Déclaration de M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes, sur le tutorat et la formation de jeunes en difficulté d'insertion professionnelle, Paris le 15 juin 2006.

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Circonstance : Signature de la convention entre le ministère des anciens combattants et le ministère en charge de l'insertion professionnelle des jeunes, à Paris le 15 juin 2006

Texte intégral

Intervention de Gérard Larcher
lors à la signature de la convention entre le ministère des anciens combattants
et le ministère en charge de l'insertion professionnelle des jeunes
15 juin 2006
Nous sommes réunis ici pour signer cet accord avec le ministre délégué aux anciens combattants qui, sous l'impulsion du CNML, va favoriser le tutorat et la formation, par des anciens combattants, de jeunes en difficulté d'insertion professionnelle.
Cet accord s'inscrit en pleine cohérence avec l'action que je conduis en faveur de l'accès à l'emploi des jeunes, dans le cadre du plan de cohésion sociale développé par Jean-Louis BORLOO et moi-même, ainsi que des orientations gouvernementales en matière d'emploi.
L'emploi des jeunes est la priorité de l'action du Gouvernement, et en ce qui me concerne je me suis attaché, depuis un an que j'ai en charge cette question, à lutter sans relâche pour faciliter l'accès à l'emploi des jeunes.
Les premiers effets de la politique gouvernementale se traduisent dans la baisse sans précédent du chômage en avril, en particulier la baisse du chômage des moins de 25 ans, en recul de 1,7%.
Mais il faut citer aussi une année record pour les entrées en apprentissage en 2005 avec 255 000 entrées, ainsi que le développement rapide du contrat de professionnalisation, avec 93 000 contrats signés fin 2005. Ces tendances se confirment sur les premiers mois de 2006.
Mais l'enjeu est trop important pour se satisfaire de ces premiers résultats, qui doivent nous encourager à aller plus loin et plus vite dans notre action en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes.
Pour cette raison nous proposons dès ce mois de juin aux jeunes en difficulté d'insertion professionnelle un parcours d'accès à la vie active (PAVA).
A qui s'adresse ce parcours et en quoi consiste-t-il concrètement ?
Ce parcours est destiné aux jeunes de tout niveau souhaitant être accompagnés vers l'emploi, et manifestant cette demande d'accompagnement en signant un contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) auprès d'une mission locale ou d'une PAIO.
A la fin du mois de mai, le CIVIS bénéficiait à plus de 206 000 jeunes.
Le CIVIS, auparavant réservé aux jeunes n'ayant pas atteint le niveau bac + 2, est désormais ouvert à tout jeune de 16 à 25 ans révolus rencontrant des difficultés particulières d'insertion sociale et professionnelle, quel que soit son diplôme ou niveau de qualification. Le jeune qui le demande doit ainsi bénéficier d'un accompagnement personnalisé assuré, au sein des missions locales et PAIO, par un référent.
Le PAVA vise à orienter ces jeunes, dans les trois mois, vers une solution concrète consistant en :
* Un contrat jeune en entreprise : désormais les employeurs peuvent embaucher en CJE un jeune bénéficiaire d'un CIVIS, et donc bénéficier d'une aide financière revalorisée à hauteur de 400 euros par mois la première année, 200 euros par mois la seconde.
La nature du CJE reste inchangée, il est étendu aux jeunes bénéficiaires d'un CIVIS et l'aide de l'Etat est désormais augmentée et ciblée sur les deux premières années.
* Un contrat de professionnalisation : les entreprises embauchant en contrat de professionnalisation en CDI un jeune bénéficiaire du CIVIS reçoivent un soutien financier de 200 euros par mois la 1ère année et 100 euros par mois la seconde.
* Une formation professionnalisante consistant, soit en une pré-qualification à un contrat en alternance ; soit à un stage de formation dans un métier en tension, proposé par l'AFPA et dont 50000 jeunes en difficulté pourront bénéficier en 2006. Il s'agit là de la mesure dont je vous avez informés lors de la rencontre du 22 mars dernier.
* Une assistance renforcée dans la recherche d'emploi ou dans la démarche de création d'entreprise, apportée par l'un des organismes chargés du placement, de l'insertion et de l'accompagnement des demandeurs d'emploi : 20 000 jeunes pourront être orientés vers cette prestation, notamment les plus diplômés.
* Une action spécifique pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi : le fonds pour l'insertion professionnelle des jeunes (FIPJ) sera abondé de 20 Meuros pour offrir davantage de possibilités d'orienter le jeune vers des actions de lutte contre l'illettrisme, notamment, ou encore de remobilisation vers l'emploi.
C'est ici que les formations proposées par les 9 écoles de reconversion professionnelle (ERP) de l'office national des anciens combattants (ONAC) pourront offrir des solutions supplémentaires de formation pour un certain nombre de jeunes. Celles-ci seront à mettre en oeuvre en liaison avec les missions locales.
De même, le parrainage d'une partie de ces jeunes par des anciens combattants enrichira les possibilités d'accompagnement vers l'emploi. Ce soutien s'inscrira dans le cadre du dispositif de parrainage des jeunes vers l'emploi que le ministère finance en 2006 à hauteur de 3,6Meuros.
L'ensemble de ces mesures, qui constituent le PAVA, s'accompagneront de la possibilité pour le conseiller d'accompagner le jeune dans l'emploi pendant un an, afin de sécuriser au mieux la phase d'accès à l'emploi des jeunes bénéficiaires d'un CIVIS.
L'ensemble de ces mesures, qui concernent un effectif global de 160 000 jeunes, auront un coût pour l'Etat de 150 Meuros en 2006.
Une partie de ces 160 000 jeunes pourront bénéficier du parrainage d'anciens combattants : j'en remercie Hamlaoui MEKACHERA, car je vois dans cette solidarité du monde des anciens combattants envers les jeunes en difficulté un geste citoyen d'une grande force, et propre à consolider notre cohésion sociale.
Source http://www.cohesionsociale.gouv.fr, le 16 juin 2006