Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, à New York avec Le Parisien paru le 13 août 2006, sur le ralliement des Etats-Unis à la France dans la recherche d'une solution diplomatique au conflit israélo-libanais ayant abouti à l'adoption de la résolution 1701 à l'ONU.

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Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - Condoleezza Rice vous a remercié, lors du vote de la résolution 1701...
R - Je l'ai remerciée moi aussi... Mais, c'est vrai que la France s'est beaucoup investie dans le travail diplomatique. Nous avons pris des initiatives à plusieurs reprises, dont certaines n'avaient pas l'accord de toutes les parties prenantes au règlement du conflit. Mais nous avons bien travaillé avec les Etats-Unis. On a fini par se mettre d'accord sur l'essentiel. La résolution qui a été approuvée est un bon texte, à la fois pour le court terme mais aussi pour le long terme, car elle permet des solutions durables tant pour le Liban que pour Israël.


Q - Comment expliquez-vous le ralliement des Etats-Unis à la position française ?
R - La cessation immédiate des hostilités accompagnée du retrait progressif d'Israël du Liban s'imposait. Et puis, cette résolution entérine un fait politique majeur et historique, c'est la possibilité pour le gouvernement libanais de déployer une armée nationale. Les discussions sur ce point ont été longues mais on est arrivé finalement à un accord général.


Q - Pensez-vous que ce texte offre toutes les garanties pour un arrêt durable des violences. N'aurait-il pas mieux fallu une force internationale plus puissante ?
R - Je suis sûr que les deux parties en présence y gagnent. Le droit imprescriptible d'Israël à sa sécurité est rappelé. Et le Liban est rétabli dans sa pleine souveraineté. Sur le terrain, l'armée libanaise pourra s'appuyer sur les forces de l'ONU. Ce qui est important, ce sont les avancées politiques. Le militaire n'a jamais été une solution.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 août 2006