Interview de M. Jean-François Copé, ministre délégue au budget, à la réforme de l'Etat et porte-parole du gouvernement, à "LCI" le 12 septembre 2006, sur le débat parlementaire portant sur la privatisation de GDF, sur la préparation du budget 2007 et la volonté du gouvernement de poursuivre le désendettement de la France.

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Média : La Chaîne Info

Texte intégral

Q- J.-F. Copé, bonjour.
R- Bonjour.
Q- Les quatre otages français retenus au Yémen seront-ils libérés dans quelques heures comme on l'annonce sur place ?
R- Ecoutez, la seule chose que je peux vous dire c'est que nos autorités diplomatiques sont évidemment très mobilisées. Mais vous comprenez que dans un contexte comme celui-là, je ne puisse pas vous en dire plus.
Q- Alors, en France, grève et manifestation aujourd'hui contre la privatisation de GDF. Est-ce que la mobilisation, la rue, vont peser sur l'attitude et la tactique du Gouvernement dans cette affaire ?
R- Je crois que ce qui est important surtout, c'est qu'on continue sans cesse d'expliquer et je dois dire que le débat parlementaire, au moins dans cette première phase, doit nous permettre de redire à nouveau les enjeux, qui ne sont pas des enjeux politiciens mais des enjeux stratégiques pour la France. Et c'est ça, tout ce qui est notre rendez-vous. Qu'il y ait des manifestations, c'est assez normal et classique, mais en même temps ce doit être l'occasion aussi de ré-expliquer et de redébattre à nouveau.
Q- Alors vous connaissez le jeu parlementaire, vous avez été ministre en charge des relations avec le Parlement, est-ce qu'on peut éviter le 49.3, dont les Français ne veulent pas. Ils ne veulent pas de passage en force.
R- Pour l'instant, on n'est pas du tout dans cette démarche-là, on est dans la démarche de rentrer dans le débat, d'examiner un certain nombre d'amendements.
Q- 160 amendements examinés hier, il y en a 137 000, donc vous allez tout droit au 49.3.
R- Non, mais ce qui est vrai c'est qu'il y en a beaucoup et que si on devait tous les examiner, c'est des années et des années de débats.
Q- Donc le 49.3 est salutaire.
R- Non, mais attendez, pour l'instant on n'est pas sur cette démarche, on est sur la démarche d'en appeler chacun à la responsabilité. Moi, je crois que dans un sujet comme celui-là, il faut essayer le plus vite possible d'aller au fond des choses. Vous savez, moi je vais vous dire, je reviens de Moscou, qu'est-ce que j'y ai vu ? J'y ai vu un pays qui est aujourd'hui le premier producteur de gaz et le deuxième producteur de pétrole au monde.
Q- Alors comment avec Suez/GDF, on va peser sur ce marché pour avoir des tarifs favorables ?
R- C'est très simple, aujourd'hui nous avons trois grands groupes qui se partagent plus de 50 % des fournitures de gaz : c'est Gazprom le Russe, Sonatrach l'Algérien et puis, également, un groupe norvégien. Et qui en plus envisagent de se regrouper pour deux d'entre eux. Il est évident que dans ce contexte, il faut absolument que nous ayons un groupe qui soit de taille importante et c'est toute la logique du regroupement Suez/Gaz de France.
Q- Si GDF reste publique, c'est la France qui pèse sur la Russie pour négocier son gaz, c'est pas mal non plus.
R- Non, mais en tout état de cause, enfin on a, je crois tout dit sur ce sujet. Premièrement, l'Etat conserve une part du capital qui est extrêmement importante et, deuxièmement, il y a cette fameuse action en or qui fait que les intérêts stratégiques sont préservés. On a mis beaucoup beaucoup de garde-fous, et je crois qu'il faut quand même comprendre que si ce projet ne devait pas se faire, eh bien à ce moment-là tous ces garde-fous, on ne les aurait pas. On aurait effectivement un seul Gaz de France, mais bien petit, à côté sans doute de la grande pile d'amendements des socialistes et des communistes, mais surtout bien petit à côté de grands groupes qui nous fournissent. Donc c'est une question d'indépendance, c'est majeur.
Q- "Petit Gaz de France", mais avec un chiffre d'affaires qui a progressé fortement au premier semestre : plus 15 milliards. Vous bradez la richesse nationale quand même ?
R- Mais pas du tout, pas du tout, d'ailleurs vous le dites sur un ton, j'ai le sentiment que vous ne le croyez pas vous-même. Mais non et vous le savez très bien. C'est quoi la réalité aujourd'hui ? Nous devons vivre avec le monde qui est le nôtre. Moi, je souhaite que l'on transforme la manière dont on débat en politique en France. On a les yeux rivés sur l'histoire, tant mieux, c'est bien, c'est ce qui permet aux "déclinologues" de vivre et de dire "vous voyez, on est moins bien qu'il y a 20 ans !". Ce qui m'importe, c'est de faire aussi de la géographie. Comment se passe le reste du monde pendant qu'on avance ? Et qu'est-ce qu'on voit ? On a des forces formidables. Si ces deux entreprises qui l'ont souhaité ont la possibilité de se regrouper, elles vont par exemple maîtriser la technologie que d'autres, par exemple les Russes, n'ont pas. Le gaz naturel liquéfié qui est un élément majeur pour transporter la matière première dans d'autres conditions. Donc vous voyez, il y a plein d'éléments en plus sur lesquels en réalité ce projet est tout à fait vital pour la France et pour l'Europe.
Q- Alors la géographie c'est bien, mais il y a aussi l'arithmétique. Vous êtes ministre délégué au Budget, vous vous occupez de nos impôts. On doit payer le dernier tiers avant vendredi minuit, vous donnerez un petit sursis ?
R- Ecoutez, non à priori on est sur cette logique...
Q- C'est un vendredi, allez au moins jusqu'au lundi minuit, non ?
R- On est sur la logique de tenir les délais, vous savez, on ne peut pas changer les règles du jeu sans arrêt et puis en plus comme vous le savez, les impôts ont quand même un petit peu baissé, alors c'est un petit plus.
Q- Vous changez quand même les règles du jeu puisque vous nous promettez - T. Breton nous promet - un remboursement anticipé des baisses d'impôts de 2007 ; dès le début de l'année 2007, on devrait les toucher. C'est vous qui êtes chargé d'imaginer le dispositif, comment allez-vous faire ?
R- Pour tout vous dire, c'est un sujet sur lequel je travaille déjà depuis plusieurs semaines. Simplement les modalités ne sont pas complètement arrêtées. Mais enfin, il y a un principe qui me paraît sain, auquel je crois depuis longtemps, que j'avais à plusieurs reprises évoqué : c'est qu'il n'y a pas de raison que l'Etat se fasse de la trésorerie sur le contribuable. Donc si on peut techniquement - et c'est à ça que je travaille avec mes équipes depuis plusieurs semaines maintenant - faire en sorte d'anticiper un peu la baisse d'impôts qui est prévue l'année prochaine, dès le premier tiers, sans qu'il y ait de risque de devoir demander une restitution pour trop perçu parce que sinon ça ne marcherait pas - c'est ça qu'on est en train de regarder techniquement - si on peut le faire, ce sera bon pour le pouvoir d'achat et bon pour l'économie.
Q- C'est aussi de la politique, vous empêchez la gauche qui veut supprimer ces baisses d'impôts de le faire, puisque quand elle arrivera, si elle gagne les élections, ce sera déjà remboursé.
R- Vous savez, rien ne l'empêche si elle le souhaite de ré-augmenter les impôts brutalement. De toute façon, je ne vois pas bien comment elle fera autrement, vu qu'elle a des dépenses, des promesses électorales qui sont faramineuses, puisque je les ai chiffrées de l'ordre de plus de 104 milliards d'euros, si on devait tout faire : le RMI jeune, et tout ce qu'ils promettent.
Q- Il y avait une promesse électorale en 2002, c'était la baisse de 30 % de l'impôt sur le revenu promise par J. Chirac à l'époque. Comme la croissance est là, 2,25 % pour la base du calcul du budget l'an prochain, allez-vous baisser peut-être les impôts sur 2007 un peu plus que prévu.
R- Non, mais attendez vous savez que le rendez-vous 2007 est très important, nous baissons de 6 milliards, 6,5 milliards puisqu'on a rajouté 500 millions de primes pour l'emploi, c'est colossal.
Q- On ne peut pas faire plus avec la croissance qui se présente ?
R- Mais attendez ! D'abord, un, c'est énorme, et deuxièmement, je vous indique que ces 6,5 milliards de baisses d'impôts sur le revenu se font sans augmenter le déficit, c'est-à-dire qu'elles se font sur des économies. Donc c'est beaucoup d'argent qui est à réinjecter et là-dedans, vous avez quasiment les deux tiers qui sont consacrés à la baisse de l'impôt sur le revenu, à Q- J.-F. Copé, bonjour.
R- Bonjour.
Q- Les quatre otages français retenus au Yémen seront-ils libérés dans quelques heures comme on l'annonce sur place ?
R- Ecoutez, la seule chose que je peux vous dire c'est que nos autorités diplomatiques sont évidemment très mobilisées. Mais vous comprenez que dans un contexte comme celui-là, je ne puisse pas vous en dire plus.
Q- Alors, en France, grève et manifestation aujourd'hui contre la privatisation de GDF. Est-ce que la mobilisation, la rue, vont peser sur l'attitude et la tactique du Gouvernement dans cette affaire ?
R- Je crois que ce qui est important surtout, c'est qu'on continue sans cesse d'expliquer et je dois dire que le débat parlementaire, au moins dans cette première phase, doit nous permettre de redire à nouveau les enjeux, qui ne sont pas des enjeux politiciens mais des enjeux stratégiques pour la France. Et c'est ça, tout ce qui est notre rendez-vous. Qu'il y ait des manifestations, c'est assez normal et classique, mais en même temps ce doit être l'occasion aussi de ré-expliquer et de redébattre à nouveau.
Q- Alors vous connaissez le jeu parlementaire, vous avez été ministre en charge des relations avec le Parlement, est-ce qu'on peut éviter le 49.3, dont les Français ne veulent pas. Ils ne veulent pas de passage en force.
R- Pour l'instant, on n'est pas du tout dans cette démarche-là, on est dans la démarche de rentrer dans le débat, d'examiner un certain nombre d'amendements.
Q- 160 amendements examinés hier, il y en a 137 000, donc vous allez tout droit au 49.3.
R- Non, mais ce qui est vrai c'est qu'il y en a beaucoup et que si on devait tous les examiner, c'est des années et des années de débats.
Q- Donc le 49.3 est salutaire.
R- Non, mais attendez, pour l'instant on n'est pas sur cette démarche, on est sur la démarche d'en appeler chacun à la responsabilité. Moi, je crois que dans un sujet comme celui-là, il faut essayer le plus vite possible d'aller au fond des choses. Vous savez, moi je vais vous dire, je reviens de Moscou, qu'est-ce que j'y ai vu ? J'y ai vu un pays qui est aujourd'hui le premier producteur de gaz et le deuxième producteur de pétrole au monde.
Q- Alors comment avec Suez/GDF, on va peser sur ce marché pour avoir des tarifs favorables ?
R- C'est très simple, aujourd'hui nous avons trois grands groupes qui se partagent plus de 50 % des fournitures de gaz : c'est Gazprom le Russe, Sonatrach l'Algérien et puis, également, un groupe norvégien. Et qui en plus envisagent de se regrouper pour deux d'entre eux. Il est évident que dans ce contexte, il faut absolument que nous ayons un groupe qui soit de taille importante et c'est toute la logique du regroupement Suez/Gaz de France.
Q- Si GDF reste publique, c'est la France qui pèse sur la Russie pour négocier son gaz, c'est pas mal non plus.
R- Non, mais en tout état de cause, enfin on a, je crois tout dit sur ce sujet. Premièrement, l'Etat conserve une part du capital qui est extrêmement importante et, deuxièmement, il y a cette fameuse action en or qui fait que les intérêts stratégiques sont préservés. On a mis beaucoup beaucoup de garde-fous, et je crois qu'il faut quand même comprendre que si ce projet ne devait pas se faire, eh bien à ce moment-là tous ces garde-fous, on ne les aurait pas. On aurait effectivement un seul Gaz de France, mais bien petit, à côté sans doute de la grande pile d'amendements des socialistes et des communistes, mais surtout bien petit à côté de grands groupes qui nous fournissent. Donc c'est une question d'indépendance, c'est majeur.
Q- "Petit Gaz de France", mais avec un chiffre d'affaires qui a progressé fortement au premier semestre : plus 15 milliards. Vous bradez la richesse nationale quand même ?
R- Mais pas du tout, pas du tout, d'ailleurs vous le dites sur un ton, j'ai le sentiment que vous ne le croyez pas vous-même. Mais non et vous le savez très bien. C'est quoi la réalité aujourd'hui ? Nous devons vivre avec le monde qui est le nôtre. Moi, je souhaite que l'on transforme la manière dont on débat en politique en France. On a les yeux rivés sur l'histoire, tant mieux, c'est bien, c'est ce qui permet aux "déclinologues" de vivre et de dire "vous voyez, on est moins bien qu'il y a 20 ans !". Ce qui m'importe, c'est de faire aussi de la géographie. Comment se passe le reste du monde pendant qu'on avance ? Et qu'est-ce qu'on voit ? On a des forces formidables. Si ces deux entreprises qui l'ont souhaité ont la possibilité de se regrouper, elles vont par exemple maîtriser la technologie que d'autres, par exemple les Russes, n'ont pas. Le gaz naturel liquéfié qui est un élément majeur pour transporter la matière première dans d'autres conditions. Donc vous voyez, il y a plein d'éléments en plus sur lesquels en réalité ce projet est tout à fait vital pour la France et pour l'Europe.
Q- Alors la géographie c'est bien, mais il y a aussi l'arithmétique. Vous êtes ministre délégué au Budget, vous vous occupez de nos impôts. On doit payer le dernier tiers avant vendredi minuit, vous donnerez un petit sursis ?
R- Ecoutez, non à priori on est sur cette logique...
Q- C'est un vendredi, allez au moins jusqu'au lundi minuit, non ?
R- On est sur la logique de tenir les délais, vous savez, on ne peut pas changer les règles du jeu sans arrêt et puis en plus comme vous le savez, les impôts ont quand même un petit peu baissé, alors c'est un petit plus.
Q- Vous changez quand même les règles du jeu puisque vous nous promettez - T. Breton nous promet - un remboursement anticipé des baisses d'impôts de 2007 ; dès le début de l'année 2007, on devrait les toucher. C'est vous qui êtes chargé d'imaginer le dispositif, comment allez-vous faire ?
R- Pour tout vous dire, c'est un sujet sur lequel je travaille déjà depuis plusieurs semaines. Simplement les modalités ne sont pas complètement arrêtées. Mais enfin, il y a un principe qui me paraît sain, auquel je crois depuis longtemps, que j'avais à plusieurs reprises évoqué : c'est qu'il n'y a pas de raison que l'Etat se fasse de la trésorerie sur le contribuable. Donc si on peut techniquement - et c'est à ça que je travaille avec mes équipes depuis plusieurs semaines maintenant - faire en sorte d'anticiper un peu la baisse d'impôts qui est prévue l'année prochaine, dès le premier tiers, sans qu'il y ait de risque de devoir demander une restitution pour trop perçu parce que sinon ça ne marcherait pas - c'est ça qu'on est en train de regarder techniquement - si on peut le faire, ce sera bon pour le pouvoir d'achat et bon pour l'économie.
Q- C'est aussi de la politique, vous empêchez la gauche qui veut supprimer ces baisses d'impôts de le faire, puisque quand elle arrivera, si elle gagne les élections, ce sera déjà remboursé.
R- Vous savez, rien ne l'empêche si elle le souhaite de ré-augmenter les impôts brutalement. De toute façon, je ne vois pas bien comment elle fera autrement, vu qu'elle a des dépenses, des promesses électorales qui sont faramineuses, puisque je les ai chiffrées de l'ordre de plus de 104 milliards d'euros, si on devait tout faire : le RMI jeune, et tout ce qu'ils promettent.
Q- Il y avait une promesse électorale en 2002, c'était la baisse de 30 % de l'impôt sur le revenu promise par J. Chirac à l'époque. Comme la croissance est là, 2,25 % pour la base du calcul du budget l'an prochain, allez-vous baisser peut-être les impôts sur 2007 un peu plus que prévu.
R- Non, mais attendez vous savez que le rendez-vous 2007 est très important, nous baissons de 6 milliards, 6,5 milliards puisqu'on a rajouté 500 millions de primes pour l'emploi, c'est colossal.
Q- On ne peut pas faire plus avec la croissance qui se présente ?
R- Mais attendez ! D'abord, un, c'est énorme, et deuxièmement, je vous indique que ces 6,5 milliards de baisses d'impôts sur le revenu se font sans augmenter le déficit, c'est-à-dire qu'elles se font sur des économies. Donc c'est beaucoup d'argent qui est à réinjecter et là-dedans, vous avez quasiment les deux tiers qui sont consacrés à la baisse de l'impôt sur le revenu, à l'augmentation de la Prime pour l'emploi, c'est-à-dire pour les gens qui travaillent. Et ça je crois que c'est très important, qu'on ait à l'esprit que nous, ce que nous voulons faire, c'est d'abord impulser pour les gens qui ont des revenus modestes, et qui travaillent parce que c'est aussi eux qui aujourd'hui constituent ce qu'on appelle les classes moyennes, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas le droit à grand chose d'habitude et qui sont les premiers à devoir payer pour beaucoup d'autres choses.
Q- Le surplus de 2006 sera affecté au désendettement de la France, c'est la loi qui le prévoyait, vous vous y tiendrez. Est-ce que la loi sera reconduite pour 2007 ? S'il y des recettes en 2007, c'est pour diminuer la dette, vous vous y engagez ?
R- Moi, je le proposerai parce que je pense qu'il y a derrière ça une réalité, c'est de redonner confiance aux Français. Vous voyez, tout à l'heure, vous me parliez de ces mesures que nous annonçons, par exemple l'anticipation des baisses d'impôts. L'objectif c'est que les Français voient que nous assumons les engagements que nous prenons. Et c'est ça l'objectif qui est derrière, c'est de pouvoir redonner confiance aux Français. Quand on fait des réformes douloureuses, la réforme des retraites, comme celle qu'on a faite il y a quelques années, évidemment qu'au début les gens... il y a des manifestations, mais derrière il y a l'idée de dire 'vous voyez, on prépare l'avenir" et ça c'est un élément clé dans la croissance économique d'aujourd'hui, c'est de voir qu'on prépare l'avenir.
Q- On prépare l'avenir, l'avenir dit F. Fillon, c'est de revenir sur les retraites et de réformer radicalement les régimes spéciaux dès 2007. Vous êtes d'accord avec cette proposition qu'il fait dans Le Parisien ?
R- Pourquoi pas, moi je pense qu'en tout état de cause, il était très important de faire d'abord le gros de la réforme, et puis s'il y a besoin de continuer le travail sur les régimes spéciaux, et c'est le cas, il faudra certainement continuer d'y réfléchir avec la méthode adaptée, c'est-à-dire la concertation...
Q- C'est-à-dire que ce n'est pas tout de suite en 2007, il faudra discuter quand même ?
R- Mais pourquoi, vous savez c'est quelque chose qui peut être tout à fait inscrit dans une prochaine plate-forme. Moi, je travaille un peu à cette réflexion, je trouve que ce n'est pas inintéressant d'avoir ce type de projet pour l'avenir dès lors que l'on ne change pas la règle du jeu qui est de changer de cap. C'est quoi le cap que nous proposons aux Français ? C'est de dire : voilà, on est capable de faire de la dépense publique moins chère et plus efficace, c'est-à-dire que ça pèse moins sur les impôts et ça représente une modernisation du service public dans tous les domaines.
Q- Le Parti socialiste accuse N. Sarkozy, lui, de faire de la dépense publique aux Etats-Unis pour sa campagne personnelle, que répondez-vous ?
R- Pardon de dire ça, mais c'est de la petite polémique classique. C'est toujours comme ça dans ces périodes. Enfin je veux dire, il est allé aux Etats-Unis en tant que membre du Gouvernement. Vous le savez bien, d'ailleurs, il a adressé de la part du président Chirac un message aux autorités américaines, au Président américain. Donc je crois que tout ça c'est de la petite polémique. Ce qui compte c'est les rendez-vous que nous avons nous durant les semaines qui viennent sur nos grands dossiers.
Q- Et votre rendez-vous à vous - vous êtes une valeur sûre maintenant de la droite - vous roulez pour qui en 2007, pour Villepin, pour Sarkozy ou pour J.-F. Copé ?
R- Vous savez, d'abord je crois que dans les combats qu'on mène, heureusement qu'on est ambitieux et heureusement qu'on assume de faire en sorte que ses propres convictions soient dans le débat politique. Et moi ce que j'ai toujours dit, c'est que le moment venu - on n'y est pas encore, là moi je suis le nez sur le budget que nous préparons - mais que le moment venu, eh bien j'apporterai ma contribution et mes idées à ce projet.
Q- Mais qui les portera, qui souhaitez-vous comme champion pour vos idées ?
R- On verra bien. Vous savez, moi j'ai eu l'occasion d'en parler avant l'été, volontairement, parce que mon objectif c'est qu'aujourd'hui on est dans l'action gouvernementale et qu'il n'y a pas un Français qui comprendrait qu'on en sorte dans les fonctions qui sont par exemple les miennes, en tant que ministre du Budget ou même de porte-parole. Donc il y a un calendrier, on en reparlera à partir du début de l'année prochaine, je suis sûr que vous me réinviterez.
Q- Après le budget, pour vous la campagne.
R- Exactement. Aujourd'hui, c'est le budget et croyez-moi il y a de quoi faire, notamment parce que la dépense va enfin baisser d'une manière moderne.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 septembre 2006