Texte intégral
Q- Monsieur le Ministre, on imagine que la France va participer à la FINUL renforcée. Sous quelles conditions et de quelle façon ?
R - La France y contribuera. Elle est déjà présente dans la FINUL ; elle sera présente dans la FINUL renforcée. Actuellement, il y a des négociations entre la communauté internationale et le Secrétaire général des Nations unies, qui lui-même doit fixer, au-delà des missions et des mandats qui sont fixés dans la résolution, les modes d'action et le mode de commandement. Nous devons également savoir quels sont les pays européens qui acceptent de participer. Je suis en contact au téléphone avec plusieurs de mes collègues européens. Et puis il faut essayer également de tout faire pour que participent des pays musulmans, pour qu'il y ait plusieurs confessions dans cette FINUL renforcée.
Q - Monsieur le Ministre, vous parlez encore de tractations, c'est maintenant que cela doit se passer. Le cessez-le-feu a commencé, l'armée israélienne attend que cette force arrive pour se retirer. Pour l'instant, la zone de risque est plus grande, il faut agir vite. Alors combien de temps ces tractations vont-elles durer ?
R - C'est la raison pour laquelle je pars dès ce soir pour Chypre, et pour Beyrouth demain matin, afin de pouvoir mettre en oeuvre la résolution 1701. La diplomatie s'est beaucoup mobilisée pour le vote de cette résolution. Maintenant, il faut que la diplomatie se mobilise sur le terrain pour le respect par toutes les parties, par tous les gouvernements intéressés, de cette résolution.
Je réponds donc exactement à votre question. Il faut d'abord déployer l'armée libanaise au Sud, avec l'appui de la FINUL, en même temps que s'opère le retrait israélien.
Q - Combien d'hommes français seront-ils engagés ?
R - Le président de la République décidera de cela, en fonction de ce qui se passe aujourd'hui à New York. En effet, il faut se consulter avec les autres pays. Je vous signale tout de même que 1.700 militaires de l'armée française sont déjà aujourd'hui embarqués sur les bateaux de la flotte française déployée autour de Beyrouth. Participent également déjà 200 militaires français à la FINUL, sous commandement français.
Q - Ce sont des moyens importants. Vous confirmez que la France pourrait prendre éventuellement la tête de cette FINUL renforcée ?
R - Je ne peux pas vous dire aujourd'hui cela. Ce que je peux vous dire, c'est que le temps presse pour qu'il y ait un double mouvement. D'abord, un mouvement de déploiement de l'armée libanaise. Et c'est ce que je verrais demain, après le conseil des ministres libanais d'aujourd'hui : cette unité gouvernementale libanaise doit continuer à exister pour que l'armée se déploie, pour que la souveraineté du Liban puisse s'exprimer, pour que l'intégrité territoriale et l'indépendance du Liban puissent s'exprimer. A partir de là, je pense que tout est possible. Le Hezbollah se désengagera, et ensuite il y aura un désarmement du Hezbollah selon des modalités qui seront indiquées comme vous l'avez dit tout à l'heure dans votre reportage, par le gouvernement libanais.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 août 2006