Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi, avant toute chose, de saluer l'initiative de l'Institut Great Place to Work, d'avoir inclus un Prix diversité dans son Palmarès des Best Workplaces.
Le souci de faire travailler ensemble des collaborateurs différents, que ce soit par leur sexe, leur âge ou leur origine est un indicateur crucial d'une entreprise où il fait bon travailler.
C'est donc pour moi un plaisir de remettre, avec vous ce soir, le Prix de la diversité.
C'est un plaisir pour plusieurs raisons.
D'abord, je suis soucieux de voir avancer tout travail autour des critères d'évaluation des politiques d'équité et de diversité dans l'entreprise, sans lesquels nous avançons en aveugles. J'ai moi-même demandé récemment à l'ANDCP (association de DRH) de me remettre des propositions sur l'opportunité d'un Label diversité, qui serait décerné par un organisme certificateur aux entreprises qui font de la non-discrimination et de la diversité un enjeu de leur politique sociale et de leur recrutement.
Je salue également la démarche adoptée par votre Institut : celle de fonder votre Prix sur une enquête menée auprès des salariés. En effet, qui, mieux qu'un salarié, sait dire où il fait bon travailler ? Où l'on se sent traité sur des bases équitables ? Où une femme se sent à l'aise pour prendre un congé maternité sans voir son poste remis en question ? Où demander le temps partiel fait partie des options professionnelles dignes, même aux plus niveaux de responsabilité ? Où l'on côtoie des personnes avec des personnalités et des parcours variés et non des pas "clônes" ? Où l'on se sent soutenu pour accomplir un projet personnel, "se réussir" ?
Tous les exemples que je viens de citer ne sont pas le fait du hasard ; ils relèvent d'une politique de diversité de qualité : je félicite Deloitte, qui a le souci d'être une entreprise où il fait particulièrement bon travailler avec ses différences. Vos salariés l'ont reconnu massivement.
En cette année 2006, ce Prix de la diversité a, à mes yeux, un sens tout particulier en France.
Il y a à peine quatre mois nos banlieues connaissaient une vague de violences inédites.
Vingt-et-une nuits de feux, de caillassage, et des milliers de véhicules brûlés, des écoles, des entreprises, des magasins saccagés. La peur, l'angoisse traversait le pays.
La crise des banlieues appelait de notre part un véritable sursaut, une prise de conscience.
Cette prise de conscience a eu lieu, et je veux évoquer à cet égard le discours - à mes yeux fondateur - du Président de la République, dans lequel il dénonce le "poison des discriminations" et marque la reconnaissance de la France de la diversité.
Oui, une étape a été franchie.
Le mouvement qui s'était engagé il y a déjà quelques temps en faveur de la diversité et de l'égalité des chances - et dont ma nomination au sein du gouvernement était un signe - est désormais irréversible.
À l'issue de la crise des banlieues, le gouvernement a pris des engagements forts, notamment en matière de lutte contre les discriminations.
Avec la loi sur l'égalité des chances qui vient d'être adoptée au Parlement, la France dispose désormais d'un arsenal législatif et réglementaire sans précédent.
La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (la Halde) voit ses pouvoirs de sanction renforcés ; notre dispositif de traitement des discriminations est à présent efficace, et nous nous sommes hissés au niveau des pays les plus avancés.
Par ailleurs, la loi légalise la pratique du testing comme moyen de preuve d'éventuelles discriminations.
Elle crée également une Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, qui va concourir à la lutte contre toutes les discriminations, et qui va être en mesure de soutenir les entreprises dans leurs politiques de non-discrimination et de diversité.
Elle prévoit une plus grande transparence en matière de promotion de la diversité dans l'audiovisuel. Les chaînes seront désormais obligées de rendre compte au CSA des efforts qu'elles réalisent pour mieux refléter la diversité de la société française.
De même, les actions en faveur de la cohésion sociale et de la lutte contre les discriminations figureront parmi les objectifs, les missions et les obligations du CSA.
Mais, bien entendu, l'arsenal législatif ne fait pas tout.
À côté de l'arsenal répressif de lutte contre les discriminations qui vaut d'ailleurs, avant tout, pour son caractère dissuasif, pour la pression qu'il met sur les "discriminateurs", il faut mettre en oeuvre des actions positives de promotion de la diversité, dont le prix de la diversité est ici un parfait exemple.
C'est le sens du combat que je mène depuis 10 mois pour faire progresser l'égalité des chances dans notre pays, pour y semer partout le réflexe, l'intérêt et le goût pour la diversité : dans les medias, en politique, dans l'entreprise ou à l'école.
Ainsi, depuis juin dernier, j'ai largement promu la Charte de la diversité dans l'entreprise, et je la déploie à grande échelle, avec le souci de l'appliquer dans les PME.
Plus de 320 entreprises l'ont signée à ce jour, soit 5 fois plus qu'en juin 2005.
Je veux que cette charte soit réellement suivie d'effets.
J'ai demandé aux 6 préfets à l'égalité des chances, dans leurs départements, d'être en contact permanent avec les entreprises localement, et notamment toutes les entreprises engagées en matière de diversité.
Je suis disposé à soutenir personnellement toute action concrète pour diversifier le recrutement. Je pense notamment au Forum qui a accueilli récemment une quinzaine d'entreprises et 200 jeunes diplômés, chez l'Oréal à Aulnay, ou encore aux Forums de recrutement, organisés à l'initiative de l'ANPE et du MEDEF, qui vont se dérouler durant toute l'année 2006, et où toute entreprise qui s'inscrit dans cette démarche sera bienvenue.
Je vous annonce d'ores et déjà le lancement d'un portail internet, diversité-emploi.com, qui va rassembler des offres d'emploi ouvertes à la diversité, ainsi que nombreuses informations sur la diversité dans l'emploi. Ce portail, réalisé avec Monster, l'ANPE, le Medef, Respect Magazine et plusieurs associations d'accompagnement vers l'emploi, vise à ce que ni le nom, ni l'origine, ni l'adresse ne puissent être un frein à l'embauche. * * * Toutes ces actions ont un même objectif, rendre aux Français, à tous les Français, la valeur essentielle pour entrer dans l'avenir : la confiance.
Je vous remercie.
Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006
Permettez-moi, avant toute chose, de saluer l'initiative de l'Institut Great Place to Work, d'avoir inclus un Prix diversité dans son Palmarès des Best Workplaces.
Le souci de faire travailler ensemble des collaborateurs différents, que ce soit par leur sexe, leur âge ou leur origine est un indicateur crucial d'une entreprise où il fait bon travailler.
C'est donc pour moi un plaisir de remettre, avec vous ce soir, le Prix de la diversité.
C'est un plaisir pour plusieurs raisons.
D'abord, je suis soucieux de voir avancer tout travail autour des critères d'évaluation des politiques d'équité et de diversité dans l'entreprise, sans lesquels nous avançons en aveugles. J'ai moi-même demandé récemment à l'ANDCP (association de DRH) de me remettre des propositions sur l'opportunité d'un Label diversité, qui serait décerné par un organisme certificateur aux entreprises qui font de la non-discrimination et de la diversité un enjeu de leur politique sociale et de leur recrutement.
Je salue également la démarche adoptée par votre Institut : celle de fonder votre Prix sur une enquête menée auprès des salariés. En effet, qui, mieux qu'un salarié, sait dire où il fait bon travailler ? Où l'on se sent traité sur des bases équitables ? Où une femme se sent à l'aise pour prendre un congé maternité sans voir son poste remis en question ? Où demander le temps partiel fait partie des options professionnelles dignes, même aux plus niveaux de responsabilité ? Où l'on côtoie des personnes avec des personnalités et des parcours variés et non des pas "clônes" ? Où l'on se sent soutenu pour accomplir un projet personnel, "se réussir" ?
Tous les exemples que je viens de citer ne sont pas le fait du hasard ; ils relèvent d'une politique de diversité de qualité : je félicite Deloitte, qui a le souci d'être une entreprise où il fait particulièrement bon travailler avec ses différences. Vos salariés l'ont reconnu massivement.
En cette année 2006, ce Prix de la diversité a, à mes yeux, un sens tout particulier en France.
Il y a à peine quatre mois nos banlieues connaissaient une vague de violences inédites.
Vingt-et-une nuits de feux, de caillassage, et des milliers de véhicules brûlés, des écoles, des entreprises, des magasins saccagés. La peur, l'angoisse traversait le pays.
La crise des banlieues appelait de notre part un véritable sursaut, une prise de conscience.
Cette prise de conscience a eu lieu, et je veux évoquer à cet égard le discours - à mes yeux fondateur - du Président de la République, dans lequel il dénonce le "poison des discriminations" et marque la reconnaissance de la France de la diversité.
Oui, une étape a été franchie.
Le mouvement qui s'était engagé il y a déjà quelques temps en faveur de la diversité et de l'égalité des chances - et dont ma nomination au sein du gouvernement était un signe - est désormais irréversible.
À l'issue de la crise des banlieues, le gouvernement a pris des engagements forts, notamment en matière de lutte contre les discriminations.
Avec la loi sur l'égalité des chances qui vient d'être adoptée au Parlement, la France dispose désormais d'un arsenal législatif et réglementaire sans précédent.
La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (la Halde) voit ses pouvoirs de sanction renforcés ; notre dispositif de traitement des discriminations est à présent efficace, et nous nous sommes hissés au niveau des pays les plus avancés.
Par ailleurs, la loi légalise la pratique du testing comme moyen de preuve d'éventuelles discriminations.
Elle crée également une Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, qui va concourir à la lutte contre toutes les discriminations, et qui va être en mesure de soutenir les entreprises dans leurs politiques de non-discrimination et de diversité.
Elle prévoit une plus grande transparence en matière de promotion de la diversité dans l'audiovisuel. Les chaînes seront désormais obligées de rendre compte au CSA des efforts qu'elles réalisent pour mieux refléter la diversité de la société française.
De même, les actions en faveur de la cohésion sociale et de la lutte contre les discriminations figureront parmi les objectifs, les missions et les obligations du CSA.
Mais, bien entendu, l'arsenal législatif ne fait pas tout.
À côté de l'arsenal répressif de lutte contre les discriminations qui vaut d'ailleurs, avant tout, pour son caractère dissuasif, pour la pression qu'il met sur les "discriminateurs", il faut mettre en oeuvre des actions positives de promotion de la diversité, dont le prix de la diversité est ici un parfait exemple.
C'est le sens du combat que je mène depuis 10 mois pour faire progresser l'égalité des chances dans notre pays, pour y semer partout le réflexe, l'intérêt et le goût pour la diversité : dans les medias, en politique, dans l'entreprise ou à l'école.
Ainsi, depuis juin dernier, j'ai largement promu la Charte de la diversité dans l'entreprise, et je la déploie à grande échelle, avec le souci de l'appliquer dans les PME.
Plus de 320 entreprises l'ont signée à ce jour, soit 5 fois plus qu'en juin 2005.
Je veux que cette charte soit réellement suivie d'effets.
J'ai demandé aux 6 préfets à l'égalité des chances, dans leurs départements, d'être en contact permanent avec les entreprises localement, et notamment toutes les entreprises engagées en matière de diversité.
Je suis disposé à soutenir personnellement toute action concrète pour diversifier le recrutement. Je pense notamment au Forum qui a accueilli récemment une quinzaine d'entreprises et 200 jeunes diplômés, chez l'Oréal à Aulnay, ou encore aux Forums de recrutement, organisés à l'initiative de l'ANPE et du MEDEF, qui vont se dérouler durant toute l'année 2006, et où toute entreprise qui s'inscrit dans cette démarche sera bienvenue.
Je vous annonce d'ores et déjà le lancement d'un portail internet, diversité-emploi.com, qui va rassembler des offres d'emploi ouvertes à la diversité, ainsi que nombreuses informations sur la diversité dans l'emploi. Ce portail, réalisé avec Monster, l'ANPE, le Medef, Respect Magazine et plusieurs associations d'accompagnement vers l'emploi, vise à ce que ni le nom, ni l'origine, ni l'adresse ne puissent être un frein à l'embauche. * * * Toutes ces actions ont un même objectif, rendre aux Français, à tous les Français, la valeur essentielle pour entrer dans l'avenir : la confiance.
Je vous remercie.
Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006