Texte intégral
Monsieur le Ministre Conseiller,
Monsieur le Député, cher Hervé Novelli,
Monsieur le Président du Conseil général, cher Marc Pommereau,
Monsieur le Président du Centre des monuments nationaux, cher Christophe Vallet,
Monsieur le Directeur de l'architecture et du patrimoine, cher Michel Clément,
Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles, cher Jean-Louis Leprêtre,
Mesdames et Messieurs,
C'est un plaisir pour moi de vous accueillir aujourd'hui au château d'Azay-le-Rideau. Ce monument national est l'un des édifices les plus célèbres de notre patrimoine. Construit par Gilles Berthelot, il reflète avec une grâce particulière l'engouement des élites du règne de François Ier pour la Renaissance italienne.
Je vous remercie très vivement d'avoir répondu à mon invitation. Mon souhait était de vous présenter, à l'occasion des " Journées européennes du patrimoine ", un projet qui s'inscrit dans la politique que j'ai engagée pour développer le mécénat culturel en France. S'agissant du mécénat des entreprises et des particuliers français, nous disposons maintenant, depuis la loi du 1er août 2003, d'un cadre juridique et fiscal parmi les plus incitatifs au monde. Mais la recherche de partenariats avec l'étranger, et notamment avec les Etats-Unis, constitue un axe prioritaire de l'action de mon Ministère et de ses établissements.
Vous avez tous en mémoire ce que la résurrection de Versailles, au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis dans les années cinquante, doit à John D. Rockfeller Jr. Cette action se poursuit grâce aux American Friends du château, qu'anime Mme Katherine Hamilton : la magnifique restauration du Bosquet des Trois-Fontaines, par exemple, n'aurait pu se faire aussi vite sans leur mobilisation. Des associations américaines se sont constituées autour de l'Opéra de Paris, du Centre Pompidou, du musée du Louvre qui dotent ces établissements de moyens nouveaux venant abonder les crédits publics. Le petit musée national franco-américain de Blérancourt, symbole de l'amitié franco-américaine, lui-même a pu se lancer dans des projets de rénovation et d'extension grâce au soutien de l'association que préside Mme Eugénie Anglès qui a bien voulu se joindre à nous. Elle nous fera partager tout à l'heure son expérience.
Ce sont là, me direz-vous, des établissements nationaux dont le rayonnement est pour la plupart international. Mais j'observe aussi combien est positive, de part et d'autre de l'Atlantique, et notamment au profit du patrimoine et des savoir-faire qui s'y rattachent, l'action de la French Heritage Society, présidée par Mme Marie-Sol de la Tour d'Auvergne.
Les châteaux de la Loire, situés de part et d'autre de ce Val de Loire qui a été classé au patrimoine mondial par l'UNESCO, constituent un ensemble historique et artistique unique au monde : c'est l'un des éléments majeurs du rayonnement culturel et touristique de notre pays, que nos amis américains connaissent bien. Leur sauvegarde et leur animation constituent un enjeu important de développement économique pour le Val de Loire.
Au printemps dernier, lors d'une visite au château de Chenonceaux, j'ai donc lancé, en liaison avec M. Craig Stapleton, l'ambassadeur des Etats-Unis en France, le projet de création d'un organisme de droit américain qui concourra à la sauvegarde et à la mise en valeur des châteaux de la Loire publics et privés. Le Duc de Luynes, Mme Menier, propriétaire de Chenonceaux, M. Philippe Martel, directeur général du château de Chambord ont adhéré d'emblée à cette idée.
Intitulée The American Friends of the Loire Châteaux, cet organisme américain dont le statut offrira à ses donateurs les avantages fiscaux importants qu'autorise la législation américaine, aura pour missions de recueillir Outre-Atlantique des fonds privés destinés au financement de travaux sur les parties classées, de favoriser et d'organiser, dans le strict respect de l'indépendance et des possibilités des différents sites, l'accueil de personnalités et de mécènes dans les châteaux de la Loire, et plus largement d'y développer un tourisme américain haut de gamme. Les fonds seront levés, non pour alimenter une caisse commune mais pour permettre la réalisation de projets précis sur tel ou tel site, ce qui suppose l'élaboration préalable de dossiers, en liaison avec les services des monuments historiques des directions régionales des affaires culturelles.
Pour la réalisation de ce projet, la démarche que je vous propose est de procéder en deux temps :
- Il convient d'abord de présenter l'offre culturelle, c'est-à-dire les châteaux qui souhaitent adhérer au projet, ce qui peut se faire rapidement à travers une association loi 1901 dont le fonctionnement ne sera pas seulement assuré par les droits d'adhésion de ses membres. Elle bénéficiera en effet, je m'y engage devant vous, d'une subvention de lancement de 100.000 euros versée par la délégation au développement et aux affaires internationales de mon Ministère et par le Centre des monuments nationaux. Elle pourra ensuite prélever un pourcentage sur les mécénats recueillis.
- Dans la foulée, il appartiendra aux membres de cette association, de créer, avec l'aide de l'Etat, l'organisme de droit américain destiné à la collecte des dons. J'en ai parlé à plusieurs reprises avec M. Craig Stapelton, ambassadeur des Etats-Unis en France : convaincu du bien fondé de ce projet, il est prêt à contacter des personnalités américaines qui pourraient être les fers de lance de ce projet, et à apporter son soutien à la recherche des premiers mécènes. Je salue d'ailleurs ici la présence de M. Jim Bullock, ministre conseiller pour les affaires culturelles auprès de M. Stapelton.
Il importe évidemment que ces deux organismes, l'association américaine et son relais opérationnel en France, soient clairement articulés. La mission centrale de l'association française sera donc d'élaborer, en liaison avec les services des monuments historiques de nos directions régionales des affaires culturelles, les dossiers présentant les projets de travaux qui seront proposés aux mécènes américains par l'organisme de droit américain. Elle pourra également jouer un rôle important dans la promotion des sites membres de l'association. Son activité sera complémentaire et non concurrente de celle des autres associations nationales de sauvegarde du patrimoine bâti et paysager déjà existantes, la Demeure Historique, les Vieilles Maisons françaises, le Comité des parcs et jardins de France dont je remercie les représentants ici présents de leur collaboration.
Sur le périmètre de ce projet, je suis bien conscient que l'appellation historique de châteaux de Loire n'ayant pas de définition géographique précise, bien d'autres sites pourront légitimement souhaiter y être associés. Il semblait néanmoins plus efficace de commencer avec un premier cercle : les demeures privées les plus connues, que vous représentez, ainsi que des sites relevant de l'Etat, comme Azay-le-Rideau, de collectivités territoriales comme Loches, de fondations comme Langeais (Institut de France) ou Amboise (Fondation Saint-Louis). Mais il importe que cette action se développe dans un esprit d'ouverture.
Pour avancer sur ce projet, je vous propose qu'un comité de pilotage se constitue rapidement et j'invite ceux d'entre vous qui souhaitent y participer à se faire connaître dès aujourd'hui. Ce comité, qui pourrait se réunir sous quinze jours, aura pour mission d'élaborer les statuts de l'association française ; il bénéficiera pour cela de l'appui et de l'expertise de mes services. J'ai demandé par ailleurs à notre ambassade aux Etats-Unis de mobiliser son conseil juridique sur le projet de création de l'association américaine.
Je livre ce schéma à votre réflexion, j'espère que vous y adhérerez et qu'ainsi ce projet prendra forme rapidement. C'est un lien supplémentaire que nous tisserons dans l'amitié ancienne de la France et de l'Amérique, c'est une ambition que nous porterons ensemble pour sauvegarder et faire mieux connaître l'un des patrimoines artistiques et historiques les plus riches au monde.
Je vous remercie. Je cède maintenant la parole à ...
Source http://www.culture.gouv.fr, le 18 septembre 2006
Monsieur le Député, cher Hervé Novelli,
Monsieur le Président du Conseil général, cher Marc Pommereau,
Monsieur le Président du Centre des monuments nationaux, cher Christophe Vallet,
Monsieur le Directeur de l'architecture et du patrimoine, cher Michel Clément,
Monsieur le Directeur régional des affaires culturelles, cher Jean-Louis Leprêtre,
Mesdames et Messieurs,
C'est un plaisir pour moi de vous accueillir aujourd'hui au château d'Azay-le-Rideau. Ce monument national est l'un des édifices les plus célèbres de notre patrimoine. Construit par Gilles Berthelot, il reflète avec une grâce particulière l'engouement des élites du règne de François Ier pour la Renaissance italienne.
Je vous remercie très vivement d'avoir répondu à mon invitation. Mon souhait était de vous présenter, à l'occasion des " Journées européennes du patrimoine ", un projet qui s'inscrit dans la politique que j'ai engagée pour développer le mécénat culturel en France. S'agissant du mécénat des entreprises et des particuliers français, nous disposons maintenant, depuis la loi du 1er août 2003, d'un cadre juridique et fiscal parmi les plus incitatifs au monde. Mais la recherche de partenariats avec l'étranger, et notamment avec les Etats-Unis, constitue un axe prioritaire de l'action de mon Ministère et de ses établissements.
Vous avez tous en mémoire ce que la résurrection de Versailles, au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis dans les années cinquante, doit à John D. Rockfeller Jr. Cette action se poursuit grâce aux American Friends du château, qu'anime Mme Katherine Hamilton : la magnifique restauration du Bosquet des Trois-Fontaines, par exemple, n'aurait pu se faire aussi vite sans leur mobilisation. Des associations américaines se sont constituées autour de l'Opéra de Paris, du Centre Pompidou, du musée du Louvre qui dotent ces établissements de moyens nouveaux venant abonder les crédits publics. Le petit musée national franco-américain de Blérancourt, symbole de l'amitié franco-américaine, lui-même a pu se lancer dans des projets de rénovation et d'extension grâce au soutien de l'association que préside Mme Eugénie Anglès qui a bien voulu se joindre à nous. Elle nous fera partager tout à l'heure son expérience.
Ce sont là, me direz-vous, des établissements nationaux dont le rayonnement est pour la plupart international. Mais j'observe aussi combien est positive, de part et d'autre de l'Atlantique, et notamment au profit du patrimoine et des savoir-faire qui s'y rattachent, l'action de la French Heritage Society, présidée par Mme Marie-Sol de la Tour d'Auvergne.
Les châteaux de la Loire, situés de part et d'autre de ce Val de Loire qui a été classé au patrimoine mondial par l'UNESCO, constituent un ensemble historique et artistique unique au monde : c'est l'un des éléments majeurs du rayonnement culturel et touristique de notre pays, que nos amis américains connaissent bien. Leur sauvegarde et leur animation constituent un enjeu important de développement économique pour le Val de Loire.
Au printemps dernier, lors d'une visite au château de Chenonceaux, j'ai donc lancé, en liaison avec M. Craig Stapleton, l'ambassadeur des Etats-Unis en France, le projet de création d'un organisme de droit américain qui concourra à la sauvegarde et à la mise en valeur des châteaux de la Loire publics et privés. Le Duc de Luynes, Mme Menier, propriétaire de Chenonceaux, M. Philippe Martel, directeur général du château de Chambord ont adhéré d'emblée à cette idée.
Intitulée The American Friends of the Loire Châteaux, cet organisme américain dont le statut offrira à ses donateurs les avantages fiscaux importants qu'autorise la législation américaine, aura pour missions de recueillir Outre-Atlantique des fonds privés destinés au financement de travaux sur les parties classées, de favoriser et d'organiser, dans le strict respect de l'indépendance et des possibilités des différents sites, l'accueil de personnalités et de mécènes dans les châteaux de la Loire, et plus largement d'y développer un tourisme américain haut de gamme. Les fonds seront levés, non pour alimenter une caisse commune mais pour permettre la réalisation de projets précis sur tel ou tel site, ce qui suppose l'élaboration préalable de dossiers, en liaison avec les services des monuments historiques des directions régionales des affaires culturelles.
Pour la réalisation de ce projet, la démarche que je vous propose est de procéder en deux temps :
- Il convient d'abord de présenter l'offre culturelle, c'est-à-dire les châteaux qui souhaitent adhérer au projet, ce qui peut se faire rapidement à travers une association loi 1901 dont le fonctionnement ne sera pas seulement assuré par les droits d'adhésion de ses membres. Elle bénéficiera en effet, je m'y engage devant vous, d'une subvention de lancement de 100.000 euros versée par la délégation au développement et aux affaires internationales de mon Ministère et par le Centre des monuments nationaux. Elle pourra ensuite prélever un pourcentage sur les mécénats recueillis.
- Dans la foulée, il appartiendra aux membres de cette association, de créer, avec l'aide de l'Etat, l'organisme de droit américain destiné à la collecte des dons. J'en ai parlé à plusieurs reprises avec M. Craig Stapelton, ambassadeur des Etats-Unis en France : convaincu du bien fondé de ce projet, il est prêt à contacter des personnalités américaines qui pourraient être les fers de lance de ce projet, et à apporter son soutien à la recherche des premiers mécènes. Je salue d'ailleurs ici la présence de M. Jim Bullock, ministre conseiller pour les affaires culturelles auprès de M. Stapelton.
Il importe évidemment que ces deux organismes, l'association américaine et son relais opérationnel en France, soient clairement articulés. La mission centrale de l'association française sera donc d'élaborer, en liaison avec les services des monuments historiques de nos directions régionales des affaires culturelles, les dossiers présentant les projets de travaux qui seront proposés aux mécènes américains par l'organisme de droit américain. Elle pourra également jouer un rôle important dans la promotion des sites membres de l'association. Son activité sera complémentaire et non concurrente de celle des autres associations nationales de sauvegarde du patrimoine bâti et paysager déjà existantes, la Demeure Historique, les Vieilles Maisons françaises, le Comité des parcs et jardins de France dont je remercie les représentants ici présents de leur collaboration.
Sur le périmètre de ce projet, je suis bien conscient que l'appellation historique de châteaux de Loire n'ayant pas de définition géographique précise, bien d'autres sites pourront légitimement souhaiter y être associés. Il semblait néanmoins plus efficace de commencer avec un premier cercle : les demeures privées les plus connues, que vous représentez, ainsi que des sites relevant de l'Etat, comme Azay-le-Rideau, de collectivités territoriales comme Loches, de fondations comme Langeais (Institut de France) ou Amboise (Fondation Saint-Louis). Mais il importe que cette action se développe dans un esprit d'ouverture.
Pour avancer sur ce projet, je vous propose qu'un comité de pilotage se constitue rapidement et j'invite ceux d'entre vous qui souhaitent y participer à se faire connaître dès aujourd'hui. Ce comité, qui pourrait se réunir sous quinze jours, aura pour mission d'élaborer les statuts de l'association française ; il bénéficiera pour cela de l'appui et de l'expertise de mes services. J'ai demandé par ailleurs à notre ambassade aux Etats-Unis de mobiliser son conseil juridique sur le projet de création de l'association américaine.
Je livre ce schéma à votre réflexion, j'espère que vous y adhérerez et qu'ainsi ce projet prendra forme rapidement. C'est un lien supplémentaire que nous tisserons dans l'amitié ancienne de la France et de l'Amérique, c'est une ambition que nous porterons ensemble pour sauvegarder et faire mieux connaître l'un des patrimoines artistiques et historiques les plus riches au monde.
Je vous remercie. Je cède maintenant la parole à ...
Source http://www.culture.gouv.fr, le 18 septembre 2006