Texte intégral
Q - En juin 2005, au lendemain du "non" français au projet de Constitution européenne, les Vingt-Cinq ont promis une année de "débats, de dialogue, de démocratie". Où en sommes-nous ?
R - Les dirigeants européens avaient, en effet, décidé d'ouvrir une période de réflexion d'un an et de se donner rendez-vous en juin 2006 pour faire le point sur l'avenir de l'Europe. 14 Etats membres ont déjà ratifié le traité constitutionnel, un s'apprête à le faire, 2 l'ont rejeté, 8 ne se sont pas prononcés. L'avenir de ce traité est incertain et je n'ai pas de réponse à court terme. Mais je sais qu'il faudra rénover les institutions pour que l'Europe élargie fonctionne. Nous avons, il y a dix jours, fait des propositions en ce sens à nos partenaires, afin d'améliorer le fonctionnement des institutions, dans le cadre des traités actuels, sur le social, la sécurité, la politique extérieure de l'Union. Nous avons proposé, en outre, d'ajouter des politiques publiques nouvelles au niveau européen, en faveur de la natalité ou de l'énergie, par exemple.
Q - Y a-t-il, parmi les peuples eux-mêmes, une volonté d'aller plus loin ?
R - L'Europe vit un moment d'incertitude, même si elle ne va pas mal. Mais, c'est vrai, elle souffre d'un manque d'ambition collective. Nous prenons des décisions à 25, comme il se doit, mais il n'y a pas d'esprit européen à la hauteur des enjeux d'aujourd'hui.
Q - La Commission va dévoiler le 16 mai ses propositions sur la date d'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Union...
R - Ces deux pays ont déjà négocié et signé leur traité d'adhésion, et l'entrée se fera en janvier 2007 ou en janvier 2008, en fonction des "rapports de progrès" établis par la Commission. Ce qui est vraisemblable, c'est que cette dernière relèvera des efforts réels depuis un an. Seront-ils suffisants ? Ne soyons pas pessimistes a priori. La décision appartient au Conseil européen sur la base de l'évaluation objective de la Commission.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2006