Texte intégral
Depuis le début de la Coupe, j'ai suivi tous les matchs en famille. Comme tout le monde, j'ai serré les dents, encouragé, bondi de joie et de fierté. On est en finale ! On n'attendait pas la France, et la voici qui s'impose avec détermination et technique. Notre pays aime déjouer les scénarii écrits à l'avance. Le talent de nos joueurs est évident. Mais il y a surtout, au sein du groupe, un état d'esprit. Rien n'arrête une équipe soudée qui a la rage de vaincre et qui au surplus garde la tête froide. Pour moi, Zidane n'est pas qu'un artiste éblouissant le jeu. Il incarne à la perfection cet orgueil décidé et méthodique qui fait la force de l'équipe de France. Je me souviens lorsqu'il m'a offert son maillot à l'occasion d'un derby opposant le Real de Madrid à l'Atletico dans le magnifique stade Santiago Bernabeu... Zinédine est devenu le symbole de cette France plurielle que j'aimerais voir émerger au quotidien. Mais au-delà du symbole, il est touchant de voir que c'est un homme de coeur qui soit le visage de la France qui gagne. Il y a en lui une générosité et une fermeté intérieure, et je crois que ce sont précisément ces deux qualités qui seront décisives face à l'équipe italienne. Cette finale va être dure. Je dois me rendre au Maroc pour la Conférence Euro-Africaine sur les migrations. Mais ce soir en regardant le match, je croiserai mes dix doigts pour nos Bleus. J'ai aussi une pensée pour Raymond Domenech. Il a été critiqué. Il a tenu. C'est une belle leçon... Source http://www.u-m-p.org, le 10 juillet 2006