Conférence de presse conjointe de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, et Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur la préparation du Conseil européen, la situation au Proche-Orient et en Iran, la reconnaissance diplomatique du Monténégro, les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE et la présentation de l'initiative UNITAID d'achat de médicaments pour les pays pauvres, Bruxelles le 12 juin 2006.

Prononcé le

Circonstance : Réunion du Conseil Affaires générales et Relations extérieures à Bruxelles le 12 juin 2006

Texte intégral

Le Ministre -
Bonjour,
La matinée de ce Conseil Affaires générales a été dominée par la préparation du Conseil européen de jeudi et vendredi et le déjeuner a été consacré à plusieurs grands sujets internationaux importants.
Je n'entrerai pas dans le détail de tous les sujets. Je retiendrai simplement les principaux : le Conseil européen ; le Proche-Orient ; l'Iran ; la reconnaissance du Monténégro ; l'état des négociations avec la Turquie ainsi que la présentation de l'initiative UNITAID à mes collègues européens.
S'agissant du Conseil européen de jeudi et vendredi, nous avons évoqué la réflexion sur l'élargissement et la "capacité d'assimilation" de l'Union. Il ne s'agit pas de mettre en cause les élargissements futurs mais, au contraire, de rendre crédible la perspective européenne ouverte à ces pays.
Cette perspective ne sera pas crédible si nous ne répondons pas à des questions simples : quelles seront les politiques communes dans une Union à 30 ou plus ? Quel sera le financement ? Quelles seront les institutions ? Nous n'aurons le soutien des citoyens que s'ils sont convaincus que l'élargissement n'est pas une fuite en avant non contrôlée mais un processus maîtrisé et préparé.
A propos du débat institutionnel, vous savez que le Conseil européen décidera très probablement de proroger la période de réflexion. Mais il faut aussi prendre dès à présent des décisions pour améliorer, chaque fois que possible, le fonctionnement des institutions dans le cadre des traités existants - action extérieure de l'UE, sécurité intérieure, association des parlements nationaux...
Deuxième grand sujet pour lequel il faut agir de toute urgence : la situation au Proche-Orient. L'enchaînement récent des violences à Gaza est très inquiétant. Je voudrais dire que, sans remettre en cause son droit légitime à exercer sa défense, nous appelons Israël à limiter le recours intensif à l'artillerie, en particulier en direction des zones habitées. Par son caractère indiscriminé et disproportionné, ce type d'action est de nature à aggraver les violences sur le terrain. Nous notons que les autorités israéliennes ont entrepris une enquête sur les circonstances précises des tirs qui ont causé la mort vendredi d'une dizaine de civils palestiniens. Nous suivrons les résultats de cette enquête avec attention.
De son côté, l'Autorité palestinienne doit tout mettre en oeuvre pour faire cesser les tirs de roquettes en direction du territoire israélien qui sont un facteur d'aggravation des tensions. Nous rappelons notre attachement au maintien de la trêve qui constitue l'un des principaux acquis de la période récente. Ces événements montrent la nécessité d'une solution négociée.
Outre l'évaluation de la situation, nous avons bien sûr eu une discussion sur la mise en oeuvre du mécanisme d'aide aux Palestiniens, dont la communauté internationale - le Quartet - a chargé l'Union européenne.
J'ai exprimé le soutien de la France aux propositions de la Commission. Celles-ci répondent en effet à trois exigences essentielles. Ce mécanisme doit être efficace, il doit être transparent, il doit enfin être flexible. L'ensemble des donateurs potentiels doivent pouvoir se joindre à notre effort. La Commission doit continuer à travailler à l'élaboration de ce mécanisme, en liaison avec les principaux bailleurs intéressés et avec la Banque mondiale pour qu'il soit opérationnel le plus vite possible. J'ai insisté pour que la Banque mondiale puisse être présente à ce grand rendez-vous. On ne peut pas laisser les populations palestiniennes sans aide, ce qui aboutirait à la radicalisation des populations palestiniennes. Le président de la République l'avait déjà dit au président Moubarak lors de son voyage en Egypte, il y a plusieurs semaines. J'ajoute qu'Israël doit reprendre le reversement des taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne.
Troisième grand sujet : l'Iran. Le 1er juin dernier une offre collective a été faite aux Iraniens par l'EU3, les Américains, les Russes et les Chinois, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères à Vienne à laquelle j'ai assisté. Elle a été présentée aux Iraniens par Javier Solana le 6 juin pour le compte de la communauté internationale. Par ailleurs les Etats-Unis se montrent prêts à avoir des discussions avec les Iraniens, à la condition que les Iraniens suspendent leurs activités nucléaires sensibles ; il s'agit d'un tournant majeur dans le dossier iranien.
La proposition que nous faisons à l'Iran est extrêmement substantielle et pourrait apporter à l'Iran toute une série de bénéfices économiques et politiques. Nous espérons qu'elle permettra de surmonter les difficultés actuelles. Avec mes collègues européens, j'appelle les autorités iraniennes à saisir cette chance et à faire le choix de la responsabilité.
Un des éléments nouveaux est que l'on a vu Javier Solana représenter, à Téhéran, la communauté internationale ; c'est une belle réponse à ceux qui estiment que l'Union européenne est en panne. M. Solana, aujourd'hui, est non seulement la voix, le visage de l'Union, mais aussi de la communauté internationale.
A propos du Monténégro, nous avons pris en compte le résultat du référendum qui s'est déroulé le 21 mai et nous avons décidé collectivement de développer des relations avec la République du Monténégro, en tant qu'Etat indépendant et souverain. Conformément à cette décision, la France est donc prête à reconnaître rapidement le Monténégro comme un Etat indépendant et souverain.
S'agissant de la Turquie, il est normalement prévue la tenue de la première conférence d'adhésion à l'Union européenne depuis le lancement des négociations le 3 octobre dernier. Nous sommes en mesure aujourd'hui d'ouvrir le chapitre Science et recherche, le chapitre 25. C'est le seul chapitre sur lequel les négociations avec la Turquie ont avancé depuis octobre. Chypre souhaitait néanmoins, à l'occasion de l'examen de ce chapitre, rappeler l'exigence de progrès sur la question des relations entre la Turquie et Chypre. Il y a eu une discussion sur la formulation de la demande chypriote. Nous sommes parvenus à un accord en tout début d'après-midi. Voilà où nous en sommes. Il reste bien sûr à connaître la réaction de la Turquie à ce texte. Je pense, j'espère qu'elle sera positive.
Enfin, j'ai présenté le projet UNITAID à mes collègues. C'est un projet intéressant parce qu'il s'agit d'une démarche politique ; ce n'est pas une démarche humanitaire ni sanitaire. Parmi tous les grands sujets qui sont devant nous aujourd'hui, nous ministres des Affaires étrangères, et qui rendent le monde dangereux, il y a bien évidemment la prolifération nucléaire - et on parle de l'Iran en permanence -, il y a le problème des intégrismes religieux, il y a le problème de l'économie : l'après GATT, l'après pétrole.
Ce dont on ne parle jamais, c'est de l'appauvrissement des pays pauvres et de l'enrichissement des pays riches, le fossé qui existe entre les deux et qui est dû à la mondialisation. L'absence de santé publique est la première caractéristique d'un pays pauvre. Sur les 6 millions de personnes sur la planète qui ont besoin d'un médicament contre la tuberculose, le sida ou le paludisme, pour ne pas mourir dans les trois mois, vous en avez 1 million qui ont droit aux médicaments et 5 millions qui n'en voient jamais.
On pourrait penser que c'est un sujet humanitaire, purement moral ou éthique ; évidemment, c'est le cas, mais c'est aussi un sujet politique parce que ce qu'on a vu à Ceuta et Melilla n'est que le début d'une énorme vague. L'instinct de conservation, cela existe, et lorsque votre fille ou votre fils meurt à 10 ans de tuberculose, alors que la rifampicine a été découverte en 1954 et que vous savez qu'elle est de l'autre côté de la frontière, vous allez la chercher.
D'autre part, il y a le terrorisme. Des gens désespérés sont manipulés par des extrémistes qui estiment que nous sommes d'affreux égoïstes - ce qui est vrai d'ailleurs - et qu'on les laisse mourir. Cette vision - le projet UNITAID - les présidents Chirac et Lula l'ont eue il y a deux ans à Genève et ils ont lancé cette idée d'un financement nouveau, innovant et durable. Certains ont souri en disant qu'ils étaient idéalistes et seuls. Puis le président Lagos du Chili, et la Norvège les ont rejoints. Nous avons proposé la création d'une centrale d'achat de médicaments et nous avons voté, en France, une loi prévoyant pour le 1er juillet, une contribution d'un euro par billet d'avion pour une destination en France ou dans un autre pays de l'Union, et de 4 euros pour les vols internationaux. Cela représente 200 millions d'euros par an. 43 pays ont accepté l'idée d'une centrale d'achats de médicaments pour demander à l'industrie pharmaceutique de "casser" les prix sur les médicaments destinés aux pays du Sud en leur proposant un milliard d'euros par an pendant 20 ans. C'est ce qui a été fait puisque nous sommes passés de 13.000 dollars par malade et par an, représentant le coût d'un malade du sida en Europe ou aux Etats-Unis, à 150 dollars pour un malade dans un pays du Sud. Il faudra suivre la même démarche pour la deuxième et troisième génération de médicaments.
Je voulais exposer cela à mes collègues européens car les Américains n'ont pas du tout cette approche. Le président Bush a vu le côté politique des choses, avec un programme bilatéral parallèle d'un montant d'environ 3 milliards de dollars, concernant uniquement des médicaments américains. Nous faisons autre chose, il s'agit d'une démarche citoyenne où un homme ou une femme prenant l'avion donne un euro à un citoyen du monde qui est malade ; mais on ne sait pas que c'est un Français qui donne pour un Congolais ou un Allemand pour un Togolais. Les Luxembourgeois, le Royaume Uni, l'Espagne ont dit oui sans imposer la taxe sur les billets d'avion, mais nous leur disons que la taxe est pérenne et nous leur demandons ce budget pendant 4 ans.
La ministre déléguée - Je voudrais vraiment appuyer tout ce qu'a dit Philippe et en particulier ce qu'il vient de vous dire. Avant tout je vous salue et vous prie d'excuser mon retard, j'arrive d'un entretien bilatéral franco-luxembourgeois.
Sur le volet élargissement, Philippe Douste-Blazy vous a, je vous le confirme, exposé très précisément la position française telle que je l'avais rappelée ce matin et il faut se poser toutes ces questions : quelles politiques, quel degré d'intégration dans l'Union élargie, quel budget, quelle clé de répartition et comment faire pour que tout ceci continue d'être un succès ? Non seulement il faut se poser ces questions, mais il faudra y répondre.
Sur ce qui vient d'être dit, qui est important pour notre avenir, bien au-delà des montants financiers en cause, croyez bien que cela a été des années d'efforts de la part de la France. Nous avons engagé la réflexion sur ce sujet au début des années 2000, au moment du G8 d'Okinawa, dans le scepticisme le plus complet, parfois même avec certains regards amusés qu'il fallait renvoyer et combattre. C'est à l'honneur de la France d'avoir donné le mouvement et surtout d'avoir su convaincre. Une voie est tracée pour qu'il y ait des moyens supplémentaires pour le développement, que l'on ajoute à l'aide au développement qui est nécessaire et au renforcement des autres maillons de la chaîne du développement - la bonne gouvernance, les échanges, le commerce - que l'on ajoute des financements innovants. C'est indispensable, ce sont des moyens supplémentaires pour la santé des êtres humains là où ils en ont le plus besoin.
Q - Avez-vous des préoccupations sur la Turquie ? Et l'Iran ?
R - Le Ministre - Nous avons toujours été clairs sur la Turquie, la Commission doit regarder chapitre par chapitre. Si la Commission observe que les critères ne sont pas respectés, il ne faut pas avoir peur de le dire et d'être clair là-dessus. Pourquoi ouverture et fermeture du chapitre "Sciences et culture" le même jour ? Cela peut surprendre effectivement mais le chapitre Science et recherche est très particulier parce que le champ de l'acquis communautaire est très limité et parce que la Turquie participe déjà aux programmes de recherche européens ; il n'y avait donc pas de difficulté particulière. Cependant, nous avons bien veillé, et la France tout particulièrement, à ce que tous les principes qui sont dans le cadre général de négociations avec la Turquie soient bien respectés.
Concernant l'Iran, sur le contenu de l'offre, le moment est critique et nous sommes obligés de garder au contenu précis de notre offre, à ce stade, son caractère confidentiel. Ce sont des propositions qui sont destinées aux autorités iraniennes. C'est à elles de les examiner et de nous apporter une réponse. J'espère qu'elle arrivera très bientôt. Je ne préjuge pas du résultat de l'examen attentif que les responsables iraniens font de cette proposition. L'offre présentée par Javier Solana est très attrayante. Elle représente une chance pour l'Iran. Je veux croire que Téhéran y répondra favorablement et fera le bon choix, c'est-à-dire celui du retour à la négociation, celui de la coopération internationale et du développement économique. Le seul élément un peu personnel que je peux vous dire c'est qu'après mes discussions avec M. Solana, je retiens que l'ambiance des entretiens qu'il a eus était plutôt positive et constructive.
Q - (Sur la transformation de l'observatoire de Vienne en agence)
R - Le Ministre - Je ne l'ai pas vraiment vécu en discussion tout à l'heure.
Q - Sur l'élargissement, va-t-il y avoir un durcissement des critères ?
R - Le Ministre - Non, les critères de Copenhague sont considérés comme les bons. Lors du sommet franco-britannique, il y a quelques jours, nous avons redit notre attachement à ces critères.
Q - Sur la capacité d'assimilation, d'absorption ?
R - Le Ministre - Comme toujours, chaque fois que l'on avance une idée, il faut qu'elle fasse son chemin. L'idée c'est que la capacité d'assimilation de l'Union sera présentée comme une question référendaire à tous les Français dès l'instant où la Croatie sera passée. Donc cette capacité est une capacité populaire à absorber un nouveau pays. Lorsque des pays forment une famille, comme dans n'importe quelle famille, on pose la question aux différents membres pour savoir si l'on prend un nouveau membre.
En ce qui concerne les Balkans, on voit une évolution vers l'Europe. Personne n'a remis en cause la perspective européenne des Balkans mais il n'en reste pas moins vrai que les peuples ont leur mot à dire ; faire l'élargissement sans eux, c'est probablement une erreur anti-européenne. Beaucoup de pays commencent à s'intéresser à la capacité d'absorption et se rendent compte que s'ils avaient fait un référendum, ils auraient eu des difficultés. Ils se disent qu'il n'y a pas une ambiance pro européenne partout, et il faut donc mieux expliquer. A nous d'être convaincants et d'expliquer que pour la stabilité, la démocratie, il est bon que de nouveaux pays adhèrent à l'Union européenne ou qu'il faut faire une pause.
La ministre déléguée - Je voulais simplement rappeler que ces considérations sur la capacité de l'Union à accueillir de nouveaux membres et à être prêts, dans l'intérêt de tous, existent depuis 1993, depuis le Conseil européen de Copenhague. Qu'on les appelle critères ou conditions, cela fait partie de la réflexion depuis longtemps.
Q - (Sur l'anti-européanisme ?)
R - Le Ministre - Nous connaissant plusieurs périodes dans nos pays respectifs : celle où nous ne sommes pas dans l'Union européenne, et tout le monde est favorable à l'adhésion ; celle où nous venons d'adhérer et la population est satisfaite parce qu'il y a les fonds structurels ; et une fois que nous sommes bien dedans, nous finissons par ne plus être suffisamment courageux dans nos pays respectifs et nous disons que l'Europe est responsable de tout ce qui ne va pas et cela aboutit à un anti européanisme latent et patent. Ensuite il y a une absence de pédagogie sur l'intérêt des pays qui sont dedans à en accepter d'autres.
Lorsque je lis en détail le rapport de la Commission sur ce que les 15 pays membres ont pu gagner avec l'élargissement à 25, et que je reviens en arrière sur la campagne référendaire, je me dis que c'est effrayant, j'aurais du le dire plus mais je ne savais pas, on n'avait pas suffisamment de chiffres. Aujourd'hui on voit bien que ce rapport est capital pour l'avenir de l'Union. Lorsque PSA construit une très grande usine en Slovaquie, elle ne ferme pas à Sochaux et recrute 5.000 personnes de plus en France ; cela doit s'expliquer et il ne faut pas laisser dire le contraire comme cela a été dit à Sochaux à un moment donné. C'est un élément de réponse qui est majeur, pour comprendre le résultat du référendum.
Q - (A propos de la capacité d'absorption et du défaut d'outil de mesure de l'opinion publique)
R - Le Ministre - C'est une aventure politique qui n'a jamais existé dans l'histoire, où des pays se mettent ensemble en acceptant de perdre une partie de leur souveraineté. Quand vous faites ce genre de chose, il faut être sûr que tout le monde l'accepte et si vous voulez en plus en faire une affaire politique, une union politique, vous ne pouvez pas aller trop vite, ce n'est pas possible. Vouloir aller trop vite, c'est desservir l'Union européenne. On voit que ceux qui croient à l'Union européenne politique, comme nous, disent qu'il faut faire attention et ceux qui n'y croient pas du tout, ceux pour lesquels c'est une zone de libre échange, souhaitent que l'élargissement soit très large.
Il y a là un sujet de fond. L'Union européenne : est-ce une union politique ou pas ? L'exemple de la discussion actuelle de la Commission sur la Bulgarie et la Roumanie est intéressante. En France nous sommes très favorable à leur entrée mais il parait aussi normal qu'il y ait tous les efforts faits de la part de ce pays dans les domaines de la politique intérieure, de la justice et ce n'est pas être anti européen que de le dire, c'est vouloir entrer dans un club sérieux de gens qui partagent des valeurs sur tous les sujets en questions.
Q - (Sur la Constitution)
R - Le Ministre - Nous sommes mal placés pour pouvoir donner un avis sur le choix de chacun vis-à-vis de la constitution. Nous avons mis le projet devant le peuple ; malheureusement nous avons obtenu un non. A ce sujet je voudrais quand même dire à mon tour combien on peut être sévère avec les hommes politiques français, avertis, connaissant parfaitement les politiques de l'Union, pour avoir fait croire aux Français qu'il y avait un plan B. L'histoire s'en souviendra. Il faudra un jour avoir une discussion de ce type pour améliorer le traité constitutionnel.
Aujourd'hui, nous pensons que l'Europe peut avancer : sur l'énergie, sur la politique de défense (nouveau porte-avions avec les Britanniques, gendarmerie), sur la politique intérieure, sur la politique extérieure et sur la recherche (proposition sur la BEI de 50 milliards d'euros).Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2006