Texte intégral
Q - Au Proche-Orient, l'armée israélienne multiplie les offensives pour libérer son soldat. La diplomatie a-t-elle encore sa place ?
R - Il faut éviter l'engrenage de la violence. Nous avons condamné les arrestations de personnel politique palestinien et les conditions dans lesquelles celles-ci sont intervenues. Nous appelons à leur libération car ces arrestations ne font que fragiliser davantage encore les institutions palestiniennes. Elles interviennent alors que les principaux responsables palestiniens s'étaient entendus sur un document d'entente nationale intéressant pour l'avenir. Nous appelons également à la libération du jeune soldat israélien Gilad Shalit, qui a également la nationalité française. Il faut revenir très vite au processus de paix et retrouver le chemin du dialogue politique, sans lequel rien de durable ne pourra se faire dans cette région. La France en appelle à l'esprit de responsabilité de chacun pour mettre fin à la violence, et réaffirme son engagement en faveur d'un règlement de paix négocié, juste et durable.
Q - Aujourd'hui entre en vigueur la contribution de solidarité sur les billets d'avion. Une taxe humanitaire ?
R - De tous les sujets internationaux, trois menacent plus particulièrement la stabilité de la planète : la prolifération nucléaire, la montée des intégrismes religieux, et la grande pauvreté des pays du Sud.
La première conséquence de la pauvreté est l'absence de système de santé publique. Cela entraîne des phénomènes d'immigration et de terrorisme : nos gaspillages fabriquent du désespoir et certains peuvent manipuler les gens désespérés. L'accès aux médicaments n'est pas un sujet uniquement humanitaire. C'est aussi une exigence morale et politique.
Q - Unitaid est donc le "remède" ?
R - Sur 6 millions de gens qui risquent de mourir dans les trois prochains mois par manque de médicaments, 5 millions vont mourir et un million va s'en sortir. Ce million est dans le Nord. C'est impensable, effrayant. Pour y remédier, il fallait des financements nouveaux : la contribution de solidarité internationale est effective au 1er juillet en France. 1 euro par billet, 4 euros pour les longs courriers : c'est rien mais cela représente 200 millions par an pour la France !
Pour l'instant, 43 pays nous suivent : on peut arriver à 1 milliard de dollars par an de manière pérenne. Avec cet argent, on peut faire une pharmacie mondiale, une centrale d'achat mondiale de médicaments. Nous pouvons réduire la fracture sanitaire.
Q - Que faire pour que davantage de grands pays se mobilisent ?
R - Sensibiliser les opinions publiques, notamment grâce au ballon "Unitaid" échangé par les deux capitaines des équipes de football avant chaque rencontre du Mondial en Allemagne. Quand les gens connaîtront Unitaid, ils se demanderont pourquoi leur pays n'y adhère pas. C'est une démarche citoyenne mondiale. Est-ce que les enfants qui meurent dans les pays pauvres faute de médicaments contre la tuberculose, le paludisme ou le sida ont la même valeur que nos enfants ? La réponse actuellement est non et ce n'est pas acceptable. La France est là pour le dire.
Q - Guy-André Kieffer a disparu depuis plus de deux ans. Que pouvez-vous faire pour contraindre le gouvernement ivoirien à faire la lumière sur sa disparition ?
R - Deux instructions judiciaires sont ouvertes ; en France et en Côte d'Ivoire. Pour la France, le ministère des Affaires étrangères est totalement mobilisé pour assister le juge. Je saisis l'occasion de chaque entretien avec les autorités politiques de Côte d'Ivoire pour leur demander leur aide : nous exigeons que toute la lumière soit faite.
Q - Et celle de Fred Nérac, présumé mort en Irak dont on n'a pas retrouvé le corps ?
R - Nous faisons tout pour retrouver le corps de Fred Nérac, dans le contexte de l'Irak que nous connaissons tous et qui est difficile sur le plan de la sécurité individuelle. Mais cela ne remet pas en cause notre résolution.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juillet 2006
R - Il faut éviter l'engrenage de la violence. Nous avons condamné les arrestations de personnel politique palestinien et les conditions dans lesquelles celles-ci sont intervenues. Nous appelons à leur libération car ces arrestations ne font que fragiliser davantage encore les institutions palestiniennes. Elles interviennent alors que les principaux responsables palestiniens s'étaient entendus sur un document d'entente nationale intéressant pour l'avenir. Nous appelons également à la libération du jeune soldat israélien Gilad Shalit, qui a également la nationalité française. Il faut revenir très vite au processus de paix et retrouver le chemin du dialogue politique, sans lequel rien de durable ne pourra se faire dans cette région. La France en appelle à l'esprit de responsabilité de chacun pour mettre fin à la violence, et réaffirme son engagement en faveur d'un règlement de paix négocié, juste et durable.
Q - Aujourd'hui entre en vigueur la contribution de solidarité sur les billets d'avion. Une taxe humanitaire ?
R - De tous les sujets internationaux, trois menacent plus particulièrement la stabilité de la planète : la prolifération nucléaire, la montée des intégrismes religieux, et la grande pauvreté des pays du Sud.
La première conséquence de la pauvreté est l'absence de système de santé publique. Cela entraîne des phénomènes d'immigration et de terrorisme : nos gaspillages fabriquent du désespoir et certains peuvent manipuler les gens désespérés. L'accès aux médicaments n'est pas un sujet uniquement humanitaire. C'est aussi une exigence morale et politique.
Q - Unitaid est donc le "remède" ?
R - Sur 6 millions de gens qui risquent de mourir dans les trois prochains mois par manque de médicaments, 5 millions vont mourir et un million va s'en sortir. Ce million est dans le Nord. C'est impensable, effrayant. Pour y remédier, il fallait des financements nouveaux : la contribution de solidarité internationale est effective au 1er juillet en France. 1 euro par billet, 4 euros pour les longs courriers : c'est rien mais cela représente 200 millions par an pour la France !
Pour l'instant, 43 pays nous suivent : on peut arriver à 1 milliard de dollars par an de manière pérenne. Avec cet argent, on peut faire une pharmacie mondiale, une centrale d'achat mondiale de médicaments. Nous pouvons réduire la fracture sanitaire.
Q - Que faire pour que davantage de grands pays se mobilisent ?
R - Sensibiliser les opinions publiques, notamment grâce au ballon "Unitaid" échangé par les deux capitaines des équipes de football avant chaque rencontre du Mondial en Allemagne. Quand les gens connaîtront Unitaid, ils se demanderont pourquoi leur pays n'y adhère pas. C'est une démarche citoyenne mondiale. Est-ce que les enfants qui meurent dans les pays pauvres faute de médicaments contre la tuberculose, le paludisme ou le sida ont la même valeur que nos enfants ? La réponse actuellement est non et ce n'est pas acceptable. La France est là pour le dire.
Q - Guy-André Kieffer a disparu depuis plus de deux ans. Que pouvez-vous faire pour contraindre le gouvernement ivoirien à faire la lumière sur sa disparition ?
R - Deux instructions judiciaires sont ouvertes ; en France et en Côte d'Ivoire. Pour la France, le ministère des Affaires étrangères est totalement mobilisé pour assister le juge. Je saisis l'occasion de chaque entretien avec les autorités politiques de Côte d'Ivoire pour leur demander leur aide : nous exigeons que toute la lumière soit faite.
Q - Et celle de Fred Nérac, présumé mort en Irak dont on n'a pas retrouvé le corps ?
R - Nous faisons tout pour retrouver le corps de Fred Nérac, dans le contexte de l'Irak que nous connaissons tous et qui est difficile sur le plan de la sécurité individuelle. Mais cela ne remet pas en cause notre résolution.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juillet 2006