Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec grand plaisir que je participe aujourd'hui à votre colloque. Son intitulé en souligne d'emblée les enjeux. En effet, si la filière des fruits et légumes vit une nouvelle période difficile, nombreux sont ses atouts qu'il nous appartient collectivement de mettre en valeur.
Vous connaissez, à cet égard, mon attachement à la structuration, au développement et au dynamisme de cette filière et mon engagement en faveur des producteurs. Le lancement dans les prochains jours de la semaine « fraîch' attitude », qui mobilise pour la deuxième année consécutive l'ensemble des acteurs autour de la promotion de proximité, sera l'occasion de le rappeler dans le cadre d'une manifestation originale et festive.
Il y a un an déjà, en juin 2005, j'ai signé la charte « fruits, légumes et sociétés » invitant les acteurs publics et privés à mettre en oeuvre des actions favorisant une alimentation riche en fruits et légumes frais. J'observe avec satisfaction qu'elle a rallié de nombreux engagements. Cette mobilisation se poursuit, et je me félicite que mon collègue Renaud DUTREUIL se joigne à nous.
Beaucoup reste à faire comme en ont témoigné les derniers mois : il est donc absolument nécessaire de trouver les modalités d'une adaptation à un contexte toujours plus concurrentiel et de reconquête des consommateurs.
Dans cette perspective, l'Etat a un rôle à jouer que ce soit pour garantir une concurrence équitable (en termes de coût et de compétitivité) ou promouvoir la consommation grâce à une éducation à l'alimentation ; mais la profession et la filière aussi doivent être les acteurs d'une stratégie nationale.
[ Ma mobilisation pour le secteur est totale, avec une double préoccupation : venir en aide aux exploitants les plus touchés par les crises économiques et accompagner les professionnels dans l'élaboration d'une stratégie d'avenir pour la filière. ]
. [ Demandée par le Premier Ministre, la stratégie nationale pour le développement de l'arboriculture (29 mars 2006), qui complète le plan de soutien exceptionnel d'octobre 2005, mobilise 40 Meuros de crédits supplémentaires et une nouvelle enveloppe de 25 Meuros de prêts de consolidation. ]
Notre premier objectif est de repartir sur des bases saines en restructurant le secteur grâce à la modernisation du verger et l'accompagnement de la cessation d'activité :
? concernant la rénovation du verger, 10 Meuros de crédits sont prévus, auxquels s'ajoute un effort exceptionnel de 8Meuros pour l'arrachage volontaire, complétant 13 Meuros déjà consacrés à ce dispositif à l'automne 2005 ;
? quant aux mesures de préretraites et de reconversion pour les exploitants, un budget total de 5,4 Meuros est prévu pour assurer leur financement.
Il s'agit ensuite d'adapter l'offre aux attentes du marché :
- le développement d'une stratégie par produit, ou groupe de produits, permettra de mieux différencier les fruits français sur les marchés national, communautaire et international. Nous pourrons ainsi créer de la valeur ajoutée ;
- nous devons également chercher à mieux caractériser les fruits et légumes français, puis à faire connaître leurs atouts, vis-à-vis des produits concurrents d'importation : fraîcheur, proximité, qualité sanitaire et gustative, image « France ».
Enfin, la promotion des produits sur les marchés français et étrangers et une politique de relance des exportations, complètent ce dispositif. Le produit français pourrait également être plus présent sur les marchés des pays tiers grâce à une stratégie plus agressive. Un premier pas a été fait avec la mise en place d'une cellule de veille phytosanitaire avec les services du Ministère des Finances pour les fruits et légumes il y a plus de 6 mois. Elle a notamment pour mission principale de lever les barrières non tarifaires aux échanges.
Avec Christine LAGARDE, nous avons annoncé conjointement le 30 mars 2006 le Plan sectoriel export agroalimentaire (PSEAA), qui fixe les grandes orientations du soutien public à la promotion des exportations. Ce plan permettra de renforcer l'action de l'Etat en faveur des exportations agroalimentaires sur des pays choisis, afin de :
- mieux cibler les actions bénéficiant d'un concours public, là où les appuis sont jugés les plus efficaces,
- contribuer à corriger le positionnement à l'export du commerce extérieur de produits agroalimentaires français,
- encourager les investissements en fonction des opportunités.
. [ Le Plan stratégique s'inscrit également dans le cadre des démarches entreprises auprès des autorités communautaires pour assurer un contrôle efficace des importations et des outils de gestion de crise au niveau européen, notamment dans le cadre de la réforme de l'organisation commune de marché engagée dans les prochains mois. ]
Le 10 janvier 2006, j'ai porté une série de propositions communes avec les principaux Etats producteurs (Espagne, Italie, Portugal, Hongrie, Grèce Chypre) :
- la simplification, compte tenu d'une complexité de mise en oeuvre qui nous conduit à de nombreux contentieux et à des refus d'apurement coûteux pour le budget national,
- l'élargissement des actions éligibles aux programmes opérationnels,
- le développement d'outils de gestion de crise afin de pouvoir permettre à la profession de s'organiser et, en situation de crise de mobiliser des moyens au niveau communautaire. Les Etats membres ne doivent pas seuls assumer les aléas de marché.
- une meilleure connaissance de la production
Il appartient désormais à la Commission de présenter dès le comité consultatif professionnel du 18 mai et le comité de gestion du 13 juin ses scénarios de réforme pour l'organisation commune de marché des fruits et légumes. Nous serons évidemment tous extrêmement attentifs aux propositions qui seront faites.
. [Le Gouvernement a également dégagé des moyens pour assurer la compétitivité du secteur dans un contexte budgétaire contraint.]
? Les productions maraîchères sous serres, sont plus que d'autres confrontées à la hausse importante du prix des énergies.
J'ai annoncé le 5 avril dernier la mise en oeuvre d'un plan d'adaptation structurelle avec :
- des aides destinées aux exploitations les plus en difficulté (4Meuros), pour franchir ce cap difficile ;
- l'élaboration au niveau local de diagnostics technico-économiques et énergétiques des exploitations de façon à apporter des solutions moins onéreuses. Une enveloppe de 1 Meuros a été débloquée à cet effet ;
- un soutien prioritaire pour ces investissements ;
- des mesures pour réduire les charges d'énergie et renforcer la compétitivité du secteur qui seront précisées en concertation avec les professionnels.
J'ai chargé Monsieur Philippe MAUGUIN, ingénieur en chef du génie rural, des eaux et forêts, de mener une mission de pilotage de ce plan d'adaptation et d'apporter, pour le mois de juin 2006, des propositions concrètes permettant le renforcement de la compétitivité des productions sous serre.
? J'ajoute, enfin, un effort plus général en faveur de l'allègement des charges.
L'allégement du coût du travail est une priorité concrétisée au sein de la Loi d'orientation agricole promulguée le 6 janvier dernier par des mesures entrant en vigueur dès cette année. Elles représentent un effort nouveau de l'Etat, qui se chiffre à titre d'illustration à près de 6 Meuros pour le seul secteur de l'arboriculture.
L'exonération de 20 % de la Taxe foncière sur le non bâti, compensée par le Ministère de l'agriculture pour les collectivités locales, a également été mise en place.
[ Le second axe majeur de mon engagement s'attache au renforcement de la consommation de fruits et légumes. ]
L'importance de la consommation des fruits et légumes dans le cadre d'une alimentation variée et équilibrée est très largement reconnue par les nutritionnistes et le monde scientifique. Le message du Programme National Nutrition Santé (PNNS) « au moins 5 fruits et légumes par jour » a acquis une forte notoriété.
Pourtant, cette consommation stagne et a même diminué depuis 10 ans : on compte en France 60 % de sous-consommateurs, notamment parmi les enfants et les populations les moins favorisées.
Mon action est guidée par un double objectif : la consommation de fruits et légumes doit se développer au profit de la production nationale et en direction des consommateurs dont l'éducation nutritionnelle doit être consolidée, notamment chez les jeunes.
. [ J'ai décidé il y a plus d'un an de renforcer les actions autour de la notion d'« accessibilité des fruits et légumes », notion qu'a fait émerger la filière. ]
Il s'agit d'abord d'identifier les freins à la consommation puis, par une action volontariste, de les lever. Les fruits et légumes doivent être aussi accessibles que les autres aliments et pour tous les consommateurs.
A cet égard, j'ai saisi l'INRA afin de mieux connaître les pratiques alimentaires de nos concitoyens, notamment pour repérer les facteurs influençant leur consommation. Cette expertise scientifique collective sur les fruits et légumes doit dégager les éléments pertinents d'un programme d'actions ambitieux et fédérateur. Un comité de pilotage réunissant les administrations et les différents acteurs de la filière suit ce travail, qui sera publié avant l'été 2007.
Par ailleurs, depuis un an, le Ministère de l'agriculture pilote un groupe de travail avec l'ensemble de la filière pour soutenir et suivre des projets pilotes en matière d'accessibilité. Différentes expérimentations sont menées pour :
- garantir la saveur des fruits et légumes à maturité au consommateur (sélection des fruits et légumes, bonnes pratiques de récoltes),
- favoriser la qualité en réduisant les coûts de marketing, d'emballage, dans le cadre d'un partenariat avec les filières pêche, nectarine, pomme de terre,
- développer la vente ambulante dans des lieux faciles d'accès (sorties de bureaux, gares, entreprises) : une étude de marché est en cours dans le cadre d'un partenariat avec un fabricant de triporteur.
Souhaitant une nouvelle impulsion, j'ai débloqué un budget de 2 Meuros.
Les travaux sur l'accessibilité ont permis d'identifier des actions dans le domaine des fruits et légumes, qui pourront être mises en oeuvre dans le cadre de la deuxième phase du Programme national nutrition santé (PNNS).
Enfin, pour les plus démunis, le Ministère de l'agriculture et de la pêche, en collaboration avec le Ministère de la cohésion sociale et de la parité, renforce la place des fruits et légumes, dans la distribution alimentaire aux associations caritatives. 200 000 euros ont été débloqués à la fin 2005 à cet effet. Je suis également intervenu auprès de la Commission européenne pour que soit pérennisée l'aide apportée par l'Union
. [ La semaine Fraich' attitude à laquelle j'ai accordé mon haut patronage est une initiative qui a valeur d'exemple en matière d'accessibilité. ]
Mobiliser les acteurs et partenaires de la filière, notamment les collectivités territoriales dans une dynamique de promotion des fruits et légumes et d'éducation alimentaire aura un effet d'entraînement sur la consommation des fruits et légumes auprès de nos concitoyens.
J'ai pris récemment contact avec l'Association des Maires de France, pour faire passer ce message. Il me semble en particulier important de développer la consommation de fruits et légumes dans les écoles, au plus jeune âge, en lien avec l'éducation au goût.
Le Ministère est lui-même fortement impliquée durant cette semaine de promotion :
Une action de communication particulièrement ambitieuse est menée dans les aéroports parisiens de Roissy et d'Orly du 14 au 28 mai : elle associe Aéroport de Paris (ADP), Interfel, et la région Ile-de-France, et mobilise l'Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, du vin et de l'horticulture autour de campagne d'affichage dans les aéroports parisiens et de distribution de fruits et légumes les 27 et 28 mai dans les zones d'arrivées d'Orly Ouest...
26 établissements d'enseignement agricole sont impliqués : repas thématiques, conseils de diététiciens, dégustations, visites d'exploitations, pour sensibiliser les élèves, de même que des classes maternelles et primaires, sur les bienfaits des fruits et des légumes pour la santé.
[ CONCLUSION ]
Alors que les campagnes des fruits d'été vont débuter, vous le voyez, ma mobilisation est totale. Nous possédons des idées et disposons d'outils. Il nous appartient maintenant de relever les défis et de concrétiser nos objectifs. C'est par une action collective que nous y parviendrons.
C'est une bataille que nous devons mener ensemble pour assurer la compétitivité « France »,
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 18 mai 2006
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec grand plaisir que je participe aujourd'hui à votre colloque. Son intitulé en souligne d'emblée les enjeux. En effet, si la filière des fruits et légumes vit une nouvelle période difficile, nombreux sont ses atouts qu'il nous appartient collectivement de mettre en valeur.
Vous connaissez, à cet égard, mon attachement à la structuration, au développement et au dynamisme de cette filière et mon engagement en faveur des producteurs. Le lancement dans les prochains jours de la semaine « fraîch' attitude », qui mobilise pour la deuxième année consécutive l'ensemble des acteurs autour de la promotion de proximité, sera l'occasion de le rappeler dans le cadre d'une manifestation originale et festive.
Il y a un an déjà, en juin 2005, j'ai signé la charte « fruits, légumes et sociétés » invitant les acteurs publics et privés à mettre en oeuvre des actions favorisant une alimentation riche en fruits et légumes frais. J'observe avec satisfaction qu'elle a rallié de nombreux engagements. Cette mobilisation se poursuit, et je me félicite que mon collègue Renaud DUTREUIL se joigne à nous.
Beaucoup reste à faire comme en ont témoigné les derniers mois : il est donc absolument nécessaire de trouver les modalités d'une adaptation à un contexte toujours plus concurrentiel et de reconquête des consommateurs.
Dans cette perspective, l'Etat a un rôle à jouer que ce soit pour garantir une concurrence équitable (en termes de coût et de compétitivité) ou promouvoir la consommation grâce à une éducation à l'alimentation ; mais la profession et la filière aussi doivent être les acteurs d'une stratégie nationale.
[ Ma mobilisation pour le secteur est totale, avec une double préoccupation : venir en aide aux exploitants les plus touchés par les crises économiques et accompagner les professionnels dans l'élaboration d'une stratégie d'avenir pour la filière. ]
. [ Demandée par le Premier Ministre, la stratégie nationale pour le développement de l'arboriculture (29 mars 2006), qui complète le plan de soutien exceptionnel d'octobre 2005, mobilise 40 Meuros de crédits supplémentaires et une nouvelle enveloppe de 25 Meuros de prêts de consolidation. ]
Notre premier objectif est de repartir sur des bases saines en restructurant le secteur grâce à la modernisation du verger et l'accompagnement de la cessation d'activité :
? concernant la rénovation du verger, 10 Meuros de crédits sont prévus, auxquels s'ajoute un effort exceptionnel de 8Meuros pour l'arrachage volontaire, complétant 13 Meuros déjà consacrés à ce dispositif à l'automne 2005 ;
? quant aux mesures de préretraites et de reconversion pour les exploitants, un budget total de 5,4 Meuros est prévu pour assurer leur financement.
Il s'agit ensuite d'adapter l'offre aux attentes du marché :
- le développement d'une stratégie par produit, ou groupe de produits, permettra de mieux différencier les fruits français sur les marchés national, communautaire et international. Nous pourrons ainsi créer de la valeur ajoutée ;
- nous devons également chercher à mieux caractériser les fruits et légumes français, puis à faire connaître leurs atouts, vis-à-vis des produits concurrents d'importation : fraîcheur, proximité, qualité sanitaire et gustative, image « France ».
Enfin, la promotion des produits sur les marchés français et étrangers et une politique de relance des exportations, complètent ce dispositif. Le produit français pourrait également être plus présent sur les marchés des pays tiers grâce à une stratégie plus agressive. Un premier pas a été fait avec la mise en place d'une cellule de veille phytosanitaire avec les services du Ministère des Finances pour les fruits et légumes il y a plus de 6 mois. Elle a notamment pour mission principale de lever les barrières non tarifaires aux échanges.
Avec Christine LAGARDE, nous avons annoncé conjointement le 30 mars 2006 le Plan sectoriel export agroalimentaire (PSEAA), qui fixe les grandes orientations du soutien public à la promotion des exportations. Ce plan permettra de renforcer l'action de l'Etat en faveur des exportations agroalimentaires sur des pays choisis, afin de :
- mieux cibler les actions bénéficiant d'un concours public, là où les appuis sont jugés les plus efficaces,
- contribuer à corriger le positionnement à l'export du commerce extérieur de produits agroalimentaires français,
- encourager les investissements en fonction des opportunités.
. [ Le Plan stratégique s'inscrit également dans le cadre des démarches entreprises auprès des autorités communautaires pour assurer un contrôle efficace des importations et des outils de gestion de crise au niveau européen, notamment dans le cadre de la réforme de l'organisation commune de marché engagée dans les prochains mois. ]
Le 10 janvier 2006, j'ai porté une série de propositions communes avec les principaux Etats producteurs (Espagne, Italie, Portugal, Hongrie, Grèce Chypre) :
- la simplification, compte tenu d'une complexité de mise en oeuvre qui nous conduit à de nombreux contentieux et à des refus d'apurement coûteux pour le budget national,
- l'élargissement des actions éligibles aux programmes opérationnels,
- le développement d'outils de gestion de crise afin de pouvoir permettre à la profession de s'organiser et, en situation de crise de mobiliser des moyens au niveau communautaire. Les Etats membres ne doivent pas seuls assumer les aléas de marché.
- une meilleure connaissance de la production
Il appartient désormais à la Commission de présenter dès le comité consultatif professionnel du 18 mai et le comité de gestion du 13 juin ses scénarios de réforme pour l'organisation commune de marché des fruits et légumes. Nous serons évidemment tous extrêmement attentifs aux propositions qui seront faites.
. [Le Gouvernement a également dégagé des moyens pour assurer la compétitivité du secteur dans un contexte budgétaire contraint.]
? Les productions maraîchères sous serres, sont plus que d'autres confrontées à la hausse importante du prix des énergies.
J'ai annoncé le 5 avril dernier la mise en oeuvre d'un plan d'adaptation structurelle avec :
- des aides destinées aux exploitations les plus en difficulté (4Meuros), pour franchir ce cap difficile ;
- l'élaboration au niveau local de diagnostics technico-économiques et énergétiques des exploitations de façon à apporter des solutions moins onéreuses. Une enveloppe de 1 Meuros a été débloquée à cet effet ;
- un soutien prioritaire pour ces investissements ;
- des mesures pour réduire les charges d'énergie et renforcer la compétitivité du secteur qui seront précisées en concertation avec les professionnels.
J'ai chargé Monsieur Philippe MAUGUIN, ingénieur en chef du génie rural, des eaux et forêts, de mener une mission de pilotage de ce plan d'adaptation et d'apporter, pour le mois de juin 2006, des propositions concrètes permettant le renforcement de la compétitivité des productions sous serre.
? J'ajoute, enfin, un effort plus général en faveur de l'allègement des charges.
L'allégement du coût du travail est une priorité concrétisée au sein de la Loi d'orientation agricole promulguée le 6 janvier dernier par des mesures entrant en vigueur dès cette année. Elles représentent un effort nouveau de l'Etat, qui se chiffre à titre d'illustration à près de 6 Meuros pour le seul secteur de l'arboriculture.
L'exonération de 20 % de la Taxe foncière sur le non bâti, compensée par le Ministère de l'agriculture pour les collectivités locales, a également été mise en place.
[ Le second axe majeur de mon engagement s'attache au renforcement de la consommation de fruits et légumes. ]
L'importance de la consommation des fruits et légumes dans le cadre d'une alimentation variée et équilibrée est très largement reconnue par les nutritionnistes et le monde scientifique. Le message du Programme National Nutrition Santé (PNNS) « au moins 5 fruits et légumes par jour » a acquis une forte notoriété.
Pourtant, cette consommation stagne et a même diminué depuis 10 ans : on compte en France 60 % de sous-consommateurs, notamment parmi les enfants et les populations les moins favorisées.
Mon action est guidée par un double objectif : la consommation de fruits et légumes doit se développer au profit de la production nationale et en direction des consommateurs dont l'éducation nutritionnelle doit être consolidée, notamment chez les jeunes.
. [ J'ai décidé il y a plus d'un an de renforcer les actions autour de la notion d'« accessibilité des fruits et légumes », notion qu'a fait émerger la filière. ]
Il s'agit d'abord d'identifier les freins à la consommation puis, par une action volontariste, de les lever. Les fruits et légumes doivent être aussi accessibles que les autres aliments et pour tous les consommateurs.
A cet égard, j'ai saisi l'INRA afin de mieux connaître les pratiques alimentaires de nos concitoyens, notamment pour repérer les facteurs influençant leur consommation. Cette expertise scientifique collective sur les fruits et légumes doit dégager les éléments pertinents d'un programme d'actions ambitieux et fédérateur. Un comité de pilotage réunissant les administrations et les différents acteurs de la filière suit ce travail, qui sera publié avant l'été 2007.
Par ailleurs, depuis un an, le Ministère de l'agriculture pilote un groupe de travail avec l'ensemble de la filière pour soutenir et suivre des projets pilotes en matière d'accessibilité. Différentes expérimentations sont menées pour :
- garantir la saveur des fruits et légumes à maturité au consommateur (sélection des fruits et légumes, bonnes pratiques de récoltes),
- favoriser la qualité en réduisant les coûts de marketing, d'emballage, dans le cadre d'un partenariat avec les filières pêche, nectarine, pomme de terre,
- développer la vente ambulante dans des lieux faciles d'accès (sorties de bureaux, gares, entreprises) : une étude de marché est en cours dans le cadre d'un partenariat avec un fabricant de triporteur.
Souhaitant une nouvelle impulsion, j'ai débloqué un budget de 2 Meuros.
Les travaux sur l'accessibilité ont permis d'identifier des actions dans le domaine des fruits et légumes, qui pourront être mises en oeuvre dans le cadre de la deuxième phase du Programme national nutrition santé (PNNS).
Enfin, pour les plus démunis, le Ministère de l'agriculture et de la pêche, en collaboration avec le Ministère de la cohésion sociale et de la parité, renforce la place des fruits et légumes, dans la distribution alimentaire aux associations caritatives. 200 000 euros ont été débloqués à la fin 2005 à cet effet. Je suis également intervenu auprès de la Commission européenne pour que soit pérennisée l'aide apportée par l'Union
. [ La semaine Fraich' attitude à laquelle j'ai accordé mon haut patronage est une initiative qui a valeur d'exemple en matière d'accessibilité. ]
Mobiliser les acteurs et partenaires de la filière, notamment les collectivités territoriales dans une dynamique de promotion des fruits et légumes et d'éducation alimentaire aura un effet d'entraînement sur la consommation des fruits et légumes auprès de nos concitoyens.
J'ai pris récemment contact avec l'Association des Maires de France, pour faire passer ce message. Il me semble en particulier important de développer la consommation de fruits et légumes dans les écoles, au plus jeune âge, en lien avec l'éducation au goût.
Le Ministère est lui-même fortement impliquée durant cette semaine de promotion :
Une action de communication particulièrement ambitieuse est menée dans les aéroports parisiens de Roissy et d'Orly du 14 au 28 mai : elle associe Aéroport de Paris (ADP), Interfel, et la région Ile-de-France, et mobilise l'Office national interprofessionnel des fruits, des légumes, du vin et de l'horticulture autour de campagne d'affichage dans les aéroports parisiens et de distribution de fruits et légumes les 27 et 28 mai dans les zones d'arrivées d'Orly Ouest...
26 établissements d'enseignement agricole sont impliqués : repas thématiques, conseils de diététiciens, dégustations, visites d'exploitations, pour sensibiliser les élèves, de même que des classes maternelles et primaires, sur les bienfaits des fruits et des légumes pour la santé.
[ CONCLUSION ]
Alors que les campagnes des fruits d'été vont débuter, vous le voyez, ma mobilisation est totale. Nous possédons des idées et disposons d'outils. Il nous appartient maintenant de relever les défis et de concrétiser nos objectifs. C'est par une action collective que nous y parviendrons.
C'est une bataille que nous devons mener ensemble pour assurer la compétitivité « France »,
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 18 mai 2006