Texte intégral
Q - (A propos des garanties obtenues des Nations unies.)
R - La France a demandé des garanties aux Nations unies et le Secrétaire général, Kofi Annan, nous a répondu. Nous sommes satisfaits de ses réponses.
Il s'agissait d'une chaîne de commandement courte et très précise. Il s'agissait des règles d'engagement connues à l'avance, des garanties de sécurité et des missions précisées de la FINUL, en particulier sur les cas de légitime défense, en particulier sur le désarmement d'hommes armés qui menaceraient les hommes de la FINUL.
Nous avons obtenu ces garanties. Donc le président de la République a annoncé qu'il y aurait 2.000 militaires français engagés dans la FINUL renforcée. J'ai constaté aujourd'hui que nos partenaires européens nous suivaient puisque, après un tour de table, il y a déjà plus de 6.000 à 6.500 Européens qui formeront la colonne vertébrale de la FINUL renforcée.
L'Union européenne confirme son engagement concret dans la FINUL renforcée. La solidarité vis-à-vis du Liban, autour de la France, a joué un rôle moteur depuis le début, grâce au choix du président.
Q - Quel est votre sentiment général sur cette réunion qui vient de s'achever ?
R - Cette réunion que la France a demandée est un succès. D'abord parce que de nombreux pays vont s'engager au sein de la FINUL, soit par voie terrestre, soit par voie maritime. Ensuite parce qu'un tour de table a montré qu'il y aurait déjà plus de 6.500 militaires européens. L'Union européenne est donc en train de prouver là qu'elle devient une union politique, qu'elle joue un rôle politique en termes de politique étrangère dans cet endroit du monde. C'était très important. Nous demandons également qu'il y ait, en dehors des Européens, d'autres pays, et en particulier des pays musulmans, qui puissent également donner un signal important dans la région en participant à la FINUL.
Q - Qui va désarmer le Hezbollah ?
R - La résolution 1701, qui a été votée à l'unanimité du Conseil de sécurité dans la nuit du 11 au 12 août 2006 à New York, prévoit qu'il y aura un désarmement des milices et donc du Hezbollah. Nous pensons que la meilleure solution pour désarmer le Hezbollah, c'est de mettre en place une zone d'exclusion au sud Liban avec un retrait de l'armée israélienne d'un côté, un déploiement de l'armée libanaise de l'autre, avec l'appui de la FINUL renforcée, mais également un embargo efficace sur les livraisons d'armes, à toutes les frontières du pays. C'est ce qui est en train d'être prévu, ce qui permettra - et nous le demandons ici aux autorités israéliennes - la levée du blocus aérien et maritime sans lequel il ne peut pas y avoir de reconstruction économique du Liban.
Q - Vous avez parlé des Accords de Taëf. Se dirige-t-on vers une conférence internationale sur le Proche-Orient ou bien c'est encore trop tôt ?
R - On en est pas encore là.
Q - Qu'est-ce que la FINUL renforcée peut changer au quotidien pour le Liban et les Libanais ?
R - La France souhaite servir la paix, d'abord en ayant fait voter la résolution 1701 au Conseil de sécurité des Nations unies, au mois d'août, et maintenant en la faisant respecter par les deux parties. La résolution 1701 prévoit que les personnes déplacées reviennent là où elles habitaient. Elle prévoit la levée du blocus aérien et maritime israélien sans laquelle il n'y aura pas de reconstruction du pays.
Elle prévoit aussi un accord politique, c'est à dire de désarmer les milices et, bien sûr, le règlement de la question des fermes de Chebaa. Elle parle des prisonniers israéliens - nous demandons la libération des prisonniers israéliens sans condition - et nous demandons le règlement de la question des prisonniers libanais qui sont aujourd'hui dans les prisons israéliennes.
Q - L'Italie a-t-elle la légitimité pour prendre le commandement de La FINUL vu qu'elle ne connaît pas très bien le terrain ?
R - Le commandement de la FINUL est assuré par la France, par le général Alain Pellegrini, jusqu'au mois de févier 2007 et c'est ensuite au Secrétaire général des Nations unies de décider qui poursuivra l'action de la France et surtout du commandement français.
Q - Si c'est l'Italie, est-ce que cela posera un problème à la France ?
R - Non, absolument aucun.
Q - Apparemment, cela sera l'Italie ?
R - Apparemment, cela sera l'Italie.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 août 2006