Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi en premier lieu d'excuser en son nom M. le Premier Ministre qui n'a pu présider cette inauguration. Il le regrette vivement et m'a demandé de le représenter.
Concilier la mobilité et la protection de l'environnement, se préparer à un avenir énergétique différent, voilà sans doute deux des défis les plus importants du développement durable.
En ce sens, je tiens à saluer les organisateurs de ce salon, qui l'ont placé sous le signe de la «mobilité durable» : c'est bien là que sont les enjeux aujourd'hui.
Je sais que l'organisation de cet événement n'aurait pas été possible sans la volonté et la ténacité de Michel DESTOT, président du GART, de Michel CORNIL, président de l'UTP, et de Serge MORIN, président du GIE. Je tiens à leur exprimer toute ma gratitude.
Qu'est-ce qu'une mobilité durable ?
Ce n'est pas pour moi une mobilité malthusienne, limitée, mais une mobilité reposant sur des modes et une organisation du transport conduisant à une sobriété énergétique optimale.
La mobilité durable, c'est donc, en premier lieu, combiner tous les modes de transport en utilisant chacun d'entre eux dans son domaine de pertinence économique et environnemental.
En particulier, cela veut dire favoriser l'accès à un transport collectif de qualité où l'utilisateur puisse passer d'un mode à l'autre sans difficulté. C'est le défi de la qualité de service : les transports collectifs n'attireront que s'ils sont fréquents, propres, ponctuels, et fiables en toutes périodes. C'est aussi le défi de l'information : aujourd'hui, Internet offre des possibilités considérables de diffusion de l'information. Il y a là un chantier important pour faciliter l'accès par tous à une information de qualité sur les transports
C'est enfin le défi des interfaces entre modes, des petits comme des grands problèmes que tous les élus locaux connaissent bien dans leurs agglomérations, dès qu'il s'agit de parler «intermodalité».
En ce sens, je souhaite saluer la création dans le salon d'un espace «mode doux» autour du vélo, de la marche, de l'autopartage, contribuant ainsi à la réflexion et à la diffusion des bonnes pratiques autour de toutes les solutions de mobilité, sans
exception.
Mais la mobilité durable, c'est aussi la réduction des consommations énergétiques et des pollutions engendrées par chaque mode de transport.
L'automobile, le bus, le train, le tramway, tous nos modes de transport ont vocation à utiliser des biocarburants, des énergies alternatives comme l'électricité, à améliorer leurs performances en termes de motorisation et d'émission.
C'est en ce sens que le Président de la République a demandé à la SNCF et la RATP de se mettre en ordre de bataille pour ne plus utiliser une goutte de pétrole d'ici 20 ans. Je m'attache pleinement à la mise en oeuvre de cet objectif dans deux entreprises dont j'ai la tutelle. Déjà, les choses avancent, de premières expériences voient le jour.
Cet objectif ambitieux de préparation de l'avenir énergétique de nos transports collectifs, je vous invite, constructeurs, exploitants de réseaux, autorités organisatrices, à le rejoindre. Nous pourrons ainsi démultiplier les efforts déjà accomplis.
Nous le voyons bien à travers cet exemple : nous devons nous fixer des objectifs forts, mobilisateurs. Car il faut, dès maintenant, se projeter sur le long terme.
Nous le savons tous, un autobus dure 15 ans, un train 30 ans... La diffusion des technologies de motorisation propres dans le parc de véhicules est souvent l'enjeu le plus délicat à maîtriser.
C'est là l'une des caractéristiques importantes des transports publics : nous travaillons sur des échelles de temps importantes. Les véhicules durent plusieurs dizaines d'années, les rails de nos tramways un siècle... mais surtout, les formes urbaines, qui conditionnent très largement la demande de transport, évoluent, naturellement, lentement.
Tout ce que nous construisons aujourd'hui contribue à déterminer les formes de mobilité de demain. Construire une mobilité durable, c'est donc, dès maintenant, adopter un urbanisme permettant aux transports collectifs de jouir dans les décennies à venir d'une part de marché prépondérante dans nos agglomérations, et ce parce que, naturellement, nous serons conduits à les choisir prioritairement pour nos déplacements.
Les urbanistes savent bien que le Paris haussmannien est l'une des formes urbaines les plus denses : plus qu'aucun autre, c'est peut-être le baron Haussmann qui a fait du réseau de transport de notre capitale l'un des plus performants au monde !
Le rôle de la puissance publique dans la construction de la mobilité durable est donc
essentiel.
Aux côtés des collectivités locales, l'Etat est fortement engagé sur le plan financier. Depuis 2000, nous avons dépensé près de 580 Meuros pour les transports collectifs de province. En Île de France, la contractualisation nous permettra de poursuivre les chantiers lourds. Je n'oublie pas bien sûr l'engagement très important de l'Etat dans la réalisation de CDG Express.
Mais la construction de la mobilité durable n'est pas qu'une question financière : c'est aussi l'état d'esprit dans lequel nous programmons notre urbanisme, nos transports. Sur ces sujets, l'Etat prendra naturellement toute sa part à ce travail, en apportant les éléments de réflexion et de mise en perspective nécessaires.
C'est enfin, à beaucoup d'égards, une question de responsabilité personnelle pour chacun d'entre nous. Nous ne réussirons pas, je pense, à faire opter pour le transport public par la contrainte, mais parce que nous aurons construit un système de transport performant, fiable, sûr, en un mot attirant. Et que nous aurons éveillé tout le monde à l'importance des problèmes environnementaux.
En ce sens, les actions d'information et de sensibilisation du grand public aux grands enjeux contemporains en matière de déplacement me semblent essentielles.
A ce titre, je me félicite de l'excellente collaboration des pouvoirs publics, au premier rang desquels mon ministère, avec le GART et l'UTP, pour l'organisation en France de la Semaine européenne de la Mobilité, du 16 au 22 septembre prochains. Cette semaine aura pour thème principal le changement climatique et pour slogan : «bougez autrement, la meilleure énergie, c'est la vôtre».
Permettez- moi, pour terminer, de dire quelques mots sur l'innovation, sous-jacente à bien des égards, de l'ensemble de mon propos.
Je révélerai demain les lauréats des Trophées de l'innovation dans le Transport Public, organisés sous l'égide de mon ministère.
C'est une première, à mes yeux très importante. Je crois beaucoup au progrès technique et à l'innovation au service du développement durable.
Aussi, stimuler l'innovation technologique en faveur de la qualité de service au client et des performances environnementales de nos transports collectifs, c'est un point essentiel.
C'est là un véritable enjeu de développement durable : environnemental, social, mais aussi économique. Le transport public est l'un des domaines d'excellence de la France : 3 des 6 plus grands exploitants mondiaux sont Français, l'expérience de notre ingénierie et de nos constructeurs de bus, de tramways ou de métros est mondialement reconnue. L'innovation est au centre du maintien de ce secteur économique à haut niveau.
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Construire la mobilité durable est un exercice collectif : il associe l'Etat, les collectivités, les industriels et exploitants comme chacun d'entre nous, à travers nos choix individuels de déplacement.
C'est aussi un exercice de long terme : la ville que nous construisons aujourd'hui déterminera largement la mobilité de demain.
C'est enfin mettre à profit l'innovation, tant en matière technique qu'en matière de services. En ce sens, les échanges que ce salon rend possibles entre de nombreux participants issus de toute l'Europe ne peuvent être que fructueux.
Source http://www.equipement.gouv.fr, le 16 juin 2006
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi en premier lieu d'excuser en son nom M. le Premier Ministre qui n'a pu présider cette inauguration. Il le regrette vivement et m'a demandé de le représenter.
Concilier la mobilité et la protection de l'environnement, se préparer à un avenir énergétique différent, voilà sans doute deux des défis les plus importants du développement durable.
En ce sens, je tiens à saluer les organisateurs de ce salon, qui l'ont placé sous le signe de la «mobilité durable» : c'est bien là que sont les enjeux aujourd'hui.
Je sais que l'organisation de cet événement n'aurait pas été possible sans la volonté et la ténacité de Michel DESTOT, président du GART, de Michel CORNIL, président de l'UTP, et de Serge MORIN, président du GIE. Je tiens à leur exprimer toute ma gratitude.
Qu'est-ce qu'une mobilité durable ?
Ce n'est pas pour moi une mobilité malthusienne, limitée, mais une mobilité reposant sur des modes et une organisation du transport conduisant à une sobriété énergétique optimale.
La mobilité durable, c'est donc, en premier lieu, combiner tous les modes de transport en utilisant chacun d'entre eux dans son domaine de pertinence économique et environnemental.
En particulier, cela veut dire favoriser l'accès à un transport collectif de qualité où l'utilisateur puisse passer d'un mode à l'autre sans difficulté. C'est le défi de la qualité de service : les transports collectifs n'attireront que s'ils sont fréquents, propres, ponctuels, et fiables en toutes périodes. C'est aussi le défi de l'information : aujourd'hui, Internet offre des possibilités considérables de diffusion de l'information. Il y a là un chantier important pour faciliter l'accès par tous à une information de qualité sur les transports
C'est enfin le défi des interfaces entre modes, des petits comme des grands problèmes que tous les élus locaux connaissent bien dans leurs agglomérations, dès qu'il s'agit de parler «intermodalité».
En ce sens, je souhaite saluer la création dans le salon d'un espace «mode doux» autour du vélo, de la marche, de l'autopartage, contribuant ainsi à la réflexion et à la diffusion des bonnes pratiques autour de toutes les solutions de mobilité, sans
exception.
Mais la mobilité durable, c'est aussi la réduction des consommations énergétiques et des pollutions engendrées par chaque mode de transport.
L'automobile, le bus, le train, le tramway, tous nos modes de transport ont vocation à utiliser des biocarburants, des énergies alternatives comme l'électricité, à améliorer leurs performances en termes de motorisation et d'émission.
C'est en ce sens que le Président de la République a demandé à la SNCF et la RATP de se mettre en ordre de bataille pour ne plus utiliser une goutte de pétrole d'ici 20 ans. Je m'attache pleinement à la mise en oeuvre de cet objectif dans deux entreprises dont j'ai la tutelle. Déjà, les choses avancent, de premières expériences voient le jour.
Cet objectif ambitieux de préparation de l'avenir énergétique de nos transports collectifs, je vous invite, constructeurs, exploitants de réseaux, autorités organisatrices, à le rejoindre. Nous pourrons ainsi démultiplier les efforts déjà accomplis.
Nous le voyons bien à travers cet exemple : nous devons nous fixer des objectifs forts, mobilisateurs. Car il faut, dès maintenant, se projeter sur le long terme.
Nous le savons tous, un autobus dure 15 ans, un train 30 ans... La diffusion des technologies de motorisation propres dans le parc de véhicules est souvent l'enjeu le plus délicat à maîtriser.
C'est là l'une des caractéristiques importantes des transports publics : nous travaillons sur des échelles de temps importantes. Les véhicules durent plusieurs dizaines d'années, les rails de nos tramways un siècle... mais surtout, les formes urbaines, qui conditionnent très largement la demande de transport, évoluent, naturellement, lentement.
Tout ce que nous construisons aujourd'hui contribue à déterminer les formes de mobilité de demain. Construire une mobilité durable, c'est donc, dès maintenant, adopter un urbanisme permettant aux transports collectifs de jouir dans les décennies à venir d'une part de marché prépondérante dans nos agglomérations, et ce parce que, naturellement, nous serons conduits à les choisir prioritairement pour nos déplacements.
Les urbanistes savent bien que le Paris haussmannien est l'une des formes urbaines les plus denses : plus qu'aucun autre, c'est peut-être le baron Haussmann qui a fait du réseau de transport de notre capitale l'un des plus performants au monde !
Le rôle de la puissance publique dans la construction de la mobilité durable est donc
essentiel.
Aux côtés des collectivités locales, l'Etat est fortement engagé sur le plan financier. Depuis 2000, nous avons dépensé près de 580 Meuros pour les transports collectifs de province. En Île de France, la contractualisation nous permettra de poursuivre les chantiers lourds. Je n'oublie pas bien sûr l'engagement très important de l'Etat dans la réalisation de CDG Express.
Mais la construction de la mobilité durable n'est pas qu'une question financière : c'est aussi l'état d'esprit dans lequel nous programmons notre urbanisme, nos transports. Sur ces sujets, l'Etat prendra naturellement toute sa part à ce travail, en apportant les éléments de réflexion et de mise en perspective nécessaires.
C'est enfin, à beaucoup d'égards, une question de responsabilité personnelle pour chacun d'entre nous. Nous ne réussirons pas, je pense, à faire opter pour le transport public par la contrainte, mais parce que nous aurons construit un système de transport performant, fiable, sûr, en un mot attirant. Et que nous aurons éveillé tout le monde à l'importance des problèmes environnementaux.
En ce sens, les actions d'information et de sensibilisation du grand public aux grands enjeux contemporains en matière de déplacement me semblent essentielles.
A ce titre, je me félicite de l'excellente collaboration des pouvoirs publics, au premier rang desquels mon ministère, avec le GART et l'UTP, pour l'organisation en France de la Semaine européenne de la Mobilité, du 16 au 22 septembre prochains. Cette semaine aura pour thème principal le changement climatique et pour slogan : «bougez autrement, la meilleure énergie, c'est la vôtre».
Permettez- moi, pour terminer, de dire quelques mots sur l'innovation, sous-jacente à bien des égards, de l'ensemble de mon propos.
Je révélerai demain les lauréats des Trophées de l'innovation dans le Transport Public, organisés sous l'égide de mon ministère.
C'est une première, à mes yeux très importante. Je crois beaucoup au progrès technique et à l'innovation au service du développement durable.
Aussi, stimuler l'innovation technologique en faveur de la qualité de service au client et des performances environnementales de nos transports collectifs, c'est un point essentiel.
C'est là un véritable enjeu de développement durable : environnemental, social, mais aussi économique. Le transport public est l'un des domaines d'excellence de la France : 3 des 6 plus grands exploitants mondiaux sont Français, l'expérience de notre ingénierie et de nos constructeurs de bus, de tramways ou de métros est mondialement reconnue. L'innovation est au centre du maintien de ce secteur économique à haut niveau.
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Construire la mobilité durable est un exercice collectif : il associe l'Etat, les collectivités, les industriels et exploitants comme chacun d'entre nous, à travers nos choix individuels de déplacement.
C'est aussi un exercice de long terme : la ville que nous construisons aujourd'hui déterminera largement la mobilité de demain.
C'est enfin mettre à profit l'innovation, tant en matière technique qu'en matière de services. En ce sens, les échanges que ce salon rend possibles entre de nombreux participants issus de toute l'Europe ne peuvent être que fructueux.
Source http://www.equipement.gouv.fr, le 16 juin 2006