont des militaires qui assurent au quotidien votre sécurité, que ce soit au plus près de chez vous ou très loin de nos frontières.
Ce sont aussi des familles, des enfants qui se côtoient à l'école.
Ce sont des citoyens qui participent à la vie de la cité.
Cette proximité, source de connaissance, d'échanges et de respect mutuel, contribue à renforcer le lien essentiel entre la défense et la nation.
La ville de Marseille entretient depuis des siècles des liens étroits avec la communauté militaire.
La relation entre les Marseillais et l'autorité publique n'a pourtant pas toujours été des plus pacifiques dans le passé !
Il faut dire que Marseille tire de son histoire une réputation de ville affranchie, prompte au soulèvement...
Louis XIV, après avoir établi définitivement le pouvoir royal, fait de Marseille une place forte.
Il fait construire le Fort Saint-Jean et le Fort Saint-Nicolas, autant, dit-on, pour protéger la rade que pour surveiller les Marseillais.
Les canons, en plus d'être tournés vers la mer, y sont aussi tournés vers la ville !
Depuis ces temps anciens, Marseille a conforté sa tradition de véritable ville de garnison, et nombre de nos militaires viennent y chercher des engagements passionnants et une certaine douceur de vivre.
La garnison de Marseille, qui inclut aussi Aubagne et Carpiagne, compte plus de 5 600 personnels de la Défense.
Si on y ajoute les militaires de la gendarmerie et des Marins Pompiers, l'effectif total s'élève à plus de 7 600.
Si les canons de Louis XIV vous surveillent, nos militaires, eux, veillent à prévenir le risque terroriste, lutter contre la délinquance et l'insécurité routière, assurer la sauvegarde maritime, combattre les feux de forêts, malheureusement dévastateurs dans la région.
Mais l'engagement du ministère de la Défense à Marseille va au-delà de ses missions au service de la sécurité des Français.
Le ministère est aussi pleinement engagé dans le plan de cohésion sociale mis en oeuvre par le gouvernement.
- Au premier rang des priorités de ce plan figure le logement.
Pour nos militaires comme pour nos concitoyens, c'est une préoccupation constante.
Le logement exige une attention d'autant plus particulière pour ceux qui vivent en caserne, car alors lieu de travail et lieu de vie se confondent.
C'est une des raisons de ma visite à Marseille aujourd'hui.
Je me rendrai tout à l'heure à la caserne Beauveau pour y visiter les nouveaux logements des gendarmes.
La Défense contribue plus largement à la réalisation du plan « logements », voulu par le Premier ministre, en cédant à des opérateurs des emprises devenues inutiles aux besoins des armées.
C'est l'objet du protocole d'accord signé aujourd'hui entre la Défense, la ville de Marseille et la Société Nationale Immobilière, qui prévoit la cession de deux terrains, permettant la réalisation d'une centaine logements.
Cette démarche s'inscrit dans un programme national de cession d'emprises, par la Défense, à plusieurs opérateurs dans toute la France.
Au total, d'ici la fin de l'année, 70 terrains seront cédés par la défense dans le cadre du plan logements.
- L'autre volet de la participation de la Défense à la cohésion sociale, c'est le plan « Défense 2ème chance ».
Le travail accompli au sein des établissements publics d'insertion de la Défense est une contribution majeure à la formation et à l'insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté.
Depuis l'ouverture du premier établissement à Montry en septembre dernier, deux autres centres sont opérationnels et j'en inaugurerai un quatrième lundi prochain.
Plus de 500 stagiaires sont ainsi déjà en formation.
A l'été 2006, un nouveau centre ouvrira sur l'emprise du « Quartier Collet » à Marseille.
On parle souvent de la mission sociale de la Défense.
Il ne faut pas croire que cette mission a disparu avec la suspension du service national.
C'est plus que jamais une réalité.
La Défense est aujourd'hui un des acteurs majeurs du développement local, du dynamisme économique, de l'aménagement urbain. Elle contribue résolument à la politique de l'emploi et à la cohésion sociale.
Marseille en est une remarquable illustration.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 13 avril 2006