Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, avec des télévisions françaises le 11 août 2006 à New York, sur le vote à l'unanimité de la résolution 1701 à l'ONU mettant un terme aux hostilités entre Israël et le Liban, la part de la France dans cet accord diplomatique et sa mise en oeuvre sur le terrain.

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Circonstance : Adoption à l'unanimité de la résolution 1701 au Conseil de sécurité de l'ONU sur le Liban le 11 août 2006 à New York

Texte intégral

Les dernières heures ont été décisives et je me réjouis de l'unanimité avec laquelle cette résolution majeure, très importante pour la paix, a été votée.
Le Conseil de sécurité a décidé d'arrêter la guerre. La communauté internationale a pris ses responsabilités. La France a joué un rôle majeur dans l'écriture de cette résolution, en accord avec nos partenaires, à la fois les Etats-Unis mais aussi tous les partenaires de la région.
Il y a plusieurs motifs de satisfaction. Le premier, c'est qu'enfin il y a une cessation immédiate des hostilités ce qui est majeur pour les populations et pour arrêter leurs souffrances. Rien ne pouvait justifier la destruction du Liban.
De part et d'autre de la frontière, les personnes déplacées qu'elles soient au Nord d'Israël ou au Sud Liban vont pouvoir revenir chez elles.
Deuxième raison, c'est que le Liban par cette résolution reprend sa souveraineté, son indépendance, son intégrité et le Liban est un pays ami de la France.
Q - Quel rôle a joué la France ?
R - Depuis le début, la France joue un rôle d'équilibre en défendant ce pays ami dont rien ne justifie la destruction, et en même temps en disant qu'Israël a le droit a la sécurité. Donc le fait majeur, politique, historique a été la décision, à l'unanimité du gouvernement libanais, de déployer une armée libanaise de 4500 hommes qu'appuie la FINUL.
A partir de la, tout s'est débloqué et nous avons pu défendre les propositions des uns comme des autres pour un accord politique.
Le président de la République l'a dit depuis le début de ce conflit, il ne peut y avoir de règlement que politique pour avoir un cessez le feu durable à long terme. Cette résolution, non seulement règle le problème à court terme de la cessation des hostilités qui est majeur. Surtout, elle développe une solution a long terme pur un cessez le feu durable, seule solution pour la stabilisation de la région
Q - Pensez-vous que la diplomatie va être efficace sur le terrain?
R - La diplomatie, dans laquelle la France a pris toute sa part s'est beaucoup mobilisée pour que cette résolution soit adoptée à l'unanimité. Je m'en félicite. Mais la diplomatie doit maintenant s'engager sur le terrain tout autour de la région, sans cesse, pour faire respecter cette résolution. C'est ce que j'ai dit dans mon discours. C'est peut être la chose la plus importante, faire respecter cette résolution et faire respecter les personnels des Nations unies qui ont déjà trop payé de leurs vies.
Q - En avez-vous les moyens ?
R - Bien sûr. Nous avons décidé d'un double mouvement. D'une part, donner à tous ceux qui habitent au Nord d'Israël la sécurité. Et permettre à ceux qui ont quitté le Sud Liban d'y revenir.
C'est aussi pour nous l'assurance que le Liban aura demain sa pleine souveraineté, son indépendance, son intégrité. Et je suis heureux de voir que le gouvernement de M. Siniora, dans son ensemble, y compris les ministres du Hezbollah ont voté à l'unanimité ce déploiement de l'armée libanaise au Sud Liban.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 août 2006