Texte intégral
Pourquoi votre nom est il cité dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola ?
Si je le savais ! Je n'ai rien à voir avec cette affaire. Je ne comprends absolument pas pour quelle raison on est venu perquisitionner mon domicile, mon bureau du Conseil général des Hauts de Seine et le siège du Rassemblement Pour la France. J'ai le sentiment qu'on mène une campagne de dénigrement contre le RPF et contre moi même. Qu'est ce qui peut justifier que l'on vienne chez moi saisir ma déclaration de patrimoine et mes relevés bancaires ? Soit la justice a des choses à me reprocher, alors qu'elle me le dise clairement. Soit il n'y a rien et je demande que l'on me fiche la paix.
Vous n'avez rien à vous reprocher? Vous vous moquez ?
Je n'ai aucun lien avec cette affaire. Je ne connais pas Monsieur Falcone. Je n'ai jamais eu de contacts avec lui. En ma qualité de ministre de l'Intérieur, la Sofremi, qui avait été créée par mon prédécesseur socialiste Pierre Joxe, n'a jamais envisagé de procéder à l'exportation de matériels de guerre et d'armement. Tout simplement parce que ce n'est pas son rôle.
Ses seules missions : faire connaître les techniques et les matériels du ministère de l'Intérieur. Le cas échéant, contribuer à les exporter.
Le juge Courroye a assorti la remise en liberté de Jean Christophe Mitterrand d'une interdiction formelle de contact avec vous
J'ai peut être eu l'occasion de croiser Jean Christophe Mitterrand une ou deux fois, il y a dix ans. Mais je n'ai jamais eu affaire à lui. C'est la raison pour laquelle je ne comprends pas cette précision de la chambre d'instruction. Je trouve cela scandaleux.
Vous vous estimez diffamé ?
Oui, par tous ceux qui depuis le début, ont relayé des propos diffamatoires. C'est pour cette raison que j'ai saisi la garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, comme le prévoit la loi. Quand un ancien ministre est, en effet, mis en cause dans le cadre de ses activités passées, ce sont les pouvoirs publics qui doivent engager des poursuites judiciaires. Et eux seuls.
Votre ex ami Philippe de Villiers a décidé de témoigner à charge contre vous devant le juge Courroye
C'est aberrant. Pour commencer, Philippe de Villiers devrait savoir que la notion de témoin à charge n'existe pas en droit: on est témoin tout court.
Deuxièmement, le même Villiers affirme ne rien savoir dans cette affaire de ventes d'armes et de blanchiment d'argent. Pourtant il déclare partout qu'il dira "tout". Cela me rappelle le film de Pierre Richard: "Je ne sais rien mais je dirai tout"
Villiers évoque un financement du RPF avec de l'argent que vous auraient donné des amis africains
Qu'est ce que c'est que ces élucubrations ? Je ne suis pas dans les chausses de Monsieur de Villiers. Mais je constate qu'après avoir tenté en vain de prendre le contrôle du RPF, qu'après avoir espéré en vain sa disparition parce que lui s'en allait, il voudrait maintenant, pour servir ses petits intérêts, que la justice m'empêche d'être candidat à l'Elysée. Son comportement m'étonne. Il me choque. Je n'aurai jamais pensé que son ambition soit d'être un jour un délateur. J'ajoute, à l'intention de Monsieur de Villiers, que le financement du RPF est tout sauf opaque.
Cela dit, j'en profite pour lui rappeler qu'il n'a pas participé, comme il l'avait pourtant promis, au financement du RPF pendant la période où il était présent. A l'exception de quelques versements pour notre congrès.
C'est la raison pour laquelle je suis fondé à lui réclamer l'argent qu'il nous doit. Quand le mouvement s'est retrouvé déficitaire, il m'a fallu, en effet, consentir au RPF un prêt de 4 millions de francs : 500000 francs que j'ai moi même versés et 3,5 millions de francs qui m'on été prêtés par des membres de ma liste.
La campagne de "dénigrement" comme vous dites, n'a pas commencé avec cette affaire. Il y a les dossiers Elf ou les HLM des Hauts de Seine
Je ne suis pas davantage concerné par Elf. Et il n'y a pas d'affaire HLM des Hauts de Seine. Tout homme politique est une cible, c'est comme cela.
Mais il est aujourd'hui évident que certains magistrats veulent épingler à tout prix certaines personnalités : un ancien ministre de l'Intérieur comme un président de la République.
Il n'y a aucune raison qu'un homme politique ait droit à une protection particulière de la part de la justice. Mais je ne vois pas pourquoi, à l'inverse, il serait un bouc émissaire dont les droits seraient bafoués systématiquement.
Vous dénoncez la justice spectacle ?
Ne tombons pas dans le fantasme !
Quelques magistrats seulement ont tendance à jouer les justiciers, ce qui n'a rien à voir avec la justice.
Que pensez vous de la nouvelle loi sur la présomption d'innocence ?
Cette loi se met tout juste en place. Qu'elle complique la tâche des policiers, c'est probable !
Qu'elle garantisse davantage les droits des citoyens, c'est évident. Et je m'en réjouis. La détention provisoire doit être l'exception, et non pas la règle.
L'incarcération du fils Mitterrand vous a t elle choqué ?
Absolument ! Tout comme celle de Michel Roussin. Je ne connais pas le détail des deux dossiers. Mais je constate que, dans l'un et l'autre cas, les chambres d'appel ont considéré que le maintien en détention n'était pas nécessaire à la manifestation de la vérité. Ces incarcérations étaient donc excessives.
Attribuez vous vos ennuis à votre candidature à l'Elysée ?
Ma candidature, c'est évident, gêne beaucoup de gens.
Vous êtes toujours candidat ?
Bien entendu ! Je ne vais pas passer mon temps à le répéter. Je suis candidat, car les idées auxquelles je tiens ne seront défendues par personne d'autre. Pour moi, le RPR, l'UDF et le PS, c'est la même chose.
A ce jour, il n'y a pas de différence essentielle entre Jacques Chirac et Lionel Jospin : aucun des deux n'a de réel projet pour l'avenir. Vous pouvez compter sur moi pour faire bouger les choses.
Si vous étiez électeur à Paris, vous voteriez pour qui ?
Probablement pour Jean Tibéri !
Le RPF va soutenir les listes Tibéri ?
Nous verrons s'il convient de passer un accord politique. Pour l'instant, je regrette que les municipales à Paris soient, à droite, aussi mal engagées. Séguin s'est enlisé dans une coalition vouée à l'échec. Ni lui ni Tibéri ne pourront gagner s'il n'y a pas rassemblement entre les deux tours. A Paris, il y a une majorité anti-gauche : je ne vois pas pourquoi on laisserait cette ville à nos adversaires. Ce n'est pas encore perdu. Encore faut il que les deux camps de droite cessent de s'agresser !
Pour le reste, que le meilleur gagne.
En mars, vous devrez choisir entre la présidence du Conseil général des Hauts de Seine et votre mandat de député européen
Je vais très probablement me représenter à la présidence du Conseil général. Si je suis réélu, je ne serai plus député européen.
Dans quel état d'esprit êtes vous ?
Je suis un vieil animal politique : les attaques me stimulent. Je vais désormais rendre coup pour coup. Je ne vais pas me laisser faire.
(Source http://www.rpfie.org, le 23 février 2001).
Si je le savais ! Je n'ai rien à voir avec cette affaire. Je ne comprends absolument pas pour quelle raison on est venu perquisitionner mon domicile, mon bureau du Conseil général des Hauts de Seine et le siège du Rassemblement Pour la France. J'ai le sentiment qu'on mène une campagne de dénigrement contre le RPF et contre moi même. Qu'est ce qui peut justifier que l'on vienne chez moi saisir ma déclaration de patrimoine et mes relevés bancaires ? Soit la justice a des choses à me reprocher, alors qu'elle me le dise clairement. Soit il n'y a rien et je demande que l'on me fiche la paix.
Vous n'avez rien à vous reprocher? Vous vous moquez ?
Je n'ai aucun lien avec cette affaire. Je ne connais pas Monsieur Falcone. Je n'ai jamais eu de contacts avec lui. En ma qualité de ministre de l'Intérieur, la Sofremi, qui avait été créée par mon prédécesseur socialiste Pierre Joxe, n'a jamais envisagé de procéder à l'exportation de matériels de guerre et d'armement. Tout simplement parce que ce n'est pas son rôle.
Ses seules missions : faire connaître les techniques et les matériels du ministère de l'Intérieur. Le cas échéant, contribuer à les exporter.
Le juge Courroye a assorti la remise en liberté de Jean Christophe Mitterrand d'une interdiction formelle de contact avec vous
J'ai peut être eu l'occasion de croiser Jean Christophe Mitterrand une ou deux fois, il y a dix ans. Mais je n'ai jamais eu affaire à lui. C'est la raison pour laquelle je ne comprends pas cette précision de la chambre d'instruction. Je trouve cela scandaleux.
Vous vous estimez diffamé ?
Oui, par tous ceux qui depuis le début, ont relayé des propos diffamatoires. C'est pour cette raison que j'ai saisi la garde des Sceaux, Marylise Lebranchu, comme le prévoit la loi. Quand un ancien ministre est, en effet, mis en cause dans le cadre de ses activités passées, ce sont les pouvoirs publics qui doivent engager des poursuites judiciaires. Et eux seuls.
Votre ex ami Philippe de Villiers a décidé de témoigner à charge contre vous devant le juge Courroye
C'est aberrant. Pour commencer, Philippe de Villiers devrait savoir que la notion de témoin à charge n'existe pas en droit: on est témoin tout court.
Deuxièmement, le même Villiers affirme ne rien savoir dans cette affaire de ventes d'armes et de blanchiment d'argent. Pourtant il déclare partout qu'il dira "tout". Cela me rappelle le film de Pierre Richard: "Je ne sais rien mais je dirai tout"
Villiers évoque un financement du RPF avec de l'argent que vous auraient donné des amis africains
Qu'est ce que c'est que ces élucubrations ? Je ne suis pas dans les chausses de Monsieur de Villiers. Mais je constate qu'après avoir tenté en vain de prendre le contrôle du RPF, qu'après avoir espéré en vain sa disparition parce que lui s'en allait, il voudrait maintenant, pour servir ses petits intérêts, que la justice m'empêche d'être candidat à l'Elysée. Son comportement m'étonne. Il me choque. Je n'aurai jamais pensé que son ambition soit d'être un jour un délateur. J'ajoute, à l'intention de Monsieur de Villiers, que le financement du RPF est tout sauf opaque.
Cela dit, j'en profite pour lui rappeler qu'il n'a pas participé, comme il l'avait pourtant promis, au financement du RPF pendant la période où il était présent. A l'exception de quelques versements pour notre congrès.
C'est la raison pour laquelle je suis fondé à lui réclamer l'argent qu'il nous doit. Quand le mouvement s'est retrouvé déficitaire, il m'a fallu, en effet, consentir au RPF un prêt de 4 millions de francs : 500000 francs que j'ai moi même versés et 3,5 millions de francs qui m'on été prêtés par des membres de ma liste.
La campagne de "dénigrement" comme vous dites, n'a pas commencé avec cette affaire. Il y a les dossiers Elf ou les HLM des Hauts de Seine
Je ne suis pas davantage concerné par Elf. Et il n'y a pas d'affaire HLM des Hauts de Seine. Tout homme politique est une cible, c'est comme cela.
Mais il est aujourd'hui évident que certains magistrats veulent épingler à tout prix certaines personnalités : un ancien ministre de l'Intérieur comme un président de la République.
Il n'y a aucune raison qu'un homme politique ait droit à une protection particulière de la part de la justice. Mais je ne vois pas pourquoi, à l'inverse, il serait un bouc émissaire dont les droits seraient bafoués systématiquement.
Vous dénoncez la justice spectacle ?
Ne tombons pas dans le fantasme !
Quelques magistrats seulement ont tendance à jouer les justiciers, ce qui n'a rien à voir avec la justice.
Que pensez vous de la nouvelle loi sur la présomption d'innocence ?
Cette loi se met tout juste en place. Qu'elle complique la tâche des policiers, c'est probable !
Qu'elle garantisse davantage les droits des citoyens, c'est évident. Et je m'en réjouis. La détention provisoire doit être l'exception, et non pas la règle.
L'incarcération du fils Mitterrand vous a t elle choqué ?
Absolument ! Tout comme celle de Michel Roussin. Je ne connais pas le détail des deux dossiers. Mais je constate que, dans l'un et l'autre cas, les chambres d'appel ont considéré que le maintien en détention n'était pas nécessaire à la manifestation de la vérité. Ces incarcérations étaient donc excessives.
Attribuez vous vos ennuis à votre candidature à l'Elysée ?
Ma candidature, c'est évident, gêne beaucoup de gens.
Vous êtes toujours candidat ?
Bien entendu ! Je ne vais pas passer mon temps à le répéter. Je suis candidat, car les idées auxquelles je tiens ne seront défendues par personne d'autre. Pour moi, le RPR, l'UDF et le PS, c'est la même chose.
A ce jour, il n'y a pas de différence essentielle entre Jacques Chirac et Lionel Jospin : aucun des deux n'a de réel projet pour l'avenir. Vous pouvez compter sur moi pour faire bouger les choses.
Si vous étiez électeur à Paris, vous voteriez pour qui ?
Probablement pour Jean Tibéri !
Le RPF va soutenir les listes Tibéri ?
Nous verrons s'il convient de passer un accord politique. Pour l'instant, je regrette que les municipales à Paris soient, à droite, aussi mal engagées. Séguin s'est enlisé dans une coalition vouée à l'échec. Ni lui ni Tibéri ne pourront gagner s'il n'y a pas rassemblement entre les deux tours. A Paris, il y a une majorité anti-gauche : je ne vois pas pourquoi on laisserait cette ville à nos adversaires. Ce n'est pas encore perdu. Encore faut il que les deux camps de droite cessent de s'agresser !
Pour le reste, que le meilleur gagne.
En mars, vous devrez choisir entre la présidence du Conseil général des Hauts de Seine et votre mandat de député européen
Je vais très probablement me représenter à la présidence du Conseil général. Si je suis réélu, je ne serai plus député européen.
Dans quel état d'esprit êtes vous ?
Je suis un vieil animal politique : les attaques me stimulent. Je vais désormais rendre coup pour coup. Je ne vais pas me laisser faire.
(Source http://www.rpfie.org, le 23 février 2001).