Texte intégral
Mes chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi de vous accueillir au nom de tous mes collègues au Sénat à l'occasion de l'inauguration de cette magnifique exposition : « l'envolée lyrique, Paris 1945-1956 ».
Comme vous le savez, lorsque le Sénat a repris la gestion du Musée du Luxembourg, avec un certain succès puisqu'il a accueilli en cinq ans quelque 3,8 millions de visiteurs et des expositions prestigieuses, il a voulu rester fidèle à son histoire.
Le Musée du Luxembourg célèbre donc la Renaissance italienne car il a été voulu par Marie de Médicis, et l'Art moderne, car il a été le premier Musée des artistes vivants, premier Musée d'Art moderne, de 1818 à 1937.
Mais l'Art moderne n'est pas une notion figée et il n'est pas interdit à notre Musée de s'aventurer plus loin dans l'art du XXème siècle et de renouer avec son histoire en célébrant l'Art de notre époque.
J'éprouve donc une particulière fierté à présenter au public cette exposition car elle est pour moi plus qu'une exposition, une célébration, un hommage, un acte de justice.
La célébration d'abord d'un moment important de l'histoire de la peinture, d'une « envolée lyrique » de l'après-guerre, d'une explosion du geste et de la couleur, d'une abstraction chaleureuse, après les ténèbres de l'occupation et de la guerre, qui a fait dire à André Malraux « la grande peinture n'est plus figurative ».
A Paris, comme le disent si bien dans le catalogue Michel Ragon et Pierre Descargues que je remercie de leur concours et de leur présence, s'inventait un art puissant et nouveau qui appartient désormais pleinement à l'Histoire du XXème siècle.
La célébration aussi d'immenses artistes, et je suis honoré de la présence parmi nous de Pierre Soulages, Zao Wou Ki, Albert Bitran, Oscar Gautier, Simon Hantai, Pierre Fichet, James Guitet, comme des familles de tous les artistes dont des oeuvres majeures sont présentées au Musée.
Curieusement, en dehors de grandes expositions consacrées à l'un ou l'autre des maîtres de cette période, il semble que ce soit la première fois qu'un grand Musée parisien célèbre ce mouvement pourtant important et consacré. Peut-être faut-il y voir une manifestation de plus de la capacité de la France à ne pas assez croire en elle-même et, dans le même temps où elle clame sa volonté d'indépendance, parfois - dit-on - avec une certaine arrogance identitaire, de moins croire aux talents qui germent sur son sol qu'aux suiveurs de modes étrangères.
On me dit ainsi que dans la célèbre exposition du Grand Palais de 1972, pourtant censée montrer la vitalité de la scène française face à la création américaine et excuser un soupçon de désintérêt des institutions nationales à l'égard des artistes français, presque aucun des grands artistes qui font aujourd'hui la gloire de la France artistique de la période 1945-1956, ceux qui sont célébrés aujourd'hui, n'était invité.
Je forme donc le voeu que cette célébration sonne un peu comme une réparation pour les artistes, mais aussi comme un hommage au travail admirable de tous ceux qui les ont soutenus parfois dans une certaine incompréhension.
Je tiens donc à remercier les artistes et leurs familles qui ont prêté des oeuvres de leur collection personnelle particulièrement importantes, (c'est le cas de Pierre Soulages ou Zao-Wou-ki par exemple), tous ceux qui nous ont aidé à choisir les oeuvres les plus représentatives, les musées et fondations français ou étrangers qui ont contribué généreusement à ce projet par des prêts essentiels, les collectionneurs qui ont accepté de se dessaisir de chefs d'oeuvre, et enfin les galeries - surtout parisiennes - pour leurs prêts importants.
Je suis heureux de voir ici rassemblées ce soir ces galeries qui ont donné ses ailes à cette envolée lyrique, et d'autres que j'ai souhaité inviter pour me donner l'occasion de rendre un hommage appuyé à leur rôle dans la défense de l'abstraction lyrique et au rôle qu'elles jouent sur la scène artistique.
Contrairement à de vieilles lunes sur la prétendue opposition entre la création et l'argent, nous savons bien qu'au-delà du soutien public et du fait du Prince, s'il est éclairé, il n'y a pas souvent de grands artistes sans grands marchands, sans collectionneurs, et que c'est l'addition de passions, d'engagements dans la durée au service d'une oeuvre qui fait l'histoire de l'Art. Je tenais à leur rendre aujourd'hui cet hommage.
Puisque je parlais de passion, c'est le moment pour moi de saluer celle du commissaire, Patrick-Gilles Persin, qui est venu présenter il y a deux ans ce projet et que je remercie d'avoir mis au service du Musée du Luxembourg à la fois son exigence intellectuelle, sa connaissance des artistes, de leurs familles et des critiques, et ses archives précieuses sur les galeries et les expositions qui ont marqué l'histoire du mouvement.
Je salue d'autant plus le résultat que si le projet était lancé, nous qui avons demandé, pour des raisons liées à la programmation du Musée, d'en avancer d'un an la réalisation.
Ce tour de force n'aurait pas été possible, une fois de plus, sans les talents exceptionnels d'organisation et de conduite de projet de Sylvestre Verger et de toute son équipe, sans son engagement, aux côtés de mon cabinet, dans cette belle aventure de la relance du Musée du Luxembourg dont je le remercie une nouvelle fois chaleureusement.
Enfin, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à nos fidèles partenaires, le groupe Jean-Claude Decaux, Métrobus, LCI, Paris-Match, Métro, la Mairie de Paris, qui nous accompagnent avec chaleur ainsi qu'à notre chaîne Public Sénat et au groupe Gécina qui, pour la première fois, nous fait l'amitié de soutenir le Musée du Luxembourg. Source http://www.senat.fr, le 28 avril 2006
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi de vous accueillir au nom de tous mes collègues au Sénat à l'occasion de l'inauguration de cette magnifique exposition : « l'envolée lyrique, Paris 1945-1956 ».
Comme vous le savez, lorsque le Sénat a repris la gestion du Musée du Luxembourg, avec un certain succès puisqu'il a accueilli en cinq ans quelque 3,8 millions de visiteurs et des expositions prestigieuses, il a voulu rester fidèle à son histoire.
Le Musée du Luxembourg célèbre donc la Renaissance italienne car il a été voulu par Marie de Médicis, et l'Art moderne, car il a été le premier Musée des artistes vivants, premier Musée d'Art moderne, de 1818 à 1937.
Mais l'Art moderne n'est pas une notion figée et il n'est pas interdit à notre Musée de s'aventurer plus loin dans l'art du XXème siècle et de renouer avec son histoire en célébrant l'Art de notre époque.
J'éprouve donc une particulière fierté à présenter au public cette exposition car elle est pour moi plus qu'une exposition, une célébration, un hommage, un acte de justice.
La célébration d'abord d'un moment important de l'histoire de la peinture, d'une « envolée lyrique » de l'après-guerre, d'une explosion du geste et de la couleur, d'une abstraction chaleureuse, après les ténèbres de l'occupation et de la guerre, qui a fait dire à André Malraux « la grande peinture n'est plus figurative ».
A Paris, comme le disent si bien dans le catalogue Michel Ragon et Pierre Descargues que je remercie de leur concours et de leur présence, s'inventait un art puissant et nouveau qui appartient désormais pleinement à l'Histoire du XXème siècle.
La célébration aussi d'immenses artistes, et je suis honoré de la présence parmi nous de Pierre Soulages, Zao Wou Ki, Albert Bitran, Oscar Gautier, Simon Hantai, Pierre Fichet, James Guitet, comme des familles de tous les artistes dont des oeuvres majeures sont présentées au Musée.
Curieusement, en dehors de grandes expositions consacrées à l'un ou l'autre des maîtres de cette période, il semble que ce soit la première fois qu'un grand Musée parisien célèbre ce mouvement pourtant important et consacré. Peut-être faut-il y voir une manifestation de plus de la capacité de la France à ne pas assez croire en elle-même et, dans le même temps où elle clame sa volonté d'indépendance, parfois - dit-on - avec une certaine arrogance identitaire, de moins croire aux talents qui germent sur son sol qu'aux suiveurs de modes étrangères.
On me dit ainsi que dans la célèbre exposition du Grand Palais de 1972, pourtant censée montrer la vitalité de la scène française face à la création américaine et excuser un soupçon de désintérêt des institutions nationales à l'égard des artistes français, presque aucun des grands artistes qui font aujourd'hui la gloire de la France artistique de la période 1945-1956, ceux qui sont célébrés aujourd'hui, n'était invité.
Je forme donc le voeu que cette célébration sonne un peu comme une réparation pour les artistes, mais aussi comme un hommage au travail admirable de tous ceux qui les ont soutenus parfois dans une certaine incompréhension.
Je tiens donc à remercier les artistes et leurs familles qui ont prêté des oeuvres de leur collection personnelle particulièrement importantes, (c'est le cas de Pierre Soulages ou Zao-Wou-ki par exemple), tous ceux qui nous ont aidé à choisir les oeuvres les plus représentatives, les musées et fondations français ou étrangers qui ont contribué généreusement à ce projet par des prêts essentiels, les collectionneurs qui ont accepté de se dessaisir de chefs d'oeuvre, et enfin les galeries - surtout parisiennes - pour leurs prêts importants.
Je suis heureux de voir ici rassemblées ce soir ces galeries qui ont donné ses ailes à cette envolée lyrique, et d'autres que j'ai souhaité inviter pour me donner l'occasion de rendre un hommage appuyé à leur rôle dans la défense de l'abstraction lyrique et au rôle qu'elles jouent sur la scène artistique.
Contrairement à de vieilles lunes sur la prétendue opposition entre la création et l'argent, nous savons bien qu'au-delà du soutien public et du fait du Prince, s'il est éclairé, il n'y a pas souvent de grands artistes sans grands marchands, sans collectionneurs, et que c'est l'addition de passions, d'engagements dans la durée au service d'une oeuvre qui fait l'histoire de l'Art. Je tenais à leur rendre aujourd'hui cet hommage.
Puisque je parlais de passion, c'est le moment pour moi de saluer celle du commissaire, Patrick-Gilles Persin, qui est venu présenter il y a deux ans ce projet et que je remercie d'avoir mis au service du Musée du Luxembourg à la fois son exigence intellectuelle, sa connaissance des artistes, de leurs familles et des critiques, et ses archives précieuses sur les galeries et les expositions qui ont marqué l'histoire du mouvement.
Je salue d'autant plus le résultat que si le projet était lancé, nous qui avons demandé, pour des raisons liées à la programmation du Musée, d'en avancer d'un an la réalisation.
Ce tour de force n'aurait pas été possible, une fois de plus, sans les talents exceptionnels d'organisation et de conduite de projet de Sylvestre Verger et de toute son équipe, sans son engagement, aux côtés de mon cabinet, dans cette belle aventure de la relance du Musée du Luxembourg dont je le remercie une nouvelle fois chaleureusement.
Enfin, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à nos fidèles partenaires, le groupe Jean-Claude Decaux, Métrobus, LCI, Paris-Match, Métro, la Mairie de Paris, qui nous accompagnent avec chaleur ainsi qu'à notre chaîne Public Sénat et au groupe Gécina qui, pour la première fois, nous fait l'amitié de soutenir le Musée du Luxembourg. Source http://www.senat.fr, le 28 avril 2006