Texte intégral
Monsieur le Président d'honneur, cher Etienne Vatelot,
Madame/Mesdames les Présidente[s],
Messieurs les Présidents,
Monsieur le Délégué, Cher Olivier Kaeppelin,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de vous recevoir ce matin rue de Valois. Votre assemblée, je m'en réjouis, est à l'image de l'ouverture et du décloisonnement que j'appelle de mes voeux, de ces passerelles que j'entends jeter entre toutes les activités artistiques et culturelles, dont vos métiers font évidemment partie. Votre nouveau Conseil, dont c'est la première réunion plénière, rassemble des représentants éminents de toutes les étapes de l'activité des métiers d'art, de la formation à la diffusion, en passant par la production.
Je suis, vous le savez, profondément attaché à vos traditions et à vos métiers, à vos savoir-faire qui, depuis toujours, façonnent notre vie, notre sensibilité, notre culture, et portent l'image d'une France de prestige par-delà les frontières. Je suis donc particulièrement attentif aux observations et aux propositions qui émanent de ce Conseil, parce que je suis profondément convaincu que les métiers d'art, qui ont forgé hier la gloire de la France sont aujourd'hui à même d'en inventer l'excellence de demain.
Vos métiers sont dépositaires de savoir-faire ancestraux. Ils représentent un conservatoire indispensable des traditions du passé. Ils font également preuve, aujourd'hui, et nous devons tous nous en réjouir, d'une capacité d'innovation et d'un esprit de conquête qui les honorent. C'est pourquoi il est essentiel que nous perpétuions, que nous adaptions, que nous développions cet extraordinaire patrimoine de qualité. Il est un facteur essentiel de l'attractivité de la France à l'étranger, de l'attractivité de ses régions, et il représente également un secteur dynamique et attractif, dans lequel les jeunes hésitent encore trop souvent, par méconnaissance, à s'engager.
Ainsi, c'est dans cet esprit que je vous invite à porter toute notre attention et nos efforts sur trois axes forts, trois axes d'avenir : l'international, la formation et l'attractivité de nos territoires.
Nous devons tout d'abord réfléchir ensemble aux grands enjeux internationaux, tels que la concurrence, la distribution, la place des maîtres d'art à l'étranger. Ce sont des enjeux essentiels, non seulement pour l'image de notre pays, mais aussi parce qu'ils promettent de nouveaux débouchés pour nos artisans, de nouveaux marchés à conquérir.
Pour cela, nous devons également concentrer nos efforts sur la mise en valeur, en France, de ces métiers. C'est pourquoi j'ai demandé la restauration des 950 m2 de la Galerie des Gobelins, dans les bâtiments de la Savonnerie et du Mobilier national. Cet espace rénové sera l'écrin, chaque année, d'expositions institutionnelles, et parmi elles, d'une manifestation de trois mois au moins consacrée aux métiers d'art. La délégation aux arts plastiques représentée par la Mission des métiers d'art est chargée de la conception et du suivi de ces expositions. Nous nous devions d'offrir à ces métiers d'exception un cadre à leur hauteur.
Je réfléchis aussi en ce moment à un certain nombre de mesures, dont j'ai discuté avec certains d'entre vous, et qui pourraient être proposées au Gouvernement, en faveur des artisans d'art, et de la transmission de leur exceptionnel savoir-faire.
Les nouvelles générations doivent prendre la mesure de la beauté, de la richesse, et de la grande diversité de ces professions. Il faut qu'elles réalisent qu'elles sont des voies d'excellence et de grandes satisfactions. Nous devons reconnaître toute leur valeur culturelle, mais aussi économique et sociale, à ces métiers, sans lesquels la France ne serait pas ce qu'elle est.
Je souhaite lancer, avec mon collègue chargé des PME et de l'artisanat et mon collègue chargé de l'Education nationale, une vaste campagne d'information sur les métiers d'art hautement qualifiés. Ce sont des métiers très nobles, qui offrent de réelles perspectives. Mais aujourd'hui, comme vous le savez - et vous n'avez pas manqué de m'en alerter - la relève n'est plus assez assurée. C'est pourquoi les jeunes doivent être sensibilisés à ces formations, dispensées notamment par le ministère de l'Education nationale et le ministère de la Culture et de la Communication. Je propose que cette campagne d'information soit précédée par des Journées Rencontres Culture et Education nationale, qui permettraient de mettre en valeur ces formations.
Mais, j'en suis conscient, la vitalité des métiers d'art est surtout le fruit du travail d'individus ou de très petites structures, pour lesquels les solutions doivent être personnalisées, que ce soit au niveau national ou au niveau régional. Votre rôle, à mes côtés, grâce à vos différents réseaux, sur tout le territoire, est de vous faire les ambassadeurs de la sauvegarde de ces professions hautement qualifiées.
C'est pourquoi nous devons porter notre attention plus particulièrement sur les expériences de transmission des savoir-faire, qui ont été menées dans quatre régions (Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes) et se poursuivent cette année en Alsace et en Lorraine. Ces expériences ont porté leurs fruits, puisqu'elles ont déjà donné lieu à la création de 70 binômes formateurs-élèves qui ont tous débouché sur des créations d'emplois ou de petites entreprises. Je tiens à encourager ces initiatives, parce qu'elles sont porteuses d'avenir, et riches de promesses pour la préservation et le renouvellement de ces métiers qui incarnent les traditions, les savoir-faire et l'âme même de nos territoires.
Oui, c'est à l'échelle humaine, au niveau de ces transmissions très ciblées, en prenant compte à la fois de l'excellence de ces métiers, de l'histoire de nos régions, des enjeux touristiques et économiques locaux, que se joue aujourd'hui l'avenir de nos métiers d'art. C'est à ce niveau, j'en suis convaincu, que nous devons intervenir, pour accompagner, pour stimuler, pour faire savoir vos savoir-faire.
Cette dimension de développement local, par la culture, les traditions régionales et les métiers d'art, est extrêmement propice à capter l'intérêt des entreprises. Je pense que leur rôle est primordial, aux côtés des collectivités territoriales et de la mission chargée des métiers d'art au sein de la délégation aux arts plastiques du ministère de la Culture et de la Communication, afin de soutenir et de dynamiser ce secteur sur le long terme, sur notre territoire comme à l'étranger.
Voilà les quelques remarques que je tenais à formuler, à l'heure de clore votre première assemblée générale. Je tiens à vous remercier, tous, pour votre engagement remarquable et votre aide précieuse dans mon combat pour la préservation de la culture que vous représentez, faite de talent, de patience, d'effort et d'excellence. A l'heure du zapping, de l'éphémère, du jetable, du facile, les métiers d'art offrent l'exceptionnel, l'unique et l'authentique. C'est pourquoi ils méritent toute notre attention et tous nos efforts.
Je vous remercie. Source http://www.culture.gouv.fr, le 21 avril 2006
Madame/Mesdames les Présidente[s],
Messieurs les Présidents,
Monsieur le Délégué, Cher Olivier Kaeppelin,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de vous recevoir ce matin rue de Valois. Votre assemblée, je m'en réjouis, est à l'image de l'ouverture et du décloisonnement que j'appelle de mes voeux, de ces passerelles que j'entends jeter entre toutes les activités artistiques et culturelles, dont vos métiers font évidemment partie. Votre nouveau Conseil, dont c'est la première réunion plénière, rassemble des représentants éminents de toutes les étapes de l'activité des métiers d'art, de la formation à la diffusion, en passant par la production.
Je suis, vous le savez, profondément attaché à vos traditions et à vos métiers, à vos savoir-faire qui, depuis toujours, façonnent notre vie, notre sensibilité, notre culture, et portent l'image d'une France de prestige par-delà les frontières. Je suis donc particulièrement attentif aux observations et aux propositions qui émanent de ce Conseil, parce que je suis profondément convaincu que les métiers d'art, qui ont forgé hier la gloire de la France sont aujourd'hui à même d'en inventer l'excellence de demain.
Vos métiers sont dépositaires de savoir-faire ancestraux. Ils représentent un conservatoire indispensable des traditions du passé. Ils font également preuve, aujourd'hui, et nous devons tous nous en réjouir, d'une capacité d'innovation et d'un esprit de conquête qui les honorent. C'est pourquoi il est essentiel que nous perpétuions, que nous adaptions, que nous développions cet extraordinaire patrimoine de qualité. Il est un facteur essentiel de l'attractivité de la France à l'étranger, de l'attractivité de ses régions, et il représente également un secteur dynamique et attractif, dans lequel les jeunes hésitent encore trop souvent, par méconnaissance, à s'engager.
Ainsi, c'est dans cet esprit que je vous invite à porter toute notre attention et nos efforts sur trois axes forts, trois axes d'avenir : l'international, la formation et l'attractivité de nos territoires.
Nous devons tout d'abord réfléchir ensemble aux grands enjeux internationaux, tels que la concurrence, la distribution, la place des maîtres d'art à l'étranger. Ce sont des enjeux essentiels, non seulement pour l'image de notre pays, mais aussi parce qu'ils promettent de nouveaux débouchés pour nos artisans, de nouveaux marchés à conquérir.
Pour cela, nous devons également concentrer nos efforts sur la mise en valeur, en France, de ces métiers. C'est pourquoi j'ai demandé la restauration des 950 m2 de la Galerie des Gobelins, dans les bâtiments de la Savonnerie et du Mobilier national. Cet espace rénové sera l'écrin, chaque année, d'expositions institutionnelles, et parmi elles, d'une manifestation de trois mois au moins consacrée aux métiers d'art. La délégation aux arts plastiques représentée par la Mission des métiers d'art est chargée de la conception et du suivi de ces expositions. Nous nous devions d'offrir à ces métiers d'exception un cadre à leur hauteur.
Je réfléchis aussi en ce moment à un certain nombre de mesures, dont j'ai discuté avec certains d'entre vous, et qui pourraient être proposées au Gouvernement, en faveur des artisans d'art, et de la transmission de leur exceptionnel savoir-faire.
Les nouvelles générations doivent prendre la mesure de la beauté, de la richesse, et de la grande diversité de ces professions. Il faut qu'elles réalisent qu'elles sont des voies d'excellence et de grandes satisfactions. Nous devons reconnaître toute leur valeur culturelle, mais aussi économique et sociale, à ces métiers, sans lesquels la France ne serait pas ce qu'elle est.
Je souhaite lancer, avec mon collègue chargé des PME et de l'artisanat et mon collègue chargé de l'Education nationale, une vaste campagne d'information sur les métiers d'art hautement qualifiés. Ce sont des métiers très nobles, qui offrent de réelles perspectives. Mais aujourd'hui, comme vous le savez - et vous n'avez pas manqué de m'en alerter - la relève n'est plus assez assurée. C'est pourquoi les jeunes doivent être sensibilisés à ces formations, dispensées notamment par le ministère de l'Education nationale et le ministère de la Culture et de la Communication. Je propose que cette campagne d'information soit précédée par des Journées Rencontres Culture et Education nationale, qui permettraient de mettre en valeur ces formations.
Mais, j'en suis conscient, la vitalité des métiers d'art est surtout le fruit du travail d'individus ou de très petites structures, pour lesquels les solutions doivent être personnalisées, que ce soit au niveau national ou au niveau régional. Votre rôle, à mes côtés, grâce à vos différents réseaux, sur tout le territoire, est de vous faire les ambassadeurs de la sauvegarde de ces professions hautement qualifiées.
C'est pourquoi nous devons porter notre attention plus particulièrement sur les expériences de transmission des savoir-faire, qui ont été menées dans quatre régions (Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes) et se poursuivent cette année en Alsace et en Lorraine. Ces expériences ont porté leurs fruits, puisqu'elles ont déjà donné lieu à la création de 70 binômes formateurs-élèves qui ont tous débouché sur des créations d'emplois ou de petites entreprises. Je tiens à encourager ces initiatives, parce qu'elles sont porteuses d'avenir, et riches de promesses pour la préservation et le renouvellement de ces métiers qui incarnent les traditions, les savoir-faire et l'âme même de nos territoires.
Oui, c'est à l'échelle humaine, au niveau de ces transmissions très ciblées, en prenant compte à la fois de l'excellence de ces métiers, de l'histoire de nos régions, des enjeux touristiques et économiques locaux, que se joue aujourd'hui l'avenir de nos métiers d'art. C'est à ce niveau, j'en suis convaincu, que nous devons intervenir, pour accompagner, pour stimuler, pour faire savoir vos savoir-faire.
Cette dimension de développement local, par la culture, les traditions régionales et les métiers d'art, est extrêmement propice à capter l'intérêt des entreprises. Je pense que leur rôle est primordial, aux côtés des collectivités territoriales et de la mission chargée des métiers d'art au sein de la délégation aux arts plastiques du ministère de la Culture et de la Communication, afin de soutenir et de dynamiser ce secteur sur le long terme, sur notre territoire comme à l'étranger.
Voilà les quelques remarques que je tenais à formuler, à l'heure de clore votre première assemblée générale. Je tiens à vous remercier, tous, pour votre engagement remarquable et votre aide précieuse dans mon combat pour la préservation de la culture que vous représentez, faite de talent, de patience, d'effort et d'excellence. A l'heure du zapping, de l'éphémère, du jetable, du facile, les métiers d'art offrent l'exceptionnel, l'unique et l'authentique. C'est pourquoi ils méritent toute notre attention et tous nos efforts.
Je vous remercie. Source http://www.culture.gouv.fr, le 21 avril 2006