Texte intégral
Madame le Maire
Monsieur le Président,
Monsieur le Préfet,
Messieurs, Mesdames,
Chers amis,
Parmi les 5 rencontres que nous organisons sur le thème de l'égalité des chances, celle-ci, la troisième, présente à mes yeux un intérêt tout particulier.
Il s'agit en effet de traiter de la lutte contre les discriminations à l'embauche, et d'examiner les voies possibles pour introduire la diversité dans les entreprises, mais aussi comme nous le verrons cet après-midi, dans les administrations.
L'égalité des chances est cette année, avec la bataille de l'emploi, est au coeur de l'action du gouvernement.
Pour assumer pleinement les valeurs de la République, nous devons passer d'une égalité de principe à une égalité des chances réelle. Car l'égalité est moins une donnée qu'un objectif à poursuivre.
Or, c'est par l'accès à l'emploi que les citoyens mesurent leur degré d'intégration à la société. Il est donc du devoir de l'Etat, dans le cadre de sa politique d'égalité des chances, de faciliter les procédures d'accès à l'emploi, notamment pour ceux dont le nom, l'origine ou l'adresse apparaissent comme des éléments discriminants.
Depuis juin dernier, le Gouvernement auquel j'appartiens s'est engagé avec énergie et détermination en faveur de l'accès à l'emploi pour les jeunes des quartiers défavorisés. Depuis juin dernier, je m'investis dans ce combat, en m'attachant à semer partout dans notre société, et dans l'entreprise en particulier, le goût et le réflexe de la diversité.
Je promeus ainsi la Charte de la diversité, qui a déjà été signée par près de 350 entreprises. C'est un engagement écrit par lequel l'entreprise certifie qu'aucune discrimination n'entachera ses procédures de recrutement et de promotion professionnelle. Chaque mois, mon ministère enregistre de nouveaux signataires de cette charte.
Je travaille par ailleurs à favoriser les actions concrètes qui permettent d'appliquer la Charte, et par exemple : la diffusion d'un Guide pratique, ou encore le soutien aux forums pour l'emploi qui mettent directement en contact des candidats (issus des quartiers ou d'origine africaine et maghrébine) avec des employeurs.
De même, j'ai lancé, il y a quelques jours, en collaboration avec l'ANPE et le MEDEF, un portail Internet qui renvoie à des offres d'emplois garantissant aux demandeurs d'emplois un accès non discriminé.
Avec mon collègue Gérard Larcher et l'ANPE, je mène également une opération d'accompagnement de 5 000 jeunes diplômés des ZUS dans leur recherche d'emploi.
Je suis très attaché à cette opération car l'enjeu est important : ne pas céder à la résignation, casser les préjugés et lutter contre les discriminations.
Ces actions se conjuguent et visent à remédier aux nombreux problèmes que rencontrent les chômeurs des quartiers défavorisés.
Ce sont également à eux que s'adressent en priorité les nombreuses mesures en faveur de l'emploi de la loi pour l'égalité des chances que j'ai eu l'honneur de défendre devant le Parlement.
Sur le plan de l'accès à l'emploi, deux axes ont été privilégiés par ce texte : un accompagnement renforcé vers l'emploi et un renforcement de l'activité dans les quartiers difficiles.
Le texte élargit ainsi les dispositifs de soutien à l'emploi des jeunes à tous les jeunes des zones urbaines sensibles sans formation.
De plus, le service civil volontaire regroupe dorénavant les missions d'accueil sous contrat assurées par les collectivités, les associations ou par tout organisme d'intérêt général. C'est une vraie seconde chance qui est offerte à ceux qui veulent s'en sortir avec à la clef des repères, un encadrement, une formation. La loi pour l'égalité des chances prévoit en outre la création d'une "troisième génération" de 15 zones franches. Les incitations fiscales sont renforcées, de même que les exonérations de charges sociales.
Enfin, la proposition de loi de modifiant la loi pour l'égalité des chances, discutée cette semaine au Parlement, recentre sur les jeunes non-qualifiés issus des banlieues plusieurs dispositifs existants : les Contrats jeunes en entreprise, les Contrats de professionnalisation et les CIVIS.
Il s'agit là d'un effort budgétaire important en direction des quartiers défavorisés et le signe que le gouvernement déploie une énergie particulière pour régler le problème persistant du sous-emploi des jeunes dans les quartiers défavorisés.
oeuvrer en faveur de l'accès à l'emploi pour les jeunes de banlieues, c'est aussi lutter contre les discriminations à l'embauche.
Quand un jeune travaille sérieusement, se donne du mal et veut réussir, il est normal que la société lui donne sa chance. On ne peut pas, d'un côté, demander aux jeunes de réussir leur scolarité ou leur formation si, de l'autre côté, les portes se ferment systématiquement devant eux.
C'est pour cela que la loi pour l'égalité des chances apporte des moyens sans précédent pour lutter contre les discriminations. Elle légalise la pratique des "tests de discriminations", notamment concernant la recherche d'emploi. Elle renforce également les pouvoirs de sanction de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité. Désormais l'entrepreneur qui discrimine s'exposera à de lourdes sanctions.
Je veux signaler aussi la création d'une procédure concernant le CV anonyme. Dorénavant, dans toute entreprise de plus de 50 salariés, les informations communiquées par écrit par le candidat à l'emploi devront "être examinées dans des conditions préservant son anonymat".
Mesdames et messieurs, vous le voyez, nos actions tendent vers un même objectif, rendre aux Français, à tous les Français, la confiance pour entrer dans l'avenir et la confiance dans la valeur d'égalité qui est au coeur de notre devise républicaine.
Je ne doute pas que les débats qui auront lieu aujourd'hui contribueront également à cet objectif.
Je vous remercie.
Source http://www.egalitedeschances.gouv.fr, le 4 juillet 2006